Longines Hong-Kong Masters 2016
Grand Prix En quatre éditions, les Longines Masters de Hong-Kong ont grandi. On est bien loin des débuts avec des panneaux pour éduquer le public. Ce dernier vient de plus en plus nombreux et s'il ne connait pas encore toutes les règles, il s'intéresse et montre un énorme respect envers ses champions avec un silence très impressionnant lorsque l'enjeu monte durant les parcours que l'on souhaiterait parfois voir en Europe. Le jumping commence à conquérir ses lettres de noblesse en Asie et c'est certain, ce Grand Prix y aura contribué. Un Grand Prix en deux manches mais où finalement, seule Jessica Mendoza repartira avec une faute en première manche avant d'en concéder une nouvelle sur le dernier obstacle avec Spirit T (Tornado FC). Derrière ils sont onze à être toujours en course pour la victoire après une première manche sans pénalité. Malheureusement, Olivier Philippaerts ne pourra pas rééditer sa première manche avec une faute sur le 5 ème obstacle. «Au premier tour, Challenge a sauté magnifiquement bien tout comme au paddock pour le second tour, pourtant en piste, j'ai tout de suite senti que les choses allaient moins bien et que la faute allait arrivé. Il va falloir que l'on travaille ça car je ne comprends pas et je suis vraiment déçu. » réagira le jeune belge. Roger-Yves Bost peut aller très vite mais avec sa jeune Sangria du Coty (Quaprice) qui arrive à ce niveau, il préfère limiter les risques et signer un très beau double sans-faute qui confirme tout le potentiel de sa jument. Daniel Deusser ne tentera pas le diable non plus mais Clintop (Clinton I) achève le travail d'un magnifique week-end avec un nouveau double sans-faute. « Clintop n'est pas un cheval très rapide mais c'est un cheval de plus en plus sûr. Quand il fait un mauvais tour, ce n'est jamais avec plus de 4 points. C'est le troisième cheval de mon écurie mais ici, il boucle le week-end sans avoir fait tomber la moindre barre avec en étant chaque fois bien classé. » expliquera l'allemand. Pour sa première venue en Asie, Anna Julia Kontio aura marqué les esprits avec un superbe premier tour après sa seconde place vendredi, où va-t-elle s'arrêter ? La jeune finlandaise prend tous les risques mais cette fois Pacific des Esssarts (Diamant de Sémilly) ne peut éviter une faute sur la sortie de combinaison avant de doubler la mise sur l'ultime obstacle. Double enjeu pour Simon Delestre car si le Français ne fait que grimper dans la hiérarchie mondiale, une bonne performance devrait lui permettre de détrôner Scott Brash au ranking mondial. Chesall (Casall) continue sa progression et permet au Lorrain d'attaquer. Sans-faute en 46''76, nouveau leader. « J'ai joué le barrage en galopant et en tentant ma chance d'autant que Chesall est un cheval très rapide qui m'autorise à débouler vite dans les obstacles. J'ai pris des risques même si je pense que d'ici quelques mois, quand Chesall aura pris encore un peu d'expérience, on pourra aller encore plus vite mais aujourd'hui, nous avons fait le maximum et nous sommes très très près des meilleurs. Ce résultat pourrait bien nous permettre de prendre cette première place mondiale logiquement et c'est certain que je ne pourrais pas faire beaucoup mieux avec une seconde place à Bordeaux et encore un beau classement ici. Depuis le début de l'année, j'ai fait cinq 5* et j'ai fait 5 classements ! C'est la régularité avec des chevaux différents qui l'emportent. Je n'ai pas joué le coûte que coûte mais ce n'est pas dans ma manière de faire. A ce niveau, il y a trop d'enjeux que pour faire n'importe quoi. On peut faire ça sur un speed challenge comme hier mais pas à ce niveau-là. » Les choses ne sont pas finies pour autant car John Whitaker est la grande star de Hong-Kong et tout le public l'attend. Le silence durant son barrage est impressionnant mais Argento (Arko III) ne peut éviter la faute sur le 4 ème obstacle aux couleurs du Jockey Club, c'est fini pour eux. Ce n'est pas fini pour l'Italien Emmanuel Gaudiano utilise les grands moyens avec son Caspar 232 (Casper) et réussi un véritable exploit en battant le temps du français : 46''74, c'est deux tout petit centièmes de plus : nouveau leader ! « D'habitude, mon cheval n'est pas le plus rapide mais il a donné le meilleur de lui-même. Je suis vraiment heureux d'avoir pu venir à ce concours où les facilités sont incroyables. J'espère vraiment pouvoir revenir l'an prochain. » expliquera l'Italien qui montait en civil exceptionellement à Hong-Kong ... pour avoir oublié ses affaires en Europe mais confirme sa belle fin de saison 2015 malgré le départ d'Admara. De très courte durée car deux semaines après avoir renoué avec la victoire à Bordeaux, Kevin Staut remonte la pente et revient le couteau entre les dents pour venger son partenaire d'écurie Patrice Delaveau écarté de son objectif de super bonus après deux fautes de Lacrimoso dans la première manche. For Joy van't Zorgvliet (For Pleasure) progresse à pas de géant et l'ancien numéro un mondial boucle un tour somptueux de très grande classe 46''61, la France reprend le pouvoir ! Mais rien n'est fini pour autant car trois couples doivent encore s'élancer mais le match Italie-France tourne court car Piergiorgio Bucci ne peut éviter la faute dès le deuxième obstacle avec Casallo Z (Casall). Bertram Allen est un homme de défi mais cette fois cela s'annonce très compliqué car si l'homme a remporté deux épreuves majeures avec Quiet Easy 4 tout en faisant deux classements avec sa monture du jour, Hector van d'Abdijhoeve (Cabrio vd Heffinck) 3 ème et 4 ème des épreuves annexes … mais dont il s'agit ici du tout premier Grand Prix 5*. L'Irlandais ne se démonte pas, il donne le meilleur de lui-même et son joli gris réalise un véritable exploit en restant double sans-faute tout près des meilleurs : 3 ème place provisoire. « C'est un cheval qui a toujours été très talentueux. Notre premier concours n'a pas vraiment été un succès puisque je suis tombé et me suis cassé l'épaule mais je n'ai jamais douté de ses qualités. Il venait d'arriver chez moi quinze jours plus tôt et je n'avais pas trop de contrôle, c'est ce que nous devons encore améliorer aujourd'hui car autant la qualité est indéniable autant on peut voir que le contrôle n'est pas parfait. Je suis néanmoins très heureux, c'est un cheval fantastique. Nous avons décidé de prendre notre temps et cela paie aujourd'hui. C'est la première fois de sa vie qu'il saute une épreuve de plus d'1m50 et nous voici déjà double sans-faute pour la première fois que je lui demande. Le but était évidemment de l'amener au Grand Prix mais il a aussi été compétitif les autres jours du week-end car il a besoin d'apprendre à aller vite. C'est un de nos amis Irlandais qui l'a acheté très jeune et me l'a amené fin aout aux écuries. » réagira le jeune Irlandais à qui tout sourit. Il n'en reste dès lors plus qu'un à s'élancer mais il fait partie des hommes qui peut faire sauter la banque. Vainqueur à Los Angeles, Marco Kutscher peut encore prétendre à un bonus de 250.000 euros en cas de victoire. Marco Kutscher est un homme qui connait la pression et boucle un tour sensationnel avec l'étalon KWPN de la famille Horn, Van Gogh, fils de son ancienne monture Numero Uno. 45''16, victoire de l'allemand qui empoche au total un chèque de plus de 3.000.000 de Hong-Kong dollars. « Je suis évidemment très heureux de la prestation de mon cheval comme vous pouvez l'imaginer. Kevin m'a dit qu'il ne l'avait jamais vu sauter de cette manière et je pense qu'il a raison. Pourtant le week-end n'avait pas débuté comme je l'avais prévu. J'avais sauté le warm-up jeudi et je voulais juste sauter encore l'épreuve de vendredi avant de lui accorder un jour de repos pour le Grand Prix. Mais vendredi, j'ai sauté sous le train et je l'ai mis trop à l'effort. Du coup, il se faisait peur. J'étais fâché sur moi car c'était de ma faute. Du coup, j'ai dû resauter samedi mais là, il a très bien sauté et en sortant de piste, je savais que dans le Grand Prix si les gars laissaient la porte entre-ouverte, nous pourrions nous introduire. Pour un cheval de 14 ans, sauter 4 jours de suite, c'est évidemment pas ce dont on rêve pour conserver au mieux un cheval en vue de la saison mais pourtant, il a sauté à chaque fois mieux lors de chaque tour. C'est un battant et plus on lui demande, plus il en fait. Je ne suis pas un homme qui gagne un très grand