L’écrin magique d’Aix-la-Chapelle est, chaque année, le témoin de l’éclosion de jeunes cracks. Pour cette édition 2023, Pandora van de Kruishoeve s’est distinguée, sous la selle de Nicola Philippaerts. Âgée de huit ans, cette fille de Cidane inscrite au BWP, a supplanté deux paires 100% allemandes grâce à un barrage déroulé tambour battant.
À Aix-la-Chapelle, le public est connaisseur. Presque aussi garnies que lors de la Coupe des nations de jeudi, les tribunes allemandes ont assisté, samedi 1er juillet en fin de journée, à la victoire de Pandora van de Kruishoeve (Cidane x Elvis Ter Putte), une jument de huit ans qui a excellé dans la finale réservée aux jeunes chevaux de sept et huit ans, sous la selle de Nicola Philippaerts. Loin d’être aisée, cette épreuve permet chaque année de repérer les stars en devenir, et de donner une expérience unique à ses jeunes pousses, qui, un jour peut-être, seront amenées à revenir sur cette piste, un dimanche après-midi, jour de Grand Prix.
Pandora van de Kruishoeve en action au barrage de la finale des épreuves jeunes chevaux d'Aix-la-Chapelle. © Mélina Massias
Point de diabolique double de bidets au menu ce soir sur la piste du stade la Soers, comme ce fut le cas, en option, jeudi lors de la seconde qualificative, mais un parcours relevé et loin d’être construit au rabais. Et le lot des sept ans, qui représentait neuf des trente heureux retenus pour ce point d’orgue du CSI YH 1*, l’a constaté par lui-même. Aucune des paires de cette classe d’âge n’est parvenue à boucler le parcours sans la moindre faute. Parmi les belles satisfactions, soulignons tout de même les belles prestations de Doctrina (Indoctro x Toulon), une représentante de l’excellente souche de Dynastie de Beaufour et consort, guidée par Yuri Mansur, ou encore de Loharna-P (Carrera VDL, né Balou x Burggraaf), vraiment à l’aise avec la Suédoise Petronella Andersson. Meilleur sept ans jeudi, Dax 68 (Dinken x Corrado I) n’a pas réussi à réitérer sa performance avec David Will, tandis que la plaisante et pétillante Safira S Gold, dont le papier, un mélange entre Stakkato Gold et Comme Il Faut, s’avère particulièrement intéressant, a flanché en fin de parcours avec Mégane Moissonnier, malgré un excellent comportement cette semaine et de belles prédispositions.
La toute bonne Loharna-P partage ses origines avec l'excellente Dynastie de Beaufour. © Mélina Massias
Safira S Gold, débordante de volonté. © Mélina Massias
Les aînés, eux, ont enchaîné les sans-faute, pour offrir au public un barrage à onze. Ils auraient pu être douze, mais Steve Guerdat et son charismatique Picobello van't Roosakker (Kassander van’t Roosakker x Canabis), remarqué pour son look d’enfer, ses origines prestigieuses qu’il partage notamment avec la prolifique Ta Belle van Sombeke, mais surtout pour ses qualités intrinsèques, ont enregistré un point de temps dépassé. Une anecdote, tant le gris semble destiné à revenir fouler cette piste dans la catégorie reine.
Picobello van't Roosakker ne laisse personne indifférent, et certainement pas son cavalier. © Mélina Massias
Encore tendre et parfois dépassé par son amplitude XXL, Vivantas (Vivant x Balou du Rouet), un hongre OS qui porte en lui le sang originel de Fuego de Prelet et Baloubet du Rouet, a péché au barrage, accusant onze points, à imputer notamment à une dérobade. Malgré tout, le bai du très en forme Philipp Schulze Topphoff semble disposer de toute la force et de tous les moyens du monde pour franchir les montagnes qui se dressent sur son chemin.
