CSI**** Maastricht
En concurrence avec Stuttgart et Wieze, le jumping de Maastricht n'aura, contrairement aux autres années, pas réussi à remplir ses tribunes pour le Grand Prix dominical. Une déception alors que le Grand Prix était diffusé en direct sur la télévision nationale hollandaise … mais il faut bien admettre que le plateau était un peu en deçà des années précédentes, preuve que lorsque les sélections VIP se font au détriment du sport, tout le monde y perd : organisateurs, comme spectateurs !
Après les 4 barragistes de l'an dernier, les chefs de pistes s'étaient fixé un objectif de 10 à 15 sans fautes ! Un peu beaucoup, mais surtout pas très réaliste avec un parcours piégeur et très délicat. Lorsque Jos Lansink avec Calistro (Carvallo) se fait piéger sur l'oxer Audi avant de doubler la mise sur le dernier, on comprend que cet objectif va être difficile à atteindre surtout quand le chronomètre se met à faire des siennes : Samantha Mc Intosh (Tristan), Svante Johansson (Caramall KS), Sabrina van Rijswijk (Toscane), Louise Saywell (Grosso Perle) ou encore le Français Simon Delestre avec un Couletto (Couleur Rubin) de retour en grande forme écoperont tous d'un point de temps dépassé qui les priveront de barrage.
Les 4 points se seront également enchaînés à l'image de Santiago Lambre qui se fera piéger à l'entrée de la dernière ligne sur le vertical 11 alors que le Mexicain s'employait sur Wonami vd Aard (Bon Ami) pour réussir le sans faute. Pas plus de chance pour Karina Johannpeter qui verra le numéro 1 s'effondrer avant d'effectuer le reste de son tour sans erreur avec Urolux (Lux Z) alors que Maikel van der Vleuten fautera quant à lui sur l'entrée du triple avec l'étalon VDL Groep Verdi (Quidam de Revel).
Ils ne seront dès lors que 8 à en découdre au chronomètre. Wout jan van der Schans ouvre le bal avec le BWP Eurocommerce Seoul (ex Baugy par Thunder vd Zuuthoeve) et le Hollandais ne fait pas dans la dentèle en signant un magnifique sans faute en 42''09.
« Je ne monte Seoul que depuis le mois d'Août lorsqu' Eurocommerce a décidé de redistribué ses chevaux, Wim et Ben Schroder voulant s'occuper d'avantage du coaching et des jeunes chevaux plutôt que du haut niveau. Je savais que c'était un cheval rapide mais en aucun cas qu'il était déjà prêt pour ce niveau … puis j'ai eu la chance de pouvoir l'emmener à Helsinki et cela m'a vraiment donné confiance en lui. C'est vraiment un cheval pour le plus haut niveau et je suis vraiment content de pouvoir compter sur lui. »
Angelique Hoorn sait ce qu'il lui reste à faire mais vu son inexpérience, Audi's Kimberly (Kannan) ne pourra éviter une petite faute de cul sur l'avant dernier obstacle d'un barrage très sinueux et très réussi.
La Finlandaise Nina Fagerstrom reste quant à elle prudente avec sa puissante Wivina (Baloubet du Rouet) mais signe néanmoins un beau sans faute en 45''65.
Un cheval des écuries Stephex succède à un autre puisque après Wivina, c'est au tour de Lester Vador (Bolero de Brecey) de faire son entrée. Le Brésilien roule, serre ses courbes … mais assure l'essentiel, pas question de prendre tous les risques. 43''74, sans faute, pari réussi.
« Je suis vraiment content, Lester évolue très bien. Après sa troisième place dans le Grand Prix 4* de Caen, c'est un nouveau bon résultat. Evidemment lorsqu'on voit le tracé d'un tel barrage, on a envie de changer de monture et d'aller chercher Amaryllis … mais il est double sans faute et c'est le principal. »
Vainqueur en 2007, Leon Thijssen peut compter sur l'expérience de son Tyson (Numero Uno) en véritable démonstration. La galopade incroyable du KWPN et sa souplesse font merveille, 41''02, il améliore de plus d'une seconde le temps de son compatriote !
Willem Greve n'a pas l'habitude de traîner en chemin et ce n'est pas aujourd'hui qu'il va commencer. Ukato (Stakkato) virevolte et impressionne mais échoue à 22 centièmes de Tyson. « Sur le moment même, j'étais déçu. Je suis un compétiteur dans l'âme ! Mais 20 secondes après, c'est passé et je suis très heureux de cette belle performance. Cela fera deux ans en décembre qu'Ukato est dans mes écuries.
Le but est de l'emmener au plus haut niveau mais pour cela, j'ai pris mon temps en y allant progressivement, à son rythme et nous avons été classés dans quasiment tous les Grand Prix auxquels nous avons participé.
C'est un cheval qui n'a pas une force pour sauter tous les obstacles de la terre mais il a un mental incroyable qui lui permet de tout sauter. C'est vraiment formidable d'autant que Maastricht est retransmis sur la chaîne nationale hollandaise et c'est donc très important pour un étalon de bien y figurer. L'année prochaine, s'il continue de la sorte, j'espère pouvoir intégrer l'équipe hollandaise. Le Global Champion Tour, c'est très bien mais pour moi, représenter son pays, cela reste la plus belle compétition qu'il existe. »
Michel Robert est le seul à pouvoir encore empêcher les Hollandais de s'imposer chez eux. Le Français serre ses courbes mais cela ne fait aucun doute : il est plus lent. Kellemoi de Pepita (Voltaire) tient la route et ne commet aucune erreur mais en 42''96, ils échouent au pied du podium.
« Cela faisait plusieurs Grand Prix où ma jument sautait très bien mais où nous sortions toujours de piste avec 4 points. Ici, je suis vraiment content d'être double sans faute même si je n'ai pas tout donné. C'est une bonne préparation avant Bruxelles et Paris. »
Dernier à s'élancer, Gert Jan Bruggink tente le tout pour le tout. Sa jument AES de 9 ans, Andrea (Marome), est très rapide. La prise de risque est grande … trop … la dernière barre s'effondre, 41''14 … c'était plus lent et ce sera la 7 ème place !
« Je suis vraiment heureux. Tyson est vraiment fantastique. Il y a deux semaines, j'ai eu une très grosse offre. Pour tout autre cheval, je n'aurais pas réfléchi … mais je pense vraiment que Tyson est le cheval de ma vie alors je l'ai refusée. Il me surprend encore jour après jour sur ses capacités, j'ai vraiment un feeling incroyable. Je ne suis pas aigri, mais je ne comprends toujours pas la décision des juges du KWPN de ne pas approuver un tel cheval l'an passé. A Rotterdam, il avait mal aux muscles et le lendemain, lorsque le vétérinaire est venu pour le soigner, l'aiguille s'est cassée ! Nous l'avons de suite emmené en clinique, sans rien trouver néanmoins … puis sa fesse a commencé à gonfler ! Cela a finalement mis plus de temps que prévu et nous n'avons pu recommencer les concours qu'à Barcelone mais depuis là, nous n'avons pas fait une seule barre !! Au début du barrage, j'ai perdu du temps et je savais qu'après le spa, si je voulais gagner, il fallait que je donne tout, c'est ce que nous avons fait ! » expliquera Léon Thijssen.