Erynn Ballard et Nikka vd Bisschop ont trouvé leurs marques. Alors qu’elles n’évoluent ensemble que depuis quelques semaines, toutes deux se sont imposées dans leur premier Grand Prix 5*, à Vancouver. Sur ses terres, la Canadienne a devancé Grant Seger et Frieda, ainsi que Nayel Nassar et Igor van de Wittemoere. Du côté de Hohen Wieschendorf, où se déroulait un CSI 4* bien fréquenté ce week-end, la palme est revenue à Philip Rüping et son étalon Baloutaire PS, issu de la lignée maternelle de Ma Pomme.
Elles ne sont associées que depuis quelques semaines et ont déjà trouvé le chemin vers la victoire. Dimanche 26 mai, la Canadienne Erynn Ballard et la géniale Nikka vd Bisschop se sont imposées dans le Grand Prix 5* de Vancouver. Ancienne partenaire de Beth Underhill, dont la collaboration avec la famille Rein a récemment cessé, la fille d’Emerald van’t Ruytershof et Havanna vd Bisschop, fruit du croisement entre Nabab de Rêve et une descendante de Heartbreaker, a décroché la plus belle victoire de sa carrière. Jusqu’alors, la puissante baie, qui a vu le jour chez la famille De Craene, ne s’était imposée en solitaire que lors d’un Grand Prix 2*, disputé à Rome, en septembre 2021, sous la selle de Nina Mallevaey. Non seulement ce succès était une grande première pour la BWP, mais il l’était aussi pour sa cavalière, devenue, le temps de quelques semaines, la meilleure cavalière du monde au printemps 2022. 
La géniale Nikka vd Bisschop a réjoui tout son entourage ce week-end, dont sa fidèle groom, Clémence Rességuier. © Kim Gaudry / Thunderbird Horse Park
“C’est la première victoire en Grand Prix 5* de ma carrière. Je vais retenir tellement de choses de ce résultat. Je n’oublierai jamais cette journée”, s’est émue l’amazone de quarante-trois ans. “Je ne saurais dire assez de bien de Nikka, ni de combien elle est magique. C’est un bon début. Nikka convient à mon équitation et savoir qu’elle a de l’expérience à ce niveau me donne beaucoup de confiance. Elle a déjà participé à un championnat et en connaît le déroulement. Elle sait pourquoi elle est là.” Sans doute le duo rêve-t-il de s’envoler pour Versailles cet été et cette première place, acquise, certes, face à seulement vingt-quatre autres paires, présage de belles choses. “Aller vite sur des parcours à 1,60m, tout en étant précis est difficile avec n’importe quel cheval, mais le faire avec un cheval que l’on ne connaît pas est encore un autre niveau”, a ajouté Erynn Ballard. Force est de constater qu’elle et sa jument de onze ans, qui lui est confiée par la famille Rein, ont rapidement trouvé la voie pour briller.
Premier Grand Prix 5* et première victoire pour le duo Erynn Ballard / Nikka vd Bisschop. © Kim Gaudry / Thunderbird Horse Park
Dans ce barrage à sept, seul un autre couple est parvenu à effacer à deux reprises toutes les difficultés imaginées par le chef de piste français Grégory Bodo, qui co-officiera à Versailles cet été. Sans traîner en route, Grant Seger et Frieda se sont ainsi offert une belle place d’honneur. Sans doute moins connu en Europe que son homologue canadienne, l’Américain est âgé de trente-deux ans et n’a concouru sur le Vieux Continent qu’à deux rares occasions, en 2022. Sa fidèle Frieda 285 - une fille de Balou du Rouet et petite-fille de Canturo née chez Katharina Kostka et issue de la même lignée que la compétitive Cita, gagnant en Grand Prix 5* avec Daniel Coyle - lui avait déjà permis de terminer septième du Grand Prix 5* de Traverse City en septembre dernier. Cette fois, elle lui a offert son plus beau résultat à ce niveau.
Avec quarante-sept centièmes de moins qu’Erynn Ballard à l’arrivée, Nayel Nassar n’est pas passé loin de la victoire avec son cher Igor van de Wittemoere. Mais une faute concédée au barrage les a relégués au troisième rang. Derrière, la jeune et très en vue Skylar Wireman et les expérimentés Daniel Bluman et Ladriano ont connu le même sort, avec une faute chacun, pour terminer quatre et cinquièmes. Avec huit et douze points au barrage, Johnny Pals et David O’Brien se sont contentés du six et septième rang avec Zarkava Hero et El Balou.
