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McLain Ward se propulse en tête de la finale de la Coupe du monde de Leipzig

Sport vendredi 8 avril 2022 Mélina Massias

Le sport est bel et bien au rendez-vous, à Leipzig, pour la quarante-deuxième édition de la finale de la Coupe du monde. À l’issue de la deuxième journée de compétition, le classement général provisoire a été remanié, faisant la part belle à McLain Ward et Contagious. L’Américain devance désormais Harrie Smolders, solide avec son génial Monaco qui éclot du haut de ses treize ans, ainsi que Martin Fuchs, malheureux aujourd’hui, et Harry Charles, qui tient son rang pour la Grande-Bretagne. Retour sur les faits marquants de cette épreuve.

Une nouvelle fois, l’antre de Leipzig, en Allemagne, a livré un scénario quasi-parfait pour la deuxième manche de la finale de la Coupe du monde Longines. Vendredi 8 avril, en début d’après-midi et face à des tribunes encore un peu clairsemées, les trente-deux cavaliers toujours en course ont affronté une épreuve de type Grand Prix, avec barrage. Comme la veille, Frank Rothenberger a proposé un tracé juste et délicat, sur lequel les fautes sont survenues presque partout, à l’exception du double numéro cinq et de la sortie du triple numéro neuf, qu’aucun cheval n’a effleuré. Alors que le chef de piste germanique espérait entre sept et huit clear rounds, il a parfaitement su remplir son contrat puisque sept duos sont revenus en piste une seconde fois aujourd’hui.

McLain Ward domine

Si le début de la compétition n’a pas commencé sous les meilleurs hospices avec la sortie - boiteuse - d’Hunter C, la monture d’Abdullah Al Sharbatly, la suite de l’épreuve a tenu ses promesses. Mêmes quelques couples apparus en difficulté hier ont su relever la barre, à l’image de l’Émirati Abdullah Humaid Al Muhairi, qui a quitté la piste avec six points au compteur à l'issue d’un parcours de bonne facture avec le plaisant Chacolu. Les Américains, un peu à la peine dans la Chasse, sans doute en raison d’un parcours qui ne convenait pas parfaitement à leur équitation, se sont, globalement, montrés sous un meilleur jour. Outre Katherine A. Dinan, auteure d’un parcours à un point, c’est surtout McLain Ward, leader de son escouade sur cette finale mondiale, qui a impressionné. Parti en fin de tableau, l’Étatsunien a tout bonnement dominé son sujet de bout en bout. Rien, ni personne, ne semblait pouvoir déconcentrer le pilote et son tout bon Contagious, déjà médaillé d’argent par équipe l’été dernier aux Jeux olympiques de Tokyo. Jusqu’au bout, McLain n’a pas tremblé, allant jusqu'à remporter l’épreuve au terme d’un barrage négocié de mains de maître. “J’ai été un peu plus rapide que je ne le pensais. Je savais qu’il ne s’agissait pas d’un barrage excessivement rapide, alors j’ai essayé d’en faire juste assez”, a expliqué l’Américain en sortie de piste. “Je sais que mon cheval est rapide [...] et tout a bien fonctionné. Je n’ai pas l’impression de l’avoir trop ouvert. La différence dans les chronomètres est plus importante que je ne l’avais anticipée. Désormais, nous avons un jour de repos, ce qui est une bonne chose. Mon cheval a déjà beaucoup donné, mais il en va de même pour tous les compétiteurs. Il y a des avantages et des inconvénients [à être en tête], mais j’ai déjà été dans les deux positions, alors je devrais pouvoir m’en accommoder !”

McLain Ward et Contagious en plein vol. © Richard Juilliart/FEI

Face aux petites erreurs concédées par ses concurrents, McLain a également repris la tête du classement provisoire du championnat. Désormais, le cavalier de quarante-six, vainqueur de l’édition 2017 de cette finale, à Omaha, avec la formidable HH Azur Garden’s Horse, a (presque) un boulevard pour tenter d’ajouter un deuxième titre à son palmarès sur ce circuit indoor. Après la conversion des scores, l’Américain débutera la première des deux ultimes manches avec une barre d’avance sur son plus proche poursuivant, dimanche. Pour autant, le chevronné pilote, rompu à la régularité et la précision imposées par de telles échéances, devra se méfier de la délégation britannique, dans une forme exceptionnelle, mais aussi d’Harrie Smolders, qui espère bien conjurer le sort et ne pas terminer une nouvelle fois en deuxième position !

Martin Fuchs évite le pire

Bien-sûr, la route est encore longue pour McLain Ward et le cavalier aura de nombreux obstacles à franchir avant de, potentiellement, soulever le trophée du vainqueur. Son adversaire, Martin Fuchs, est la preuve que la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du suivant. En tête après la Chasse, le jeune prodige Suisse a perdu deux places et est désormais troisième ex-aequo, avec un total de cinq points. Aujourd’hui, le champion d’Europe par équipe en titre a montré de sacrées acrobaties au public. Son début de parcours lui donnait pourtant raison d’avoir préféré The Sinner à Chaplin, son complice de la veille. En pleine possession de ses moyens, l’étroit bai semblait voler au-dessus des obstacles, jusqu’au numéro sept, un redoutable oxer sur bidet ayant piégé plus d’une paire. Surpris, The Sinner a produit un énorme saut, emportant au passage le second plan de l’obstacle. Secoué, Martin Fuchs en a perdu une de ses deux paires de rênes et a dû aborder l’imposant vertical huit tant bien que mal. Tout s’enchaînant particulièrement vite en indoor, il a fallu tout le sang-froid et le tact du Suisse pour arriver au terme de son parcours sans davantage saler la note. Plus de peur que de mal finalement, puisque parmi le Top 10 provisoire dressé après la Chasse, seul Harrie Smolders a su imiter McLain Ward.

