Rik Hemeryck et Inouï du Seigneur ont choisi Saint-Lô pour célébrer leur première victoire en Grand Prix 4*. Le Belge et son puissant SBS au talent indéniable ont été les seuls à achever les deux manches de l’épreuve reine du CSI 4* avec moins de deux points de temps dépassé. Le duo a devancé Pénélope Leprevost et sa pépite Ehning Flamingo, ainsi que Lorenzo de Luca et Violino Il Palazetto qui, à quinze ans, bouclait son premier Grand Prix 4*. Aux Etats-Unis cette fois, un autre couple a fêté sa première victoire. Dans le cadre du CSI 5*-W d’Upper Marlboro, Rodrigo Pessoa et son olympique Major Tom se sont imposés dans l’étape de la Coupe du monde.
Quel scénario ! Rik Hemeryck et toute son équipe se souviendront longtemps de la première victoire en Grand Prix 4* du brillant Inouï du Seigneur. Arrivé à pleine maturité du haut de ses dix ans, le fils de Jenson van’t Meulenhof a concrétisé tous les espoirs entrevus ces dernières saisons en décrochant le Grand Prix 4* de Saint-Lô, dimanche 27 octobre, en étant le seul à boucler les deux parcours avec un point de temps.
Rik Hemeryck et son génial Inouï du Seigneur ont signé leur plus belle performance commune. © Pixels Events
Malgré un point de temps concédé en première manche, le Belge et son puissant hongre de dix ans ont bien été les meilleurs de ce Grand Prix disputé en deux manches ! “Je n’aurais jamais pensé qu’il y ait autant de fautes en seconde manche. Cela a joué en ma faveur”, a réagi Rik Hemeryck, ravi du scénario du jour. “J’étais tout juste dans le temps en deuxième manche, et il s’en est fallu de peu pour que Pénélope ne soit assise à ma place ! C’était un bon Grand Prix, avec une belle concurrence. Chaque année, de super cavaliers viennent ici, à Saint-Lô. Je suis vraiment content d’avoir remporté cette épreuve, d’autant plus que j’avais terminé deuxième, derrière Jeroen Dubbeldam, lors de ma dernière venue, en 2017. Inouï a été acquis il y a trois ans par ma propriétaire, Herica Ravel (aux premières loges pour assister au triomphe de son protégé, ndlr), que je remercie grandement pour son soutien.”
En s'imposant dans le Grand Prix 4* de Saint-Lô, Inouï du Seigneur a donné le sourire à toute son équipe. © Pixels Events
Bien qu’il soit borgne de l'œil gauche, Inouï du Seigneur, le bien nommé, a survolé toutes les difficultés des deux tracés proposés par le chef de piste olympique Grégory Bodo et son équipe. Pourtant, le chemin du hongre, né chez la famille Vanlangendonck, a connu des débuts tumultueux, allant jusqu’à se montrer violent dans certaines de ses réactions. À force d’écoute, de patience et de travail, le bai a accepté de se laisser guider par son cavalier, jusqu’à atteindre la consécration à Saint-Lô. Issu d’une famille maternelle très intéressante, notamment à l’origine de Gracieux du Pachis, Tinka’s Hero ou encore l’étalon Don’t Touch Tiji Hero, Inouï du Seigneur a fait honneur à ses origines et procurer une joie inestimable à toutes les personnes qui prennent soin de lui au quotidien.
Bon sang ne saurait mentir pour le hongre bai né chez la famille Vanlangendonck. © Pixels Events
En resserrant le temps accordé de l’acte initial du Grand Prix dès le passage du premier couple du Grand Prix, Grégory Bodo a vu l’épreuve reine de ce CSI 4* accouché d’un scénario tout à fait unique, puisqu’aucun couple n’est parvenu à aligner deux prestations parfaites ! Ce dénouement a ravi les trois premiers cavaliers du classement final, les seuls à avoir bouclé leur second parcours avec un score vierge. Deuxième, Pénélope Leprevost ne pouvait que se réjouir du comportement de sa pépite de neuf ans, Ehning Flamingo. Le charismatique gris par Cardento n’a concédé que deux points de temps lors de son premier parcours. Une performance appréciée par sa cavalière, qui salue la très rapide progression de son étalon. “L’année dernière, il prenait part à une épreuve à 1,40m dans le cadre du Grand National de Saint-Lô. Il était un peu invincible, même s’il hennit et qu’il attire le regard par sa beauté, mais je l’ai vraiment attendu. Finalement, tout est allé assez vite cette année”, a souligné l’amazone en conférence de presse. Cette deuxième place a même valu au couple une sélection de dernière minute pour le CSI 5*-W d’Equita Longines Lyon, le week-end prochain, où il fera ainsi ses premiers pas à ce niveau.