Le podium du Grand Prix 5* de Vancouver, étape de la Major League Showjumping. © Kim Gaudry / Thunderbird Horse Park
Victoire à domicile à Hohen Wieschendorf
Il y avait du beau monde au CSI 4* de Hohen Wieschendorf, en Allemagne, dimanche 26 mai, malgré une forte concurrence au calendrier, avec la tenue des CSIO 5* de Rome et CSI 4* de Mâcon. À domicile, Philip Rüping a régné en maître aux rênes de Baloutaire PS, un bon fils de Balou du Rouet né chez Paul Schockemöhle, sur la souche basse de Ma Pomme. Déjà lauréat de quatre épreuves internationales, l’étalon de treize printemps a décroché son premier Grand Prix 4* grâce à un barrage bouclé sans faute et en 37’’55. Avec à peine moins de deux secondes d’avance sur ses plus proches rivaux, le duo était intouchable. “Baloutaire a été sans-faute dans plein d’épreuves ces derniers mois, mais parfois je n’ai pas vraiment osé prendre tous les risques. C’est un cheval très sensible, mais aujourd’hui, après le premier tour, j’ai ressenti un si bon sentiment et un tel relâchement que je me suis dit : je vais le laisser avancer, essayer un peu plus que d’habitude et il s’est très bien comporté”, s’est réjoui Philip Rüping, qui a, lui aussi, remporté son premier Grand Prix 4*.
Le charmant Baloutaire PS a décroché la plus belle victoire de sa carrière, ce week-end en Allemagne. © Sportfot
Deuxième et décidément très en forme, la Suédoise Emma Emanuelsson a enregistré une nouvelle prestation de premier ordre avec Canbella Blue PS. Pour rappel, l’amazone et sa jument de dix ans, née, elle aussi, au sein du gigantesque Gestüt Lewitz, avaient décroché le Grand Prix 4* d’Arezzo début avril, terminé quatrièmes de l’épreuve reine du CSI 3* de Redefin début mai et déroulé un nouveau double zéro dans la Coupe des nations du CSIO 3* de Martofte, il y a dix jours. “Cette jument est simplement incroyable”, a réagi la Suédoise. “Elle a seulement dix ans et je l’ai depuis qu’elle en a cinq. Mes concurrents étaient très rapides aujourd’hui, alors je me suis dit que j’allais dérouler mes deux parcours et voir ce qui en ressortirait.”
Si les deux complices ne se sont cette fois pas imposées, elles ont tout de même tenu la dragée haute à un sacré couple ! En effet, au troisième rang, Christian Ahlmann a classé son gris Clintrexo ! Disparu des écrans radars entre décembre 2022 et août 2023, l’étalon de quinze ans avait disputé quelques concours en fin d’année dernière, avant de prendre une nouvelle pause internationale longue de plus de six mois. De retour depuis début mai, le fils de Clintissimo et petit-fils de Rex semble avoir repris la pleine possession de ses moyens. Avec le cavalier du haras Zangersheide, Clintrexo avait notamment contribué à la médaille d’argent décrochée par l’Allemagne aux championnats d’Europe de Rotterdam en 2019, et remporté l’étape de la Coupe du monde de Malines en 2018, ainsi que les Grands Prix 4* de Münster et Wiesbaden la même année et 5* de Treffen en 2019. “Clintrexo est resté éloigné du sport pendant un moment, sans que nous puissions vraiment trouver ce qui clochait. Je suis le plus heureux de le voir se sentir si bien et prendre du plaisir à nouveau. Je le fais monter en puissance depuis cinq ou six mois et ce Grand Prix était sa première grande tâche. Je suis très, très content”, a quant à lui commenté Christian Ahlmann.
Une nouvelle fois plus rapide que tout le monde, Richard Vogel a bien failli décrocher une autre première place avec le plaisant Cydello, mais une faute les a relégués au sixième rang. Devant eux, Armin Jun. Schäfer et Tobias Meyer ont opté pour une autre stratégie. En ne prenant pas tous les risques, les deux Allemands, associés respectivement à Costa Gavras et Caillou 57 ont chacun bouclé un double zéro pour occuper les positions quatre et cinq.
Photo à la Une : Erynn Ballard et Nikka vd Bisschop ont frappé fort en s’imposant à Vancouver pour leur troisième concours ensemble ! © Kim Gaudry / Thunderbird Horse Park