A trente ans, un homme déambulera cette année encore dans les allées du troisième Gucci Masters de Paris le premier week-end de décembre prochain. Armé de son talkie walkie et de son gsm, toujours occupé, même si presque personne ne le remarque. Passionné de sport, le temps lui manque pour le pratiquer de manière régulière, mais sa vie elle-même n'est jamais qu'un marathon et lorsqu'un pari vient se glisser sur la table, il le relève. Deux petites séances d'entraînement et les vingt kilomètres de Bruxelles seront bouclés en deux heures et neuf secondes.
Qu'est ce qui vous a plu dans l'événementiel ?
« C'est un métier que j'ai toujours voulu faire. J'ai fait une licence en communication à l'Université Libre de Bruxelles où j 'ai commencé à organiser mes premiers événements en faisant un stage pour organiser un festival de musique à Bruxelles qui s'appelait l' Eu'ritmix qui est devenu le Brussels Summer Festival puis Batibouw . Le festival de musique m'avait plus plu que Batibouw … mais j'étais convaincu en finissant mon stage que c'était ça que je voulais faire. J'ai donc fait une spécialisation durant 5 mois en événementiel et j'ai ensuite travaillé directement pour une petite agence de communication, Alpha Romeo. Ce n'était pas vraiment ce que je voulais faire … puisqu'au départ, je voulais absolument travailler dans les sports de glisse. De fil en aiguille, j'ai rencontré les directeurs d'une société qui dirigeait les sponsorings de Nokia qui était à l'époque le sponsor en titre de la coupe du monde de snowboard. Par cette rencontre là, j'ai atterri chez mon ancien patron qui m'a fait découvrir toutes les joies de l'événementiel dans différents sports comme le tennis, le golf, quelques petits événements dans le milieu du football et qui avait également repris la direction du jumping de Bruxelles à l'époque. C'est comme cela que je suis arrivé dans le monde de l'événementiel. Ce qui me plaît là-dedans, c'est qu'on touche vraiment à différents secteurs et qu'il faut être polyvalent. Il faut pouvoir faire un peu de communication, un peu de marketing, gérer des budgets, des petits côtés financiers … il faut pouvoir prendre tous les aspects en compte et on n'est pas uniquement dédié à une forme de travail. On rencontre une multitude de gens et le côté relationnel est aussi vraiment important, que ce soit avec des directeurs d'entreprise, des responsables marketing, des gens qui construisent des tribunes ou les prestataires qui travaillent sur l'événement. C'est ce côté varié qui est vraiment intéressant. Ce sont ces deux grands points qui me passionnent le plus dans ce métier. »
En décidant d'en faire votre métier, comment imaginiez-vous votre vie ? Est-ce que cela correspond à ce que vous vivez maintenant ?
« C'est une bonne question ! Au départ, j'ai fait ces études car c'est ce qui me correspondait le plus mais je n'avais pas d'idée précise de ce vers quoi je voulais aller. J'aimais beaucoup le sport, je m'informais beaucoup sur le sport, j'en pratiquais pas mal également … et si je pouvais réussir à associer ma passion avec le boulot, c'était parfait mais rien ne m'y prédestinait vraiment. C'est vraiment le stage qui a été un déclic pour moi. »
Comment avez-vous rencontré Christophe Ameeuw ?
« J'ai rencontré Christophe par l'intermédiaire de Andy Hancock de VAAV Communication qui m'a engagé lorsque Christophe lui a demandé d'organiser le jumping de Bruxelles. C'est donc grâce à Christophe Ammeuw, par personne interposée, que j'ai été engagé dans cette société et j'avais commencé par le jumping de Bruxelles avant de m'occuper des autres sports. »
Qu'est ce qui vous a plu dans son projet ?