nombre de Grand Prix, je suis un cavalier du top 20. Néanmoins, je connais la pression, je l'ai déjà connue de nombreuses fois durant ma carrière mais gagner deux Grand Prix de la série des Longines Masters, je pense que c'est un bel accomplissement. C'est un jour très spécial pour moi. » réagira le vainqueur. Kevin Staut est de retour. Deux semaines après sa victoire à Bordeaux, c'est une belle seconde place à Hong-Kong. « Je pense que nous avons laissé la porte trop ouverte mais néanmoins, je suis très heureux de faire de nouveau partie du top sport aujourd'hui car notre sport évolue d'une manière tellement rapide alors je suis heureux d'être encore compétitif comme les autres gars. Mon cheval a sauté magnifiquement bien mais Marco est passé en dernier et a fait un travail fantastique. Ce que nous avons pu voir avant tout c'est du très grand sport et je suis fier d'en faire partie. Je pense que ce Grand Prix est avant tout une belle publicité pour promouvoir notre sport en Asie. Ce concours progresse d'année en année et je serai heureux de revenir l'an prochain. Cela fait deux Grand que cela passe sans raison technique évidente, c'est encourageant, j'espère que la bonne passe revient. Le fait que Jean-Maurice Bonneau nous ait rejoint cela amène une assistance technique, psychologique et humaine. On essaie vraiment de former maintenant une équipe solidaire avec Patrice, Emmanuel, Armand et tout notre staff qui reste au écurie ou nous suit en concours et Jean-Maurice est un peu notre chef d'orchestre. Il est là pour régulariser les manques et optimiser nos qualités, c'est une valeur ajoutée. Il y a eu pas mal de facteurs qui ont fait que j'ai connu une période plus difficile avec Silvana qui sautait de moins en moins alors que c'était la jument qui durant 5 ans a été ma locomotive. Reveur est un cheval qui a mon avis à toutes les qualités mais est difficile à manager car il est tellement bon qu'il n'a pas systématiquement le sens des obligations. Il ne s'en met pas en fait alors qu'à Bordeaux il remporte une belle victoire fait que je vais essayer de pouvoir compter sur lui et le rendre régulier dans les résultats. Il a déjà fait de bonnes choses mais c'est espacé dans le temps et on sait que pour un cavalier de très haut niveau, il faut qu'il y ait un cheval qui va très très bien et alors les autres suivent le mouvement et réussisse à s'aguerrir assez vite pour suppléer. J'ai besoin d'un cheval de tête consistant et j'espère que Reveur va le devenir. For Joy est un très bon cheval dans lequel je crois beaucoup puisque je compte l'emmener à la finale de la coupe du monde mais il doit encore s'aguerrir par rapport à son âge. C'est un cheval qui a été absent longtemps mais il revient plus vite que ce que l'on aurait pu penser. A Liège, nous avons fait notre premier Grand Prix ensemble à Liège … et je suis tombé ! Après, nous avons fait quelques Grand Prix où cela s'est bien passé avec 4 points à Genève et Malines. Technique, je sentais que cela venait. Jean-Maurice m'aide beaucoup sur la manière de manager son saut, son style, la manière dont il doit s'articuler. C'est un For Pleasure. Il saute comme pas mal de ses produits peuvent sauter mais avec aussi beaucoup de qualité et d'influx. C'est un cheval avec un énorme potentiel mais c'est la première performance significative qu'il fait depuis son retour mais j'ai toujours beaucoup cru en lui et l'état de forme et son évolution technique correspond avec le résultat d'aujourd'hui. Je suis très content mais ce n'est pas forcément une surprise. J'ai douté oui car j'apportais de l'importance au classement mondial alors sortir du top 10 a été une première chose puis il y a eu un travail d'Emmanuèle et Jean-Maurice qui m'ont répété « vive le lâcher-prise » c'est-à-dire d'accepter la situation et que cela reviendra quand ça doit revenir. Au début, j'ai vraiment vécu ça comme des coups sur la tête mais je lis beaucoup et j'ai lu beaucoup de biographies de sportifs et on peut se rendre compte qu'il y en a énormément dont certains dont on ne pourrait pas le soupçonner passe par ses phases là et c'est d'autant plus vrai dans notre sport où il y a deux athlètes qui doivent coordonner leur