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Lucas Porter, la relève américaine

Lucas Porter
Interviews lundi 5 juillet 2021 Lea Tchilinguirian

Rencontre avec l'élève de Jeroen Dubbeldam !

À l’occasion du Paris Eiffel Jumping, Studforlife est parti à la rencontre d’un jeune cavalier américain venu des États-Unis pour la saison estivale, Lucas Porter. À vingt-trois ans, il fait partie des meilleurs cavaliers de sa génération, étant le septième mondial au sein du classement U-25 de la Fédération équestre internationale. Découvrons-le ensemble !

Comment as-tu mis le pied à l’étrier ?

« J’ai commencé à monter à cheval aux États-Unis. J’ai tout d’abord débuté à poney puis couru les compétitions en Juniors. J’avais un magnifique cheval qui s’appelait Phineas (Lamentos), avec qui j’ai eu la médaille d’or individuelle au championnat Juniors Nord-Amérique à Lexington. Je suis ensuite passé chez les Jeunes Cavaliers où j’ai commencé la série des CSI 5* aux États-Unis. J’ai vraiment souhaité développer ma carrière de cavalier alors, la meilleure chose pour moi était de venir en Europe et m’entrainer avec les meilleurs. Il y a six ans, j’ai pris contact avec Jeroen Dubbeldam et j’ai commencé à travailler avec lui. J’étais vraiment jeune mais ma carrière a pris un autre tournant, j’ai beaucoup évolué. Avoir tous les aspects qu’un homme de cheval peut avoir est un objectif. »

Lucas Porter et Phineas lors du championnat Nord-Amérique en 2014.

On constate qu'aux États-Unis, les jeunes cavaliers comme toi ont déjà une expérience considérable à haut niveau. Parle-nous de votre système !

« Le saut d’obstacles américain est un peu une industrie. Nous avons une bonne fédération sportive avec beaucoup d’aide de sponsors passionnés. Les organisateurs de concours font également de très bons événements. Je pense que cette combinaison permet vraiment à la Fédération équestre américaine d’avoir cette volonté de faire grandir le sport dans le pays. En Amérique, le but est de former de jeunes cavaliers pour le plus haut niveau, ce qui est un avantage par rapport à d’autres pays. Nos chevaux sont achetés en Europe et c’est une bonne chose pour progresser ! Comme vous pouvez le voir à travers la liste des cavaliers présélectionnés pour Tokyo, il y en a beaucoup et elle continue d’augmenter d’année en année avec de jeunes et bons pilotes ! Mon but est bien-sûr de devenir un des meilleurs cavaliers américains dans le monde. »

Justement, pour cela, tu t’entraines avec Jeroen Dubbeldam, un des rares cavaliers du saut d'obstacles à être champion olympique, champion du monde et champion d'Europe ! Comment se passe votre entente ?

« Quand je suis en Europe, je suis basé dans les écuries de mon frère, Wilton Porter, aux Pays-Bas, tout près de celles de Jeroem Dubbledam. C’est super d’être proche de lui et d’avoir une base européenne ici. Je suis vraiment chanceux d’être entrainé par lui. Quand il peut venir en concours avec moi, ses conseils sont très précieux pour le développement de mon équitation. C’est un cavalier professionnel donc chaque étape avec lui est importante. »

Jeroem Dubbledam venu au Paris Eiffel Jumping garder un œil sur son élève.

Qu’en est-il de ton piquet de chevaux ? 

« Pour le moment, j’ai un groupe de quatre chevaux en Europe qui sont vraiment bons. La moitié est capable de courir les épreuves du Global Champions Tour, peut-être pas tous les Grands Prix mais du moins les épreuves intermédiaires. La tête de mon piquet est composée de C Hunter (Cassini II), un hongre de quatorze ans. Il est avec moi depuis quatre ans. Avec lui, j’ai eu de bons résultats et fait d’importantes épreuves et Grands Prix. Avec mon deuxième cheval, Hope Street (Casall Ask), nous nous focalisons sur le circuit du Global Champions Tour. »

Lucas Porter et C Hunter lors d’une épreuve à 1,55m au Paris Eiffel Jumping où ils se classent cinquièmes.

Cette année, tu as intégré pour la première fois une équipe de la Global Champions League, les Shanghai Swans. Est-ce un bon circuit pour un jeune comme toi qui souhaite engranger de l’expérience ?

« Oui, c’est la première année que je participe à ce circuit en tant que U-25. Bien-sûr, pour moi c’est un moyen d’arriver au meilleur niveau. Auparavant, je ne participais majoritairement qu’à des CSI 4* mais depuis, en étant sur ce circuit, je peux faire des CSI 5* dans le monde et être contre les meilleurs cavaliers. Ça me permet de prendre de l’expérience ! Le niveau des compétitions, les dotations et leurs lieux font grandir le sport dans chaque pays. Nous sommes exposés à un large public, c’est quelque chose que je n'ai jamais vu auparavant, ce qui est génial ! Je pense toutefois que la chose la plus importante sur ce circuit est le bien-être du cheval et nous devons prendre les bonnes décisions pour chaque étape, comme sacrifier un lieu en ville par rapport à un autre par exemple. »

Faire équipe dans la Global Champions League est une chose mais l’équipe nationale t’attire-t-elle tout autant ? 

« Cette année est olympique… et les États-Unis ont dix cavaliers sur la longue liste, ils participent aux Coupes des nations afin de se qualifier pour Tokyo. Je n’y suis pas, cela me permet de me focaliser sur le Global Champions Tour. Cependant, faire partie de l’équipe nationale est mon prochain objectif. À l’avenir, je veux me surpasser et peut-être devenir l’un des meilleurs cavaliers. »

Lucas Porter a déjà porté les couleurs de sa nation notamment dans la Coupe des nations du CSIO 4* de Wellington en 2020 où il remportait l’épreuve avec ses coéquipiers.

Nous parlons beaucoup de sport mais étudies-tu ?

« J’ai terminé mes études en décembre, je suis allé à l’université aux États-Unis où j’ai obtenu un diplôme en histoire américaine. J’ai beaucoup aimé ces trois années car c’était à la fois important pour moi d’étudier et de monter à cheval, en réussissant à combiner les deux. Maintenant que j’ai terminé l'école, je peux me concentrer entièrement sur ma carrière de cavalier. »

Crédit photos : Sportfot.com