Gucci Masters
Apothéose de deux semaines de grands sports et de spectacle, ce Gucci Masters a réussi à réunir les meilleurs cavaliers mondiaux venus se disputer les 300.000 euros de dotation de ce Grand Prix.
Premier à s'élancer, Olivier Guillon sort de piste avec un lourd score de 19 points. Le Grand Prix s'annonce difficile. Pourtant Billy Twomey sur Tinka's Serenade (Tinka's Boy), les vainqueurs de Bruxelles Gerco Schröder sur Eurocommerce New Orleans (Colbert) puis Lauren Hough qui réussit à rentrer pile dans le temps au centième de seconde près avec Quick Study (ex Lutin de Sémilly par Quick Star) se qualifieront coup sur coup sur le barrage !
Que nous réserve donc ce Grand Prix ?
Julien Epaillard aurait aimé les rejoindre mais une petite touchette de Mister Davier (Quiniou) sur la palanque placée en n°7 l'en empêche. Même faute pour Marie Pellegrin avec son puissant Admirable (A Jungle Prince) auquel il faudra ajouter 1 point de temps dépassé.
Un point de temps dépassé et une faute sur le vertical 9, Michael Whitaker et Amai (Non Stop) se verront également privé de barrage. Les fautes s'enchainent et les ténors tombent : Marcus Ehning (Sabrina), Michel Robert (Kellemoi de Pepita), Jessica Kuerten (Myrtille Paulois), Laura Kraut (Cedric) ou encore Eric Lamaze avec Hicstead (Hamlet), piégé sur l'entrée du double placé en toute fin de parcours tout comme Edwina Alexander sur Itot du Château. Aucun d'eux ne participera pas au barrage ! Même sort pour Ellen Whitaker qui verra l'ultime obstacle s'écrouler avec Equimax Ocolado (Habsburg) alors que le numéro un mondial, Kevin Staut, se fera piéger sur l'avant dernier obstacle avec la jeune et prometteuse 8 ans, Banda de Hus (Argentinus). Philippe Le Jeune avait prévenu le public la veille : Vigo d'Arsouilles (Nabab de Rêve) était en grande forme. Malheureusement en voyant le chronomètre, notre champion du monde accélère sur le dernier obstacle et perd tout : 4 points et un point de temps dépassé. « C'est dommage. Vigo sautait vraiment bien mais je n'étais pas assez concentré. J'ai assuré durant tout mon parcours avant d'avancer sur le dernier. J'ai eu beaucoup de sollicitations cette semaine. Je suis resté coincé à Genève après la conférence de presse durant 48h et au final, je n'ai pas pu monter mes chevaux de la semaine et ce dimanche matin, j'étais sur un plateau de télévision. Cette semaine, je vais éteindre mon téléphone et me concentrer sur mon travail ! », expliquera à juste titre Philippe Le JeunePari gagné pour Conrad Homfeld qui après les 10 barragistes de Bruxelles en aura 11 pour se départager au chronomètre. Aura-t-on droit au barrage-spectacle qui aura manqué à beaucoup à Bruxelles ?
Probablement car Billy Twomey donne le ton et lance Tinka's Serenade (Tinka's Boy). Sans faute en 35''06, les paris sont lancés.
