Equita Longines accueillait pour la première fois quatre étapes de coupe du monde, puisque l’attelage venait compléter un programme déjà très fourni de dressage, jumping et Reining. Une nouvelle fois, le salon du cheval de Lyon aura fait salle comble avec un panel de passionné du cheval venu pourtant d’horizon si différent qui fait le charme unique de cette manifestation.
Pour sa seconde année en tant que chef de piste de Lyon, Grégory Bodo aura réussi une coupe du monde parfaite. Après les 20 sans-faute vendredi dans le Grand Prix, l’homme n’avait plus le droit à l’erreur mais il aura réussi à faire cela sans tomber dans l’excès inverse, bravo ! Juste dix barragiste, un ratio parfait et du spectacle pour les spectateurs.
Premier à s’élancer lors du tour initial, Nicolas Deseuzes avait d’emblée trouver les solutions pour signer le sans-faute avec sa formidable Quilane de Lezeaux (Grenat de Grez). Il n’a désormais plus rien à perdre, le contrat est d’ores et déjà rempli … mais tant qu’à faire, autant tenter l’exploit … surtout que le français est un des locaux de l’étape … mais ça ne passera pas. Deux fautes, tant pis.
Une surprise en chasse une autre et elle est française aussi ! Guillaume Foutrier a lui aussi gagné le droit de revenir mais lui choisit la voie de la sagesse en ne prenant pas trop de risque mais en signant le premier sans –faute avec Valdocco des Caps (Number One d’Iso) : 41’’87, premier temps de référence.
" Mon objectif était d’abord de participer à ce grand prix d’autant que c’est un système spécial, assez sélectif avec une seule qualif le vendredi qui sert aussi pour se qualifier pour les Master et pour le Grand Prix. Il ne faut pas se louper le premier jour. C’est déjà une première étape de franchie. J’avais déjà très bien sauté le premier jour donc j’étais très content mais après il faut confirmer et ça s’est bien passé. Valdocco est un cheval que j’ai fait naître avec plusieurs co-naisseurs. Je connaissais bien le père puisque je l’ai monté durant plusieurs années. J’avais ensuite vendu Valdocco à Alexandre de Rothschild et puis j’ai appris qu’il était de nouveau sur le marché. J’ai voulu le faire acheter pour un client puis finalement, on l’a racheté à 3 co-propriétaires l’année dernière. On croyait évidemment tous dans le cheval mais après c’est toujours difficile de dire que l’on va se retrouver au barrage d’une coupe du monde si vite. On trouvait qu’il avait déjà quelque chose de spécial donc après, il a franchi des étapes puis après petit à petit, il a confirmé. Après, la route reste encore longue mais ça fait déjà plaisir. »
Ici, j’ai eu la chance de pouvoir regarder quelques parcours et de voir les obstacles un petit peu délicat et de regarder après par rapport à la reconnaissance qu’on a faite, d’affiner la reconnaissance. Pour le barrage, je me suis dit qu’il fallait déjà être sans faute mais après il faut rester dans l’esprit donc je suis parti dans une bonne cadence. J’étais un peu devant le double et après j’ai tempéré la fin du barrage. " réagira le nordiste
Si on ne peut plus vraiment la mettre dans les surprises après leurs prestations de cet été et leurs secondes places dans les Grand Prix de Falsterbo et Ascona, Irma Karlsson et sa géniale Ida vd Bisschop (Kashmir van’t Schuttershof x Papillon Rouge) ne sont pas encore très connus du grand public mais ne pourront cette fois éviter une faute dans la combinaison.
C’est déjà le troisième français qui s’élance lors de ce barrage. Olivier Robert a tout perdu la veille sur l’ultime obstacle avec Vangog du Mas Garnier (Cornet Obolensky) et il veut se racheter aujourd’hui avec Tempo de Paban (Quatar du Plape). Malheureusement, ce n’est vraiment pas le week-end du bordelais qui traverse littéralement l’oxer en tout début de parcours et préfère sauter bas de son cheval pour sortir du piste à pied.
« J’ai eu peur les deux foulées qui ont suivi le saut mais fort heureusement, tout va bien. Nous l’avons directement fait trotter et tout allait bien. J’ai ensuite annulé mon avion et je suis rentré avec mes chevaux en camion et le lendemain, il était en pleine forme. Plus de peur que de mal fort heureusement. » nous glissera Olivier Robert.
Lorenzo De Luca fait dès lors son entrée en piste avec Ensor de Litrange (Nabab de Rêve) et le petit fils de Qerly Chin qui revient à son meilleur niveau passe à l'action. Cela va très vite tout en restant sans-faute. 37''78, c'est plus de 4 secondes de mieux, la lutte pour la victoire est désormais ouverte.
Pieter Devos sait désormais ce qu'il lui reste à faire avec Apart (Larino) d'autant que la piste de Lyon lui réussit souvent bien. Une fois de plus, il réalise le double sans faute mais en 38''72, ce ne sera pas suffisant.
