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Olivier Bossard, la passion du service.

Interviews mardi 20 janvier 2015
Olivier Bossard, la passion du service. (2) SFL : Qu'est-ce qui a fait ensuite que vous avez finalement décidé de dévier votre voie au lieu de continuer dans l'optique du cavalier professionnel ? O.B. : « J'ai fait mon service dans l'armée avec les chevaux à Fontainebleau. A mon époque, c'était vraiment très intéressant de faire ça. Pour les gens de ma génération, d'une vingtaine d'année, tous les professionnels du monde des chevaux faisaient leur service au même endroit et du coup, la comparaison est facile à faire. C'est-à-dire que l'on se rend compte que l'expérience développée par des gens de la même génération est nettement supérieure et que mon cursus à cheval était trop tardif que pour espérer être excellent. J'ai quand même continué en allant travailler pour une américaine qui vendait un peu de chevaux aux Etats-Unis, Julie Ulrich, puis ensuite je suis allé travailler un an pour notre voisin actuel, Edouard Couperie. En fait, j'ai fait mon chemin en ayant beaucoup de mal à gagner ma vie, je me suis vraiment posé la question de savoir quelle était ma voie. D'un côté, l'enseignement ne me plaisait pas vraiment, je m'étais rapidement rendu compte, pendant mon monitorat, que ce n'était pas ma tasse de thé… puis lorsque je travaillais pour Edouard Couperie, je m'étais acheté un petit camion pour 1500 euros. En réalité, j'en avais acheté deux qu'on avait bricolé et rassemblé en un seul camion. L'un avait un moteur, le second avait une partie chevaux et je m'en servais pour le cheval que j'avais puisque sa pension était incluse dans le travail que je faisais pour Edouard. J'ai ensuite vendu mon cheval et Edouard m'a prêté une jument pour que je puisse faire de bonnes épreuves. La jument était spéciale et ne voulait pas monter dans mon camion qui était médiocre. Du coup, avec la vente de mon cheval, j'ai décidé de vendre également mon petit camion pour en acheter un meilleur, pour pouvoir aller au concours avec la jument qu'Edouard me prêtait. Le camion était bien mieux et à l'époque, Edouard faisait pas mal de commerce vers la Suisse et me demandait fréquemment durant mon jour de congé de me rendre en Suisse pour conduire des chevaux de commerce et m'indemnisait pour cela. Rapidement, j'ai gagné plus d'argent sur mon jour de congé que sur le reste de la semaine. A côté de cela, je commençais à me connaître des gens de la région et le bruit s'est répandu rapidement que je transportais un peu des chevaux, de temps à autres, avec mon camion qui n'était pas mal. Du coup, les gens ont fait la démarche de me demander des transports. L'idée s'est installée comme cela. Je ne voulais pas rester médiocre et l'idée d'être un petit cavalier ne m'intéressait pas vraiment, même si la passion de monter à cheval était bien présente. J'avais dans l'idée qu'il fallait vraiment que je gagne ma vie correctement et le transport ne me déplaisait pas. Rapidement, j'ai donc décidé de développer cette activité. Les études que j'avais faites m'ont permises une inscription correcte au registre des transporteurs. Il y avait des petits examens à passer que j'ai passés rapidement. Puis ensuite, l'histoire sympathique a fait que mes premiers transports réguliers vers la Suisse m'ont permis de rencontrer Nathalie, qui est aujourd'hui ma femme. Elle s'occupait de dédouaner les chevaux à la frontière de Bâle. Lorsqu'on s'est mis ensemble, l'éloignement a été difficile à gérer car nous ne pouvions pas nous voir très facilement. Mon activité avait démarré de manière assez forte et j'ai roulé au début des quantités assez incroyables de kilomètres. Après six mois, elle a décidé de venir s'installer en France avec moi et que nous allions développer ensemble l'activité de transport. Nathalie avait déjà une bonne idée de l'organisation du transport aérien, l'avantage de connaître une bonne clientèle en Suisse, aussi bien que l'avantage de parler quatre langues. A nous deux, nous parlions et écrivions cinq langues, ce qui était tout à fait bienvenu pour pouvoir se développer à l'international. Cela faisait à peine un an que j'avais démarré la société lorsque Nathalie est venue s'installer avec moi, c'est-à-dire depuis le début en fait. Je trouvais cela courageux car le début était vraiment petit et médiocre. C'était un drôle de pari à faire. Nous habitions à Melun qui n'est pas une ville terrible. Aujourd'hui, nous n'avons pas atteint une taille trop importante, nous sommes de la même taille que l'entreprise de maçonnerie de notre village, cela reste de l'artisanat. L'histoire est sympa et je peux vraiment dire que Nathalie est ma moitié, autant sur le plan privé que professionnel. Nous sommes tous les deux restés passionnés d'équitation que nous pouvons pratiquer maintenant, en amateur, de manière un peu plus éclairée. » La suite, c'est demain !