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Quidam de Revel I Z, un clone version nature.

Interviews lundi 2 avril 2012
Un clone version nature. Si certains se reposeraient sur leurs lauriers, Joris de Brabander reste avant tout un véritable passionné. Si chacun est d'accord pour lui accorder le titre de meilleur éleveur de Belgique, voire du monde, l'homme reste aux aguets et veut continuer à progresser, à tester… en se remettant toujours en cause car rien n'est jamais acquis. Pour nous et nos lecteurs, il a accepté de nous faire vivre une expérience unique. Loin des strass et des paillettes des expertises, il nous a présenté le clone de Quidam de Revel lors de sa troisième séance de saut en liberté, comme à la maison … avant de se livrer avec son franc parlé habituel à nos questions. Comment le clone de Quidam de Revel est-il arrivé chez vous ? Joris de Brabander : « Simplement parce que son propriétaire, Fleming Velin, m'a demandé de l'exploiter. L'ayant déjà fait avec Quidam de Revel, il ne tenait pas à le faire lui-même et je lui ai promis de le faire pour lui. »

Le cheval n'était pas encore admis jusqu'à maintenant. Où a-t-il été approuvé ?

JdB. : « Il a été admis à l'AES sur base de son origine. Ils sont venus le voir mais c'est le seul studbook qui ne tenait pas à le voir tourner dans le sport. L'étalon a aujourd'hui 7 ans et les autres studbooks voulaient qu'il fasse la même chose que les autres chevaux de sa génération. Ce n'est malheureusement pas possible car il a eu un grave accident à 3 ans et ne pourra jamais évoluer dans le sport. Nous l'avons prélevé pour la première fois la semaine dernière et, contrairement aux rumeurs qui circulent, je peux certifier que ce cheval n'avait jamais sailli avant. » Par rapport à votre manière habituelle de fonctionner avec de jeunes étalons que vous testez vous-même, qu'est ce que cela changeait de se retrouver avec un étalon de 7 ans dont on ne connaissait rien des qualités intrinsèques ? Aviez-vous envie de l'utiliser ? JdB. : « C'est aussi parce que nous sommes dans une « période des clones » que je veux prouver que c'est la même chose que le cheval « original ». J'y crois vraiment et je suis vraiment persuadé que la génétique est vraiment identique et je crois que cela va donner le même genre de chevaux. Pas vraiment les mêmes car ça n'existe pas mais les mêmes genres avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. Je veux prouver cela et pour y arriver, je vais essayer de ne mettre que des bonnes juments pour montrer aux gens qu'il va bien produire. Il ne fera pas le même nombre de juments que Quidam de Revel a fait mais même si en nombre, il donnera moins de chevaux, en pourcentage, il doit donner plus de bons chevaux que Quidam car il aura plus de bonnes juments … chez moi ! » Utiliser un clone de l'étalon qui a sans doute le plus sailli au monde, n'est-ce pas un peu étonnant ? JdB. : « Evidemment… mais il est là ! Pour moi, ce n'était pas vraiment nécessaire de cloner un cheval qui a eu 100% de chances de se montrer. Il n'a pas besoin d'avoir un clone après lui … mais maintenant, le clone est là et j'ai eu l'opportunité de l'avoir chez moi alors je vais essayer de prouver des choses avec lui. » Stratégiquement, n'est-ce pas surprenant de trouver le clone de Quidam stationné au même endroit que probablement son meilleur fils actuellement, Nabab de Rêve ? JdB. : « Pour être honnête, je préfère de loin la production de Nabab à la production de Quidam ! Donc de ce point de vue là, ce n'est pas vraiment nécessaire … mais je veux vraiment le faire pour son propriétaire et pour le cheval lui-même, c'est tout. »

L'an dernier, vous aviez réalisé plusieurs transferts d'embryons avec les clones de Ratina Z. Est-ce que vous pensez qu'il y aura peut-être un produit du clone de Quidam avec une des clones de Ratina ?

JdB. : « Honnêtement, je ne le pense pas car monsieur Melchior est assez « protectionniste » dans ses croisements mais pourquoi pas. Personnellement, je pense que c'est un essai qui pourrait être intéressant. Peut-être y aura-t-il un embryon entre le clone de Chellano et une des deux clones de Ratina, qui sait ? Mais il n'y a évidemment aucune garantie de réussite. Personne n'ose dire que ça ne donnera rien … c'est possible, peut-être.»

Actuellement, la presse a fait de nombreux échos que la FEI interdisait aux clones de participer à des épreuves internationales. Est-ce que cela vous inquiète ?

JdB. : «  La FEI n'interdit rien du tout ! Ce qui s'est passé, c'est qu'il y a quelques années, la FEI a sorti un projet proposant cela … mais cela n'a jamais fait partie des règlements de la FEI. D 'ailleurs, mêmes des chevaux sans papiers peuvent participer aux concours et, en principe, la FEI ne s'intéresse pas aux origines. Pour la FEI , vous pouvez participer avec un poney shetland ou un cheval de trait aux concours hippiques, ce n'est pas interdit… et les clones ne sont pas interdits non plus ! Nous nous sommes bien évidemment renseigné … mais vous connaissez évidemment les journalistes… »

A propos du clone en lui-même, maintenant que vous l'avez depuis quelques temps dans vos écuries : quel est votre avis sur lui en tant que cheval ?

JdB. : « C'est un cheval qui a été mal éduqué et qui n'a pas eu l'environnement parfait pour devenir véritablement le même cheval que Quidam … mais je retrouve en lui les mêmes petits défauts et les grandes qualités de Quidam de Revel ! »

FIN