Martin Fuchs et The Sinner ont vécu un parcours mouvementé aujourd'hui. © Richard Juilliart/FEI

Le Néerlandais, qui expliquait en début de semaine que son génial Monaco avait franchi un vrai cap du haut de ses treize ans, a parfaitement manœuvré son premier parcours, avant d'enregistrer une faute au barrage. Quatrième de l’épreuve grâce au chronomètre le plus rapide, le sympathique pilote a enregistré une belle remontée et talonne désormais McLain Ward, en deuxième position, avec quatre points. Déjà deuxième dans les temps forts des 5* de Genève, Londres et Bois-le-Duc, nul doute qu’Harrie aura à cœur de ne pas se faire doubler une nouvelle fois !

Harrie Smolders et Monaco. © Richard Juilliart/FEI

Les jeunes - et moins jeunes - Britanniques font le show

Cette deuxième journée de compétition a également été marquée par les brillantes prestations du clan britannique. Les trois cartouches de Sa Majesté la Reine sont parvenues à se qualifier au barrage. Bluffant, Jack Whitaker, plus jeune compétiteur dans cette quarante-deuxième finale de la Coupe du monde, est le seul cavalier à n’avoir encore renversé aucune barre. Comme hier, le pilote a parfaitement conduit son Selle Français, Valmy de la Lande, au-dessus des obstacles, pour signer un double zéro salvateur. “Je me suis juste dit que si j’étais sans-faute, je serais en bonne position pour dimanche. Mon cheval peut parfois chauffer un peu quand il va vite, alors il n’y avait aucun intérêt à risquer cela juste pour gagner cette épreuve individuelle, avant la finale”, analyse le talentueux Jack Whitaker. Dix-septième hier, il pointe désormais en neuvième position.

Jack Whitaker et son fils de Mylord Carthago, Valmy de la Lande. © Richard Juilliart/FEI

Même constat pour son ami, compatriote et rival, Harry Charles. Après avoir choisi sa fidèle Stardust pour la Chasse, le jeune homme a cette fois opté pour son partenaire olympique, Romeo 88. Décision payante, puisque le duo a terminé deuxième, au profit d’un double sans-faute. Harry partage la troisième place du classement provisoire avec Martin Fuchs et son flegme so british lui autorise de nourrir de belles et grandes ambitions pour dimanche. “Je suis vraiment heureux. Pour être honnête, je ne pensais pas terminer si haut dans le classement en entrant en piste pour le barrage. J’ai eu de la chance que quelques personnes commettent des fautes. Je connais bien mon cheval, il a eu une coupure du haut niveau et il s’agit de son premier gros parcours. Terminer deuxième, derrière McLain Ward, est simplement parfait. Je ne pouvais pas espérer mieux. Je savais qu’il allait me battre et je n’ai même pas regardé son barrage. Bravo pour ses deux bons résultats hier et aujourd’hui. Je pense qu’il sera l’homme à battre dimanche”, a témoigné Harry.

Soulignons également la performance de John Whitaker. La légende n’a rien perdu de sa superbe et a arraché un convaincant sans-faute avec son sensible Selle Français Unick du Francport. Face à son neveu, et à Harry Charles, de quarante-six et quarante-quatre ans ses cadets, le Britannique a terminé sixième au barrage et remonte à la onzième place.

Fort bien engagés hier, Max Kühner, Conor Swail, Gerrit Nieberg et Jens Fredricson ont perdu un peu d’avance en renversant chacun une barre aujourd’hui. L’Autrichien, l’Irlandais, l’Allemand et le Suédois restent toutefois dans le Top 10, à deux barres ou moins de la tête.

Harry Charles et l'excellent Romeo 88, de retour à haut niveau. © Richard Juilliart/FEI

Solide, Grégory Cottard !

Tout grand champion qu’il est, Steve Guerdat a rebondi après ses trois fautes de la veille. En selle sur un Victorio des Frottards efficace, le Suisse, tenant du titre, a été le premier à se qualifier pour le barrage. Le champion olympique de 2012 aurait pu espérer effectuer une belle remontée au classement, mais deux fautes au barrage ont entaché son second parcours. Le jeune papa est seizième, avec un total de treize points.

La plus belle remontada de la journée est sans doute à mettre au crédit de Grégory Cottard. Seul Français engagé dans cette finale de la Coupe du monde, qui n’a été remportée qu’une fois par un tricolore, en 2004, le Francilien a parfaitement mené sa reine Bibici. La grise de onze ans n’a commis qu’une petite touchette au barrage, sur l’avant dernier vertical, hissé tout en haut des chandeliers et bourreau de deux autres duos. Malgré tout, le Français a prouvé qu’il était plus qu’au niveau avec sa complice. Désormais en embuscade, la paire est sixième, aux côtés des cadors Max Kühner et Conor Swail, pour un total de sept pénalités.

Grégory Cottard et sa brillante Bibici, au naturel. © Scoopdyga

Bref, on l’aura compris, rien n’est joué. Si cette deuxième étape a largement rebattu les cartes, il pourrait bien en être de même dimanche, où deux parcours importants attendront les couples encore en lice pour la victoire. Comme le confiait Laurent Elias, il faudra savoir être une véritable machine à sans-faute pour espérer lever les bras dimanche soir !

Les résultats complets de l’épreuve ici.
Le parcours ici.
Le classement provisoire complet ici.
Les épreuves sont diffusées sur ClipMyHorse.tv.

Photo à la Une : McLain Ward et Contagious. © Scoopdyga