Champion du monde en 2010 à Lexington, Philippe Le Jeune n’avait alors jamais caché que l’un des secrets de sa réussite pour la mise en condition de son étalon Vigo d’Arsouilles résidait dans une préparation agrémentée de nombreuses promenades à la mer. Quelques années plus tard, l’homme réalise son rêve, vend sa propriété en périphérie de Bruxelles, pour s’installer avec son épouse à Alveringem, près de La Panne. Un retour aux sources, puisque c’est dans cette région qu’il a passé son enfance, mais aussi un nouveau tournant dans sa carrière professionnelle, pour un cavalier qui a désormais décidé de passer plus de temps à entrainer et à mettre en conditions les chevaux d’autres cavaliers, mettant ainsi sa propre carrière de cavalier de haut niveau entre parenthèses… même si l’espoir de revenir l’an prochain dans la course pour les championnats d’Europe avec Filou de Muze fait toujours pétiller l’œil de ce compétiteur.
Finalement, ces derniers mois, vous avez eu de très bons chevaux qui sont venus s’entrainer ici, c’était le projet que vous aviez dès que vous avez acheté cette propriété ?
« Oui c’est ce que j’ai toujours voulu faire. »
Cela a juste mis un petit peu de temps pour se mettre en place comme vous vouliez ?
« On a eu, il y a un an, pas mal de chevaux, mais surtout des chevaux blessés de cavaliers américains, et aussi un ou deux chevaux français qu’on a remis en état, mais ce sont des chevaux qui sont restés 6-7 mois chez nous, parce que c’était vraiment des chevaux qui avaient de sérieux problèmes, de tendons surtout. Nous étions quand même assez contents parce qu’on a remis tous les chevaux en compétition. Il y avait deux chevaux dont on avait dit qu’ils ne resauteraient plus jamais et puis, ils sont vraiment en santé et ils sautent toujours ! Puis, il y a eu un petit creux parce qu’après on a fait des travaux, comme vous avez vu, et on a fait des concours donc voilà, on a eu beaucoup de travail mais c’était toujours dans ma tête parce que je sais que c’est quelque chose qui ne se fait pas beaucoup et en tout cas, pas en Belgique. On le fait pas mal en France. Mais je sais aussi que le problème c’est que, comme moi-même j’ai aussi des chevaux de grand-prix, c’est n’est pas toujours évident au cavalier d’aller confier son bon cheval quelque part sans vraiment savoir qui va le monter. C’est le chouchou de l’écurie, on y fait attention, ce qui est logique donc ça a mis un petit peu de temps puis les gens ont compris que c’était vraiment moi et Lucia qui montions tous les chevaux. Nous faisons ça nous-mêmes. Ce ne sont pas des grooms qui se mettent dessus, c’est mon entière responsabilité et je sais ce que je suis en train de faire parce que je fais ça depuis 35 ans. Je sais où, quand, comment, ce qu’il faut faire, combien de temps il faut trotter, combien de temps il faut aller dans l’eau, je regarde chaque cheval séparément : comment il est et je sais exactement ce que je peux ou ne peux pas faire, c’est comme ça. Il y a eu un gros boum avec Ludo Philippaerts qui m’a envoyé ses deux chevaux. Il nous avait déjà confié Bisquet Balou l’an dernier et maintenant, il y en a cinq. Ludo est ravi, il va retrouver des chevaux en pleine forme. Je dois dire que les chevaux de Ludo sont déjà des chevaux en très bonne condition physique, ils avaient juste besoin d’un petit break mais en faisant ça à la mer, les chevaux restent en super forme et ne perdent pas leur condition de concours, mais on leur change les idées. Les enfants Philippaerts vont avoir des chevaux qui vont à nouveau avoir la pêche, vont avoir envie de faire des concours, de travailler alors qu’ils étaient un poil fatigués, ce qui est logique. Ils vont retrouver des chevaux qui sont toniques, qui n’ont pas perdu leur condition physique parce que justement de marcher dans l’eau, de faire un trotting, de faire un vrai galop sur un super bon terrain pas faire des voltes, pas faire du bac à sable comme j’appelle ça, on change carrément et en plus, c’est en groupe. Les chevaux sont des animaux de troupeau. Quand on les met ensemble, ils sont contents d’être l’un à côté de l’autre. On travaille des étalons, des juments : il n’y a jamais un souci, c’est toujours sur mon autorisation, c’est moi qui supervise le tout. »
Pour vous, avoir ces chevaux de très haut niveau d’autres cavaliers, c’est un plaisir aussi ?
