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“Remporter les championnats d’Europe a sans aucun doute été le moment fort de ma carrière”, Rachel Proudley

Rachel Proudley et Quality Street aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers de Riesenbeck, cet été.
Interviews mardi 5 août 2025 Giulia Rezoagli

Le mois dernier, à Riesenbeck, la Britannique Rachel Proudley disputait son tout premier championnat dans la catégorie Jeunes Cavaliers avec l’expérimentée Quality Street. Et quel championnat ! La cavalière de saut d’obstacles est repartie d’Allemagne sous une pluie de médailles : une première en bronze par équipes, et une seconde en or en individuel. Un beau cadeau pour la jeune amazone qui célébrait son vingtième anniversaire quelques jours auparavant. Rachel Proudley poursuit ainsi son ascension, déjà pavée de beaux succès, notamment dans les épreuves de puissance où elle excelle : 2,12m au CSI-W de Londres en décembre 2024, puis 2,20m lors du CSI3* de Bolesworth, fin juin 2025. Soutenue et encadrée par l’équipe d’HK Horses, gérée par Richard Howley et son épouse Morgan Kent, la Britannique ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et se donne, chaque jour, les moyens de sa réussite. Entretien. 

Il y a quelques jours, vous avez décroché le bronze par équipes et l’or en individuel aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers de Riesenbeck. Pouvez-vous revenir sur cette belle aventure ? 

Ce fut une expérience incroyable, dont je me souviendrai toute ma vie ! C’était mon tout premier championnat, alors remporter deux médailles était plus que tout ce dont j’aurais pu rêver. Le site était superbe et j’ai pu compter sur le soutien indéfectible des chevaux d’HK Horses. L’ensemble de l'équipe britannique m’a accompagnée tout au long de la semaine, et je garde un merveilleux souvenir d’avoir pu célébrer ces succès tous ensemble.

Vous avez partagé ces succès avec votre jument Quality Street. Pouvez-vous nous la présenter ? 

Quality Street (Obos Quality 004 x LUX Z Z), plus connue sous le nom de “Sweetie” à la maison, appartient à HK Horses. C’est une jument puissante et incroyablement agile ! Elle se donne toujours à 110%. Elle m’a procuré une incroyable sensation de combativité tout au long du parcours.

Après ce sacre, quel trophée convoitez-vous plus que tout autre ?

Après avoir remporté la médaille d’or en individuel, j’aimerais beaucoup la remporter par équipes ! C’est un sentiment incroyable de concourir aux côtés de ses amis et coéquipiers pour représenter son pays, et j’aimerais vraiment pouvoir partager cette victoire avec eux. Pour le reste, je continue simplement à saisir les occasions qui se présentent et à travailler dur pour mettre toutes les chances de mon côté !

Vous pouvez également compter sur un solide piquet de chevaux. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

J’ai vraiment beaucoup de chance de monter pour Richard Howley et Morgan Kent au sein d’HK Horses. Ils ont un programme d’élevage impressionnant et disposent d’une vaste gamme de chevaux de tous niveaux prêts à concourir. Nous avons actuellement des jeunes chevaux très prometteurs, comme HK Stakkata (Stakkato Gold x Heartbreaker), un cheval de sept ans avec lequel j’ai remporté le Grand Prix U25 de Samorin en juillet, mais aussi des chevaux expérimentés comme Quality Street. Je suis reconnaissante de pouvoir monter des chevaux d’une telle qualité et d’avoir l’opportunité de monter chaque jour un cheval différent !

Rachel Proudley félicite Quality Street après leur succès européen. © Sportfot

Comment voyez-vous la suite de votre saison et quelles sont vos ambitions ?

Nous avons toujours un calendrier de concours très chargé, qui n’en reste pas moins adapté aux chevaux, allant des concours nationaux pour former les plus jeunes à des rendez-vous internationaux pour les plus compétitifs. Nous sommes toujours sur la route ! Je serai à Dublin la semaine prochaine à l’occasion du Dublin Horse Show Rolex Series (du 6 au 10 août, l’interview a été réalisée fin juillet, ndlr) pour la Puissance qui aura lieu samedi soir, ce qui me réjouit d’avance. C’est l’un des meilleurs concours 5* au monde, alors pouvoir y participer à mon âge est une opportunité incroyable ! Cet automne, nous retournerons probablement en Espagne pour le circuit du Mediterranean Equestrian Tour (MET) d’Oliva. Ces circuits sont formidables, car ils sont très formateurs pour les chevaux et leur permettent d’acquérir davantage d’expérience en compétitions.

Quel a été votre parcours scolaire ? 

J’ai poursuivi mes études jusqu’à l’âge de seize ans. J’ai toujours pratiqué l’équitation en parallèle et je savais que c’était ma véritable passion. Ma famille travaillait dans l’agriculture et nous avons toujours eu des poneys avec lesquels ma petite sœur et moi montions en concours. J’ai quitté l’école dès que j’ai pu pour me consacrer à l’équitation à plein temps.



