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Maikel van der Vleuten & VDL Groep Verdi au top à Lyon.

Reportages jeudi 7 novembre 2013
CSI***** Equita'Lyon.
Longines Grand Prix presented by GL events

Le Grand Prix Longines ne clôture pas tout à fait Equita'Lyon puisque cette tâche reviendra aux jeunes cavaliers qui s'affrontent sur leur poney en soirée. La victoire revenant d'ailleurs à la vice-championne de France Ninon Castex sur l'étalon Quabar des Monceaux (Nabor) .

Néanmoins, c'est l'apothéose d'une nouvelle édition réussie, avec une dotation revue à la hausse avec plus de 200.000 euros, dans une salle comble.

Le Grand Prix débute par le parcours sans faute de Jamal Rahimov sur Warrior (Tangelo vd Zuuthoeve) qui seront privés de barrage pour un petit point de dépassement de temps. Une mésaventure qui arrivera également à Athina Onassis et sa fidèle AD Camille Z (Cumano). L'épreuve sera néanmoins truffée de surprises, avec un tracé qui se montrera rapidement comme assez délicat, avec deux combinaisons placées l'une après l'autre assez fautives : le triple Longines assez court (oxer-oxer-vertical) qui s'abordait sur une foulée un peu longue avant de continuer sur un double vertical (oxer sur palanque), plus que susceptible, où beaucoup se seront fait piéger. Janika Sprunger a montré que malgré le départ de Palloubet d'Hallong, elle n'est pas à pied pour autant. La Suissesse et son propriétaire ont investi durant plusieurs années dans des jeunes chevaux de qualité et aujourd'hui, à 9 ans, Electra van't Roosakker (Carthago) achetée chez Stephex et Jos Lansink a montré qu'elle était prête pour le vrai travail. Aucune comparaison possible avec le Selle Français mais la jument BWP s'est jouée de toutes les difficultés sans encombre, avant de commettre l'irréparable sur l'ultime obstacle du parcours. Pour Kevin Staut, les choses se sont terminées bien plus tôt. Le public lyonnais comptait bien sur sa coqueluche mais sur le vertical numéro deux, Silvana s'arrête et après quelques secondes d'hésitation, l'ancien numéro un mondial tombe la tête la première. Grosse déception. Le champion d'Europe en titre, Roger-Yves Bost, avait opté pour l'ancienne monture d'Eric Navet, Colombo van den Blauwaert (Nabab de Rêve) qu'il débute à ce niveau. Malheureusement, le puissant alezan part en une seule foulée sur le deuxième obstacle qu'il ne peut franchir et le couple se retrouve au sol, propulsé jusqu'au troisième élément du triple. La chute est très violente et les images impressionnantes mais heureusement, le lendemain, Bosty confirme : « Tout va bien. J'ai revu les images, c'était vraiment impressionnant et j'ai vu ses pieds de tout près. En fait, il a sauté l'entrée tellement bien qu'il est arrivé un peu loin. Il y avait la place pour en faire une deuxième mais il a été un peu stressé, il faut que nous apprenions à nous connaître. C'est vraiment dommage mais tant que nous sommes indemnes tous les deux, c'est déjà bien. » Ils seront finalement treize à en découdre lors du barrage. Malin Bayard est la première à entrer en piste avec son étalon H&M Tornesch (Lux Z) qui revient d'une longue convalescence où on a été obligé de lui retirer un ?il. L'étalon KWPN impressionne d'autant plus qu'il se promène littéralement sans prendre trop de risque avec le chronomètre 40''79. La pression est sur ses poursuivants. « Partir en premier n'est jamais facile mais je suis vraiment heureuse de retrouver Tornesch dans cette forme. Il est vraiment incroyable. Honnêtement, même si on ne sait jamais vraiment, je n'ai jamais douté qu'il retrouverait son niveau. Pour son ?il, ça ne change rien dans ma manière de le monter car il n'a jamais vu à 100%. Les meilleurs jours, il voyait à 50%, parfois moins. Je n'ai pas pris tous les risques car j'étais la première à partir, je pense que si j'étais partie un peu plus tard, j'aurais été plus vite. », réagira la Suédoise. Patrice Delaveau, lui, ne veut pas se contenter de mettre la pression sur ses poursuivants. Vainqueur de quatre Grands Prix cinq étoiles avec trois chevaux différents, le Normand a encore faim de victoire et Orient Express (Quick Star) l'a bien compris. Le TGV des écuries HDC n'y va pas par quatre chemins, il est sur un rythme impressionnant … jusqu'à l'avant dernier obstacle. Le virage est vraiment trop court, il s'arrête ! Stupeur dans la salle, Patrice Delaveau revient et termine son tour comme si de rien n'était. Il a joué, il a perdu… cela arrive à tout le monde, même aux meilleurs. Marco Kutscher ne fera pas illusion longtemps avec Cornet's Cristallo (Cornet Obolensky). Le couple vainqueur de l'épreuve qualificative pour ce Grand Prix ne peut éviter une faute en milieu de tour.

