Les Pays-Bas dominent la Coupe des nations de Rotterdam de la tête et des épaules
Avec un score parfait de zéro point au total de leurs huit passages en piste, les Néerlandais ont offert à leur public une sacrée victoire dans le Coupe des nations de Rotterdam. Maikel van der Vleuten, Sanne Thijssen, Willem Greve et Harrie Smolders n’ont pas tremblé avec leurs respectifs Beauville Z, Con Quidam RB, Grandorado TN et Monaco. Deux longueurs plus loin, la France et l’Irlande, deux et troisième, n’ont pas démérité, à quelques semaines des championnats du Monde de Herning et complètent le podium.
Quelle démonstration ! Ou plutôt, quelles démonstrations ! Comptant sur quatre couples expérimentés et diablement talentueux, tant du côté des pilotes que de leurs montures, les Pays-Bas ont pu savourer une victoire à domicile, dans la Coupe des nations Longines de Rotterdam. Face à un public plus que ravi, Harrie Smolders a scellé le score de sa nation en signant un brillant sans-faute avec son si impressionnant Monaco (Holst, Cassini II x Contender), en toute fin d’épreuve, vendredi 24 juin. Dernier à revenir en piste le Oranje a permis aux siens de se hisser sur la plus haute marche du podium avec un score vierge de toute pénalité au total des deux manches. La minuscule touchette de son bai sur l’entrée du diabolique double numéro 12 en première manche, puis les deux fautes - sur la rivière numéro 5 et la palanque numéro 10, véritables juges de paix du deuxième acte -, concédés par Sanne Thijssen et son attachant Con Quidam RB (Holst, Quinar x Cardino 5) ont en effet pu être effacé. Souverains, Maikel van der Vleuten, associé au médaillé de bronze olympique Beauville (Z, Bustique x Jumpy des Fontaines) et Willem Greve, qui aura marqué les esprits par deux parcours somptueux sur son étalon Grandorado TN (KWPN, Eldorado vd Zeshoek x Carolus II), ont fait partie des six paires à s’offrir un double zéro. Le quatuor de Jos Lansink a tout bonnement dominé cette épreuve collective, si bien qu’il n’y a jamais eu, ou presque, à craindre la remontée d’une des sept autres équipes en lice. En tête après la première manche, les Bataves ont conservé l’avantage jusqu’au bout.
“En tant que chef d’équipe, je suis ravi. Je dois dire que tous les chevaux ont sauté de façon fantastique et les cavaliers ont aussi tous été très bons. Je suis ravi pour le public qu’ils aient gagné aujourd’hui”, a réagi, à chaud, le champion du monde 2006, qui a pris la suite de Rob Ehrens, gratifié d’une cérémonie d’au revoir un plus tôt dans la journée, en fin d’année dernière. “Mon cheval a été super. Le premier tour était très bien. Je ne m’attendais pas à commettre une faute sur la rivière [en deuxième manche], c’est un peu dommage. Cela a été un peu mouvementé pour la palanque, mais il a très bien sauté et je suis contente”, a commenté à son tour Sanne Thijssen, la moins expérimentée des quatre représentants bataves. Et Harrie Smolders de renchérir : “C’est fantastique. L’ambiance était formidable aujourd’hui. Gagner pour son public est très, très spécial.”
