Grand Prix***** Le public est arrivé en masse pour voir le Grand Prix et aura dû se répartir autour du terrain car pour rendre son concours plus convivial sans doute, les équipes du Brussel Stephex Masters ont tout simplement supprimé la seule tribune existante jusqu'à présent permettant au public de pouvoir suivre les épreuves du bar ... sauf quand il y a des dizaines de rangées de personnes agglutinées autour de la piste pour voir les stars en action. Olivier Philippaerts était également présent et ses collègues n'ont pas manqué de prendre de ses nouvelles.
Le photographe français Pierre Costabadie aura fêté ses 43 ans en Belgique ... appareil photo en main pour ce Grand Prix ! Anik Poels sera la première à s'élancer et sera toute proche de réaliser le parcours sans pénalité … mais le chronomètre en décidera autrement avec un point de pénalité pour Athene (Berlin). Ce sera une sanction identique un peu plus tard pour Michael Whitaker sur Callisto Blue (Chacco Blue) alors que pas moins de 13 couples sortiront de piste avec une faute dont Lauren Hough sur Adare (Royal Bravour) et Grégory Wathelet sur son jeune étalon Mjt Nevados (Calvados Z) qui fauteront tous deux sur l'ultime obstacle du parcours.
Une faute également pour Pieter Devos qui aura couru durant tout le week-end entre le concours et la maternité. Radieux malgré la fatigue, le cavalier sera arrivé à Bruxelles juste avant le Grand Prix et n'aura pas pu éviter une faute sur le vertical 4 avec Apart (Larino).
L'élément le plus fautif du Grand Prix aura sans aucun doute été le triple Rolex qui aura créé de nombreuses fautes et provoqué plusieurs abandons.
Ils seront neuf à encore pouvoir briguer la victoire, s'étant qualifiés pour le barrage. La première à s'élancer sera l'amazone maison Jonna Ekberg qui aura fait une véritable démonstration dans le parcours initial avec son magnifique mais encore tout à fait inexpérimenté à ce niveau d'épreuve, Ténor du Gué (Opium de Talma). Le couple effectue également un beau barrage mais ne peut éviter une faute, le contrat est néanmoins plus que rempli. « C'est la première fois que je lui demandais de sauter un Grand Prix de ce niveau et honnêtement, je ne m'attendais pas à être au barrage. J'ai de très grands espoirs dans ce cheval mais nous travaillons encore actuellement. Il a toute la force et possède une très bonne technique et beaucoup de qualités mais je ne m'attendais pas à ce qu'il s'exprime si vite. Je le monte depuis début mai. Notre premier concours était à Lummen, je ne l'avais monté qu'à deux reprises avant cela, puis il m'a souvent accompagné dans de beaux concours mais comme second cheval. Il y a encore du travail à effectuer au niveau du contrôle mais avec ce qu'il nous a montré aujourd'hui, il prouve qu'il est sans doute le meilleur cheval que je monte actuellement. » glissera la Suédoise. Leopold van Asten lui aura connu un beau week-end avec deux victoires de VDL Groep Miss Untouchable (Chacco Blue) et il compte bien continuer de la sorte avec VDL Groep Beauty (For Pleasure). Et en effet, le couple signe le premier double sans faute de l'épreuve en 38''03. La course est lancée. « En arrivant ici, j'avais prévu de sauter le Grand Prix avec Beauty mais le premier jour, elle n'a pas bien sauté et était fort à l'?il. J'ai donc hésité à changer mes plans mais j'avais déjà demandé à Miss, mon autre jument, d'aller très vite alors je ne trouvais pas ça bien vis-à-vis d'elle de lui demander de faire le Grand Prix. Je suis donc resté sur mon plan initial et cela a payé aujourd'hui même si, vu les circonstances, je n'ai pas osé prendre trop de risques au barrage. » réagira Leopold van Asten. Beezie Madden attaque et Breitling LS (Quintero) améliore le chronomètre en 37''48 … mais il y a une faute. Au Knokke Hippique, ils faisaient déjà démonstration mais dans le trois étoiles. Cette fois, Janika Sprunger a décidé de lancer l'étalon Bacardi VDL (Corland) dans le grand bain. L'ancien vice-champion du monde des 7 ans sous la selle de Jos Lansink est toujours aussi impressionnant mais cette fois, il ne peut éviter une faute. Avec une faute dès le deuxième obstacle, Janne Frederieke Meyer peut déjà oublier ses chances de victoire mais elle continue sur un très bon rythme attaquant même dans la dernière ligne avec son toujours aussi impressionnant Goya vd Begijnakker (Wandor vd Mispelaere) : 37''03, c'était plus rapide. Vainqueur du Grand Prix l'an dernier avec Cas de Liberté Z, Niels Bruynseels est de nouveau présent cette année mais cette fois avec Gancia de Muze (Malito de Rêve). En un an, beaucoup de choses ont changé pour le jeune Bruxellois car si ses écuries sont toujours à quelques minutes des Stephex Masters, son statut a bien évolué. L'outsider d'hier fait aujourd'hui partie du gratin mondial et il attaque sec. La maitrise est bien là. Il y a un an, c'était sa première victoire en Grand Prix***** mais depuis, il en a ajouté deux à son escarcelle. Sans ?faute en 35''36, il prend la tête et se positionne pour un joli doublé. Mais il reste encore trois couples à s'élancer et ce sont de sacrés clients ! Jérôme Guery est le premier d'entre eux mais son gris Garfield de Tiji (Quasimodo Z) faute sur le deuxième