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Marie Etter, dernière Marseillaise à Lyon.

Reportages vendredi 8 novembre 2013
CSI** Equita'Lyon.
Final Pas moins de cinquante cavaliers se sont retrouvés samedi après-midi devant des tribunes pleines de passionnés de chevaux . De nombreux visiteurs en profitant, à l'occasion de leur visite du salon, pour regarder quelques cavaliers ou l'épreuve dans son entièreté . Equita, c'est ça aussi, des possibilités à la carte. Mais cette finale du CSI ** aura réservé son lot de surprise aux cinquante engagés. Pas moins de 16 couples seront pénalisés d'une seule faute dont la jeune régionale de l'étape Priscillia Moissonnier sur Pin Up du Bassin (Hermes de Rêve). Pour une fois, aucun couple ne se trouvera privé du dernier opus pour du temps dépassé et ce sont donc 9 candidats dont six français qui s'affronteront pour la victoire finale. Raphaël Goehrs est le premier à s'élancer avec Radieuse du Landey (Allegretto) mais ils ne pourront éviter une faute au milieu de ce très long barrage. Très en forme actuellement, Laurent Guillet confirme avec Casilias Z (Cento Lano). Cette année, ce couple a remporté pas moins de trois Grand Prix dont celui d'Aix Meyreuil, il y a à peine 10 jours. Premier double sans-faute en 37''89, le ton est donné. « Terminer la saison sur un bon résultat à Lyon, c'est évidemment une très bonne chose. Je suis très content ,d'autant que mon 7 ans, Sultan du Château (Kannan), frère utérin d'Itot du Château, a également très bien tourné en faisant de beaux classements et fait partie des meilleurs chevaux de sa génération. Casilias, lui, fait partie des meilleurs chevaux de deux étoiles avec trois victoires en Grand Prix, une victoire dans le petit Grand Prix du CSI**** de Lons le Saunier… il a remporté plus de 50.000 euros. J'ai commencé tranquillement la saison puisque je ne l'ai récupéré que l'hiver dernier. En fait, je l'avais vendu à 7 ans puis il a été monté durant deux ans par une jeune fille avant de revenir dans mes écuries. Il a toujours été un très bon cheval, il a toujours bien marché et c'est sûr que ce qui est vraiment intéressant avec lui, c'est qu'il peut gagner. Lorsqu'on arrive au barrage, on peut tenter de jouer pour gagner. Dans l'esprit, je compte garder Casilias et Sultan encore un peu. Le but serait que Casilias puisse passer au niveau trois étoiles alors que Sultan pourrait commencer à faire quelques Grand Prix deux étoiles. Je pense que c'est un cheval vraiment rare qu'on devrait voir dans les plus grosses épreuves. Maintenant, ils sont évidemment à vendre comme tous mes chevaux. J'ai également acheté Palloubet d'Hallong à 4 ans et je l'ai débuté en concours avant de le vendre à 6 ans. Maintenant, je peux me permettre de les conserver un peu plus longtemps. J'ai eu l'opportunité de monter et de former une dizaine de chevaux qui ont évolué par la suite en Coupe du monde. Les acheter et les vendre, c'est mon métier. Lorsque j'ai l'opportunité d'en avoir un que je peux emmener au concours, je me fais plaisir car j'aime ça mais il y a un moment où il faut savoir passer la main. Aujourd'hui, je suis très content d'avoir vendu Palloubet à ce moment-là car s'il était resté chez moi, il n'aurait peut-être jamais fait cela. C'est bien pour tout le monde que ce soit les gens avec qui je l'avais et les gens qui l'ont eu après. C'est aussi une super pub pour la suite et c'est ce qui fait avancer le tout. Après, j'ai aussi de très bons jeunes de 4,5 et 6 ans mais au lieu d'être obligé de les vendre à 5 ans, on peut se permettre de les vendre à 7 ans ou plus tard. C'est ce que j'aime bien faire. », expliquera Laurent Guillet

Mathieu Billot n'a pas l'habitude de trainer en chemin pour autant et même si le couple est encore inexpérimenté, le normand attaque de manière spectaculaire. Sans faute en 37''34 !

« C'est mon deuxième concours avec U2. Je l'ai acheté à Frédéric Busquet. Je n'avais pas la bonne distance sur le 8 car il a eu un peu de mal à tourner.

