Rhune d'Euskadi remporte le critérium des 7 ans avec Marie Demonte.
Criterium des chevaux de 7 ans
La grande surprise de la journée venait de la part d' Eugénie Francart. Première au provisoire, l' amazone française a décidé de ne pas prendre le départ après avoir vendu sa jument KWPN Aliana (Mill Reef VDL x Monaco) en Belgique aux écuries d' Ecaussines.
Ils seront néanmoins 40 à s' élancer lors de la première manche puis seulement 18 à repartir lors de la seconde.
Deuxième au provisoire avant la première manche, Jean-Marc Nicolas s' est fait piéger avec le soleil rasant et aura perdu tous ses espoirs de podium sur le double de verticaux placé en numéro 8 lors de cette première manche. Royalty des Isles (Zandor x Elan de la Cour) ne pourra éviter une faute de plus sur un oxer placé en milieu de tour lors de la seconde manche. Dommage.
Après avoir intégré les écuries d' Alexis Gauthier depuis 4 mois, l' étalon Selle Français Ramouncho de Gree (Sandro Boy x Leprince de Thurin) réalisera une belle prestation avec une faute dès le troisième obstacle en première manche et sur la sortie du triple lors de la seconde.
Gagnant de la première étape, Damien Minos et Rolls de Montigny (Dollar du Murier x Bout d' zan II) n' auront pu éviter une faute sur l' oxer sur bidet n°3 et sur la sortie du double de verticaux en première manche avant de se faire piéger sur le spa lors de la seconde pour rétrograder en 7 ème position.
Sous la selle d' Alexandre Sueur, l' étalon sBs Vivaldi du Dom (Casall x Veneur du Prelet) s' est une nouvelle fois mis en évidence. Malheureusement, après une très bonne première manche où il ne sera pénalisé que d' un demi-point de temps dépassé, il ne pourra éviter deux fautes en seconde manche.
Alexis Borrin lui bouclera une belle finale avec Ruby de la Fosse (Cabdulla du Tillard x Bogage de Longane) avec une faute lors de chaque manche.
Après ses deux fautes en première manche, Jérémy Le Roy se rachètera en seconde en bouclant un tour sans faute avec Fatal Attraction (Chin Chin x Palestro vd Begijnakker) qui leur permettra d' accrocher une 4 ème place finale.
Auteur de deux manches sans faute, avec juste du temps dépassé d' un quart puis un demi-point de pénalité, Guillaume Foutrier fait un véritable bon au classement en remontrant de la 19 ème position à la 3 ème marche du podium avec Ramses du Lavillon (Quidam de Revel x Muguet du Manoir).
Il n' en reste plus que deux et Syndie Rigaut a l' occasion de mettre la pression sur Marie Robert. Un objectif qu' elle est très proche d' atteindre avec sa jument belge élevée par le champion du monde Philippe Le Jeune, Volonté d' Eve PL (Kashmir van' t Schuttershof x Pauillac de Meia Lua). Malheureusement, lorsque la jeune amazone tourne la tête sur l' ultime obstacle … la barre tombe ! Dommage.
La voie semble toute tracée pour Marie Demonte-Robert qui boucla une première manche magnifique avec la très puissante Rhune d' Euskadi (Dollar du Murier x Jus de Pomme). Le couple a droit à une barre … mais il tutoie la première … la seconde et même la troisième avant de se remettre en route ne pouvant néanmoins pas éviter une faute sur l' entrée du triple.
Le suspens est à son comble … mais les barres tiennent et le couple remporte le critérium des 7 ans.
« Nous connaissons l' éleveur, Marc Hiriart Durruty, depuis 3 ans que nous travaillons ensemble. C' est lui qui avait offert un poulain de Sandro Boy à Marcus Ehning lors du jumping de Bordeaux. Il vit des chevaux, il a deux poulinières avec qui il fait du transfert mais prend également quelques chevaux en pension-travail et possède un centre de balnéothérapie pour la revalidation des chevaux.
Marc a une trentaine d' année. Il est également cavalier et il forme des jeunes chevaux en les montant à la maison et en faisant tout le travail sur le plat. Olivier l'a monté au pied levé dans les classiques d' autant que j' étais enceinte mais nous avons pour habitude de travailler en couple et de nous aider mutuellement. C' est un véritable travail d' équipe même si j' estime Olivier beaucoup plus doué que moi.
Nous essayions de mettre les chevaux en fonction de l' équitation de l' un ou de l' autre, pour que cela convienne au mieux, dans l' intérêt de tout le monde et pour le bien des propriétaires.
Cela nous permet aussi d' être présents sur les mêmes concours sinon cela deviendrait difficile de se voir. On réussit bien et c' est sympa. C'est quelqu'un de très consciencieux et minutieux. Cette jument ne sera pas à vendre, c'est le fer de lance de son élevage.
