Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

Nicolas Deseuzes : un parcours atypique vers le haut niveau

Nicolas Deseuzes
Reportages jeudi 19 novembre 2020 Oriane Grandjean

C'est parti pour la deuxième partie de notre rencontre avec le cavalier français Nicolas Deseuzes !

Après avoir évoqué ses débuts (lire partie 1), Nicolas Deseuzes nous confie l’histoire de sa rencontre avec sa jument de cœur, Quilane de Lezeaux, désormais à l’élevage. Nicolas Deseuzes et sa fidèle Quilane de Lezeaux

Partie 2 : la rencontre avec Quilane

C’est sa rencontre avec Quilane de Lezeaux qui permet au cavalier tricolore de faire ses armes à haut niveau : « J’étais dans ma petite écurie à Rambouillet, où je faisais des concours à 1.25m. Un jour, le colonel qui était en charge du côté technique de l’Etrier de Paris, une écurie dans le Bois de Boulogne, m’a contacté parce que le cheval d’une de ses clientes n’allait pas. Il me demandait de le prendre au travail. Tout s’est très bien passé et je me suis lié d’amitié avec cette cliente, qui n’était autre que Catherine Girardot. Elle a ensuite acheté un jeune cheval que j’ai monté quand il avait six ans. Il s’est révélé être un bon cheval d’amateur, mais pas assez respectueux pour viser le haut niveau. Du coup, elle l’a gardé pour elle et a décidé de m’en acheter un. C’était la première fois que cela m’arrivait. Quilane avait huit ans, elle commençait les 1.40m. Elle était montée par un ami, Bruno Alessandrini. Elle était épaisse, avec une grosse tête et un dos très rigide. Je me souviens très bien d’avoir été la voir avec Bruno en concours. Elle était en bride et quand il la reprenait, elle passait au trot avec les postérieurs. Elle était un peu raide, pas très esthétique. Il y a beaucoup de professionnels de la région qui la connaissaient, mais ils ne voulaient pas l’acheter parce qu’elle n’était pas jolie et pas pratique à utiliser. Pour moi, c’était parfait parce que le tarif n’était pas trop élevé et que je sentais que la jument avait du potentiel. »Lors du barrage du Grand Prix du Jumping de Crans-Montana

L’avenir lui donne raison : ensemble, le couple s’illustre notamment à Lyon, où il prend la troisième place du Grand Prix du vendredi. Suivront des classements dans les Grands Prix de Crans-Montana, de Tétouan et de Rabat, deux victoires consécutives dans ceux d’Oliva en 2016, une sixième place dans le CSI 4* de Bourg-en-Bresse, une deuxième dans celui de Megève ou encore un classement dans le GP 5* de la Baule et dans une 1.55m au CHI de Genève. Depuis, la grande alezane a pris sa retraite et se consacre à l’élevage. Nicolas Deseuzes, quant à lui, mise sur la relève…

Nicolas Deseuzes et Diaz des Forêts (Lauterbach et Voltaire), un prometteur 7 ans. 

L’accès au haut niveau est souvent possible quand les finances le permettent et Nicolas Deseuzes a longtemps compté sur son salaire de professeur pour payer ses sorties en concours. Ce n’est que l’arrivée de Quilane de Lezeaux qui a rendu sa professionnalisation envisageable : « Ses gains faisaient vivre toute l’écurie. Aujourd’hui, le côté coaching est important dans mon quotidien. On ne peut pas compter uniquement sur les revenus en compétition, ce n’est pas suffisamment fiable. L’an passé, j’avais fait un bon concours à Vermezzo, mais le concours a fait faillite et on n’a pas été payés. C’est assez aléatoire. Le coaching et le commerce constituent donc des parts importantes de mes revenus. Je n’ai que quatre à cinq élèves, car je veux pouvoir les accompagner en concours et bien les aider et les faire progresser. J’adore vraiment enseigner. »

Chrome Floreval (par Numero Uno et Damiro), une recrue d'avenir

La méthode qu’il partage avec ses élèves, il l’a forgée petit à petit. Il n’a jamais eu d’entraîneur attitré, mais se souvient que le moniteur du centre équestre dans lequel il montait lui a transmis le goût de prendre le temps d’établir une confiance avec le cheval. Il a aussi pu s’entraîner avec Jean-Maurice Bonneau à quelques occasions ainsi qu’avec Regis Villa, un cavalier qui habitait non loin de son écurie près de Paris et qui travaillait avec une méthode très douce : « Lorsque je rencontrais des problèmes, j’allais chez lui avec un cheval pour qu’il me donne des clés et me permette de continuer d’avancer. »

La suite et fin demain pour la troisième partie, toujours sur Studforlife !

Photos: Clément Grandjean