Ce sont des petits détails à régler pour pouvoir être encore plus compétitif dans le futur. Je suis déjà très content comme ça. Il me manquait un cheval avec la blessure de Pardoes. Maintenant, la saison est presque terminée mais je pense que l'année prochaine, je vais avoir un bon piquet avec ces chevaux et ceux du haras d'Ick. » Daniel Etter attaque sur Constanza (Cardino) mais il ne peut éviter deux fautes coup sur coup en toute fin de parcours. Alexandre Fontanelle ne veut pas laisser les seniors en paix. Le jeune français attaque mais commet une faute sur l'entrée de la combinaison avec Prime Time des Vagues (Diner's Time) avant de doubler la mise un peu plus loin. Monika Guillon, l'épouse d'Olivier, préfère quant à elle assurer et ne prend aucun risque. Malheureusement, Rose du Valon (Quinquin du Valon) ne pourra quand même pas éviter la faute dès le troisième obstacle. Le Quatari Faleh Al Ajami traverse littéralement l'obstacle placé en numéro 3 avec Come Soon (Come On) et perd toutes ses chances. Il n'en reste dès lors plus que deux… mais la France est déjà assurée de la victoire. L'expérimenté Philippe Lazare est associé au jeune Rivage du Poilley (Orlando) et ils réalisent un barrage magnifique : sans faute en 39''12 ,troisième place provisoire. «C'est vraiment mon ami. C'est difficile de savoir où il va s'arrêter mais jusqu'à présent, tout ce qu'on lui demande, il le fait bien, en franchissant étape après étape.» Marie Pellegrin-Etter est la dernière à s'élancer. Son mari, passé cinq chevaux plus tôt, a pu lui fournir de précieuses indications et l'amazone française ne perd pas de temps. Elle passe à l'attaque pour boucler un tour sans pénalité en 36''96 : c'est plus vite et c'est la victoire. « Le cheval avait très bien débuté la saison sur un niveau deux et trois étoiles mais il faut être clair que cela représente une très grosse différence de niveau avec ce que j'avais fait avec lui avant ses opérations de coliques. Il a été opéré deux fois et c'était vraiment très grave. Normalement, les chevaux ne se remettent pas de deux opérations si rapprochées. C'est extrêmement rare que des chevaux reviennent à ce niveau après cela. J'ai fait deux « quatre étoiles » mais le cheval a un peu forcé. Il n'était pas encore tout à fait prêt, il n'avait pas encore retrouvé toutes ses facultés. Je suis restée au niveau deux-trois étoiles toute la saison, en le gérant au mieux. Après, je ne sais pas s'il pourra retourner au niveau cinq étoiles un jour, c'est lui qui nous le dira l'année prochaine. Maintenant, il a droit à du repos et il part en thalasso. C'était ici ma dernière apparition en France sous les couleurs françaises. On a toujours envie de bien faire mais là, évidemment, je m'étais dit que ce serait assez joli de finir sur une victoire et mon cheval m'a permis de le faire. Il était en pleine forme et il avait envie. Quand il est comme ça, il ne peut rien m'arriver : il est tellement bon. Il s'amuse, il se promène à ce niveau. Il se baladait déjà dans les Coupe des nations avant ses opérations et c'est un cheval qui fonctionne énormément au moral. Lorsque j'ai commencé à le monter à 7 ans, il n'avait rien fait du tout. Il tournait dans de petites épreuves en Allemagne sans être ferré derrière, il sortait de nulle part. Mon mari l'a monté la première année, au haut niveau, lorsque j'étais enceinte. Je l'ai récupéré tout de suite après et l'année suivante, j'étais en équipe de France. Cela a donc été très, très vite. C'est vraiment un cheval de concours, il connaît son boulot. A la maison, il fait du trotting, de la longe et du pré ! On le balade toute la journée, il est gâté … c'est pire que tout. Il fait partie de la famille, il est tellement gentil que je peux laisser mon fils avec lui dans le boxe. En plus, pour un si grand cheval, il est vraiment tonique et électrique, ce qui lui permet d'être rapide. Quand Daniel, mon mari, est passé, il m'a de suite donné toutes les indications à la sortie de piste. Il me connaît par c?ur, il connaît mon cheval par c?ur … S' il ne gagne pas, c'est moi qui doit gagner et vice-versa. Nous sommes vraiment des passionnés mais c'est vrai que c'est beaucoup de travail. On fait ça sept jours sur sept. Il y a beaucoup de moments tristes avec des chevaux boiteux, des chevaux malades … On travaille comme des forcenés pendant toute la semaine pour que tout se joue en une minute. Après une belle victoire comme celle-ci, on repart un peu plus facilement le lundi matin. Sur mes ambitions avec la Suisse, je ne peux pas trop m'avancer car j'ai deux-trois chevaux vraiment prometteurs qui arrivent mais c'est Admirable qui va définir ma saison 2014. Soit, il est vraiment en forme et il peut recommencer vraiment les très beaux concours … ou nous verrons... Là, il est très en forme et il part en vacances thalasso durant un mois, au centre du Rollon. L'an dernier, mon vétérinaire me l'avait conseillé. C'est un centre de rééducation pour chevaux de course. Et lorsqu'il est sorti de là, il était prêt à gagner. J'ai récupéré un cheval tellement beau, tellement en forme physiquement et mentalement que depuis, j'envoie tous mes chevaux là durant un mois. L'hiver, il fait très froid chez nous, nous avons une très grande écurie de commerce et le manège a beau être immense, nous sommes à 25-30 dedans et je ne trouve donc pas que ce soit des vacances. Louis Etter,4 ans, fête la victoire de sa maman avec son parrain, Steve Guerdat... après avoir menacé Admirable d'être privé de carottes si il ne gagnait pas. C'est pour ça que j'ai maximum six chevaux dans mon écurie. Ils ont tous un potentiel de Grand Prix mais je m'occupe énormément d'eux. »,expliquera Marie Etter-Pellegrin qui évoluera désormais sous les couleurs Suisse de son époux.