« C’est un grand plaisir et une grande fierté ! Cela montre qu’ils ont confiance en moi. Je les remercie énormément de la confiance qu’ils me témoignent, parce que je le dis encore une fois, ce n’est pas évident d’envoyer son cheval de grand-prix quelque part sans savoir qui va le monter, etc… C’est pour ça que je fais cela moi-même parce que je trouvais ça irresponsable de les envoyer chez des grooms. J’ai des bons grooms mais je ne vais pas mettre n’importe qui sur les chevaux. D’ailleurs, j’ai deux stagiaires qui m’aident avec ça mais c’est toujours sous mon autorité et c’est toujours moi qui gère tout. »
Pour vous ça doit être un travail que vous pensez saisonnier ou cela peut devenir un temps plein ?
« Je crois que ça peut se faire toute l’année. Maintenant, je ne sais pas prendre vingt chevaux parce que vous avez vu ça prend du temps. On charge les chevaux même si ce n’est pas loin. En France, en Normandie, il y a des propriétés qui se trouvent vraiment sur la plage, ça c’est le pied évidemment. Mais ici, c’est encore une fois la vieille façon avec les chevaux, comme on le faisait il y a quarante ans, avec les selles, les brides dans la camionnette ou le camion : on les met dedans, et quinze minutes pour aller là-bas, on roule gentiment. Les chevaux après on les sort, ils sont sur le parking, ils font quatre-vingts mètres et ils sont sur la plage, il y a zéro risque sur la route. Je veux dire ce ne sont pas des chevaux qui vont croiser des camions sur la route, etc. Donc c’est vraiment bien. La chose c’est qu’en été, il faut parfois être là avant 9h30. Le problème n’est pas qu’il faut se lever tôt mais c’est que nous dépendons de l’horaire des marées. Donc on fait ça quasiment toujours à marée basse parce qu’il y a le meilleur terrain, il y a plus de place, la mer est plus calme et le terrain est formidable mais en été, quand il n’y a pas la marée basse avant 9h30, on ne sait pas y aller. De 9h30 à 18h00, on ne peut pas y aller parce qu’il y a les touristes et la plage est en priorité pour les touristes et les baigneurs. C’est le seul petit hic. Maintenant, sinon, même en hiver, je crois que c’est très très bon. S’il fait très froid, on va quand même dans l’eau mais on y reste moins longtemps, on va 5-10 minutes puis on part au trot et on se réchauffe. En hiver, ils ont un couvre-reins sur le dos : il suffit de bien les couvrir mais les chevaux adorent ça. Nous, on y va par tous les temps. »
Comment est-ce que vous envisagez votre propre carrière ?
