Dix-sept saillies de certains des meilleurs étalons de saut d’obstacles du moment seront vendues aux enchères, samedi soir et dimanche en début d’après-midi, en parallèle du CSI de Saint-Lô et des ventes Nash. Derrière cette initiative, menée par les Poulains du Cœur, qui fête sa quinzième bougie en 2023, se cache une cause noble : celle de réunir toute la filière afin de lever des fonds pour une œuvre caritative. Cette année, les dons seront reversés en faveur de l’équithérapie. L’occasion de réaliser une bonne action, tout en rêvant de faire naître une future star des terrains de compétition.
Alors que le traditionnel CSI automnal de Saint-Lô vient d’ouvrir ses portes, en coulisses l’heure est aux derniers préparatifs avant deux ventes aux enchères un peu particulières. Samedi 28 octobre, en ouverture des ventes Nash, puis dimanche 29, juste avant l’épreuve reine du CSI 4*, dix-sept saillies seront proposées aux enchères pour une belle cause. Comme chaque année depuis quinze ans, les Poulains du Cœur mobilisent toute la filière, montrant l’unité et la solidarité qui règnent dans ce milieu parfois concurrentiel. Après avoir soutenu l’autisme, Octobre rose, Just World International, ou encore la recherche sur la maladie d'Alzheimer, pour ne citer que quelques causes défendues depuis 2008, les dons récoltés lors de cette édition 2023 bénéficieront à l’équithérapie.
Le principe est simple : étalonniers et propriétaires se regroupent pour offrir dix-sept saillies d’étalons de renom. Parmi eux : Delstar Mail, Dollar du Rouet, Drako de Maugré, Elvis Ter Putte, Eras Ste Hermelle, Nervoso, Scuderia 1918 Halifax Van Het Kluizebos et Vangog du Mas Garnier, pour le samedi, et Andiamo Semilly, Colestus, Cornet du Lys, Diarado, Glasgow vh Merelsnest, Qlassic Bois Margot, Taalex, Vagabond de la Pomme et Vancouver de Lanlore, pour le dimanche. Ensuite, éleveurs et passionnés peuvent enchérir pour espérer rafler la mise et surtout faire une bonne action. Petit plus pour les généreux acquéreurs : leur geste étant un don à destination d’une association à but non lucratif, ils peuvent prétendre à réduction de soixante-six pourcents de leur impôt sur le revenu.
“Les Poulains du Cœurs, c’est un peu le téléthon de la filière cheval”, résume Brice Elvezi, impliqué dans le projet depuis de longues années. “Il s’agit de la quinzième année qu’est organisée cette action. Au départ, tout cela est né d’une idée de Vincent Desmarez. Il a réalisé une première opération, puis s’est très vite rendu compte qu’il souhaitait aller encore plus loin. Je lui ai alors proposé mon aide et nous avons organisé la deuxième édition des Poulains du Cœur lors des ventes aux enchères JFK à Poitiers. Depuis, nous proposons une à deux opérations par an, afin de réunir la filière au profit d’une œuvre caritative. Chaque année, nous reversons les fonds collectés à différentes associations. Plus qu’une association, nous essayons de défendre un thème. Cette année, nous venons en aide à l’équithérapie. Les actions des Poulains du Cœur commencent à prendre bonne forme et nous voulons continuer dans cette direction. L’an dernier a été une édition record, avec plus de cinquante mille euros récoltés en faveur d’Octobre Rose. Nous avons testé différentes formules, avec la vente de poulains à Fences, ou la commercialisation de saillies lors de grands événements, comme nous le faisons ce week-end et depuis quelques années avec le CSI de Saint-Lô. L’agence Nash met également à disposition l’ouverture de sa session du samedi soir, afin de permettre la vente des huit premières saillies sur les dix-sept mises en jeu cette année. Il est possible d’enchérir en ligne, par téléphone (au 06 07 38 70 76, ndlr), ou bien en présentiel au concours, samedi soir et dimanche en début d’après-midi. Le fait d’avoir une session en préambule du Grand Prix permet même aux cavaliers de jouer le jeu, comme le fait, par exemple, volontiers Julien Epaillard, numéro deux mondial, chaque année.” Et de souligner : “Derrière les Poulains du Cœur, il y a tout un groupe de bénévoles, emmené par Vincent Desmarez ou encore Fanny Delaval. Nous sommes fiers de voir la filière se réunir depuis quinze ans et lever des fonds pour des causes qui ont du sens.”
L’élevage au centre du jeu à Saint-Lô
Terre d’élevage par excellence, Saint-Lô mettra une nouvelle fois les naisseurs en avant. En plus de la belle opération Poulains du Cœur organisée samedi en début de soirée, la foire aux foals permettra d’observer les poulains de l’année et, pourquoi pas, de miser sur l’un d'entre eux. Pour tous les éleveurs, qu’ils soient novices ou expérimentés, ce rendez-vous, sur la carrière Normandie 2014, permettra d’observer et analyser les croisements et leurs résultats. De quoi peut-être trouver une source d’inspiration pour la saison 2024 !
Enfin, côté élevage, la Prime aux naisseurs (PAN) instaurée conjointement par le CSI de Saint-Lô et le Groupe France Elevage (GFE) sera reconduite cette année. Une excellente nouvelle donc, pour les naisseurs des meilleurs chevaux des épreuves Ranking du week-end. Dans chacune des cinq compétitions comptant pour le classement mondial, les trois équidés les mieux classés et nés en France permettront à leurs éleveurs de toucher une récompense financière. L’an dernier, Bibici et Caracole de la Roque, très performantes dans la Manche, avaient décroché plusieurs récompenses. Si cette initiative, lancée l’an dernier, n’avait pas vocation à se pérenniser dans le temps, son succès en a décidé autrement. “Nous souhaitons mettre en avant et récompenser les éleveurs. Dans la performance, il y a bien entendu le cheval, le propriétaire, le cavalier et tout le système qui est mis autour, ainsi que les cavaliers formateurs, mais, à la base, il y a surtout quelqu’un qui a imaginé et réalisé un croisement. Il est important pour nous de conserver l’élevage et le sport comme indissociables. C’est dans cet esprit que s’inscrit cette Prime aux naisseurs”, précise Brice Elvezi, cette fois sous sa casquette de Directeur du GFE.
En tout, le GFE participe à la distribution de quatre-vingt-dix-neuf PAN cette année. Sont ainsi récompensés les éleveurs des six meilleurs produits issus des étalons de leur catalogue lors des finales des foals Selle Français, des mâles et femelles de deux et trois ans Selle Français, des quatre, cinq et six ans Selle Français ainsi que les meilleurs chevaux ayant vu le jour dans l’Hexagone à Saint-Lô, sans aucune condition sur leur origine paternelle. Gageons que cette initiative, ainsi que celle de la Société hippique française (SHF) puisse faire germer d’autres idées, à un plus large niveau, qu’il soit national, européen voire international, pour accorder encore plus de reconnaissances aux indispensables éleveurs.
Photo à la Une : L'an dernier, la mobilisation de la filière a permis de récolté 50 150€ pour Roses en Baie. © Pixels Events