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Philippe Guerdat : « Restons les pieds sur terre ! »

Reportages lundi 11 octobre 2010
Championnat du monde - Lexington 2010 Philippe Guerdat : « Restons les pieds sur terre ! »

Alors que Stany van Paeschen aidait Abdullah al Sharbatly, Gilbert de Roock s'occupant d'Eric Lamaze et Jos Kumps assistant Rodrigo Pessoa, Philippe Guerdat , assisté de Dirk Demeersman, était le seul étranger de cette finale tournante. Mais notre sélectionneur national malgré le succès de son équipe à Lexington tenait à relativiser et garder les pieds sur terre.

SFL : Comment avez-vous vécu cette finale ? Philippe Guerdat : « Je dois dire qu'après le premier cheval, j'avais confiance. Philippe est dans une telle forme que tout était possible. Etre champion du monde, c'est quelque chose d'extraordinaire mais j'étais persuadé qu'il repartirait avec une médaille car il monte tellement bien pour le moment qu'il est sur un nuage et que tout lui réussit et il faut profiter de ces moments-là car ça ne dure pas et surtout pas avec les chevaux. C'est formidable pour lui et pour ses propriétaires. Je reviens encore une fois là-dessus car c'est bien beau d'avoir des soirées comme cela mais si on n'a pas de propriétaires, rien n'est possible. Philippe a déjà eu quelques problèmes dans sa vie à ce niveau-là et il n'est pas meilleur cavalier aujourd'hui qu'il ne l'était il y a 10 ans. Il faut entrer dans un système et garder ses propriétaires, j'espère que maintenant qu'il est champion du monde, il a compris ça et que ça va être encore un coup de pouce pour sa carrière même s'il n'a plus 20 ans à monter. C'est un véritable aboutissement, on ne peut pas faire mieux. »

SFL : Vous entrainez un tout petit pays qui est arrivé avec un champion du monde et qui repart avec une médaille de bronze par équipe et un nouveau champion du monde…

P.G. : « Ca, c'est la beauté du sport … mais ça reste un petit pays avec beaucoup de cavaliers et un gros réservoir car nous sommes ici avec 5 cavaliers et il y en a 10 autres aussi en Belgique qui sont au top niveau.

Maintenant, il faut que les paires se fassent et il faut également conserver les chevaux car nous sommes quand même dans un pays qui vit de commerce et où la plupart des cavaliers sont vendeurs… mais si on conserve les chevaux qu'ils ont, alors l'année prochaine, on peut faire une équipe intéressante avec un réservoir plus grand que ce que l'on a eu cette année où l'on a fait avec une petite marge de man?uvre. La preuve, nous avons acquis une médaille ici avec 3 chevaux au-dessus du niveau des autres. »

SFL : Aviez-vous espéré tout cela ?

P.G. : « Non, c'est juste le concours hippique. Je sais ce que c'est, j'ai été toute ma vie : cavalier puis coach et je sais qu'il faut profiter de ces moments-là car ils ne durent pas. L'année prochaine, il ne faut pas se leurrer : nous allons nous battre contre la relégation.

Il faut bien rester les pieds sur terre et être réaliste : nous avons eu une semaine extraordinaire car tout s'est bien passé dans notre préparation, nous avons eu la chance de pouvoir aller à Gijon qui était un concours fantastique pour nous préparer, Jos a fait une croix sur la finale du Global Champion's Tour avec Valentina pour être prêt pour les championnats du monde. Il faut aussi voir tous les sacrifices que tout le monde a fait chacun de son côté parce que sans ça, ce n'est pas possible. Il faut rester réaliste : nous ne sommes pas l'Allemagne, ni l'Irlande, ni la Hollande ! Nous avons été devant eux lors de ces championnats mais en règle générale, nous sommes derrière eux. Ici, nous avons eu de la réussite. Bien sûr, il y a beaucoup de travail derrière, de l'enthousiasme de chacun et on passe plus facilement sur de petits problèmes … à nous maintenant de faire en sorte que cela continue.