obstacle, c'est déjà fini. Lorenzo De Luca a décidé d'opter pour l'étalon BWP Halifax van het Kluizebos (Heartbreaker) qui trône en tête du ranking de la WBFSH. L'Italien veut briller à domicile mais il ne peut éviter une faute sur l'entrée de la combinaison malgré un barrage magnifique mais du coup, il ralentit et le chronomètre s'arrête sur 36''30 ! « Je suis fâché mais le cheval a sauté fantastique et c'était un peu un manque de chance. Quand je suis avec lui, c'est toujours en espérant gagner et d'autant plus quand on évolue à la maison. C'est sa première année véritablement à ce niveau et il a répondu toujours présent. A la maison, il y a toujours un peu plus de pression et je peux toujours compter sur lui. » expliquera Lorenzo De Luca. Dernier à s'élancer, Simon Delestre entre en piste avec Ryan des Hayettes (Hugo Gesmeray) et signe un barrage très rapide et sans-faute … mais c'est néanmoins insuffisant : 36''18, c'est la seconde place ! « Je suis vraiment heureux de voir Ryan de retour au plus haut niveau, quand j'ai sauté l'avant dernier obstacle, je n'ai pas une distance qui est de suite sortie, j'ai dû attendre un peu sans pouvoir galoper et du coup, c'était impossible de gagner. Dans de tels Grand Prix, la vitesse à laquelle se déroule de telles épreuves, c'est incroyable. On espère toujours gagner et Ryan était véritablement à son meilleur niveau aujourd'hui. Ca fait maintenant trois mois qu'il est au top de sa forme et cela fait très plaisir. Déjà au début de la saison indoor, il a directement signé de bons résultats à Mexico mais là, musculairement, il est de nouveau à 100%. Les chevaux vont bien, Chadino aura fait une bonne saison et Chesall est égal à lui-même, il peut parfois faire une farce mais il fait néanmoins une bonne saison. Le point délicat, c'est évidemment Qlassic Bois Margot qui a attrapé de l'eczéma aux jambes et c'est très difficile à faire partir. C'est un cheval vraiment solide et très sain, il est dans la force de l'âge mais cela lui fait terriblement mal et on a du mal à trouver un traitement car même en médecine humaine, il n'y en a pas. La distance dans le triple était assez longue mais en plus, les chandeliers massifs Rolex reculent pas mal les chevaux. Du coup, il fallait vraiment rentrer très juste pour pouvoir continuer à avancer dans ce triple mais le parcours était bien construit. C'était délicat et il fallait être vigilant partout, mais ce n'était pas punitif. Il faut réussir à s'adapter au calendrier mais je pense que la multitude de concours cinq étoiles est plutôt un avantage car si on loupe un concours, il y a toujours la possibilité de se rattraper le week-end suivant. Si un cheval doit rester une semaine de plus tranquille, on peut adapter son programme sans aucun problème ce qui est un grand luxe par rapport à avant où comme on avait peu de concours, si votre cheval n'était pas bien à ce moment-là, vous deviez attendre deux mois de plus.Actuellement, la plus grande difficulté, c'est justement de se réserver des week-ends pour tourner un échelon plus bas pour permettre aussi à nos autres chevaux de 7, 8 voire 9 ans de tourner, car dans les 5 étoiles, on ne peut emmener que deux chevaux et ce sont uniquement des chevaux prêts car le niveau est très relevé. Avoir la possibilité, comme ici, de pouvoir emmener des 7 et 8 ans, cela nous donne de l'air. Emmener un troisième cheval nous donne un vrai coup de pouce.
Ryan a mis quasiment un an à revenir à 100%, nous avons pris le temps de le reconstruire car c'est un cheval hypersensible. C'est pour cette raison que j'avais opté pour privilégier le Global Tour cette année car cela me permettait de prendre à chaque fois un cheval pour protéger Ryan, ce qui me permettait d'avoir toujours un autre cheval capable de sauter le Grand Prix si je ne sentais pas Ryan à 100% et pouvoir toujours adapter le programme de Ryan comme je le sentais sans avoir la pression de devoir faire le Grand Prix.
Quand on est en coupe, on n'a pas le choix : il faut répondre présent pour le pays. Ryan est seulement prêt maintenant pour faire cela. Aujourd'hui, je sens qu'il est de nouveau dur et de nouveau là : il est prêt. Des chevaux comme Ryan, je n'en aurais pas dix dans ma vie. L'année prochaine, je compte bien faire de nouveau partie de l'équipe de France. » réagira Simon Delestre. Vainqueur pour la seconde année consécutive, Niels Bruynseels pouvait savourer : « J'habite à 15 minutes d'ici alors évidemment, je connais du monde ici. Lorsque je suis arrivé le premier jour, beaucoup de gens m'ont dit « Alors Niels, quand vas-tu encore gagner ? ». Il y a énormément de gens qui me soutiennent et sont derrière moi et grâce à qui tout ceci est possible aujourd'hui. Ce concours, ce n'est pas juste que c'est un des meilleurs concours de Belgique, c'est juste un des meilleurs au monde. Gagner ici deux années de suite avec deux chevaux différents, c'est merveilleux. Je suis vraiment content de Gancia. C'est sûr que c'est une jument avec un caractère très spécial. Elle a beaucoup de tempérament et je dois respecter cela. Elle a eu un break de six semaines avant de venir ici, je pense que c'est important de leur accorder des temps de repos et cela a payé ici. ».