Pénélope Leprevost et Ehning Flamingo ont été le second couple à ne pas faire tomber de barre dans ce Grand Prix 4*. © Pixels Events
“Ce n’est pas souvent que je me trouve dans cette position avec un parcours à quatre points !”, s’est amusé Lorenzo de Luca, troisième. L’Italien, qui venait à Saint-Lô pour la première fois, a savouré son week-end, à tout point de vue. Outre son excellente performance dans le Grand Prix, rendue possible grâce à Violino Il Palazetto, un hongre de quinze ans appartenant à son éleveuse et très fidèle supportrice, Maria Rosaria Marzotto, et qu’il testait pour la troisième fois à ce niveau, le Transalpin a profité de sa virée normande pour rendre visite à un certain Halifax van het Kluizebos, star du haras de Saint-Lô ! Le souriant trentenaire n’a pas non plus tarit d’éloges sur l’événement, auquel il entend bien participer de nouveau dans les années à venir.
Lorenzo de Luca a surclassé son très compétitif Violino Il Palazetto qui a plus que répondu présent en se classant troisième ! © Pixels Events
Jérôme Guéry, Regis Bouguennec et Titouan Schumacher se sont classés quatre, cinq et sixièmes sur Careca LS Elite, Firefox Gem et Illusion grâce à un premier parcours sans-faute et un second entaché d’une faute. Également impeccable lors de l’acte initial du Grand Prix avec Farfelue de Beaufour, Valentin Besnard a finalement terminé dixième, après deux fautes pour son retour en piste.
Major Tom et Rodrigo Pessoa, première !
Associés depuis le début de l’année 2021, Rodrigo Pessoa et Major Tom, né Nielsdaka van de Rhamdia Hoeve, ne s’étaient jamais imposés sur la scène internationale. Le duo a finalement rectifié cette anomalie, samedi 26 octobre, en décrochant le Grand Prix CSI 5*-W de Upper Marlboro, support d’une étape de la Ligue d’Amérique du Nord de la Coupe du monde Longines de saut d’obstacles.
“Major Tom a toujours montré beaucoup de qualités, mais il est très sensible, donc nous avons vraiment pris notre temps avec lui et n’avons pas voulu le pousser à neuf ans. Désormais, je sens qu’il se relâche de plus en plus. Ses qualités à l’obstacles ont toujours été là, mais mentallement, il allait toujours à trois cent vingt kilomètres par heure dans sa tête. Maintenant, il commence à prendre son temps, à être plus posé et il peut s’appuyer sur son talent. Il est l’un des meilleurs chevaux que je n’aie jamais eu, mais il avait vraiment besoin de ce temps pour être plus à l’aise et à sa place”, a analysé Rodrigo Pessoa, sorti vainqueur d’un barrage à cinq, non loin de Washington, dans l'État du Maryland.
Major Tom et Rodrigo Pessoa ont dominé leur sujet à Upper Marlboro. © Shawn McMillen Photography / FEI
Le Brésilien et son fils de Vagabond de la Pomme, qui s’affirme de semaine en semaine en tant qu’étalon, ont adopté une stratégie payante. En partant en numéro un, le duo a mis la pression à ses poursuivants et vu son sans-faute en 38’’77 rester invaincu. Carly Anthony et Daniel Bluman, aux rênes de Heavenly W et Gemma W sont bien parvenus à aller plus vite, mais au détriment de leur score, chacun d’eux ayant quitté la piste avec huit points, synonymes de quatre et cinquième place.
En signant le seul autre double zéro de la compétition, Katherine A. Dinan a décroché une honorable deuxième place aux côtés de sa jeune Out of The Blue SCF, arrivée des écuries de Shane Sweetnam en fin d’année dernière. Le tiercé gagnant a été complété par une autre amazone américaine, Kristen Vanderveen, qui avait sellé Bull Run's Jireh, né Uno 56, un fils de la valeur montante Uriko, né Clooney.
Photo à la Une : Inouï du Seigneur a déployé ses ailes de pégase à Saint-Lô. © Pixels Events
