Monterrey sourit à Ashlee Bond, Daniel Coyle maître de Toronto
L’Israélienne Ashlee Bond s’est offert son deuxième Grand Prix 5* de l’année. Après son triomphe à Wellington, un peu plus tôt cette année, l’amazone a décroché une nouvelle victoire au plus haut niveau, cette fois en compagnie de Donatello 141, à Monterrey, au Mexique. Ce succès a été particulièrement émouvant pour la cavalière, puisque sa mère est récemment tombée malade. De son côté, Daniel Coyle s’est également imposé pour la deuxième fois de la saison dans un Grand Prix 5*, lui aussi avec une nouvelle monture. À Toronto, pour une nouvelle étape de la Coupe du monde Longines sur la ligue d’Amérique du Nord, l’Irlandais a ainsi pu tester toute la vélocité de sa géniale Legacy, pour devancer Daniel Bluman, décidément flamboyant ces dernières semaines.
Décidément, l’année 2022 réussit aux jeunes talents irlandais ! Après les deux Grands Prix 5* tombés dans l’escarcelle de Michael Pender, voilà que Daniel Coyle égalise. Exilé outre-Atlantique pour l’hiver, comme il en a pris l’habitude depuis quelques saisons déjà, le représentant du Trèfle a régné en maître du côté de Toronto, au Canada, où se jouait la quatrième étape du circuit de la Coupe du monde Longines pour la ligue d’Amérique du Nord, samedi 12 novembre. Dans la capitale de l’Ontario, tout près de ses écuries et dans la ville natale de sa propriétaire, Ariel Grange, le lauréat du soir a parfaitement célébré le centième anniversaire de ce concours mythique. Après s’être imposé du côté de Rotterdam en compagnie d’Oaks Grove Carlyle, Daniel Coyle a cette fois fait briller sa géniale Legacy (ex Chavantele), qui l’avait accompagné lors des Européens de Riesenbeck, en 2021, puis des Mondiaux de Herning, l’été dernier. “À chaque fois que je suis qualifié pour le barrage, Legacy peut être très rapide, mais je ne lui avais jamais demandé de l’être autant auparavant. Je me suis dit que j’allais essayer de rendre la victoire difficile à atteindre pour Daniel Bluman, et nous avons réussi !”, s’est exprimé le héros du jour. “Le Royal Horse Show est un excellent concours et un endroit spécial pour nous. C’est peut-être pour cela que j’ai tant essayé de réussir quelque chose, mais rien ne se passait. Je n’arrivais pas à être sans-faute, dans aucune épreuve et avec n’importe quel cheval.”
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Deuxième donc, le représentant israélien Daniel Bluman a dû se contenter de la deuxième place, après sa victoire la semaine passée, du côté de Lexington, en compagnie de l’attachant Ladriano. En très grande forme depuis son retour sur le continent américain, la paire qu’il forme avec la grise Gemma W, qui avait été écartée des Jeux olympiques de Tokyo en raison d’un problème administratif, fait carton plein : vainqueur du temps fort de Rockwood, deuxième à Bridgehampton, puis de nouveau deuxième à Washington, le tout sur quatre Grands Prix 5* courus. Pas mal, même si une faute est venue entacher son barrage canadien. Le Canada, justement, a pu compter sur la pétillante Tiffany Foster, dernière qualifiée pour le barrage. Aux rênes de Northern Light, la volubile amazone a manqué le coche au barrage, concédant neuf ans. Malgré tout, le duo a décroché une bonne troisième place, devant Ali Ramsay, pénalisé par un point de temps dans l’acte initial avec Bonita vh Keizershof Z et Rowan Willis, encore et toujours au rendez-vous avec Blue Movie, sanctionné par quatre points lors de son premier parcours.
Au classement général de la ligue d’Amérique du Nord, Daniel Bluman est largement en tête. Fort de sa régularité, l’ancien Colombien devance même de quatre unités l’inarrêtable Conor Swail, qui totalise cinquante points, après deux victoires et une septième place, juste derrière Jos Verlooy, à Toronto. Ces deux-là ont d’ores et déjà leur ticket pour Omaha en poche et devraient être de sérieux concurrents s’ils font de la finale de la Coupe du monde un objectif de leur saison 2023.
Les résultats complets ici.
Le classement général complet ici.
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Emotion pour Ashlee Bond au Mexique
Primée sur cette même piste la semaine dernière, l’Américaine Lillie Keenan a, comme nombre de ses pairs dimanche 13 novembre, fait les frais d’un Grand Prix 5* sacrément relevé à Monterrey, au Mexique. Pour cette nouvelle étape du circuit de la Major League Showjumping, les organisateurs avaient misé sur le chef de piste français Grégory Bodo. Et ce dernier n’a pas joué petit bras avec son tracé, puisque seuls deux couples se sont frayé un chemin au barrage. Darragh Kenny aurait ainsi pu succéder à sa compagne avec sa généreuse Great Tikila-J, mais une faute et un second parcours plutôt lent ne lui ont permis d’accéder qu’au deuxième rang, laissant le champ libre à… Ashlee Bond ! Après s’être offert le Grand Prix le plus doté de la série de compétitions organisées au Winter Equestrian Festival (WEF) de Wellington en début d’année, l’Israélienne a récidivé, cette fois avec un autre complice : son fidèle Donatello 141.
Au-delà du simple fait de gagner, cette victoire a été particulièrement spéciale et symbolique pour Ashlee Bond. En effet, la cavalière a vécu ces derniers week-ends de concours loin de ses parents, qui l'accompagnent habituellement à chaque événement. “Ma mère est tombée malade, mais son pronostic est très bon. Elle se porte à merveille et c’est tout ce que je peux demander. C’est gratifiant de savoir que je suis assez douée pour accomplir ce genre de choses toute seule. J’ai dédié cette victoire à ma mère. Elle va très bien, mais la vie est dure. Il faut garder la foi, faire le dos rond et travailler”, s’est émue l’amazone. “Dans les barrages, Donatello 141 sait que c’est le moment de jouer et il se donne encore plus qu’au premier tour. On sent qu’il est encore plus motivé ! Je fais quatre sauts au paddock, j’entre en piste je le laisse faire son truc.”
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Pour le plus grand bonheur de la nation hôte, le trio de tête a été complété par le Mexicain José Antonio Chedraui Eguia, auteur d’un parcours à trois points sur H-Lucky Retto, une jument de dix ans dont la souche basse a donné quelques bons compétiteurs. Pour son deuxième Grand Prix 5*, cette dernière a offert à son cavalier de cinquante-six ans son meilleur résultat à ce niveau. Une belle récompense pour le Mexicain, au départ de deux Jeux olympiques et deux Jeux équestres mondiaux.
Photo à la Une : Daniel Coyle et Legacy à Toronto. © Mackenzie Clark/FEI