Même s’il n’arrive qu’au troisième rang des pères de chevaux engagés sur la Grande Semaine de Fontainebleau, Diamant de Semilly marque encore cette édition 2024, où Mylord Carthago pointe en tête des étalons les plus représentés, avec cinquante-deux produits en lice devant le KWPN Untouchable 27.
Pas moins de deux cent cinquante-huit étalons peuvent revendiquer la paternité d’un engagé dans la Grande Semaine de Fontainebleau ! Le contingent le plus nombreux, cent quarante et un pères différents, vient des reproducteurs issus d’un autre stud-book que ceux nationaux, Selle Français et Anglo Arabe, ce dernier étant représenté par seulement cinq étalons, ayant chacun un seul produit. Indiana du Montceau offre une mention Elite chez les juments de six ans à Upsilon, mais sous couleurs Selle Français.
La majorité des étalons étrangers n’a qu’un seul produit. Ils ne sont que sept à en avoir plus de dix, mais les sires les plus côtés sont bien présents dans les pédigrées des lauréats. C’est le cas du deuxième de ce Top Sire, le KWPN Untouchable 27 (Hors la Loi), représenté par quarante-cinq produits. Son homonyme, Untouchable M (Quick Star), en a neuf, dont le champion des six ans, Invincible de Riverland, tandis qu’Igy de la Roque impose la génétique du fils de Hors La loi chez les juments et dans les cinq ans. On remarque aussi Jellina de Riverland, Excellent, Joris des Monceaux, quatrième du championnat mâles de cinq ans, et chez les juments de quatre ans, Karmeliet The One, Excellent. Balou du Rouet (Baloubet du Rouet) pointe au cinquième rang avec vingt et un produits, et affiche une belle réussite chez les juments avec la championne des quatre ans Karaba Pam, la cinquième Kawaii Semilly, la onzième Kala de Rochetaillée, ainsi que Ibérique des Rondets, Excellent chez les six ans, comme Java de l’Eyre chez les cinq ans.
Joris des Monceaux et sa cavalière, Mélissa Garbail, pendant le championnat mâles de cinq ans à Fontainebleau. © Mélina Massias
Parmi les vingt partants du Bwp Emerald van’t Ruytershof (Diamant de Sémilly) émergent plusieurs lauréats, comme Indy de Liam, Excellent chez les six ans hongres et mâles, comme le quatre ans Kalou du Herrin. Emerald est aussi le père du vice-champion des sept ans, le SBS Laps Cool. Le BWP Windows vh Costersvelt, alias Cornet Obolensky, affiche dix-huit produits, dont le champion des cinq ans hongre, Just a Dream Semilly. Son propre frère, Kzar de Rêve Semilly, est huitième du championnat des quatre ans, où Kokoriko Dorchival partage le premier rang du critérium avec l’unique produit de Cascol Z (Casall), Covid van de Evexhoeve Z. En six ans, c’est Ivoire de Grandry qui le représente le mieux au sixième rang des hongres. L’ancien complice de Marco Kutscher est aussi le père de Hold Up de Villevert, dixième des sept ans.
Avec seize produits en lice, le Holsteiner Casall se distingue avec James Bomb Treize, troisième des entiers de cinq ans, Jaitro Delorme, quatrième des hongres de cette génération, et Kasall du Bidou, Elite chez les quatre ans. Le KWPN Kannan (Voltaire) se réclame de la paternité de treize engagés, dont deux Excellent chez les 4 ans : Kannan du Gué et Kabamba d’Hitot. Le Holsteiner Contendro comptait douze produits, dont Jayne des Forêts, Excellent en cinq ans jument, tout comme Irish Canel en 6 ans hongre. On remarque que quatre des étalons cités sont fils d’un Selle Français, tandis que Kannan en lignée haute porte le sang du Selle Français Vertuoso alias Furioso II.
Just a Dream Semilly a été sacré champion des cinq ans hongre. © Mélina Massias
Un autre fils de ce Normand exporté en Allemagne, le grand performer For Pleasure, n’avait pas de produit sur les finales des cycles classiques, mais trois de ces représentants sont entrés dans le classement du championnat des sept ans : Fabian van de Windeweg Z, Horacio du Paradis, et Habibi V’Gas, respectivement sixième, neuvième et onzième. Cette finale des sept ans fait également la part belle aux produits de Cicero van Paemel (Carthago), avec les propres sœur et frère Hello du Gué et Haristo du Gué, troisième et septième. Cicero Z est aussi le père de la troisième des juments de quatre ans, Kinshasa Makambo Thom.
Mylord Carthago confirme, Candy de Nantuel s’affirme
Étalon le plus utilisé par les éleveurs français en 2023 (quatrième sur l’actuel ranking WBFSH), Mylord Carthago a tenu son statut de star. Bon nombre de ses cinquante-deux représentants sont entrés dans le palmarès 2024. Chez les quatre ans, Kelstar des Venettes est sa meilleure représentante avec la mention Excellent, tandis que, côté garçons, le titre est revenu à Karaganda Semilly, Kasper du Val Henry étant Excellent.
