Qu'est-ce que vous retenez de votre passage chez François Bossu ?
M.S. : « Il m'a appris vraiment comment travailler un cheval sur le plat. Que ce soit la partie préparation d'un cheval vers la compétition, les exercices à faire qui conviennent au cheval que l'on monte, toutes les bases en fait et c'est vraiment quelque chose qui n'est pas facile. Il m'a appris également la rigueur en plus des vraies bases. Maintenant, j'ai l'occasion de m'entrainer avec Frédéric Bouvard qui va peut-être moins dans le fond des choses mais plus dans la précision. Lui va vraiment se concentrer sur les détails. On va pouvoir passer une heure sur un exercice de 80 centimètres qui parait tout bête à la base mais où chaque fois, il y aura quelque chose à améliorer. Maintenant, comme je le dis toujours et même si j'ai arrêté de prendre cours avec lui, si j'en suis là aujourd'hui, c'est grâce à François Bossu ! »
Finalement, François Bossu, Bertrand Genin et vous-même vous vous retrouvez encore sur les bancs de l'école puisque vous enseignez tous les trois à L' Ecole Provinciale "les métiers du cheval" de Ghlin. Comment êtes-vous arrivée là et pourquoi ?
M.S. : « Oui, ce sont des moments sympathiques. François Bossu a été le premier à commencer à y travailler puis sur ses conseils Bertrand Genin l'a rejoint … puis l'an dernier, Bertrand m'a proposé de les rejoindre à mon tour. Pour ma part, j'avais achevé mes cours en 2014, j'ai ensuite fait une année où je n'ai que monté à cheval tout en suivant des cours du soir en langue. Après, il a fallu prendre une décision.Soit je prenais un travail à temps plein et je faisais les chevaux sur le côté … mais j'avais plutôt l'envie de faire un mi-temps quelque part et un mi-temps dans les chevaux puis un peu par hasard dans une discussion, Bertrand m'a parlé de ce poste qui au départ était un peu moins important qu'un mi-temps et je suis donc rentrée à l'école. Je pense que les chevaux, il faut vraiment le faire par passion car cela demande beaucoup de travail et d'investissement. Ici, cela permet de faire un jour par semaine autre chose et de voir d'autres personnes dans une bonne ambiance. On entend souvent des critiques à propos de l'école mais je dois dire que depuis que j'y suis, j'ai été agréablement surprise car on y trouve également des élèves très motivés qui ont véritablement l'envie de bien faire. »
Sur votre période poney et jeunes cavaliers, vous avez toujours monté des chevaux qui vous appartenaient. La décision de devenir professionnelle a-t-elle changé la donne ?
M.S. : « C'est un grand changement pour moi car tant que j'étais à l'école, j'ai toujours monté les chevaux de mes parents. J'ai déjà eu des chevaux à la maison qui ne nous appartenaient pas … mais ce n'était pas vraiment des chevaux au travail, ce qui est assez différent. Lorsqu'un propriétaire vous confie son cheval, vous travaillez pour quelqu'un et donc on ne fait plus tout à fait ce que l'on a envie. Alors qu'avec les chevaux de mes parents, nous allions au concours si on avait envie d'y aller, si on avait envie de le mettre dans une telle épreuve … on faisait un peu ce que l'on avait envie, ce qui n'est pas toujours le cas avec des propriétaires.C'est normal car ils paient pour un service et souhaitent un retour. Il faut pouvoir un peu s'adapter, c'est un autre travail. Ce changement n'est pas évident pour moi car les gens ont toujours vu que je ne montais que des chevaux de la famille et aujourd'hui, ils ne savent pas spécialement que je peux monter des chevaux pour d'autres et que j'en fais mon métier. Ce n'est pas facile. »
Le fait d'avoir un travail à mi-temps vous permet néanmoins de ne pas devoir accepter tout ce que l'on pourrait vous proposer comme chevaux ?
M.S. : « Pour le moment, j'ai en permanence huit chevaux au travail. Je suis évidemment limitée par la place dont nous disposons à la maison mais maintenant que nous venons d'acheter des écuries, cela va être beaucoup plus simple et je vais pouvoir mettre une autre structure de travail en place. Jusqu'à présent, nous avons une organisation très familiale, maintenant lorsque nous aurons intégré les nouvelles écuries, je pourrai probablement accepter jusqu'à 10 chevaux, ce qui est déjà pas mal quand on veut bien faire le boulot.Après quand on regarde des gens comme Bertrand Genin, il a plus de chevaux au travail, mais il a également un cavalier à temps plein ! A l'avenir, peut-être que nous pourrons envisager une telle évolution mais ce n'est pas le cas actuellement. Avoir une rentrée fixe d'argent sur le côté, cela permet aussi de pouvoir être honnête envers les propriétaires et leur dire que si on m'amène un cheval pour évoluer en 110, je vais peut-être l'accepter mais en prévenant le propriétaire qu'il n'entre pas dans le planning de concours des autres chevaux alors que quand on n'a pas d'autres rentrées, on se sent peut-être plus vite obligé de tout accepter. »
Vous auriez envie d'avoir une structure plus importante à l'avenir ?
M.S. : « Oui, à l'avenir. D'ailleurs, avec la nouvelle écurie, nous allons probablement nous mettre à la recherche d'une personne car ce sera nécessaire … mais je n'ai pas non plus envie que cela devienne une « usine ». Pour moi, cela reste important de monter soi-même les chevaux que l'on sort au concours. »
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