Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

L’Irlande domine la finale des cinq ans à Lanaken, où un fils de Casallco s’impose chez les six ans

Cascajall
dimanche 24 septembre 2023 Mélina Massias

L’Irlande est passée à un crin d’un règne hégémonique dans les finales réservées aux chevaux de cinq et six ans lors des championnats du monde de Lanaken. Sacré chez les cinq ans avec HHS Ocala, Michael Pender a mené un podium 100 % made in Irlande, tandis que l’or est revenu à Cascajall chez les six ans. Monté par Katrin Eckermann, ce fils de Casallco et petit-fils de Comme Il Faut a mis tout le monde d’accord grâce à un chronomètre inatteignable et a coupé l’herbe sous le sabot de Laurina et sa cavalière, Leah Stack.

Dimanche rime avec sacres et finales à Lanaken ! Comme chaque année, le vaste complexe sportif de la famille Melchior a accueilli les championnats du monde des jeunes chevaux. Sous le ciel bleu du 24 septembre, et après le dénouement des petites finales, du Grand Prix des Sires of the World et du championnat de Belgique, les médailles ont été remises aux meilleurs chevaux de cinq, six et sept ans.

1, 2 et 3 pour l’Irlande chez les cinq ans

Chez les cadets, nés en 2018, l’Irlande a tout bonnement écrasé la concurrence. Non seulement trois cavaliers du trèfle ont trusté les trois premières places après des barrages rapides et bien négociés, mais surtout, leurs trois montures défendaient les couleurs de l’Irish Sport Horse ! Comme souvent, ce stud-book producteur de nombreuses stars internationales a prouvé, s’il le fallait encore, toute sa qualité. En tête des débats : HHS Ocala. Ce hongre bai est né chez Marion Hughes et Miguel Bravo et était évidemment monté par leur pilote star, Michael Pender. Le nouveau champion du monde des cinq ans est un fils du tout bon Urano de Cartigny, dont la production commence à s’affirmer sur le devant de la scène, et de Hera van’t Roosakker (Wandor van de Mispelaere), une petite-fille de la célèbre Usha van’t Roosakker, via l’une de ses plus brillantes filles, Cella, née Centoia van’t Roosakker, fidèle partenaire de Ben Maher au plus haut niveau. Sans réaliser d’immenses prouesses, le petit HHS Ocala s’est montré diablement efficace sur les barres hissées à 1,30m. Qualifié au barrage face à dix autres concurrents, il a conclu son barrage en 37’’22, soit avec une demi-seconde tout pile d’avance sur son dauphin.

Bon sang ne saurait mentir pour HHS Ocala. © Sportfot

“Par le passé, j’ai été très près de la victoire quelques fois, mais je n’étais jamais tout à fait assez rapide”, a commenté Michael Pender à l’issue de sa victoire. “Je suis très heureux que tout se soit bien goupillé aujourd’hui. J’aimerais remercier toute mon équipe, qui m’a aidé à rendre cela possible. HHS Ocala est très respectueux et compétitif. Je pense que c’est un cheval d’avenir.”

Après être passé près du but à plusieurs reprises, Michael Pender a enfin défilé en tête à Lanaken. © Sportfot



Présenté par Niamh McEvoy, Boleybawn Alvaro a frôlé le Graal. Dommage, car les hôtes de la compétition auraient sans doute été ravis de voir ce fils de l’étalon star Dominator 2000 triompher. Doté d’un excellent coup de garrot, ce charmant bai s’est prêté à toutes les demandes de sa cavalière au barrage, malgré son jeune âge et s’est débrouillé au mieux, avec ses capacités à l’instant T. Né chez Ronan Rothwell, ce jeune entier ISH est un petit-fils de Crown. Boleybawn Aasha (Dignified van’t Zorgvliet), l’une de ses sœurs utérines, évolue ponctuellement jusqu’à 1,60m sous selle norvégienne.