Dans la génération cinq ans, Jolie Mome termine troisième du championnat et remporte le critérium, Jubilée de la Cense pointe en Excellent, comme Jackpot des As chez les hongres, et Idole des Aulneaux chez les juments de six ans. On remarque aussi que les filles de Mylord Carthago commencent à se distinguer avec plusieurs produits très bien classés. Très prisés dès ses premières années de monte, Candy de Nantuel (Luidam) avait vingt produits en lice. Né en Belgique et enregistré au stud-book Zangersheide (ne pouvant donc pas entrer dans le classement du championnat), Candice vd Celiebruge Z remporte le critérium des six ans, tandis que côté championnat, Idaho de Grimeux est Elite, Ixel de Nesque et Iglou du Beugner ont décroché la mention Excellent pour les hongres et entiers. Jocker d’Amko prend la deuxième place du championnat des entiers de cinq ans, où Jalisco de Coquerie est sixième. Deux autres Selle Français sont représentés par vingt produits. Pour Qlassic Bois Margot, c’est Ictinos d’Ouilly qui lui offre l’Elite en six ans hongres, Jénépi Ste Hermelle pointant au huitième rang des mâles de cinq ans, tandis que pour Ogrion des Champs, c’est Jess qui entre dans les Excellent des juments de cinq ans.
Jumper des Grézils pendant le championnat des entiers de cinq ans © Mélina Massias
Malgré les encouragements du stud-book Selle Français à travers le programme Jeune Génétique, force est de constater que les jeunes générations d’étalons sont peu représentées. Trois étalons de neuf ans avaient chacun un produit, Fibonacci de Lessac, Funky Music et Flambusard d’Albain, dont l’éleveur-étalonnier-cavalier Alexis Bouillot amène Jewel d’Albain au dixième rang des entiers de cinq ans. Dans cette catégorie, on remarque au cinquième rang Jumper des Grézils, qui représente la production du jeune Eldorado d’Elle, et s’était déjà distingué sur le circuit de la voie mâle du Selle Français. Quant au seul produit d’Ermitage Kalone, Ellan Z, né aux Pays-Bas, il prend la cinquième place du critérium des hongres de cinq ans, où les chevaux des autres stud-books se sont montrés très performants. La victoire est revenue à l’un des trois produits du BWP Tangelo van de Zuuthoeve, Tuc van’t Meerhof, né en Belgique chez Peter Verhelst.
Une constellation de Diamants
Diamant de Semilly (Le Tôt de Semilly) reste l’étalon majeur de ces cycles classiques. Le Top 100 SHF a enregistré cent-cinquante-quatre de ses produits sortis sur le circuit cette année, vingt-deux participants à la finale bellifontaine. C’est dans les cinq ans hongres que le sire de la famille Levallois s’illustre le mieux en direct, avec la paternité des deux et troisième, Jisco du Prieuré et Jolidiams des Tocrias. Deux juments de six ans décrochent la mention Excellent: Isryan FR de Kreisker et Idrogène des L, une SFO née chez Carole Landon. Mais c’est désormais par ses petits fils et filles que Diamant tisse sa galaxie.
Outre Emerald van’t Ruytershof, cité plus haut, le Holsteiner Diarado, représenté par huit produits, assure la présence aux prix de ce sang si remarquable. Dans le championnat des juments de quatre ans, Kenyane Canel est sixième et chez les garçons Kaan rentre dans l’Elite au cinquième rang. Du côté des cinq ans entiers, Joker d’Euskadi, remarqué sur le circuit de la voie mâle, et déjà très utilisé par les éleveurs, est neuvième. Chez les juments de cette génération, Jaipur des Adelis est classée Elite.
Associé à Nicolas Layec, Just Gigolo a été sacré champion des entiers de cinq ans © Mélina Massias
Au total, pas moins de dix-sept fils de Diamant de Sémilly avaient des produits à la Grande Semaine 2024. Parmi eux, Best of Iscla, issu de la fabuleuse souche de Sophie du Château (Galoubet A). Très peu utilisé (trente produits immatriculés au SIRE entre 2014 et 2020), l’étalon de Bruno Rocuet, qui bat désormais pavillon France Haras, tout en poursuivant sa carrière de compétiteur avec Nicolas Layec, est le père du champion des entiers de cinq ans Just Gigolo, et de la championne des sept ans Hatlantika. Pour l’un comme pour l’autre, la domination sur leur génération a été totale !
Il faut aussi compter sur la présence de Diamant de Semilly en père de mère. Sur le circuit SHF 2024, deux cent quatre-vingt-deux partants se réclamaient d’une mère par Diamant de Semilly (Kannan en comptant cent quatre-vingt-six, Quidam de Revel, cent). Certains croisements semblent très bien fonctionnés, comme celui avec Cornet Obolensky, qui, deux ans après le sacre de Hurricane de Champloué, a donné avec la même formule le nouveau champion des cinq ans, Just a Dream Semilly. Sa mère, Etoile de rêve Semilly, a aussi produit son propre frère Kzar de Rêve Semilly Excellent chez les quatre ans. Sous cette mention, on trouve aussi le croisement avec Kannan pour Kannan du Gué. Chez les juments de cinq ans, Jubilée de la Cense est le fruit d’une fille de Diamant de Semilly avec Mylord Carthago. La toile se tisse aussi en remontant les générations. Ainsi le troisième des sept ans, Haddock du Tertre, un des rares SFO de l’édition, est un fils de Nervoso, lui-même par Le Tot de Semilly, père de Diamant. Sa mère, Bigouden du Tertre, est par Putsch des Isles, un des bons fils de Diamant de Semilly. Et les autres exemples ne manquent pas !
Photo à la une : Après quatre parcours parfaits, Igy de la Roque est devenue championne de France des six ans, sous la selle de son cavalier, Geoffroy Breant.