« Je suis super content parce que ces derniers temps, j’avais toujours un peu de malchance ici et là et je n‘étais pas dans les flots où je l’étais pendant l’été. Donc je suis content, c’était vraiment bien. Les chevaux avaient déjà bien commencé à sauter la semaine passée à Vérone. Dans le grand prix, une petite faute ; dans la coupe une petite faute. Des petites fautes mais bien et donc je sentais que ça allait venir et je suis super content d’avoir fait un sans-faute déjà d’autant que c’était vraiment une bonne épreuve. Mon cheval a vraiment bien sauté. Ok dans le barrage, je dois de nouveau être dans le flot pour bien sauter et remonter vite vite et j’étais un tout petit peu réservé parce que quand on n’est pas dans ce flot, on ne risque pas tout comme quand on pense que l’on peut tout gagner et donc j’espère que la semaine prochaine, je suis dans ce attitude-là et que je peux aller un peu plus vite. Mais je suis super content et le cheval aussi, je lui ai donné du repos pendant l’été parce qu’il a fait beaucoup au début d’année. Après, je lui ai donné 8-9 semaines de repos et maintenant j’ai recommencé des petites épreuves à Oslo. Il a sauté le grand prix à Vérone et maintenant, il saute la coupe donc là, il est bien. C’est toujours important de prendre des points. Comme j’ai été dans le top 10, je pourrais monter toutes les étapes mais bon ça ne veut pas dire que je ferai toujours sans faute, ça n’est pas si facile que ça et il faut bien planifier parce que c’est beaucoup de concours, chaque semaine … donc on verra pour le prochain, puis on avisera dans quelques semaines… »
Maikel van der Vleuten aussi tentera sa chance et il se rapprochera très fort de l'italien avec Dana Blue (Mr Blue), sans faute en 38'' tout pile !
"C'était très proche. J'ai eu un très bon barrage et ma jument est rapide. Je ne sais pas où j'aurais pu aller plus vite honnêtement. Maintenant ce n'est que le deuxième Grand Prix coupe du monde pour elle. Je la monte depuis qu'elle a 5 ans, c'est une jument qui a toujours été très qualiteuse et compétitive mais mon sentiment me disait qu'aujourd'hui, je la sentais prête pour passer à l'échelon supérieur. Elle a fait cela avec beaucoup de facilité. Je suis heureux même ni nous n'avons pas été assez rapide. Elle n'a quand même que dix ans, j'ai toujours pris mon temps avec elle. Je pense que nous allons encore faire de belles choses ensemble." expliquera le cavalier hollandais.
Dernier des quatre français à s'élancer, Kevin Staut attaque de manière raisonnable, il veut avant tout prendre des points. Double sans-faute pour For Joy van't Zorgvliet (For Pleasure) en 38''32 pour une troisième place provisoire. La victoire à Lyon ne sera pas encore pour cette année !
"Si il n'y avait que l'étape de Lyon qui me résistait, ça irait ... Je suis très content du cheval mais j'ai perdu du temps sur le dernier et l'avant dernier obstacle du barrage. Du coup, je suis déçu de ma prestation. Le public a été formidable et le concours extraordinnaire."
Il ne reste plus que deux hommes pour venir déloger l'Italien, deux suisses, deux amis ... deux hommes en forme ! Le premier est le jeune Martin Fuchs qui vient de décrocher sa première médaille individuelle senior à Tryon et il retrouvait ici à Lyon son crack Clooney (Cornet Obolensky) qui a repris la compétition la semaine précédente à Vérone. Le jeune suisse ne lâche rien et boucle un tour magnifique : double sans-faute en 37''25, nouveau leader !
La victoire n'est pas assurée pour autant car celui qui entre en piste a beau être son ami, entrainé par son père, il n'en reste pas moins un compétiteur hors-pair. Steve Guerdat est lui aussi en selle sur sa jument de championnat, Bianca (Balou du Rouet) qui a déjà montré sa grande forme en signant une seconde place dans le Grand Prix vendredi. Sa princesse y va et signe un nouveau sans-faute : 37''89, c'est proche mais ce n'est que la troisième place ! Le podium se tient en une demi seconde !
"J'avais eu la chance de voir les cavaliers qui s'étaient élancé avant moi et surtout Lorenzo De Luca. J'avais bien annalysé son parcours et je pensais que je pouvais gagner du temps sur le vertical rouge. J'ai réussi à tourner un peu plus court que lui et cela m'a permis de gagner ce Grand Prix. Clooney a pris en expérience, il devient de plus en plus consistant. Il était un peu difficile au début où nous avons eu notamment quelques soucis dans les barrages notamment au niveau des virages courts mais aujourd'hui, nous avons une meilleure connexion, on travaille mieux ensemble. Clooney est un cheval exeptionnel et il le montre sur presque tous les concours ! Il a eu une grande pause après Tryon. Nous avons recommencé la semaine dernière à Vérone où il a fait une petite épreuve et la coupe du monde avant d'enchainer avec ici. Il va désormais avoir de nouveau un mois de repos pour reprendre à Genève avec une petite épreuve jeudi avant d'enchainer le top 10 le lendemain puis le Grand Prix."
Troisième et malgré la joie de voir son ami triompher, Steve Guerdat ne pouvait masquer sa déception avec un franc parler que l'on aime : "Je suis déçu même si une nouvelle fois, tout était magnifique ici avec un très beau concours de Lyon, une organisation parfaite et une journée magnifique avec du grand sport avec un public bien présent. Je suis aussi heureux de la prestation de ma jument qui été somptueuse aujourd'hui ... et c'est pour ça que ça me reste en travers de la gorge et que je suis un peu déçu de ma troisième place. La victoire était jouable et j'ai échoué au barrage. Je suis déçu de ma prestation aujourd'hui."