état de forme et leur envie. On se rend compte qu'il ne faut pas grand-chose pour que cela revienne et finalement, cela ne fait pas deux concours mais cela fait quelques mois où je suis positif et où je suis content de monter. Je pense qu'avant tout c'est important de ne pas perdre la passion du cheval mais aussi l'envie de monter et à cheval, je me fais plaisir. C'est vrai que j'ai porté le pull du jumping de Bordeaux ce week-end, peut-être que ça m'a porté chance mais je l'ai mis avant tout parce qu'il est orange qui est une couleur que j'adore, il était parti avec la malle puis il représente beaucoup de symboles outre ma victoire là-bas puisque c'est celui d'un de mes partenaires, Free Jump, qui est avant tout un ami de longue date … même si en le mettant, je me suis dit mince, j'espère que les gens ne vont pas prendre ça ni pour de l'arrogance avec le sweat de ma victoire … ni que ce soit la dernière de ma carrière ! Ce sont des petits signes et j'ai toujours vécus les choses avec beaucoup d'autodérision mais je pense que l'autodérision est quelque chose qui marché assez bien quand on est en haut de l'affiche et que j'étais n°1 mondial, c'est facile de se moquer de soir mais pour remonter la pente, il faut aussi des ondes positives et savoir profiter de ce qui se passe et savoir profiter des choses et voir le bon côté. Je pense que cela fait partie des choses que j'ai retenu de mon passage en Belgique même si j'ai toujours été un peu comme cela n'aimant pas mettre en avant mes succès. Il y a une limite à savoir partager les bons moments. Je pense qu'il y a des gens qui attendent à me voir exulter. Je suis quelqu'un de très solitaire et cette aventure Jump Five m'a permis de m'ouvrir, d'être solidaire car je commence à savourer les victoires de Patrice. C'est une chance d'être dans une équipe et de pouvoir se soutenir, s'épauler avec souvent un qui sauve le week-end de l'autre et ça, c'est agréable. Je commence seulement à apprendre mais je pense qu'il me reste encore quelques années de sport devant moi, je l'espère et il n'est pas trop tard. » réagira le cavalier du team HDC.
Grand Prix En quatre éditions, les Longines Masters de Hong-Kong ont grandi. On est bien loin des débuts avec des panneaux pour éduquer le public. Ce dernier vient de plus en plus nombreux et s'il ne connait pas encore toutes les règles, il s'intéresse et montre un énorme respect envers ses champions avec un silence très impressionnant lorsque l'enjeu monte durant les parcours que l'on souhaiterait parfois voir en Europe. Le jumping commence à conquérir ses lettres de noblesse en Asie et c'est certain, ce Grand Prix y aura contribué. Un Grand Prix en deux manches mais où finalement, seule Jessica Mendoza repartira avec une faute en première manche avant d'en concéder une nouvelle sur le dernier obstacle avec Spirit T (Tornado FC). Derrière ils sont onze à être toujours en course pour la victoire après une première manche sans pénalité. Malheureusement, Olivier Philippaerts ne pourra pas rééditer sa première manche avec une faute sur le 5 ème obstacle. «Au premier tour, Challenge a sauté magnifiquement bien tout comme au paddock pour le second tour, pourtant en piste, j'ai tout de suite senti que les choses allaient moins bien et que la faute allait arrivé. Il va falloir que l'on travaille ça car je ne comprends pas et je suis vraiment déçu. » réagira le jeune belge. Roger-Yves Bost peut aller très vite mais avec sa jeune Sangria du Coty (Quaprice) qui arrive à ce niveau, il préfère limiter les risques et signer un très beau double sans-faute qui confirme tout le potentiel de sa jument. Daniel Deusser ne tentera pas le diable non plus mais Clintop (Clinton I) achève le travail d'un magnifique week-end avec un nouveau double sans-faute. « Clintop n'est pas un cheval très rapide mais c'est un cheval de plus en plus sûr. Quand il fait un mauvais tour, ce n'est jamais avec plus de 4 points. C'est le troisième cheval de mon écurie mais ici, il boucle le week-end sans avoir fait tomber la moindre barre avec en étant chaque fois bien classé. » expliquera l'allemand. Pour sa première venue en Asie, Anna Julia Kontio aura marqué les esprits avec un superbe