Liscalgot, une jument qui change un vie. (1/2)
Il y a des rencontres qui changent une vie. Ce fut sans aucun doute le cas pour Dermott Lennon avec Liscalgot. Après lui avoir permis de remporté un titre de champion du monde, Liscalgot lui fournit désormais la relève avec bientôt trois produits dans ses écuries.
Studforlife : Comment avez-vous rencontré Liscalgot ?
Dermott Lennon : « En fait, le propriétaire et éleveur de Liscalgot est venu voir un concours à Cavan car il cherchait quelqu'un pour monter son cheval. J'ai eu un bon concours là-bas, en remportant notamment plusieurs épreuves. Il a rencontré un de mes autres propriétaires en lui disant qu'il cherchait un cavalier et mon propriétaire lui a dit « Demande à Dermott ! » puis il me l'a présenté.
Liscalgot (Touchdown x Tulla Rocket xx)
J'ai dit au propriétaire que j'étais dans une série de concours et que je viendrai mais seulement dans 5 ou 6 semaines. Finalement, je l'ai appelé pour voir si je pouvais venir l'essayer le dimanche qui suivait et il m'a dit « Oh, je pensais que vous aviez oublié ! ». Nous sommes allés chez lui et j'ai essayé la jument. J'ai de suite su que c'était une très bonne jument… mais elle prenait 4 ans. »
SFL : Vous avez tout de suite pensé avoir une monture pour le plus haut niveau ?
D.L. : « Lorsqu'elle est arrivée chez moi, j'ai commencé à la monter mais elle était très spéciale et immature. Je ne l'ai donc emmenée dans aucun concours. Je l'ai juste montée à la maison, que ce soit en promenade et tout ça. A 5 ans, elle a fait quelques concours …
Elle était tellement meilleure que les autres chevaux que je montais que je me suis dit qu'elle était spéciale … mais je ne savais pas vraiment à quel point car je ne savais pas vraiment ce qu'était un très bon cheval. Ici, ce qui était certain, c'est qu'elle était nettement meilleure que tous les chevaux que j'avais eu l'occasion de monter jusque-là. »
SFL : Quelles étaient les espérances du propriétaire ?
D.L. : « C'était le premier cheval du propriétaire et il ne m'a jamais mis la moindre pression. Sa femme venait de temps à autre voir le cheval en concours. Puis la première fois où il est venu lui-même, c'était lors du Guiness Championship à Cavan et la jument a remporté le championnat. Le lendemain, je pense que ça a été la première fois en 20 ans où il n'a pas su aller travailler. Class of Touch Hero (Radco d'Houtveld & Liscalgot) ira bientôt rejoindre Calgot Pleasure et Calgot Hero chez Dermott Lennon. Elle semblait tellement spéciale par rapport aux autres chevaux que je montais que j'avais déjà une idée que celle-ci allait aller beaucoup plus loin, d'autant que le propriétaire ne voulait pas la vendre. Et j'avais donc l'opportunité de la monter et de l'entrainer pour l'amener au niveau Grand Prix. Après avoir remporté le championnat à 5 ans, elle a ensuite remporté un Grand Prix national à 8 ans … mais entre temps, elle n'avait rien gagné. Le propriétaire était très gentil et me disait : « Tu me dis toujours qu'elle est si bonne mais elle ne gagne rien. ». Je lui avais répondu qu'elle gagnerait quand cela deviendrait difficile et que les autres ne sauront plus sauter… et c'était vrai ! » SFL : Quand on n'a pas trop d'expériences, ni trop de chevaux de haut niveau … on n'a pas envie d'aller trop vite ? D.L. : « Non. Chaque année, nous avions plus d'ambitions. J'y suis allé étape par étape, en ne passant à l'échelon supérieur qu'après avoir réussi l'échelon inférieur. Chaque année, je me fixais un objectif que ce soit le championnat de Dublin ou celui de Millstreet. Je n'ai jamais pensé à aller faire de l'international tant que Liscalgot n'était pas prête à y aller. Ce n'est que quand elle a été trop bonne pour les concours à la maison que j'ai regardé pour les concours à l'étranger… . Et ça a toujours été. La 2 ans Calgot Verdi (Verdi & Liscalgot) Je me suis dit : «Ce boulot est facile. ». Elle a fait une année de concours, à 9 ans, magnifique. Elle a fait 9 Grand Prix et à chaque fois, elle a fini dans le top 4 ! A 10 ans, elle a participé aux championnats d'Europe où elle était sans faute pour l'équipe et nous décrochons l'or pour l'Irlande avant le championnat du monde de Jerez l'année suivante … (Ndlr : médaille d'or individuel). Je pensais que ça allait comme ça… mais la réalité, c'est que c'est dur de la remplacer. Je ne faisais pas attention aux autres cavaliers en me demandant si j'étais meilleur ou moins bon qu'eux. Je me concentrais sur mes propres affaires et j'essayais de gagner. Après avoir été étape par étape, ça a été le grand saut. Nous avons participé à beaucoup de coupe des nations alors que nous venions de nulle part en quelque sorte. Partir d'un moment où nous n'avions pas de chevaux pour arriver à monter des championnats pour l'Irlande, c'était comme un rêve qui devenait réalité. Quand j'ai réalisé qu'elle pouvait tout sauter, j'ai tout de suite eu comme ambition de participer à ces championnats et de bien faire… et cela a pas mal marché.» Excellentia Hero (Erco van't Roosakker & Bright Life Hero) Interview de Luc Henry Seconde partie