Sergio Alvarez Moya ne se pose pas de question. Carlo (Contender) est dans une forme éblouissante. Le couple survole se barrage en abaissant le chronomètre à 38''60, soit deux secondes de moins que la Suédoise.

« Je pense que j'aurais pu faire encore plus vite … mais la distance sur le vertical n'est pas bien sortie puis je n'ai pas osé prendre tous les risques sur le dernier.

En fait, Carlo n'avait plus sauté en concours depuis cinq semaines et pour ma part, je n'avais plus participé à un concours de très haut niveau comme j'ai l'habitude de sauter depuis deux mois. Alors, je n'avais pas toute la confiance nécessaire pour tenter d'arracher la victoire. Néanmoins, je suis content car Carlo a sauté magnifiquement bien. Durant la saison extérieure, nous avons vraiment manqué de chance, avec souvent une faute comme dans les Grands Prix d'Aix la Chapelle, Rome ou encore à Londres où nous faisons la dernière barre. Ce n'est pas grand-chose, mais ça change beaucoup de choses. J'ai commencé à vouloir monter Carlo comme le faisait Nick Skelton, en le protégeant, en ajoutant des foulées … mais je ne pense pas que ce soit nécessaire. Carlo est tellement respectueux. Nick monte très bien mais il faut que j'accepte qu'il ait son style et que j'aie le mien, comme Ludger Beerbaum, Kevin Staut ou Steve Guerdat ont le leur. Je ne peux pas dire que j'avais perdu confiance pour autant mais c'est sûr que cette prestation fait beaucoup de bien au moral. J'espère revenir ici pour la finale de la Coupe du monde mais je ne vais pas courir après les points pour autant. J'ai fait mon planning des coupes du monde que je vais disputer … mais il n'y a pas tellement d'étapes cette année. Alors, nous verrons. Si je suis qualifié, je viendrai ; sinon, je préparerai ma saison extérieure pour ne pas revivre une saison comme celle-ci et je ferai en sorte que Carlo soit au top de sa forme pour les Jeux Mondiaux. » Rodrigo Pessoa, qui conseille régulièrement l'espagnol, lui succède. Il est en selle sur Citizenguard Cadjanine Z (Canabis Z) qui a retrouvé toute sa vitalité. Le Brésilien n'est pas là pour se reposer sur ses lauriers, il attaque. Les barres tremblent mais tiennent, jusqu'à l'avant dernier obstacle. Le tournant est risqué mais la jument ne peut éviter une petite faute de postérieur pour finir dans un excellent chronomètre de 36''74 … on peut donc aller plus vite encore. Malgré la faute, Alain van Campenhoudt ne pouvait cacher sa joie : « Je suis super content. Rodrigo Pessoa est vraiment un crack cavalier qui met la jument dans des positions surprenantes depuis deux mois qu'il la monte. Nous avons vécu de très bons moments avec Grégory Wathelet … mais les résultats ne suivaient plus. A un moment, il fallait que je prenne une décision et je me suis tourné vers Rodrigo Pessoa que nous allons aider à reconstruire un piquet de chevaux. Au départ, ça a été un peu compliqué mais une osmose s'est rapidement créée entre eux sans oublier le travail qu'à réaliser son père, Neco. Je pense que j'ai la chance d'avoir l'un des meilleurs cavaliers au monde entre les mains. En indoor avec Grégory l'an dernier, j'ai douté à un moment de ma jument mais le savoir de la famille Pessoa nous montre aujourd'hui que Cadjanine a des moyens énormes et que le problème est une question de confiance. C'est une jument compliquée, même au boxe, mais quand on lui donne confiance, elle le rend tellement bien ! » Eiken Sato est de nouveau présent. La petite Espyrante (Obourg) impressionne. Elle donne tout et cela passe mais elle effleure la palanque du double … 4 points ! Dommage. Sheik Ali Bin Khaled al Tani ne prend pas de risque. Il soigne le double sans-faute avec son très bon Cantaro 32 (Corrado I) au passage de dos impressionnant et réussit son objectif. Pour le champion Olympique, ce n'est pas assez. Le couple deuxième du Grand Prix de Calgary est en confiance, Steve Guerdat attaque mais Nasa (Cumano) pousse