68 paires étaient au départ du Grand Prix du CSIO 4* de Rabat ce vendredi 11 octobre. Et seulement 10 paires parvenaient à signer un sans-faute en première manche, sur le délicat et subtil tracé du chef de piste irlandais Alan Wade. Comme le winning round était ouvert aux 17 meilleurs, on retrouvait plusieurs cavaliers à 4 points et trois à 1 point avant la lutte finale des sans-faute.
Bruce Goodin, Néo-zélandais basé en Suède, réussissait le premier double sans-faute rapide avec son bon Backatorps Danny V (Quasimodo Z), son complice de Tryon l’an passé, 12e du Grand Prix de Falsterbo cet été.
Mais c’était compter sans la fougue du Brésilien Bernardo Alves et d’El Torreo de Muze (Taran de la Pomme et Vigo d’Arsouille) qui osait gagner une foulée dans la dernière ligne, abaissant ainsi le chronomètre. Le cavalier de 44 ans, qui a participé à deux olympiades et à trois championnats du monde, a pu compter sur un complice qui a su répondre aux sollicitations de son cavalier, notamment dans la dernière ligne : « Je lui ai demandé d’aller en 7 foulées, ce qui était très risqué, mais je pense que c’est là que j’ai gagné le plus de temps », précisait avec modestie le Brésilien.
Personne ne parvenait à le détrôner, même le combatif Abdullah Alsharbatly, échouant à 37 centièmes du Brésilien avec son très aérien Larry 210.
Joli double sans-faute pour l’Italien Emanuele Camilli sur Jakko (Vagabond de la Pomme et Mr Blue), qui prenait le 4e rang final, lui qui avait été le premier cavalier à signer un sans-faute dans le parcours initial, vainqueur aussi du Grand Prix d’Olomouc et 5e de celui de Samorin.
Pénalisée d’un point de temps à la première manche, la Britannique Helen Tredwell a déroulé deux tours de démonstration avec son 9 ans Galtur (Cornet’s Stern et Balou du Rouet) impressionnant de force, et prenait le 5erang de ce Grand Prix SAR La Princesse Lalla Amina. Le hongre a épaté par son aisance, et on devrait sans doute entendre parler de cette pépite. 
Une faute au barrage pour le Danois Andreas Schou et A-Girl, sa monture des derniers européens.
Tout comme pour la Belge Virginie Thonon avec son magnifique High Tech Vy de Septon, déjà souvent en vue sur la tournée marocaine et victorieuse du GP 3* de Bonheiden en septembre.
Belle 9e place aussi pour le Polonais Jan Bobik et son fils de Chacco Blue, Chacco Amicor.
Tiffany Foster complétait le top 10 de ce Grand Prix avec Figor, proposant comme d’accoutumée des parcours propres et précis.
Notons encore que le Japonais Shota Ogomori a déroulé un magnifique parcours, pénalisé d’un point de temps seulement, mais qu’il n’est pas parti au winning round.
Philippe Guerdat, nouvelle cartouche de l’équipe brésilienne, n’arrête pas de décrocher des résultats probants avec son team (le Brésil a remporté les Jeux Panaméricains, s’assurant ainsi une place pour les JO de Tokyo). Le Suisse a permis à Bernardo Alves de venir faire cette tournée du Maroc afin de voir comment son protégé Torreo se comportait. Bien vu pour Philippe Guerdat, qui prouve, une nouvelle fois, qu’il sait faire confiance aux bons cavaliers et motiver ses troupes !
Le prochain grand rendez-vous de ce deuxième week-end marocain sera bien entendu la Coupe des Nations de dimanche. L’enjeu de cette épreuve, véritable point d’orgue de ces quatre jours, a d’ailleurs poussé certains à se passer de leurs montures de tête dans le Grand Prix afin de les préserver.
Bernardo Alves, basé en Belgique, était heureux et ému après sa victoire: « Torreo est mon seul cheval. Il vient du célèbre élevage de Muze. C’est un étalon que me confie Joris de Brabander. Cela fait deux ans que je le monte. Il s’agit du premier Grand Prix 4* que je fais avec le cheval, autant dire que cette victoire me rend vraiment heureux. J’ai pu profiter de cette grande piste de Rabat, qui convient bien à la galopade de Torreo. J’espère évidemment participer aux JO l’an prochain, mais mon cheval n’a pas encore beaucoup d’expérience à ce niveau. Je remercie vraiment Philippe Guerdat, c’est la première fois que je suis à ses côtés, et il a été d’une aide incroyable. Lors de la 1ère manche, il m’a aidé dans ma façon de monter Torreo. Cette victoire me fait d’autant plus plaisir que cela faisait longtemps que je n’avais pas monté à ce niveau. Je vais participer au Prix des Nations de dimanche et on verra pour le week-end prochain à El Jadida. Comme je n’ai qu’un seul cheval, je dois évidemment le préserver, mais s’il est en forme, je participerai évidemment à la dernière étape de ce Morocco Royal Tour. C’est vraiment une super organisation, tout est parfait ! » ajoutait le vainqueur, qui espère que cette victoire lui permettra de se voir confier d’autres chevaux.
A la 3e place de ce Grand Prix, on retrouvait le sympathique Néo-Zélandais Bruce Goodin : «Je suis vraiment heureux de ce résultat aujourd’hui. J’ai eu d’excellentes sensations. Danny est en grande forme, il était déjà 8e du Grand Prix de Tétouan, c’est fantastique. Je le monte depuis février 2018. Notre entente progresse de jour en jour. Ce concours est vraiment fabuleux, toutes les installations sont très agréables. Le chef de piste, Alan Wade, est l’un des meilleurs au monde. On ne peut rien demander de plus. Danny ne sautera plus à Rabat, je vais monter mon autre cheval dans les deux rankings. Et la semaine prochaine, il fera le Grand Prix d’El Jadida. On verra s’il fait une petite épreuve ou une ranking avant cela. Cela dépendra de comment il se sent. Après, je vais encore faire quelques concours nationaux en Suède, notamment à Jönköping en novembre. J’avais gagné le Grand Prix l’an passé et ce sera chouette d’y retourner. Mais le trajet sera long depuis le Maroc jusqu’en Suède, on verra s’il se sent assez en forme. Pour le début de la saison prochaine, je ferai quelques concours dans les Emirats Arabes Unis ou dans le Sud de l’Europe. Le grand objectif de l’année prochaine, c’est évidemment les Jeux Olympiques, donc on va essayer de faire le meilleur programme dans cette optique. Il faut qu’il acquière de l’expérience, sans arriver fatigué le Jour J, c’est un dosage délicat. »
