Malgré la concurrence des CSI 5* de Madrid et Windsor, pour sa deuxième édition au niveau 4*, le Jumping international de Mâcon-Chaintré a réuni un beau plateau, avec plusieurs habitués de l’équipe de France, mais aussi de beaux noms belges, brésiliens ou suisses. Au terme d’un Grand Prix aux difficultés parfaitement distillées par le chef de piste Cédric Longis, les Tricolores signent un tiercé gagnant emmené par Marc Dilasser et sa belle Make My Day*du Gevres, devant Arthur Le Vot associé à Djinn Cécé et Cédric Hurel avec son fidèle Fantasio Floreval.
Au cœur d’un site remarquable avec son château et la proximité des vignes, le Jumping international de Mâcon-Chaintré bénéficie des infrastructures exceptionnelles du centre équestre, avec de grandes pistes et pas moins de trois cents boxes en dur, de quoi loger presque tous les chevaux concourant sous les labels 1 et 4* ainsi que les jeunes chevaux. Ces derniers, âgés de sept et huit ans, ont montré une belle qualité. Chez les cadets, neuf des partants au barrage ont réédité un sans-faute, la victoire revenant à Julien Gonin avec Iperchic du Forezan, un des rares produits de VIP du Forezan (Berlin), que Julien avait mené à la victoire lors du championnat de France des sept ans pour le compte de son naisseur, Jérôme Aguettaz. Il n’a devancé que d’un centième Clément Frèrejacques, en selle sur Ice Tea de l’Eden (Sunday de Riverland). Nicolas Delmotte, lui, a mené une puissante fille de Dominator 2000 sur la souche basse de Quabri de l’Isle, Do D’o, au troisième rang. Chez les huit ans, après des victoires à Vejer de la Frontera et Arezzo, Alix Ragot impose à nouveau Sérafina DBH (Stakkato Gold), achetée lors de la vente Fences du Printemps des sports équestres 2023. Il est suivi par Mégane Moissonnier avec l’élégante Charmaine Blue PS (Carembar de Muze) et Lalie Saclier. Après avoir révélé sa bonne Fénomène des Lilas (Toulon) à Fontainebleau, l’amazone a mis en lumière un autre produit de sa première complice de grandes compétitions, Perle Fine du Val (Jouyeux Ardent), croisée avec Balou du Rouet pour donner le solide Hatypic des Lilas.
Bonne journée pour Alix Ragot, avec notamment une victoire dans le Grand Prix des huit ans aux rênes de la performante Serafina DBH. © Jean-Louis Perrier
Ô combien importantes, ces épreuves ont permis aux stars de demain de prendre de l’expérience et de révéler encore davantage leur potentiel, avant, d’un jour peut-être, briller dans les épreuves reines des plus beaux CSI de la planète. Pour celle du week-end saône-et-loirien, le Grand Prix de la ville de Mâcon, Cédric Longis a profité de la grande piste pour répartir les difficultés tout au long du parcours, dès l’oxer au carré en numéro 4, suivi sur une courbe à droite d’un vertical blanc sur bidet. Le triple vertical, vertical, oxer, en 7 en direction du paddock, a demandé quelques efforts, parfois payés sur le vertical avec une palanque blanche en 8, ou sur le vertical étroit en 10, suivant la barre de spa. La ligne finale, composée d’un double en sortie de virage, oxer puis vertical, avant un ultime et imposant oxer a aussi occasionné quelques déconvenues. Malgré ses encouragements, le public, très nombreux, a assisté à celles des deux régionaux de l’étape, Lalie Saclier, gagnante de la première qualificative avec sa formidable J’Adore (Carambole) et Benoit Cernin, vainqueur de la seconde avec Dynamite du Miral (Nabab de Rêve).