Doté d'une envergure monstrueuse, Vivantas a pu déployé toute son étendue sur l'immense piste d'Aix-la-Chapelle. © Mélina Massias
Portés par leur fervent public, Jana Wargers, qui vit une semaine de rêve sur ses terres, et Daniel Deusser ont terminé dix et onzième après deux parcours à quatre points signés aux rênes Corrie 9 (Comme Il Faut x Arpeggio) et Petrossian BC (For Pleasure x Darco), un fils de la grande Sapphire, née Safari van’t Merelsnest, qui devra encore faire ses preuves.
Jana Wargers et la moderne Corrie 9. © Mélina Massias
Petrossian BC a encore quelques marches à franchir pour suivre les traces de son illustre mère. © Mélina Massias
Lui aussi sanctionné par quatre points, Olivier Philippaerts a manqué de signer un doublé, derrière son frère jumeau, Nicola, grand gagnant du soir. En selle sur Precious Dwerse Hagen (Cornet Obolensky, né Windows vh Costersveld x Casall), le Belge a enregistré le deuxième meilleur chronomètre de l’épreuve, mais terminé huitième sur sa prometteuse complice, enregistrée au stud-book BWP, comme… Pandora van de Kruishoeve, reine de cette finale.
La précieuse Precious Dwerse Hagen. © Mélina Massias
En tentant le tout pour le tout, Nicola Philippaerts, qui disputait là son quatrième événement international avec elle, a permis à sa jeune pépite d’empocher sa première victoire face à une concurrence mondiale. Et quelle première. Sur cette immense piste, mythique, enivrante, la véloce et efficace baie a mis à l’honneur le travail de son naisseur, Eric Polfliet, qui avait notamment choisi l’étalon Cidane alors qu’il n’était âgé que de sept ans.
Très appliquée et naturellement rapide, Pandora, fille de Cidane, a remporté la plus belle victoire de sa jeune carrière. © Mélina Massias
Dauphin des lauréats du soir, le duo formé par Jens Baackmann et Lorenz 86 (Livello x Clarimo) n’est pas passé loin de l’exploit, ce qui aurait, à n’en pas douter, fait trembler les tribunes aixoises. Les deux allemands - le hongre étant un représentant du stud-book Holstein -, ont devancé leurs compatriotes René Dittmer et Cavallina 13 (Coupe de Coeur 2 x Comme Il Faut), une jument westphalienne parfait exemple de la qualité et de l’intérêt du petit génie Comme Il Faut à l’élevage.
Lorenz 86. © Mélina Massias
La plaisante Cavallina 13 ne peut, elle non plus, renier l'attitude de son grand-père, Comme Il Faut. © Mélina Massias
Tous quatre double sans-faute, King Blue (Dallas VDL, né Indouglas vh Bevrijdt x Chacco Blue), Cognac EB (Casall x Quantum), Hello Mango (née Keswichime, Untouchable 27 x Numero Uno) et Très Bien (Toulon x Nabab de Rêve) ont peut-être été les plus remarqués de la soirée, associés respectivement à Jens Fredricson, Eduardo Alvarez Aznar, Scott Brash et Tim Gredley. Si ce dernier, particulièrement plaisant ce soir, est le fruit de l’intarissable souche de Narcotique de Muze II & co, les trois autres sont, eux, issus de souches moins fournies et exploitées avec modération. La preuve qu’en élevage tout est possible et qu’il est parfois bon de continuer à rêver, peu importe les épreuves à surmonter.
Un peu rigide, King Blue s'est parfaitement employé à Aix-la-Chapelle. © Mélina Massias
S'il n'est pas le plus chic, Cognac EB a prouvé qu'il ne manquait pas de force. © Mélina Massias
Scott Brash fonde de grands espoirs en sa fille d'Untouchable 27... et il a raison de le faire ! © Mélina Massias
Très Bien porte son nom à merveille. © Mélina Massias
Photo à la Une : Pandora van de Kruishoeve et Nicola Philippaerts. © Mélina Massias