Il est la révélation de ces championnats d’Europe de Rotterdam. Volver de la Vigne (Diamant de Sémilly x Cumano x Lieu de Rampan) est un fils de Nymphe de la Vallée qui a foulé les pistes internationales sous la selle de Patrice Delaveau et est désormais poulinière à l'élevage de la Vigne chez Lucien Villotte.
Ce week-end, sous la selle du portugais Antonio Matos Almeida, il a été la révélation des championnats d’Europe avec un double sans-faute dans la coupe des nations et juste un point de temps dépassé dans la première manche de la finale pour terminer à une magnifique onzième place finale en individuel. Il n’en aura pas fallu moins pour attirer de nombreuses convoitises… à tel point qu’il est reparti directement en direction des écuries de Ludger Beerbaum !
« La semaine n’avait malheureusement pas très bien commencé, Volver ayant fait un stop dans la chasse. J’étais vraiment très déçu… mais après, cela a été beaucoup mieux. C’était difficile pour nous car Volver n’avait jamais rien sauté de ce niveau d’épreuve.
Nous avons acheté Volver il y a 3 ans à Luis Sabino. Lorsque nous avons été l’essayer, mon propriétaire m’a demandé d’y réfléchir mais en une après-midi, mon choix était fait. Malheureusement, il s’est rapidement blessé lors du Sunshine Tour et nous avons mis un an et demi pour le soigner. Du coup, nous avons débuté en ce début d’année sur 1m40 à Vilamoura. Il a fait ça avec tellement de facilité que je l’ai engagé sur un Grand Prix** à Oliva… nous avons fini 4e alors je l’ai engagé dans le 3*… où nous finissions 3e. Ensuite, un cavalier portugais n’a pas pu se rendre à la coupe des nations de Lisbonne et le sélectionneur m’a demandé si je pouvais y aller. Je lui ai dit que j’allais essayer… et nous avons fini double sans-faute ! J’ai ensuite reçu une sélection pour aller au Global de Cascais, nous avons fait une faute dans la qualificative pour le Grand Prix et trois fautes dans le Grand Prix… mais on voyait que c’était vraiment uniquement des fautes d’inexpérience. On m’a alors demandé de partir à Athènes et nous avons fini 2e de la Coupe des nations… puis nous sommes arrivés à Rotterdam. Si on m’avait dit cela en début d’année, je ne vous aurais pas cru… alors évidemment, la performance de Rotterdam est encore plus belle.
Je suis un cavalier assez froid et même s’il y a eu rapidement de l’intérêt autour du cheval, personne ne m’a mis la pression. Cela me rend évidemment triste de vendre un tel cheval mais un professionnel comme moi doit comprendre l’intérêt des propriétaires. Ils ont investi dans ce cheval et peuvent obtenir un retour, ils sont contents et vont réinvestir alors que si vous ne vendez pas, vous finirez par perdre vos investisseurs qui finiront déçus. Il y a deux ans, j’avais participé à mes premiers championnats d’Europe à Gotheborg avec Epicor de Gandarinha… et lui aussi, je l’avais vendu sur place. À ce moment-là, je m’étais dit : « C’est fini, plus jamais je n’aurai un tel cheval » mais j’avais tout faux car deux ans plus tard, j’étais de retour avec un cheval encore meilleur ! Alors maintenant, j’espère revenir avec encore d’autres chevaux plus tard même si c’est difficile actuellement pour le Portugal car nous essayions encore de nous qualifier pour les Jeux Olympiques, mais cela va être difficile.
Pour Volver, lorsque je l’ai choisi, j’ai aimé son courage et ses énormes moyens… mais honnêtement, je n’en espérais pas autant quand même !
À propos de ces championnats, je suis évidemment très heureux mais j’ai vraiment énormément apprécié les parcours du chef de piste (ndlr Luis Konickx) parce que c’était toujours difficile mais sans être énorme. Il n’y a jamais eu de juge de paix sur une combinaison insautable dont on se demande comment on va la franchir. C’était des parcours très techniques qui demandaient beaucoup de réflexion, ce qui rendait les choses très intéressantes. Maintenant, je vais continuer à chercher après de bons chevaux puis retourner dans le nord du Portugal où je suis installé et continuer de m’entraîner avec Antonis Petris, chez qui j’ai été préparer ces championnats durant quelques semaines, pour préparer le futur. » nous expliquera Antonio Matos Almeida