Le verdict était aussi sans appel pour plusieurs Tricolores, dont Roger-Yves Bost, doublement pénalisé avec Delph de Denat*HDC (Air Jordan), tout comme Grégory Cottard avec Cocaïne du Val (Mylord Carthago), tandis qu’Olivier Robert écopait de temps dépassé en plus d’une faute sur Iglesias DV (Quasimodo van de Molendreef). Côté suisse, la réussite n’était pas à l’ordre du jour pour un ancien vainqueur de ce Grand Prix, Pius Schwizer, deux fois fautif avec Opalocka du Roton (Thunder vd Zuuthoeve). Finalement, dix couples ont obtenu leur ticket pour le barrage, où le nouveau parcours imposait une belle galopade pour aller décrocher la victoire sur l’ultime vertical aux couleurs de la ville de Chaintré. Les Belges Rik Hemeryck avec Inouï du Seigneur (Jenson van't Meulenhof) et Wilm Vermeir avec son plaisant étalon maison Top Invest 313 (Thunder vd Zuuthoeve) n’ont pas trouvé la clé de la réussite, tandis que les plus audacieux faisaient les frais du vertical final, comme le Colombien René Lopez avec sa fille de Carembar de Muze, Londina, et l’Espagnol Hugo Alvarez Amaro, aux rênes de Casaspezia (Casalido).
Vainqueurs de ce même Grand Prix, alors paré de 3*, Cédric Hurel et Fantasio Floreval ont connu le même sort. Mais, grâce au scénario et à un bon chronomètre, tous deux se sont emparés du troisième rang. Dans cet ultime affrontement, deux Français ont réussi un nouveau parcours parfait. Quatrièmes à Bourg-en-Bresse la semaine passée, Arthur Le Vot et Djinn Cécé (New Look du Thot), ont confirmé leur excellente forme. L’alezan, né chez Christophe Choain est un petit-fils de Lady Pouilly, elle-même à l’origine du regretté Vigo Cécé. “Je le monte depuis deux ans, et il ne cesse de progresser”, s’est réjoui, tout sourire, le Breton. “Cette année, Djinn Cécé a gagné le Grand Prix 2* de Canteleu et Mâcon n’était que son troisième Grand Prix 4* ! La semaine dernière, j’étais malheureux avec un quatre points qui m’a coûté la victoire en deuxième manche. Là, il est double sans-faute donc je suis vraiment ravi. Je sais qu’il a le potentiel de faire des grosses épreuves. J’essaye de prendre un maximum de points Ranking pour pouvoir être le plus autonome possible dans mes choix de concours. Je ne sais pas encore exactement quel sera notre programme dans les mois à venir, mais j’espère que j’ai marqué des points ces derniers jours. En attendant, je vais bientôt devenir papa, et mes chevaux profiteront, tout comme moi, d’une pause !”
Avec Djinn Cécé, Arthur Le Vot ne passe pas inaperçu ces dernières semaines ! © Jean-Louis Perrier
Le sourire était aussi de mise pour Marc Dilasser, entouré de Marie-Michèle et Jean-Marie Bastin, naisseurs, entre autres, de l’excellent Arioto et surtout propriétaires de Make My Day*du Gevres (Mylord Carthago) ! La grise de dix ans, née pour le compte de Jan Sips et Martijn Cerpentier, s’est imposée pour la première fois de sa carrière à ce niveau. “L’épreuve proposée par Cédric Longis était très ouverte. C’était vraiment un parcours de cavalier, où chacun pouvait décider d’un tracé différent en fonction de son cheval. C’était très subtil et il y a eu le nombre de sans faute qu’il fallait. Cédric Longis est vraiment une valeur sûre parmi les chefs de pistes mondiaux et nous avons eu un Grand Prix digne d’un 4*. Je savais que Cédric Hurel et Fantasio allaient être plus rapides et je ne voulais pas prendre tous les risques en mettant ma jument à plat. Il s’agit de sa troisième victoire en Grand Prix, après celles acquises lors du Grand Prix secondaire du Paris Eiffel Jumping et dans le temps fort du CSI 3* de Lille. Elle a fait ses débuts en Coupe des nations à Ocala de manière magistrale. Le prochain objectif sera le CSIO de La Baule, en juin”, a réagi l’heureux lauréat. Après le sable de Mâcon, sa très plaisante fille de Mylord Carthago pourrait bien faire aussi des étincelles sur l’herbe bauloise.
Comme cet ultime vertical, Marc Dilasser et Make My Day*du Gevres ont survolé les deux parcours proposé par Cédric Longis pour s'imposer dans le Grand Prix 4* de Mâcon-Chaintré. © Jean-Louis Perrier
Photo à la Une : Marc Dilasser a imposé sa toute bonne et bien nommée Make My Day*du Gevres à Mâcon-Chaintré dimanche 18 mai. © Jean-Louis Perrier