« Ma carrière… Déjà depuis 2 – 3 ans, je suis un peu hors circuit. Ce qui signifie Wild Card, payer pour monter, acheter des tables VIP pour faire des concours : ça n’est pas de ma génération et puis je suis contre. Maintenant, je crois que pour gagner de bons concours, c’est nécessaire que les organisateurs trouvent de l’argent, mais de là à faire payer des professionnels pour faire des concours hippiques, je ne vais accepter pas ça. Depuis que Vigo a fait ses adieux, je n’ai plus jamais retrouvé vraiment le crack qui me permette de rester à un niveau pareil. Il y avait Filou de Muze mais Filou a eu depuis l’âge de 9 ans que des problèmes de santé. C’est vraiment de la malchance, mais il a eu chaque fois quelque chose et encore autre chose. Là, maintenant, il est reparti, ça fait 6 mois qu’il retourne en concours et qu’il recommence à faire du haut niveau. Mais bon, je n’ai que lui depuis la vente de Cadeau de Muze et honnêtement, moi continuer à faire du deux ou trois étoiles ça ne m’intéresse pas du tout. J’ai fait ce qu’il y avait de plus beau pour moi à ma façon. Me motiver pour faire du deux étoiles, c’est difficile et depuis deux ou trois ans, je n’ai pas cette motivation pour faire ça. Tout dépend toujours du contexte car on m’a mis beaucoup de chevaux qui n’étaient pas prêts, des chevaux à faire, ça a mis du temps alors je veux bien faire ça et il faut du 2 ou 3 étoiles pour former les chevaux mais après ce sont des chevaux qui sont là pour être vendus donc voilà, il n’y a pas de futur. Dès qu’ils vont pousser leur nez à un bon niveau, ils vont être vendus et je n’ai aucun problème avec ça. Cela fait partie du métier, on doit tous vivre et je gagne aussi ma vie en faisant ça. Mais de là à me dire, je suis super motivé pour aller faire tout ça, non. Je n’ai jamais visé le ranking mais là, je suis au-delà de la millième place. Pour moi, de toute façon, la ranking ça ne veut rien dire. Je l’ai toujours pensé, c’est personnel. Maintenant je respecte ceux qui disent que c’est parfait, il n’y a pas de souci mais je trouve qu’on peut regarder les quatre derniers champions du monde, y compris Mademoiselle Blum - elle n’était pas dans le top 50 - ni moi, ni Jos Lansink, ni Jeroen Dubbeldam ! Alors quand on entend les organisateurs et la FEI, il n’y en a que pour le top 30 et le reste n’est pas assez bon. On doit montrer patte blanche, on doit payer pour aller faire du concours, je trouve ça aberrant alors que les quatre derniers champions du monde n’étaient même pas dans le top 50 et qu’ils ont quand même battus tous ceux du top 30, et à la mode.
Je n’ai plus envie non plus à 58 ans de partir tous les week-ends, de partir en concours, de prendre les avions ! Je n’ai déjà pas d’argent pour faire ça, je n’ai pas les chevaux, je n’ai pas tout le personnel et je n’ai pas envie de faire tout ça. Je me suis installé ici car c’est mon rêve. Je suis en train de vivre probablement mon dernier rêve. J’ai deux petites filles formidables, j’ai mes deux fils qui comptent énormément pour moi que j’essaie de voir le plus possible. J’ai mon épouse, on vit des moments fantastiques : elle a la même passion que moi et puis je prends ce qui va venir sans aucune retenue… Pour le moment, j’ai trouvé ma ligne de conduite, ma façon de vivre. J’attache beaucoup d’importance aux valeurs toutes simples et le reste, je fais un peu d’élevage. J’ai un petit élevage. Je n’ai aucune prétention d’être un grand éleveur ; on a élevé quelques bons petits chevaux et je suis passionné par ça. Les deux-trois poulinières qu’on a ce sont les juments que Lucia a monté quand même à un très bon niveau. Après j’ai Filou, j’ai des produits de Vigo et voilà, on laisse grandir et je suis passionné par monter mes jeunes. J’ai eu une saison formidable en montant mes 4 ans, mes 5 ans, mes 6 ans et j’adore. J’ai toujours fait ça toute ma vie. Après les gens étaient un peu, « ah, on a beaucoup de respect pour toi parce que tu montes encore des 4 ans ! » mais je dis, ça n’a rien à voir avec du respect