Gerco Schröder tente de répliquer mais Eurocommerce New Orleans joue un peu dans la première ligne et perd du temps. Nouveau sans faute mais en 35''21. « Je suis quand même très content. Lorsqu'il y a des lignes avec de grandes galopades comme cela New Orleans a tendance à jouer un peu, ce n'est pas bien grave mais on perd du temps. Au départ, je pensais prendre congé cette semaine mais après avoir gagné Bruxelles, on m'a demandé de venir, j'ai donc changé tout mon programme et ce sera le dernier concours de mon cheval cette saison. J'ai fait le bon choix car c'est un magnifique concours et si je suis réinvité, je reviendrai volontiers. » Pile poil dans le temps en première manche, Lauren Hough ne compte pas refaire la même chose ici et galope plein cul sur la dernière ligne, abaissant le temps de référence à 34''24. Première française, Pénélope Leprévost galope dès la première ligne mais reprend MylordCarthago*HN (Carthago), cela vient près … un peu trop : 4 points ! Le temps de Lauren Hough est pourtant bel et bien en danger car Christian Ahlmann et Taloubet Z (Galoubet A) entrent en piste et nul doute qu'ils ne se feront plus piéger sur le premier obstacle comme à Bruxelles ! En effet, le passage de l'Allemand tourne même à la démonstration avec une maîtrise incroyable de l'étalon du haras de Zangersheide, il abaisse le chronomètre d'une demi seconde : 33''59, nouveau temps de référence. Philippe Rozier comprend de suite que ce n'est pas pour lui mais le Parisien ne baisse pas les bras pour autant et signe un très beau double sans faute avec son puissant Randgraf (Burggraaf) en 35''74. « C'est formidable. Randgraaf n'est pas un cheval qui peut faire toutes les grosses épreuves mais je vois concours après concours et ici, tout s'est bien passé. A refaire, je ferai exactement pareil. » Ludger Beerbaum lui ne va pas se contenter du double sans faute. Il lance Gotha (Goldfever) à l'assaut … mais ne peut éviter une faute sur l'avant dernier obstacle malgré un bon temps de 34''10. Rolf Goran Bengtsson va-t-il réussir la passe de deux après avoir remporté la première édition du Gucci by Gucci la veille ? Ninja La Silla (Guidam) saute magnifiquement bien mais le Suédois n'ose pas galoper autant que ses prédécesseurs et même s'il tourne court pour aborder les derniers obstacles, ce ne sera pas suffisant : 35''83. L'homme en forme de ces dernières semaines semble être l'un des seuls à pouvoir faire vaciller l'Allemand. Pourtant, Simon Delestre débute sans forcer mais une fois franchi le double, il passe la seconde et refait son retard avec un Napoli du Ry (Baloubet du Rouet) incroyable … mais le chrono s'arrête 33''82, deuxième place provisoire. « Dans la ligne avant le double, j'ai fait 9 foulées alors que certains en ont mis 8, j'ai joué la sécurité car avec une barre, on loupe tout et durant plusieurs mois, nous sommes sorti des Grand Prix à 4 points en faisant à chaque fois faute dans une combinaison alors une fois que le double était passé, j'ai tout donné ! » La victoire sera donc allemande ! Mais pour qui ? Meredith Michaels entre en piste et installé dans son fauteuil, Christian Ahlmann sait à quoi s'attendre. Checkmate donne le ton, il galope, tourne court … mais ne peut éviter la faute sur la sortie du double alors qu'il explose le chronomètre 32''47 ! Il ne reste plus que Marco Kutscher et Cash (Carthago) pour déloger leur compatriote. L'Allemand n'hésite pas, il galope, tourne court. Cash ne perd pas de temps au-dessus des barres et réalise un dernier virage somptueux pour coiffer Christian Ahlmann de 6 centièmes de secondes ! « C'est incroyable. Lorsque j'ai reconnu la piste, je n'espérais même pas faire partie du barrage. Mais une fois qu'on y est, il faut y aller. Aujourd'hui, il fallait prendre tous les risques pour espérer l'emporter, c'est ce que j'ai tenté de faire et tout s'est bien passé. C'est vraiment une année incroyable pour moi, je n'ai jamais gagné autant même si j'ai vraiment manqué de chance pour Lexington. J'avais fait l'impasse sur la finale du Global Champion's Tour alors que j'étais en tête avec Cash pour les WEG et deux jours avant notre départ, il s'est mis à boiter. Ce n'était rien de grave mais c'était trop risqué de le faire voyager comme cela. Durant la semaine de compétition, il était déjà beaucoup mieux et j'ai pu l'emmener à Oslo où nous avons directement remporté le Grand Prix. Ici, grâce à cette victoire, je vais pouvoir passer de bonnes fêtes de Noël ! »