« Nous souhaitons profiter de ces opportunités pour lancer de nouveaux couples » Thierry Pomel
Découvrez comment le sélectionneur français appréhende la saison indoor !
Le week-end dernier aurait dû avoir lieu la finale Coupe des nations de Barcelone, clôturant normalement la saison extérieure pour laisser s’installer les concours indoors. Avec l’annulation de 6 étapes sur les 13 que comporte le circuit Coupe du monde de la Ligue Europe de l’Ouest, et bien que la finale prévue à Göteborg soit pour le moment maintenue en avril prochain, les sélectionneurs des équipes nationales ont bien du mal à tracer un programme pour les prochains mois. Studforlife fait un point avec le patron des Bleus, Thierry Pomel.
Quel bilan tirez-vous de cette saison extérieure plus que bousculée ?
« Notre génération n’a jamais vécu une telle année. Il a tout d’abord fallu accepter ce qu’il nous est arrivé à travers cette pandémie, puis s’adapter. En France, nous avons été sans doute plus heureux que d’autres pays avec l’organisation d’une série de concours au Hubside Jumping allant jusqu’à des CSI 5*. Pour beaucoup de cavaliers français et étrangers, ça a été le circuit phare de la saison. »
Comment avez-vous senti les chevaux au lendemain du confinement ?
« Le confinement a été plus que bénéfique, autant pour les chevaux que les cavaliers. Les chevaux ont pu se reposer, ils ont été moins sollicités et ont moins voyagé. Ces dernières années, les différents circuits en demandent beaucoup aux chevaux, d’une part avec la compétition mais aussi avec les transports. Les concours se déroulent dans de très bonnes conditions mais les chevaux voyagent par avion pour aller aux quatre coins du monde. Cela les fatigue énormément. Les cavaliers confinés dans leurs écuries ont pris le temps de s’occuper de chaque cheval, de les travailler tranquillement dans l’attente d’un retour en compétition. Lorsque j’ai vu les chevaux suite au confinement, le résultat était flagrant. Le repos est salvateur ! »
De nombreuses étapes du circuit Coupe du monde ont été annulées mais sa finale est maintenue. Pour quelle stratégie opterez-vous cet hiver ?
« Nous sommes en train de mettre ça au point ! Il va falloir prendre une décision rapidement. Comme chaque année, deux cavaliers français peuvent participer au circuit indoor. Nous avons également la chance d’obtenir une invitation supplémentaire, donc les étapes Coupes du monde devraient s’adresser à trois cavaliers. Deux peuvent vraiment y prétendre au vu de leurs performances réalisées l’an passé : Kévin Staut et Julien Epaillard. Mais j’espère pouvoir donner la chance à d’autres pilotes afin d’avoir des cavaliers en finale. »
Villamoura et Vejer de la Frontera accueillent un CSIO 3* de deuxième division en novembre prochain, qu’avez-vous prévu de faire ?
« Nous avons fait le choix d’envoyer deux équipes à chacune de ces Coupes des nations. Nous souhaitons profiter de ces opportunités pour lancer de nouveaux couples. Les équipes ne sont pas encore faites mais notre stratégie est, en ce qui me concerne, de permettre à des duos de s’illustrer afin de pouvoir intégrer la première division l’année prochaine. L’idée est également qu’Édouard Couperie puisse voir des couples qu’il mettra sur le circuit européen en deuxième ligue. »
Les troupes françaises vous paraissent-elles toujours aussi motivées et soudées face à un lendemain incertain ?
« Aujourd’hui, nous vivons au jour le jour. Les cavaliers se préparent et se donnent des objectifs pour les concours programmés mais qui peuvent être annulés à tout moment. Ils restent tout de même très motivés et sont totalement conscients que d’un effet d’annonce, la compétition peut ne pas avoir lieu. Cette situation renforce également les échanges entre les cavaliers qui essaient de nouveaux exercices, s’envoient des vidéos en se demandant leurs avis. La communication est devenue facile aujourd’hui et ça aide, même si des fois il peut y avoir des aspects négatifs. »
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