Belle prestation pour la jeune Niamh McEvoy et Boleybawn Alvaro, un fils de Dominator 2000. © Sportfot

Un cheveu moins rapide que les médailles d’or et d’argent après avoir raté son virage à la réception du numéro deux du barrage, le bien nommé Ballyshan B F Super Hero, prunelle de l’élevage de Gary Doherty, s’est contenté de la troisième place. Le fils de Celtic Hero B et Ballyshan Luximportant (Lux) était présenté par Gerard O'Neill, vainqueur sortant de ce championnat du monde des cinq ans. 

Ballyshan B F Super Hero s'est emparé de la médaille de bronze chez les cinq ans. © Sportfot

Si Jason Foley et sa fille de Comme Il Faut, SVS Symphony (mère par Air Jordan), n’avaient pas essuyé une malheureuse faute sur le dernier saut du barrage, la domination irlandaise aurait pu être encore plus écrasante ! En effet, la jeune ISH, nièce utérine de Zigali P S née chez Brian Hutchinson, avait enregistré le meilleur chronomètre, 37’’00, et aurait pu rafler l’or. Malheureusement, le rythme soutenu imposé par son cavalier a quelque peu dégradé la qualité de saut de cette petite boule d’énergie, qui n’a pas pu correctement terminer son dernier saut et a dû se contenter du huitième rang final. Doubles sans-faute, Keep The Music (Kannan x Emerald - né chez Walter Lelie), Noblesse (Falaise de Muze x Corland - née chez la famille Hageman), Bumblebee JMJ (Baloubet du Rouet x Diarado - née chez Jan Moens) et Sisley van de Hazenhoek (Malito de Rêve x Echo van’t Spieveld - née chez Bert Merckx) se sont octroyé les quatre, cinq, six et septième places aux côtés de Walter Lelie, Bernardo Ladeira, Arnaud Gaublomme et Glenn Praet.

La bouillonnante et bondissante SVS Symphony sont passés à côté du plus beau métal en commettant une faute sur le dernier obstacle du barrage. © Sportfot

Les résultats complets.

Katrin Eckermann en haut de l’affiche

Avec un air de déjà-vu, Katrin Eckermann a pris l’ascendant sur la concurrence dans la finale des championnats du monde réservés aux chevaux de six ans ! Sacrée il y a quatre ans avec la phénoménale Chao Lee (Comme Il Faut x Chacco-Blue) au terme d’un barrage à couper le souffle, l’amazone allemande a, encore une fois, pris tous les risques pour se parer d’or à Lanaken. Juchée sur le talentueux Cascajall, l’amazone a déroulé un barrage extrêmement rapide, sans tutoyer le moindre obstacle. Un petit exploit dans cette finale particulièrement sélective, où seules quatre paires ont réussi à garder leur compteur vierge. En pleine confiance, Katrin Eckermann a poussé son hongre westphalien sans le mettre dans le rouge. Les rênes presque lâches pour grappiller les derniers centièmes qui la séparaient de la victoire sur la dernière ligne, la trentenaire a fait valoir toute sa maestria et celle de son complice, né chez Alfons Baumann.

Quelle aisance pour Cascajall, nouveau champion du monde des six ans. © Sportfot

Cascajall, né Caigo, est un fils du phénomène Casallco. Deux jours avant le sacre de son fils, l’étalon par Casall était engagé dans les Sires of the World, épreuve dont il a pris la quatrième place. Propulsé en haut de l’affiche après la vente retentissante de sa descendante, Chyazint, l’automne dernier, le Holsteiner semble avoir toutes les cartes en mains pour devenir un véritable phénomène de l’élevage. En tout cas, en 2016, lorsqu’Alfons Baumann l’a choisi pour sa jument Chica, fille de Comme Il Faut et petite-fille de Polydor, il ne s’y est pas trompé. 

Katrin Eckermann tout sourire à côté de son nouveau champion, Cascajall. © Sportfot



“Cascajall et Viva Fly (son autre monture lors de cette finale, ndlr) sont tous les deux arrivés dans mes écuries en juin. Avant cela, mon père (Otmar Eckermann, ndlr) a effectué tout le travail de préparation. Tout est ensuite allé très vite. Ces deux chevaux ont beaucoup de qualités”, a commenté la Germanique. “En raison du calendrier international très chargé, je n’ai eu que quelques jours pour préparer ces championnats du monde la semaine dernière. De fait, j’aimerais remercier vivement toute mon équipe à la maison.” 

