L’élevage de Longchamps se partage entre les fraises et les poulinages.
L’année est particulière à de nombreux points de vue et cette crise sanitaire sans précédent a parfois des effets inattendus. Éleveur passionné et bien connu en Belgique sous l’affixe « De Longchamps », Michel Rigo est aussi un agriculteur et un homme hyperactif. Alors que deux poulains profitent déjà des herbages et que la dernière jument se fait attendre, comme chaque année, la famille Rigo est plongée dans ses fraises. Après un début de saison très lent, tous les voyants sont désormais au vert.
« Au début, nous avions décidé de laisser les serres ouvertes pour retarder l’arrivée de nos fraises car avec le confinement, les routes étaient désertes et nous ne voulions pas nous retrouver avec des fruits sur les bras alors que nous écoulons la majorité de notre production en vente directe aux consommateurs. De plus, nous avons eu des nuits fraîches et pas mal de vents du nord qui ont fait mûrir les fruits très lentement, avec parfois de nombreux fruits difformes qui finiront en confitures... mais aujourd’hui, avec le déconfinement, les gens recommencent à sortir et veulent des fraises ! Nous n’en avons pas assez pour satisfaire la demande mais cela devrait s’améliorer dans les jours qui viennent. Nous avions pris la décision cette année de débuter la culture des asperges, mais finalement, nous avons décidé de laisser les plants se fortifier un an et ne débuter la vente que l’an prochain. Nous voyons de plus en plus que les gens en reviennent aux produits du terroir alors qu’en même temps, la culture des céréales est de moins en moins bien payée. Nous avons donc pris la décision depuis plusieurs années de nous diversifier mais avec un objectif de qualité : nous sélectionnons des variétés avec beaucoup de goût même si le rendement est souvent un peu inférieur à d’autres variétés. De plus, nous prônons une agriculture raisonnée car nous pensons que la qualité passe par là, et les clients en sont de plus en plus conscients également. » nous expliquera l’éleveur, jamais loin de ses chevaux.
« Cette année, nous avons eu un poulain de Colorit avec Justice de Longchamps (Verdi x Clinton x Heartbreaker) ainsi qu’un poulain mâle de Cartani avec Icone, qui est la fille des deux emblèmes de notre élevage : Gangster de Longchamps et Dragonfly de Longchamps (Clinton). Nous attendons encore un poulain d’Euphoria mais comme chaque année, elle se fait attendre... même si jusqu’à présent, elle nous laisse encore dormir la nuit. » ajoutera l’éleveur, très touché par la disparition cet hiver de la vedette de la maison, ancien champion du monde des 6 ans, Gangster de Longchamps, avec qui il aura néanmoins décidé de continuer l’aventure puisqu’un poulain mâle de Hardrock Z issu de la propre sœur de Gangster de Longchamps viendra prochainement rejoindre les pâtures de Waremme.