Il a encore plusieurs produits de cette mère-là. Il a un centre de thalasso en parallèle. Elle enchaînera avec le championnat. Elle avait un peu de mal à repartir en seconde manche car elle était un peu raide. A sa décharge, une fourche à copeau est tombée sur elle après 4h de transport dans le camion il y a une quinzaine de jour. La jument a paniqué pendant une ou deux minutes et s' est blessée à un jarret. Elle n' a jamais boité mais elle n' est pas à 100%. C' est une dure. On lui a mis le jarret dans la glace tous les jours. Ça a déjà diminué depuis qu' elle est là. Lors de la seconde manche, je l' ai sentie un peu rouillée une fois qu' elle avait refroidi. Nous n' aurions probablement pas dû la rentrer entre les deux manches mais heureusement, elle a des moyens hors norme pour sauter de telles épreuves et un c?ur énorme.
Elle fera une tournée au Portugal pour débuter la prochaine saison. Elle était en tête des gains avant de venir ici. Dès le début, Olivier avait senti que le cheval avait un gros potentiel. Aujourd' hui, je pense que le cheval est une jument « olympiable ». Je travaille avec Albert Voorn depuis 10 ans, je monte la jument avec un gros mors simple sans aucune préparation. Pour nous, c' est vraiment une extra-terrestre. Elle a gagné 16 ou 17 épreuves cette année et ce n' est pas un hasard. Elle a un équilibre impressionnant, elle peut galoper très très large et revenir très fort dans son corps et en plus, elle est respectueuse. On ne lui voit pas de défauts. Lors d' une période de repos, nous en avons profité pour faire un transfert d' embryon et elle devrait donc avoir un produit de Diamant de Sémilly l' année prochaine.» expliquera la jeune maman de 29 ans.
La déception sera vite effacée pour Sindie Rigaut qui aurait bien pu revendiquer la victoire sans cette faute sur l' ultime obstacle. « Je suis ravie. Elle a vraiment sauté formidable. La faute sur le dernier, c' est de ma faute, j' ai trop cru que c' était fini alors que j' aurais dû rester calme. C' est comme ça, c' est le jeu. Je monte cette jument depuis 6 mois lorsque nous l' avons achetée en Belgique chez Stephex. » Néanmoins, cette jument aura connu une histoire un peu particulière. Née chez le champion du monde Philippe Le Jeune, petit éleveur « amateur ».
« Je ne revendique rien, je fais avant tout cela par passion. Cette jument a une histoire particulière évidemment puisque j' ai monté son père, son grand-père, sa mère et sa grand-mère ! Malheureusement, j' ai vendu sa mère en Angleterre pleine de Vigo d' Arsouilles.
A l' époque, je n' avais pas trop de prairies alors qu' aujourd' hui, j' ai pu louer 3 hectares autour de chez moi puis j' ai malheureusement dû vendre car à chaque fois, j' avais des petits soucis financiers. C' est dommage car cette jument n' a certes pas produit très grand mais toujours des chevaux pétris de qualités. J' avais monté leur mère, Cachet, qui était une jument irlandaise, une des dernières filles de King of Diamond que j' avais acheté en Suisse en 1989. Elle a fait deux belles saisons en international avec moi avant de se blesser au boulet. J' ai décidé de la mettre à l' élevage. Le premier poulain était un Shogun, c' était Kingcham avec qui j' ai tourné en Grand Prix et la seconde était Talluhla Bell par Pauillac de Meia Lua, la mère de Volonté. J' ai sauté quelques épreuves de six ans en montrant une top qualité. On lui aurait donné 10/10 sur le saut même si elle n' avait pas tous les moyens mais elle s' est malheureusement blessée sans que l' on sache comment probablement en se roulant dans le box. On a dû la mettre à l' élevage et je n' ai eu que des pouliches. J' ai aujourd' hui relancé un peu mon élevage mais c' est un pur hobby, je n' ai absolument aucune prétention, je ne me considère pas comme un éleveur.
Je suis néanmoins très content de la production de cette souche car même si ce ne sont pas des chevaux pour Aix la Chapelle, ce sont des chevaux qui sautent très bien avec des amateurs et les gens en sont enchantés et ne veulent pas s' en défaire.» conclura Philippe Le Jeune qui vendra Volonté à 1 an à Carlos Pinto, devenu le responsable commercial des écuries d' Ecaussines, en copropriété avec son ami Filipe Viegas, à qui il offrira sa moitié un peu plus tard en cadeau de mariage.
Volontée sera ensuite repérée par les écuries Stephex qui l' exporteront en France chez ses propriétaires actuels.