premier tour après sa seconde place vendredi, où va-t-elle s'arrêter ? La jeune finlandaise prend tous les risques mais cette fois Pacific des Esssarts (Diamant de Sémilly) ne peut éviter une faute sur la sortie de combinaison avant de doubler la mise sur l'ultime obstacle. Double enjeu pour Simon Delestre car si le Français ne fait que grimper dans la hiérarchie mondiale, une bonne performance devrait lui permettre de détrôner Scott Brash au ranking mondial. Chesall (Casall) continue sa progression et permet au Lorrain d'attaquer. Sans-faute en 46''76, nouveau leader. « J'ai joué le barrage en galopant et en tentant ma chance d'autant que Chesall est un cheval très rapide qui m'autorise à débouler vite dans les obstacles. J'ai pris des risques même si je pense que d'ici quelques mois, quand Chesall aura pris encore un peu d'expérience, on pourra aller encore plus vite mais aujourd'hui, nous avons fait le maximum et nous sommes très très près des meilleurs. Ce résultat pourrait bien nous permettre de prendre cette première place mondiale logiquement et c'est certain que je ne pourrais pas faire beaucoup mieux avec une seconde place à Bordeaux et encore un beau classement ici. Depuis le début de l'année, j'ai fait cinq 5* et j'ai fait 5 classements ! C'est la régularité avec des chevaux différents qui l'emportent. Je n'ai pas joué le coûte que coûte mais ce n'est pas dans ma manière de faire. A ce niveau, il y a trop d'enjeux que pour faire n'importe quoi. On peut faire ça sur un speed challenge comme hier mais pas à ce niveau-là. » Les choses ne sont pas finies pour autant car John Whitaker est la grande star de Hong-Kong et tout le public l'attend. Le silence durant son barrage est impressionnant mais Argento (Arko III) ne peut éviter la faute sur le 4 ème obstacle aux couleurs du Jockey Club, c'est fini pour eux. Ce n'est pas fini pour l'Italien Emmanuel Gaudiano utilise les grands moyens avec son Caspar 232 (Casper) et réussi un véritable exploit en battant le temps du français : 46''74, c'est deux tout petit centièmes de plus : nouveau leader ! « D'habitude, mon cheval n'est pas le plus rapide mais il a donné le meilleur de lui-même. Je suis vraiment heureux d'avoir pu venir à ce concours où les facilités sont incroyables. J'espère vraiment pouvoir revenir l'an prochain. » expliquera l'Italien qui montait en civil exceptionellement à Hong-Kong ... pour avoir oublié ses affaires en Europe mais confirme sa belle fin de saison 2015 malgré le départ d'Admara. De très courte durée car deux semaines après avoir renoué avec la victoire à Bordeaux, Kevin Staut remonte la pente et revient le couteau entre les dents pour venger son partenaire d'écurie Patrice Delaveau écarté de son objectif de super bonus après deux fautes de Lacrimoso dans la première manche. For Joy van't Zorgvliet (For Pleasure) progresse à pas de géant et l'ancien numéro un mondial boucle un tour somptueux de très grande classe 46''61, la France reprend le pouvoir ! Mais rien n'est fini pour autant car trois couples doivent encore s'élancer mais le match Italie-France tourne court car Piergiorgio Bucci ne peut éviter la faute dès le deuxième obstacle avec Casallo Z (Casall). Bertram Allen est un homme de défi mais cette fois cela s'annonce très compliqué car si l'homme a remporté deux épreuves majeures avec Quiet Easy 4 tout en faisant deux classements avec sa monture du jour, Hector van d'Abdijhoeve (Cabrio vd Heffinck) 3 ème et 4 ème des épreuves annexes … mais dont il s'agit ici du tout premier Grand Prix 5*. L'Irlandais ne se démonte pas, il donne le meilleur de lui-même et son joli gris réalise un véritable exploit en restant double sans-faute tout près des meilleurs : 3 ème place provisoire. « C'est un cheval qui a toujours été très talentueux. Notre premier concours n'a pas vraiment été un succès puisque je suis tombé et me suis cassé l'épaule mais je n'ai jamais douté de ses qualités. Il venait d'arriver chez moi quinze jours plus tôt et je n'avais pas trop de contrôle, c'est ce que nous devons encore améliorer aujourd'hui car autant la qualité est indéniable autant on peut voir que le contrôle n'est pas parfait. Je suis néanmoins très heureux, c'est un