déjà la barre de l'oxer placé en deuxième position. Le Suisse n'en reste pas là, il continue … mais sur l'avant dernier, la prise de risque est très grande … et Nasa s'arrête ! Le scenario de ce Grand Prix est incroyable mais l'équitation, c'est cela aussi et les grands champions le savent avec beaucoup d'humilité. Ces évènements vont-ils démotiver les suivants ? Pas Rolf Goran Bengtsson en tout cas. Le couple vainqueur de ce même Grand Prix en 2011 attaque. Casall (Caretino) boucle le tour sans encombre en 38''04, nouveau leader. La clameur reprend le dessus sur la stupeur dans les tribunes. Il reste encore quatre cavaliers à s'élancer. Marc Houtzager est le premier d'entre eux. Le Hollandais attaque et à 17 ans, Sterrehof's Opium (Polydor) veut montrer qu'il est toujours là. Mais l'étalon est aussi toujours assez facétieux et après un magnifique virage, Marc Houtzager presse sa monture pour attaquer la dernière ligne à toute allure mais Opium fouette de la queue, flotte et se colle à la tribune. Au dernier moment, son cavalier veut le remettre sur sa trajectoire, il n'y a plus de distance : stop sur l'ultime obstacle du parcours devant un public médusé devant ce scénario inattendu. Ludger Beerbaum entre en piste et chauffe la machine. Le tracé convient bien à Chaman (Baloubet du Rouet), vainqueur à Paris du Saut Hermes, également organisé par GL Events … mais ses espoirs tombent avec le troisième obstacle. Simon Delestre représente la dernière chance française. Il attaque plein pot, essaie d'enlever une foulée dès la première ligne … mais c'est difficile et du coup, c'est trop près pour Valentino Velvet (Indoctro). Désabusé, le couple double la mise sur l'obstacle suivant. Ce ne sera pas pour eux. Mais pour qui alors ? Maikel van der Vleuten est le seul à pouvoir encore faire trembler Rolf Goran Bengtsson mais VDL Groep Verdi (Quidam de Revel) n'est pas le cheval le plus rapide du circuit … le jeune homme de 25 ans n'en a cure, ce Grand Prix est tellement fou : pourquoi pas ! L'étalon Holsteiner virevolte, galope … signe le sans-faute en 37''27 : musique ! Victoire hollandaise dans ce Longines Grand Prix !! Avec humilité et non sans humour, Steve Guerdat glissera en partant : « Aujourd'hui, Maikel nous a donné une véritable leçon de virage ». « Gagner un Grand Prix comme celui de Lyon signifie vraiment quelque chose pour moi. C'est quelque chose de particulier et c'est la plus belle victoire de ma carrière actuellement. Nous avons tout donné … tout en restant dans nos possibilités. Je monte Verdi depuis qu'il a 4 ans, nous nous connaissons donc bien. Je ne veux jamais aller dans un barrage la tête baissée mais bien toujours faire le maximum de nos possibilités, tout en gardant du contrôle. Verdi n'est pas le cheval le plus facile mais depuis quelques mois, il est de plus en plus disponible et à l'écoute, c'est ce qui nous a permis d'aller assez vite aujourd'hui. Je suis vraiment heureux de pouvoir compter sur lui car c'est lui qui écrit les premières lignes de ma carrière aujourd'hui. J'espère revenir pour la finale de la coupe du monde, je vais avoir l'occasion de participer à quelques étapes qualificatives … mais je ne peux compter que sur lui. Aujourd'hui, c'est vraiment une belle journée pour lui, puisqu'un de ses produits remporte également la finale des jeunes chevaux. C'est un étalon populaire depuis son plus jeune âge et c'est agréable de voir, aujourd'hui, la qualité de sa production. », réagira Maikel van der Vleuten avant de prendre la route au volant de son camion, en compagnie de sa groom, pendant que la plupart de ses collègues se sont éclipsés en pleine remise de prix et ne se seront pas présentés en conférence de presse pour courir vers leur avion. « Ma groom a déjà travaillé toute la journée et il y a facilement 11-12 heures pour rentrer à la maison alors c'est normal que nous rentrions ensemble. Avec cette victoire, la route sera plus agréable. »