pour moi, j’ai toujours monté des 4 ans, des 5 ans. J’aime bien, c’est tout. Ils disent parfois : « tu ne devrais plus », je ne vois pas pourquoi. Je ne vais pas non plus monter des 4 ans qui se cassent la figure sur un mètre, soyons clair. Je monte des bons chevaux, ce sont des sauteurs. Alors oui, on peut toujours se faire mal, je suis tombé cette année et puis c’est tout, mais je peux tomber d’un autre cheval aussi. Il y en a qui tombent sur un mètre soixante aussi, donc voilà (rires). Je veux dire les risques ce sont les risques, mais c’est ma vie actuellement. J’aime aussi beaucoup enseigner. Je fais de temps en temps des stages mais à petites doses, parce que j’y mets énormément de moi-même et ça me fatigue très fort. Je suis incapable de prendre de l’argent et dire « oui oui c’est bien » quand je trouve que ce n’est pas bien. Je suis un perfectionniste. J’aime vraiment mon travail, je suis passionné comme si j’avais 14 ans donc je ne sais pas faire semblant. Je sais que je passe pour quelqu’un de compliqué ou avec du caractère… Moi c’est blanc, c’est noir, je le dis quand c’est bien je dis « c’est bien » et c’est bien mais on ne peut pas me demander de dire que c’est bien quand ce n’est pas bien. Ce n’est pas ma nature et si les gens n’acceptent pas, ils ne doivent pas venir chez moi. Moi je dis moi-même quand j’ai monté comme un con je dis « je monte comme un con » et dès que je monte bien, je dis « je monte bien ». Et puis quand j’ai un élève qui, je trouve, a mal monté, je dis « écoute, t’as mal monté » et s’il ne sait pas accepter ça, il ne faut pas faire ce sport-là. »
Pour la suite maintenant, c’est attendre la fin des travaux ?
« Il y a beaucoup de suites car il y a beaucoup de challenges et il y a beaucoup de choses dans ma tête. La chose immédiate oui, c’est d’essayer le plus vite possible que les travaux se terminent et que l’on puisse passer l’hiver vraiment bien chez nous. L’hiver passé, on a loué des écuries ici tout près, de l’autre côté, à la frontière française et c’était très bien, heureusement qu’on avait ça et je les remercie parce que les installations sont super… mais on n’était pas chez nous. D’ici quelques semaines, on va avoir quelque chose que l’on aime, Lucia et moi. C’était notre projet, on a fait comme nous on avait envie. On a tout dessiné nous-mêmes. J’ai vu beaucoup d’écuries, dans ma carrière, j’ai un peu pris les bonnes idées de partout. Notamment, je me suis beaucoup inspiré de la disposition des installations de Jos Lansink, les 12 salles de pansage alignées d’un côté, les couloirs, car les chevaux sont tranquilles, on ne doit pas attacher les chevaux dans les couloirs devant les box. Ce sont toutes des choses aussi positives pour mon personnel, ils ont ainsi tout à portée de main, ils savent jeter un coup d’œil partout quand ils sont en salle de pansage, ils savent voir le marcheur, les paddock, la piste, le rond de longe… c’est un ensemble de petites choses et ça, ça m’a stimulé. Lucia est du même avis, on fait ça à nous deux. Et l’objectif maintenant c’est Lucia ! Depuis deux ans, elle a mis beaucoup de travail dans un cheval qu’elle a acheté qui s’appelle Cabalgaro, qui est déjà assez bien connu maintenant et qui a neuf ans. Il est encore jeune au haut niveau mais il a passé le cap du mètre soixante à Gijon où il a fait sans faute dans la Coupe des Nations et dans le grand-prix. Du coup, elle a reçu la sélection pour la Coupe du Monde de Vérone du chef d’équipe italien, mais n’ayant qu’un cheval, c’est difficile. Moi, j’en ai un mais ce n’est pas moi qui vais avoir une sélection cette année pour aller faire une Coupe du Monde parce que pour ça, il y a au moins six ou sept belges qui sont bien devant moi et à juste titre, ils méritent d’avoir toutes leurs sélections, mais Filou est revenu à un bon niveau, il a sauté avec moi le mètre soixante sans faute, etc. J’ai donc décidé de le prêter à Lucia pour le moment parce que je préfère que ce cheval fasse du cinq étoiles et une Coupe du Monde que d’aller faire