cheval fantastique. Nous avons décidé de prendre notre temps et cela paie aujourd'hui. C'est la première fois de sa vie qu'il saute une épreuve de plus d'1m50 et nous voici déjà double sans-faute pour la première fois que je lui demande. Le but était évidemment de l'amener au Grand Prix mais il a aussi été compétitif les autres jours du week-end car il a besoin d'apprendre à aller vite. C'est un de nos amis Irlandais qui l'a acheté très jeune et me l'a amené fin aout aux écuries. » réagira le jeune Irlandais à qui tout sourit. Il n'en reste dès lors plus qu'un à s'élancer mais il fait partie des hommes qui peut faire sauter la banque. Vainqueur à Los Angeles, Marco Kutscher peut encore prétendre à un bonus de 250.000 euros en cas de victoire. Marco Kutscher est un homme qui connait la pression et boucle un tour sensationnel avec l'étalon KWPN de la famille Horn, Van Gogh, fils de son ancienne monture Numero Uno. 45''16, victoire de l'allemand qui empoche au total un chèque de plus de 3.000.000 de Hong-Kong dollars. « Je suis évidemment très heureux de la prestation de mon cheval comme vous pouvez l'imaginer. Kevin m'a dit qu'il ne l'avait jamais vu sauter de cette manière et je pense qu'il a raison. Pourtant le week-end n'avait pas débuté comme je l'avais prévu. J'avais sauté le warm-up jeudi et je voulais juste sauter encore l'épreuve de vendredi avant de lui accorder un jour de repos pour le Grand Prix. Mais vendredi, j'ai sauté sous le train et je l'ai mis trop à l'effort. Du coup, il se faisait peur. J'étais fâché sur moi car c'était de ma faute. Du coup, j'ai dû resauter samedi mais là, il a très bien sauté et en sortant de piste, je savais que dans le Grand Prix si les gars laissaient la porte entre-ouverte, nous pourrions nous introduire. Pour un cheval de 14 ans, sauter 4 jours de suite, c'est évidemment pas ce dont on rêve pour conserver au mieux un cheval en vue de la saison mais pourtant, il a sauté à chaque fois mieux lors de chaque tour. C'est un battant et plus on lui demande, plus il en fait. Je ne suis pas un homme qui gagne un très grand nombre de Grand Prix, je suis un cavalier du top 20. Néanmoins, je connais la pression, je l'ai déjà connue de nombreuses fois durant ma carrière mais gagner deux Grand Prix de la série des Longines Masters, je pense que c'est un bel accomplissement. C'est un jour très spécial pour moi. » réagira le vainqueur. Kevin Staut est de retour. Deux semaines après sa victoire à Bordeaux, c'est une belle seconde place à Hong-Kong. « Je pense que nous avons laissé la porte trop ouverte mais néanmoins, je suis très heureux de faire de nouveau partie du top sport aujourd'hui car notre sport évolue d'une manière tellement rapide alors je suis heureux d'être encore compétitif comme les autres gars. Mon cheval a sauté magnifiquement bien mais Marco est passé en dernier et a fait un travail fantastique. Ce que nous avons pu voir avant tout c'est du très grand sport et je suis fier d'en faire partie. Je pense que ce Grand Prix est avant tout une belle publicité pour promouvoir notre sport en Asie. Ce concours progresse d'année en année et je serai heureux de revenir l'an prochain. Cela fait deux Grand que cela passe sans raison technique évidente, c'est encourageant, j'espère que la bonne passe revient. Le fait que Jean-Maurice Bonneau nous ait rejoint cela amène une assistance technique, psychologique et humaine. On essaie vraiment de former maintenant une équipe solidaire avec Patrice, Emmanuel, Armand et tout notre staff qui reste au écurie ou nous suit en concours et Jean-Maurice est un peu notre chef d'orchestre. Il est là pour régulariser les manques et optimiser nos qualités, c'est une valeur ajoutée. Il y a eu pas mal de facteurs qui ont fait que j'ai connu une période plus difficile avec Silvana qui sautait de moins en moins alors que c'était la jument qui durant 5 ans a été ma locomotive. Reveur est un cheval qui a mon avis à toutes les qualités mais est difficile à manager car il est tellement bon qu'il n'a pas systématiquement le sens des obligations. Il ne s'en met pas en fait alors qu'à Bordeaux il remporte une belle victoire fait que je vais essayer de pouvoir compter sur lui et