Parmi les rouages indispensables à la performance : les grooms, comme ici Ifat Givre, qui prend soin des montures de Katrin Eckermann. © Sportfot

Grâce à son chronomètre de 34’’06, Katrin Eckermann et son jeune champion n’ont pas été inquiétés par les derniers concurrents. Un temps en tête, Laurina, très plaisante monture de Leah Stack n’a pas réussi à propulser, une fois de plus, l’Irlande au sommet. Toutefois, l’ISH, fille de Stakkato Gold et Rincarina, une descendante de Cruising ayant elle-même sauté jusqu’à 1,50m, a laissé une très belle impression d’ensemble. D’un modèle harmonieux, cette puissante jument baie issue d’une lignée maternelle intéressante aura à coup sûr fait le bonheur de son naisseur, Noel Cawley. Impeccable tout au long de la semaine, elle a conclu son aventure en terres belges sur un probant double zéro et un temps de 35’’75.

La très plaisante Laurina a pris l'argent chez les six ans. © Sportfot

En s’emparant du bronze, Jelmer Hoekstra a écrit une nouvelle ligne de sa belle histoire avec Maddox vh Haringvliet, produit maison élevé par son père. Fils de Monte Bellini et d’une mère par Ogano Sitte, le hongre Zangersheide a laissé toutes les barres à leur place et coupé la ligne d’arrivée en 35’’79, tout proche de la deuxième place. Même dans un tempo soutenu, ce grand et agile bai n’a pas lésiné sur la marge, ce qui lui a, peut-être, fait perdre quelques précieux centièmes de seconde. Nul doute que le temps et l’expérience lui permettront de prendre sa revanche sur quelques beaux terrains. 

Joie et satisfaction pour le Néerlandais Jelmer Hoekstra après une nouvelle copie parfaite rendue par son complice Maddox vh Haringvliet. © Sportfot

Le dernier double clear round de cette classe d’âge a été l'œuvre d’IB Easy, monture de l’Allemand Alexander Uekermann. IB Easy, initialement baptisé Maloubantos par la famille Kuijer, qui l’a vu naître, est un fils d’Emerald van’t Ruytershof. Sa mère, Izibanta, par Dallas VDL (né Indouglas vh Bevrijdt) n’a que dix ans et évolue en… concours complet ! Le duo a enregistré un temps de 36’’88, pas suffisant, cette fois, pour faire partie du top 3. 

Très rapide mais sanctionnée par une faute, BP Tiny Dancer, fille du regretté Plot Blue, a laissé l’argent lui échapper. Sous la selle de la jeune irlandaise Niamh McEvoy, la représentante du stud-book ISH née chez Greg Broderick a finalement terminé cinquième. Elle devance Celvin FS (Carrera VDL x Hors La Loi II - né chez la famille Franssen), le très plaisant Chaloubino PS (Chacoon Blue x Centadel - né chez Paul Schockemöhle), Don Juan (Dominator 2000 x Fuego du Prelet - né chez Wim Luyten), Madness (Kannan x Emerald van’t Ruytershof - né chez J.C.M. van Kessel), et Lyotard (Livello x Lavall 5 - né chez Antonio Conde et Thies Hansen), montés respectivement par Maxime Thefenne, Patrick Stühlmeyer, Jarno van Erp, Hannes Ahlmann et Philipp Battermann-Voss. Derrière Michael Pender, vainqueur des cinq ans et onzième dans cette épreuve avec GCS Rosie (Luidam x L’Arc de Triomphe - née chez Olivia Brennna), Katrin Eckermann réussi à arracher un classement avec sa seconde monture, la championne d’Allemagne des six ans : Viva Fly (Vivant vd Heffinck x Starpower - née chez Otmar Eckermann), douzième. 

Comme son père, BP Tiny Dancer ne manque pas de moyens ! © Sportfot

Les résultats ici.

Photo à la Une : Katrin Eckermann et Cascajall sont les nouveaux champions du monde des six ans. © Sportfot

Toutes les épreuves des championnats du monde de Lanaken sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.