Comment avez-vous mis le pied à l’étrier ? Est-ce difficile de convoiter le haut niveau quand on ne vient pas d’une grande famille équestre ?  

Je monte à cheval depuis aussi longtemps que je me souvienne... j’ai toujours su que les chevaux étaient ma passion et que je voulais devenir cavalière professionnelle ! À la fin de mes études, j’ai travaillé dans une écurie de compétitions réputée pendant deux ans. Ce fut un travail incroyablement difficile, car il fallait repartir de zéro et gravir les échelons. Cela m’a demandé beaucoup de temps, de courage et de dévouement. Une fois de retour à la maison, j’ai mis à profit ce que j’avais appris et j’ai recommencé à faire concourir nos propres chevaux dans notre région, le Yorkshire, où j’ai rencontré l’équipe d’HK Horses. C’est un sport incroyablement compétitif qui exige beaucoup, tant sur le plan de l’entraînement que de la logistique. Lorsque Richard et Morgan m’ont donné l’opportunité de travailler avec eux chez HK Horses, une structure déjà bien établie, c’était une chance incroyable. Leur soutien à l’entraînement, en coulisses et en piste a indéniablement été un facteur de réussite pour cette année.

Il y a dix ans, Rachel Proudley foulait déjà les terrains de concours avec Painted Lady. © DR

Les épreuves de puissance ont-elles une saveur particulière pour vous ? Comment les abordez-vous et quel est votre secret ? 

Je les adore ! Elles sont tellement amusantes et créent toujours une ambiance incroyable lors des compétitions, avec souvent du public au rendez-vous. Il suffit de ne pas trop réfléchir, d’être courageux et de franchir les obstacles au fur et à mesure qu’ils se présentent ! Le fait de n’être pas vraiment nerveuse m’aide. Quant à Easy Boy de Laubry Z (Elvis Ter Putte x Ogano Sitte), surnommé ‘‘Boy’’, mon partenaire de Puissances, c’est un cheval tellement tranquille qu’il donne l’impression de réaliser une promenade de santé !

Vous vous entraînez avec Richard Howley et Morgan Kent au sein de leurs écuries HK Horses. Quelles leçons tirez-vous de leur enseignement ? 

J’ai beaucoup appris de Richard et Morgan, non seulement en matière d’équitation et de compréhension des chevaux, mais aussi sur l’importance de l’organisation, de la gestion des chevaux, du travail en équipe et sur la manière de se comporter dans cet univers professionnel. Autant d’éléments indispensables pour un cavalier qui souhaite évoluer et progresser dans ce sport. 

Plus largement, que pensez-vous de la préparation mentale ?

C’est vraiment la clé du succès en équitation : il y aura toujours des hauts et des bas avec les chevaux, mais il faut les accepter comme ils viennent, garder la tête froide et continuer à travailler. Il y aura toujours plus de bons jours si vous travaillez dur sans vous laisser abattre par les mauvais !

Une fois les bottes déchaussées, comment aimez-vous occuper votre temps ? 

Je ne suis pas sûre d’avoir déjà vraiment enlevé mes bottes... Les chevaux sont pour moi un vrai mode de vie et pas seulement un travail. Quand nous ne montons pas, nous nous occupons des chevaux pour les maintenir en pleine forme ou nous regardons et analysons les parcours pour voir comment nous pouvons nous améliorer et voir comment ils évoluent. C’est un travail de chaque instant, mais j’adore ça et je ne voudrais changer cet emploi du temps pour rien au monde.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Remporter les championnats d’Europe a sans aucun doute été le moment fort de ma carrière jusqu’à présent : c’était notre toute première victoire dans cette catégorie. C’est un véritable défi de sauter à ce niveau de manière constante plusieurs jours d’affilée, avec une pression qui augmente chaque jour et une victoire potentielle qui se profile au loin. Au fond de moi, j’ai commencé à y croire, mais quand cela est réellement arrivé et que toute l’équipe était présente pour le célébrer avec moi, c’était tout simplement incroyable. Par ailleurs, l’équipe HK a gentiment organisé une grande fête pour célébrer notre retour à la maison avec la famille et nos amis, ce qui a rendu cette expérience encore plus spéciale à mes yeux.

Qu’est-ce qui vous motive ou vous inspire au quotidien ?

Je veux simplement faire de mon mieux pour les chevaux : devenir une meilleure cavalière afin de mieux les comprendre et ainsi nous donner les meilleures chances pour réussir, ensemble, sur la piste !

Photo à la Une : Rachel Proudley et Quality Street aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers de Riesenbeck, cet été. © Sportfot

À quinze ans, la jeune cavalière britannique concourrait sur le circuit Poney avec Robin Hood Lad. © DR