le rendre régulier dans les résultats. Il a déjà fait de bonnes choses mais c'est espacé dans le temps et on sait que pour un cavalier de très haut niveau, il faut qu'il y ait un cheval qui va très très bien et alors les autres suivent le mouvement et réussisse à s'aguerrir assez vite pour suppléer. J'ai besoin d'un cheval de tête consistant et j'espère que Reveur va le devenir. For Joy est un très bon cheval dans lequel je crois beaucoup puisque je compte l'emmener à la finale de la coupe du monde mais il doit encore s'aguerrir par rapport à son âge. C'est un cheval qui a été absent longtemps mais il revient plus vite que ce que l'on aurait pu penser. A Liège, nous avons fait notre premier Grand Prix ensemble à Liège … et je suis tombé ! Après, nous avons fait quelques Grand Prix où cela s'est bien passé avec 4 points à Genève et Malines. Technique, je sentais que cela venait. Jean-Maurice m'aide beaucoup sur la manière de manager son saut, son style, la manière dont il doit s'articuler. C'est un For Pleasure. Il saute comme pas mal de ses produits peuvent sauter mais avec aussi beaucoup de qualité et d'influx. C'est un cheval avec un énorme potentiel mais c'est la première performance significative qu'il fait depuis son retour mais j'ai toujours beaucoup cru en lui et l'état de forme et son évolution technique correspond avec le résultat d'aujourd'hui. Je suis très content mais ce n'est pas forcément une surprise. J'ai douté oui car j'apportais de l'importance au classement mondial alors sortir du top 10 a été une première chose puis il y a eu un travail d'Emmanuèle et Jean-Maurice qui m'ont répété « vive le lâcher-prise » c'est-à-dire d'accepter la situation et que cela reviendra quand ça doit revenir. Au début, j'ai vraiment vécu ça comme des coups sur la tête mais je lis beaucoup et j'ai lu beaucoup de biographies de sportifs et on peut se rendre compte qu'il y en a énormément dont certains dont on ne pourrait pas le soupçonner passe par ses phases là et c'est d'autant plus vrai dans notre sport où il y a deux athlètes qui doivent coordonner leur état de forme et leur envie. On se rend compte qu'il ne faut pas grand-chose pour que cela revienne et finalement, cela ne fait pas deux concours mais cela fait quelques mois où je suis positif et où je suis content de monter. Je pense qu'avant tout c'est important de ne pas perdre la passion du cheval mais aussi l'envie de monter et à cheval, je me fais plaisir. C'est vrai que j'ai porté le pull du jumping de Bordeaux ce week-end, peut-être que ça m'a porté chance mais je l'ai mis avant tout parce qu'il est orange qui est une couleur que j'adore, il était parti avec la malle puis il représente beaucoup de symboles outre ma victoire là-bas puisque c'est celui d'un de mes partenaires, Free Jump, qui est avant tout un ami de longue date … même si en le mettant, je me suis dit mince, j'espère que les gens ne vont pas prendre ça ni pour de l'arrogance avec le sweat de ma victoire … ni que ce soit la dernière de ma carrière ! Ce sont des petits signes et j'ai toujours vécus les choses avec beaucoup d'autodérision mais je pense que l'autodérision est quelque chose qui marché assez bien quand on est en haut de l'affiche et que j'étais n°1 mondial, c'est facile de se moquer de soir mais pour remonter la pente, il faut aussi des ondes positives et savoir profiter de ce qui se passe et savoir profiter des choses et voir le bon côté. Je pense que cela fait partie des choses que j'ai retenu de mon passage en Belgique même si j'ai toujours été un peu comme cela n'aimant pas mettre en avant mes succès. Il y a une limite à savoir partager les bons moments. Je pense qu'il y a des gens qui attendent à me voir exulter. Je suis quelqu'un de très solitaire et cette aventure Jump Five m'a permis de m'ouvrir, d'être solidaire car je commence à savourer les victoires de Patrice. C'est une chance d'être dans une équipe et de pouvoir se soutenir, s'épauler avec souvent un qui sauve le week-end de l'autre et ça, c'est agréable. Je commence seulement à apprendre mais je pense qu'il me reste encore quelques années de sport devant moi, je l'espère et il n'est pas trop tard. » réagira le cavalier du team HDC.