L’Europe alignait deux très jeunes cavaliers dans son équipe avec la participation du double champion d’Europe des jeunes cavaliers, Harry Charles, qui n’aura pas eu la tâche facile et aura été le seul européen a perdre ses deux confrontations mais qui aura pris beaucoup d’expérience durant tout ce week-end parisien.
La première manche n’avait pas laissé beaucoup de place au suspens avec une domination européenne qui menait 45 à 30. Mais le suspens de la compétition a vite repris avec la seconde manche lorsque les USA passent en tête après avoir remporté leurs deux premiers duels grâce à Laura Kraut sur Curious George (Codex One) qui s’impose pour 16 centièmes de seconde face à Maikel van der Vleuten et Lucas Porter sur son imposant Diamonte Darco (Unbelievable Darco).
L’épreuve a tout pour passionné les foules mais les nombreux temps morts auront malheureusement plombé une ambiance qui n’aurait pas demandé grand-chose pour s’électriser. Les spectateurs auront par contre pu profiter d’une formidable initiative : celle de pouvoir non seulement voir le parcours du cavalier en piste sur l’écran extra géant mais aussi du paddock ! Une formidable initiative qui ne demande qu’à être répétée.
L’Europe ne sombrera néanmoins pas. Elle se reprend grâce à l’espagnol Eduardo Alvez Aznar qui était le seul cavalier à avoir opté pour sa monture de tête, Rockfeller de Pléville (L’arc de Triomphe) qui remporte son deuxième duel de la soirée. Tâche plus délicate pour Edward Levy sur Rebecca LS (Rebozo LS) qui se retrouve face à Jessica Springsteen qui est la seule cavalière qui a décidé de changer de monture en optant cette fois sur le Selle Français Volage du Val Henry (Quidam de Revel). Un duel très serré qui tombera en faveur du français redonnant un peu d’air aux européens …puisqu’il suffit désormais à Daniel Deusser de terminer son parcours pour que l’Europe puisse continuer son parcours sans-faute mais l’allemand ne l’entend pas de cette oreille et tient à terminer sur une bonne note en tenant la dragée haute à McLain Ward qui aura avant tout soigné un tour propre après avoir traversé la palanque de la Riders Master Cup au premier face à face. Objectif réussi pour Daniel Deusser qui remporte lui aussi la mise avec Jasmien vd Bisschop (Larino), un cheval qu’il ne monte que depuis quelques semaines à peine.
« C'était fun », déclarait Philippe Guerdat le coach européen «Les Américains ont essayé de nous embrouiller en changeant au dernier moment l'ordre de départ que nous avions décidé au début et cela s'est un peu tendu après notre deuxième duel perdu pour un dixième de seconde ; ils sont alors repassés devant nous. Ils se sont bien battus. Mais cela s'est bien terminé et c'était touchant de voir notre « U25 », Harry Charles tellement déçu parce qu'il avait perdu ses deux duels. Je lui ai expliqué qu'ainsi va le sport et que c'est de cette façon que l'on avance. C'est en tout cas très formateur pour ces jeunes lancés dans le grand bain d'une compétition par équipe ».
L’autre jeune pousse européenne, Edward Levy : « C’était ma première participation à la Riders Master Cup. C’est une épreuve renommée, dont on entend beaucoup parlé et en plus en étant le seul français de l’équipe devant un public parisien qui m’a donné une grande motivation. Philippe Guerdat m’a laissé participé à de beaux concours depuis 2-3 ans et notamment quelques coupes des nations. Cela m’a endurci et permis de monter des épreuves à enjeux. Ma jument est en très grande forme et je suis donc en pleine confiance quand je rentre en piste avec elle. J’ai récupéré Rebeca seulement au début de cette saison. J’ai fait mes premiers concours avec elle au Saut Hermes puis aux Longines Masters de New York. La jument s’est beaucoup endurcie durant l’année et nous nous connaissons beaucoup mieux. Nous venons de remporter un Grand Prix difficile à Munich, c’était vraiment une belle performance qui montre qu’elle peut vraiment faire du haut niveau et aujourd’hui, elle a encore confirmé cela. La deuxième manche, cela a vraiment été une belle bagarre. Cette épreuve est un concept nouveau où on forme une équipe avec des gens qui sont d’habitude nos adversaires et faire équipe avec des gens comme Maikel van der Vleuten, Daniel Deusser ou Eduardo Aznar et même un cavalier qui est plus de mon âge comme Harry Charles, c’est agréable. Ce sont toutes des grandes stars et même si on a déjà échangé quelques mots les uns avec les autres à force de se croiser sur les concours, cela resserre les liens. On s’est tout de suite pris au jeu, il y a eu une belle osmose et c’est vraiment intéressant. »