du deux étoiles. Et puis, moi j’ai fait ce que j’ai fait, donc ce n’est plus un besoin. Par contre, elle, elle a encore envie et elle mérite, parce que c’est une grande femme de cheval, comme il n’y en a pas beaucoup. J’ai monté les chevaux qu’elle a monté à haut niveau et je peux vous dire que ce qu’elle a fait avec ces chevaux-là, il y en a très peu qui vont le faire ! Donc là, elle a la chance d’avoir grâce à son travail et c’est son mérite, ce Cabalgaro qui est devenu un crack mais avec un cheval de nouveau, vous avez un concours de trois – quatre jours, il y a les qualifications de grand prix : un seul cheval doit courir tout, alors si je peux lui passer Filou, ils peuvent se partager le travail et ça peut être plus cool pour les deux. Et puis elle mérite d’aller avec deux chevaux comme ça à de beaux concours. Cela me permet de l’accompagner, de la suivre, de l’aider à l’entrainement, au concours… on passe un bon moment et on vit notre passion à deux : c’est vraiment bien. Je suis ravi qu’elle monte mon cheval donc voilà. Après l’année prochaine, on verra bien ce que je fais. On verra bien où en sont les équipes belges, il y a des chevaux qui seront vendus, des chevaux qui seront boiteux, des chevaux qui sont finis… Vous savez ça va vite… Moi l’équitation, le sport, je sais comment ça marche, j’ai tout vu et tout est possible dans le bon sens et dans le moins bon sens. Du jour au lendemain, on peut être sans cheval et du jour au lendemain, on a trois chevaux de grand-prix qui arrivent dans votre écurie – vous ne savez pas pourquoi et vous êtes parti, pied dans l’étrier et en avant.
Regardez Niels Bruynseels, tout le monde a toujours rigolé en disant qu’il n’était pas assez vite, qu’il était trop lent, qu’il était trop si, qu’il était trop ça… et puis aujourd’hui, il n’y a pas de cavalier plus rapide qui existe, il a trouvé deux-trois chevaux dont les propriétaires ne sont pas vendeurs et du coup c’est le tremplin ! Il a démarré, tandis qu’avant tous ses chevaux étaient vendus… On dépend du cheval, on dépend aussi du propriétaire qui dit non je veux le garder, ou non je veux le vendre, et ça j’en suis très conscient. Alors monter pour des propriétaires oui, mais pour des propriétaires qui me font confiance et qui me laissent faire mon truc parce que je connais mon truc - mieux que beaucoup de gens - et s’ils ne veulent pas, s’ils commencent à être embêtants et à dire « je veux qu’il fasse ça ou ça », moi ce n’est pas nécessaire. Je n’ai pas envie d’entendre ça. Je préfère monter mes chevaux avec lesquels je fais ce que j’ai envie et puis c’est tout. Et si j’ai des propriétaires, s’ils veulent le team, ils me font totalement confiance. En général, quand les propriétaires m’ont fait confiance, ça a toujours marché à 100 %, soit en résultats, soit ils ont fait beaucoup d’argent. Je n’ai pas besoin d’avoir une grosse voiture, je suis content avec ma Jeep, je suis content avec mon vieux camion. On a une camionnette d’occasion, les chevaux voyagent bien dedans, c’est ce qu’il y a de plus important et le reste, vous m’avez vu aller à la plage… pour moi, c’était comme gagner un grand-prix. J’ai les mêmes sensations et les mêmes sentiments. Je vois des chevaux heureux qui rentrent aux écuries, relax, cool, contents de ce qu’on leur a donné parce qu’ils nous donnent beaucoup alors, ma petite chose, ma façon de faire avec les chevaux, c’est de pouvoir leur donner ce qu’eux m’ont donné en leur donnant un petit bout de nature. Ce n’est pas un susucre. Le susucre ce n’est pas ça que les chevaux veulent. Les chevaux ce qu’ils aiment bien c’est que quand on a fini, on s’en occupe, on les met au paddock où ils peuvent être avec un copain, où ils mènent une vie naturelle, ils peuvent partir faire une balade, aller dans l’eau… C’est ça aimer un cheval. Ce n’est pas lui mettre quatre bandages, le foutre dans un box avec des sucres et le lendemain, les remettre à la longe avec des entrainements et les éperons. Il faut ça aussi, mais il ne faut pas oublier le reste. »