La France et l’Irlande à deux fautes de la tête
Outre les Pays-Bas, d’autres nations ont fait bonne figure, à commencer par la France. Les bons doubles sans-faute de Simon Delestre, ouvreur aux rênes de l’énergique Cayman Jolly Jumper (SF, Hickstead x Quaprice Bois Margot, ex Quincy) et Kevin Staut, encore parfait dans son rôle de quatrième cavalier avec un Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie (SF, Quaprice Bois Margot, ex Quincy x Apache d’Adriers) tout en aisance, ont bien aidé le clan tricolore, notamment en raison du forfait de Roger-Yves Bost en deuxième manche. Après avoir concédé deux fautes en fin de parcours avec son impressionnant Cassius Clay VDV (Z, Calvino Z x Wolfgang), pourtant bien engagé jusqu’au doublé numéro 12, dont les deux éléments ont roulé à terre, le Barbizonnais ne s’est pas présenté en deuxième manche. En cause, un coup que se serait donné son gris sur l’antérieur droit. Pas à 100% lors de la détente avant le second acte de la compétition, le staff n’a pas pris de risque. Pour rappel, le couple, auteur d’un double zéro à Rome un peu plus tôt cette année, fait partie des cinq appelés à se rendre à Aix-la-Chapelle la semaine prochaine… Enfin, on regrettera sans doute les deux maudites fautes commises par Grégory Cottard et sa formidable Bibici (SF, Norman Pré Noir x Nelfo du Mesnil). Si la sublime grise, de nouveau présentée sans muserolle ni martingale, a survolé tous les obstacles et n’a pas renversé la moindre barre, la rivière lui a été fatale à deux reprises. Sans commettre de grosses erreurs, ce petit souci technique pourrait coûter cher au duo, à un mois et demi du début des championnats du monde de Herning… Malgré tout, la France termine une nouvelle fois dans le top 2 des meilleures nations au départ d'une épreuve collective, classement qu'elle n'a pas quitté à La Baule, Rome et Sopot, preuve d'une belle régularité.
Même scénario, ou presque, pour l’Irlande. Si les hommes de Michael Blake n’ont pas fauté sur la rivière, qui a concédé une bonne partie des points concédés tout au long de l’après-midi, le dernier double ne les a pas épargnés. Ainsi, les doubles clear rounds de Daniel Coyle, en selle sur Legacy (ex Chaventele, Z, Chippendale x Bon Ami), et Shane Sweetnam, déconcertant de facilité avec son neuf ans James Kann Cruz (ISH, Kannan x Cruising), qui a disputé à peine plus d’une vingtaine de parcours internationaux dont un double sans-faute sur les barres dans la Coupe de Langley début juin, n’ont pas suffi à effacer les deux tours à quatre points de Denis Lynch et Trevor Breen. Le premier misait sur Brooklyn Heights (ex Jorden vd Kruishoeve, BWP, Nabab de Rêve x For Pleasure), qui lui avait offert le Grand Prix du CSIO 5* de Rome, tandis que le second avait sellé Highland President (KWPN, Clinton x Kannan). Départagés au temps, les Irlandais ont fini troisième, derrière la France, avec un total de huit unités.
L’Allemagne conserve la tête du circuit
Alors que cette étape a permis aux chefs d’équipe de voir quelques derniers couples avant la grande ligne droite vers les Mondiaux, échéance majeure de l’année, le circuit des Coupes des nations Longines suit son cours. Après les étapes de Saint-Gall et Sopot, l’Allemagne conforte son avance au général. Dans l’Officiel des Pays-Bas, Otto Becker avait misé sur Gerrit Nieberg, impeccable en première manche sur son fidèle Ben 431 (Westph, Balou 400 x Quincy Jones ; 4+4), Katrin Eckermann et la toute jeune Cala Mandia (Westph, Capistrano x Valentino ; 4+4), Marcus Ehning et A La Carte NRW (Westph, Abke x Lux ; 4+4) et Hans-Dieter Dreher, aux rênes d’Elysium (Holst, Zirocco Blue, ex Quamikase des Forêts x Coronado 3 ; 0+12). Quatrième, la Mannschaft qui alignera peu ou prou son équipe type la semaine prochaine à Aix-la-Chapelle, totalise seize points et devance la Suède, à vingt points en l’absence de ses leaders et malgré deux sans-faute en première manche, signés Petronnella Andersson et Jens Fredricson. Suivent la Belgique, dont on attendait sans doute mieux avec le retour de Igor (BWP, Emerald van’t Ruytershof x Nabab de Rêve ; 4+0), ainsi que la présence d’Olivier Philippaerts, Pieter Devos et Niels Bruynseels, la Grande-Bretagne et l’Italie. Malgré le double zéro de Joseph Stockdale sur Equine America Cacharel (ex Reina, Holst, Cachas x Quinar), les hommes de Di Lampard sont passés au travers en deuxième manche, avec les parcours à douze, seize et huit points d’Harry Charles, Jack Whitaker et Ellen Whitaker.
Photo à la Une : Harrie Smolders et Monaco. © Shannon Brinkman/FEI