Grand Prix
Ils étaient 29 à s'élancer pour ce Longines Grand Prix où seul Roger-Yves Bost a préféré ne pas s'aligner. Les douze premiers sont assurés de repartir en seconde manche.
Dès le début, on sent que Luc Musette a construit un vrai Grand Prix qui ne laissera aucune place au hasard. Les scores s'accumulent, la moindre hésitation se paie.
On retiendra néanmoins la très belle prestation de Constant van Paesschen qui pour son premier concours à ce niveau avec sa nouvelle recrue Citizenguard Taalex (Tangelo vd Zuuthoeve) semble avoir bel et bien trouvé un cheval qui va l'aider à ce niveau malgré deux petites fautes ici.Les barres seront tombées un peu partout mais le triple placé en fin d'épreuve aura été particulièrement délicat.
Au petit jeu des 4 points repartant dans cette seconde manche au chronomètre, ce sont les français qui tirent leur épingle du jeu. Pénélope Leprévost se tenant en embuscade en 41''85 avec Nice Stéphanie (Cardento) juste devant Kevin Staut en selle sur For Joy van't Zorgvliet (For Pleasure) en 43''33.
Tous deux regretteront leur faute sur le triple en première manche où ils avaient imité Christian Ahlmann avec un virage très serré pour aborder la dernière ligne et assurer leur participation à la seconde manche. Pénalisé d'un point de temps dépassé pour 19 petits centièmes, Ludger Beerbaum assure un nouveau sans faute avec Chaman (Baloubet du Rouet) pour prendre les commandes de l'épreuve et aller assister à la lutte finale.Ils sont finalement sept à avoir réalisé le sans-faute en première manche et à pouvoir encore prétendre à la victoire.
Gerco Shroder est le premier à s'élancer avec New Orleans (Colbert) mais il ne peut cette fois éviter une faute sur le vertical placé en avant dernière position.
Katharina Offel, elle, choisit de calmer le jeu et préfère assurer un sans-faute dans un bon rythme avec Charlie (Cornet Obolensky). Ce dernier réalise le double sans-faute. Pourtant,cela ne s'annonçait pas gagné vendredi matin lorsque l'amazone portant les couleurs Ukrainienne se tenait à l'entrée de la piste avec Charlie en main car il s'était montré très stressé la veille lors du warm-up et qu'elle tenait à ce qu'il s'habitue à la salle. Son attitude de calme et de confiance aura payé deux jours plus tard. Pas de chance pour Maikel van der Vleuten, il semblait bien parti mais n'aura pu éviter une faute sur l'immense oxer Massimo Dutti placé en troisième position avec VDL Groep Verdi (Quidam de Revel) et glissera juste derrière Pénélope Leprévost en 42''70. La hollande a déjà galvaudé deux chances de victoire mais le vainqueur de la veille, Harrie Smolders peut encore espérer réaliser un doublé. Regina Z (Rex Z) en décidera néanmoins autrement en faisant tomber le vertical d'entrée du double de verticaux avant de doubler la mise un peu plus tard. Henrik von Eckermann analyse avec son équipier Marco Kutscher la seconde manche à laquelle les trois cavaliers de l'écurie Beerbaum participait ! Premier à avoir réalisé le sans-faute, Henrik von Eckermann ne se fait pas prier pour recommencer en signant un barrage remarquable avec sa fidèle Gotha FRH (Goldfever). 41''64, nouveau temps de référence. Il n'en reste que deux à partir … mais ils sont français et c'est le tenant du titre qui s'élance. Patrice Delaveau attaque et Carinjo réalise une magnifique tour mais après un tournant très court, l'étalon Hoslteiner ne peut éviter une faute, le public chinois se morfond. « On n'était pas si loin. J'avais le choix, je savais que j'étais un peu en avance mais j'avais une grande distance un peu longue qui venait et qui était un peu risquée pour moi. Finalement, j'ai décidé d'en faire une de plus et … je me suis mis dans la merde et je me suis retrouvé trop près. Bon, objectivement, 4ème , c'est super. Sur les trois jours, Carinjo a signé trois classements, c'est difficile de demander plus. Je suis déçu évidemment mais je dois déjà être content comme cela. » Simon Delestre pourra-t-il faire mieux et conserver le trophée dans l'hexagone ? La réponse arrivera beaucoup plus vite que prévu : rien ne va plus pour Valentino Velvet (Indoctro) qui manque complètement sa seconde manche et termine avec trois fautes. Finalement, Ludger Beerbaum reste sur le podium avec une belle troisième place et l'écurie Beerbaum signe une magnifique performance avec la victoire d'Henrik von Eckermann. « Chaman est arrivé ici un peu malade, ce n'était pas grave mais il a fallu gérer le week-end avec cela. C'est pour cette raison que j'avais décidé de ne pas sauter hier avec lui. Il est clair que ces 19 centièmes m'ont coûté très cher mais au final, je suis très heureux avec la victoire d'Henrik et de toute façon, c'est la même écurie et l'argent va dans le même pot ! », conclura le multi-médaillé allemand. Sans avoir pris trop de risque, Katharina Offel s'est finalement assurée une magnifique seconde place. « C'est sûr que ce n'était pas gagné vendredi mais aujourd'hui, il a fait un super boulot. Il a profité d'une longue période de repos depuis Barcelone et maintenant, il est juste de retour au travail et c'est un magnifique résultat pour nous. Il était très frais le premier jour mais je le connais parfaitement, je le monte depuis qu'il a 7 ans alors je sais ce que je dois faire et comment je dois le travailler. Il avait un problème de confiance, nous l'avons résolu vendredi matin et après, il a été très bon. Je suis très contente comme cela car je préfère être seconde avec un chrono lent que 11 ème avec une faute et un chrono rapide, ce qui était le risque dans ce type de Grand Prix. » Le vainqueur était évidemment tout sourire, lui qui avait tout misé sur ce Grand Prix avec Gotha. « J'ai juste sauté l'épreuve à 1m45 le premier jour comme warm-up puis je l'ai conservée en vue du Grand Prix car je savais que l'épreuve d'hier allait au moins regrouper 10 partants pour le barrage et que ça allait donc être une épreuve très rapide. Ce n'est pas ce qui correspond le mieux à ma jument qui aurait pu devenir plus chaude aujourd'hui. C'est un peu un jeu lorsqu'on vient de si loin en faisant un tel pari. Si elle fait une faute, vous faites la tête mais aujourd'hui, c'était la bonne manière de procéder. Actuellement, je n'ai qu'elle pour participer à ce niveau d'épreuve alors je dois faire attention et bien analyser les épreuves qui lui correspondent au mieux et je dois vraiment y faire attention. Le public est incroyable, on a déjà vu une différence énorme par rapport à l'an dernier et les médias présents, c'est hallucinant. Je pense que je n'ai jamais vu ça de ma vie, à aucun concours ni même lors d'une finale de coupe du monde ! Je n'ai évidemment encore jamais pu participer au Gucci Paris Masters mais j'espère que cette victoire me permettra désormais d'y aller. », glissera le suédois assailli de demandes d'autographes et de photos. Le drapeau arrive à temps pour le tour d'honneur ...