« D'abord parce que c'était un projet varié. Je ne suis pas issu du milieu des sports équestres, loin de là même. Je connais un petit peu le sport de manière très générale mais ce qui m'intéressait dans le premier projet c'est qu'il y avait différents sports comme le tennis ou le golf que je connaissais beaucoup mieux... puis le fait d'avancer sur le jumping de Bruxelles m'a permis pour la première fois d'avancer sur un projet de A à Z. C'était mon premier projet de grande ampleur, qui était un événement majeur en Belgique. J'étais vraiment impliqué dans la coordination générale de l'événement que je connaissais à travers les médias et qui faisait beaucoup parler de lui. Lorsqu'on voit qu'il est régulièrement comparé au mémorial Van Damme, ça donne des ailes et ça donne envie de se battre et de faire tout ce qu'on peut pour aider l'événement à acquérir la meilleure réputation possible et faire en sorte que les gens en parlent et apprécient venir sur le concours. Ce que je préfère lorsque j'organise un événement, c'est m'enfuir dans un coin des tribunes le plus reculé possible d'où je peux voir les VIP et le grand public et suivre ça avec un regard lointain en me détachant de l'événement quelques minutes … Ma plus grande fierté, c'est de voir les gens debout dans les tribunes en train d'applaudir lorsqu'un cavalier passe ou fait le meilleur temps. Pour moi, c'est ça le plus grand plaisir d'organiser cela: voir qu'il y a une foule dont le c?ur bat, qui est passionnée et qui prend du plaisir sur l'événement. »
Est-ce que vous envisagez une collaboration à long terme ou est-ce juste un tremplin dans votre carrière ?
« Non, non, c'est sûr que c'est une collaboration à long terme ! Quand j'ai accepté de suivre Christophe Ameeuw et de venir développer la structure EEM avec lui, c'était après avoir découvert différents sports et dans les sports équestres, on sentait qu'il y avait pas mal d'opportunités de développement pour que le sport évolue dans la bonne direction. Matthieu Gheysen et Carlos Pinto, bras droits de Christophe Ameeuw : l'un s'occupe de l'évènementiel, l'autre du commerce de chevaux ... C'est sûr que Christophe m'a donné la possibilité d'avoir directement beaucoup de responsabilités en prenant la gestion d'un projet audacieux mais qui en valait vraiment la peine. Je ne regrette certainement pas mon choix car c'est lui qui m'a ouvert beaucoup de portes en me faisant confiance et en m'accordant une place importante dans l'équipe pour travailler à ses côtés. C'est sûr que c'est un projet à long terme où nous voulons apporter un plus au sport et progressivement l'aider à se développer au point de vue médiatique ou au point de vue visibilité en faisant en sorte que de plus en plus d'affiliés puissent apprécier ce sport. Je pense que c'est vraiment un travail de longue haleine et je pense que si d'ici 4 ou 5 ans, nous arrivons à développer les masters comme nous le souhaitons actuellement, ce sera une grande fierté d'avoir développé ces événements et de continuer à le faire dans le futur. »
Quelle vision aviez-vous du milieu du cheval avant de vous y plonger ?
« Une vision, c'est beaucoup dire ! J'avais quelques connaissances… Je connaissais un peu le sport : j'en avais un peu entendu parler à la télé, dans les journaux mais je n'en avais pas vraiment une connaissance approfondie. Je connaissais deux ou trois noms mais loin de pouvoir dire que Nelson Pessoa était l'un des cavaliers légendaires de ce sport, je ne pouvais pas dire combien de médaille avait gagné Rodrigo Pessoa, ce qu'il faisait véritablement dans le sport et j'ai vite pu me rendre compte que j'étais directement parmi l'élite du sport. En compagnie de Rodrigo Pessoa Pas moi en tant que sportif, mais que j'avais l'occasion de travailler avec eux et que j'allais mettre sur pied un événement qui allait les accueillir. J'avais vraiment une connaissance de base dira-t-on. »
Est-ce que cela a été une force pour vous ?
« Je pense que c'est encore une force et c'est quelque chose que l'on a développé au sein de la société . Bastien Schnock et Celine Leysen qui travaillent avec moi ne sont pas non plus issus du milieu hippique. Bien sûr, nous travaillons avec Christophe qui lui est dedans à 200% mais le fait d'avoir une équipe détachée du sport permet d'avoir un angle d'approche et une vision parfois un peu différente qui permet de trouver le bon équilibre au développement des événements ou ce que l'on peut faire pour la carrière des cavaliers. Christophe a une vision très ouverte vis-à-vis de cela et la communication entre lui et nous permet vraiment de trouver un juste milieu qui nous permet de tirer le sport vers le haut en ayant une vision plus générale du marketing sportif. »
A demain pour le deuxième volet !