Coupe des Nations Le vieux continent marque son territoire !
Quels incroyables rebondissements ! Si l'on ne devait retenir qu'un gagnant de cet incroyable championnat du monde par équipe : c'est le sport qui sort plus grandi que jamais de ces retournements plus inattendus les uns que les autres.
Mis sous pression en étant en tête mais avec une avance qui ressemblait à une peau de chagrin, les Allemands ont réagi de la plus belle des manières en alignant les sans faute comme des métronomes et offrant ainsi un titre de plus à Marcus Ehning qui vit une année 2010 incroyable. « Je suis entré en piste avec un très bon sentiment puisque je savais que j'étais déjà champion du monde ! Après avoir gagné la finale de la Coupe du monde avec deux chevaux, le Global Champion's Tour avec trois chevaux, voici une victoire par équipe ! C'est fantastique. » Une victoire dans un championnat que l'Allemagne attendait depuis quelques années car si elle était toujours pointée comme favorite, la malchance s'est accumulée ces derniers années … « Cela faisait 12 ans que nous avions remporté notre dernier championnat du monde … et c'est long ! Je remercie toute l'équipe qui a travaillé ensemble pour que ceci puisse se réaliser. Que ce soit mes assistants aux grooms qui ont fait un travail fantastique et cette victoire, c'est le résultat de tout cela ! » expliquera Otto Becker qui aura réussi son pari d'oser rajeunir les cadres. Après la blessure de Cash juste avant le départ, Jeanne Frederik Meyer s'est vue intégrée dans l'équipe avec cet incroyable succès à la clé. « J'ai été très bien accueillie dans l'équipe par les cavaliers. Pour moi, pouvoir faire partie de cette équipe était tout juste croyable. Alors évidemment, je suis heureuse d'avoir pu apporter ma pierre à l'édifice. Ce soir, je vais boire beaucoup de bière et de vins pour avoir une mauvaise journée demain et lorsque je me demanderai pourquoi je passe une mauvaise journée … peut-être que je réaliserai que je suis championne du monde ! » lâchera l'Allemande aussi heureuse que la jeune maman Meredith Michaels Beerbaum. « Aujourd'hui, nous avons écrit l'histoire ! J'étais la première femme à remporter un championnat d'Europe à Mannheim et ici, c'est la première fois que deux femmes remportent un championnat du monde au sein d'une équipe. Pour moi, c'est d'autant plus intense avec le fait d'avoir ma fille ici présente. Marcus s'en occupe formidablement et cela me permet de me concentrer sur mon sport et à la fois d'être une bonne mère. » expliquera la seule Américaine heureuse de la journée car pour ses anciennes couleurs tout fut beaucoup moins drôle. En demandant à ses cavaliers de faire leur plan pour gagner la première épreuve, George Morris a certainement oublié que « rien ne sert de courir, il faut partir à point » ! Aujourd'hui alors que la pression était sur leurs épaules, l'équipe entière a flanché à l'exception de Laura Kraut et Cedric qui auront réussi le sans faute. Les équipes « exotiques » qui se sont illustrées la veille auront quelque peu flanché sous la pression à l'image de l'Australie qui aura rêvé jusqu'au bout lorsque Matt Williams pénalisé de 16 points la veille avec Urleven vd Helle signe un magnifique sans faute ! Le spectaculaire Chris Chugg et son crack Vivant vd Heffinck sortent de la piste avec 4 points avec une toute petite faute des postérieurs sur la palanque 8. Malheureusement pour eux, leur cavalière numéro un, Edwina Alexander et son Itot du Château, qui avaient semblé maîtriser leur sujet de la plus belles des manières depuis le départ, se font piéger à deux reprises en toute fin de tour avec une faute sur l'entrée du double de verticaux avant de doubler le score sur l'ultime oxer. Si James Paterson Robinson avait le pouvoir d'écrire l'histoire de son équipe avec son étalon Selle Français Niack de l'Abbaye, il se fera avoir sur les deux entrées de combinaison descendant à la 7 ème place avec son équipe. Même déception pour l'Arabie Saoudite qui aura donné tout ce qu'elle aura pu mais le manque d'expérience des couples formés sur le tard n'aura pas permis de miracle. Pourtant Kamal Bahamdan aura fait tout son possible. Eliminé au premier tour, le saoudien partira lentement mais sûrement malheureusement l'obstacle 9 ne se laissera pas attendrir avant que ne s'effondre également le 12a et le 13 en plus de … 4 points de temps. Dommage. Ramzy al Duhami s'en voudra encore avec cette toute petite faute sur le mur n°6 mais Jalla de Graverie ne pourra éviter une seconde faute sur le 12b. Mais l'équipe ne se laissera pas aller pour autant. Abdullah al Sharbatly s'emploiera à tout va et réussi à sortir le double sans faute de Seldana di Campalto. Il ne restait dès lors que Khaled al Eid qui pouvait encore permettre à son équipe de se qualifier pour les Jeux Olympiques … ou plutôt priver les européens d'une place puisque le règlement actuel leur octroi d'office une place puisqu'ils étaient la meilleure nation de leur groupe. La paperasse viendra néanmoins plus tard, le sport reprend ses droits. Presley Boy est en grande forme mais la palanque tombe avec les derniers espoirs des cavaliers de Stany van Paesschen qui auront fait trembler toutes les plus grandes nations des sports équestres. Mais devant, l'expérience parle à l'image de la Suède que personne n'attendait mais qui aura pu compter sur une Malin Bayard époustouflante qui signera d'emblée le sans faute. Malheureusement, Helena Lundback loupera le coche sortant de piste avec 20 points alors que Peder Fredericson sauvera quelque peu les meubles avec deux fautes. Il reste dès lors au chef de file de faire son boulot. Un rôle que Rolf Goran Bengston remplira avec merveille en signant un sans-faute insuffisant néanmoins pour les Jeux Olympiques. Mais devant cela s'active ! La Belgique n'étant jamais aussi bonne que dans leur rôle d'outsider, l'équipe de Philippe Guerdat se lance. Dirk Demeersman tente l'impossible et Bufero vh Panishof essaie aussi … mais ils ne peuvent éviter 3 fautes coup sur coup avant de bien terminer. Le joker n'a pas marché. Judy Ann elle corrige son erreur. Cha Cha Z saute magnifiquement et cette fois, la cavalière de Zangersheide fait 4 foulées avant le double de verticaux qui passe sans encombre : c'est un parcours sans faute avec juste deux petits points de temps ! Il reste dès lors plus qu'à nos deux ténors à faire leur travail et ils le feront plus que bien : deux doubles sans faute ! « Nous n'avons pas pensé à nos classements individuels, ni à une quelconque médaille. Nous voulions juste faire notre travail au mieux, c'est-à-dire faire des sans faute ! » Lâcheront en c?ur Philippe Lejeune et Jos Lansink. La Belgique met la pression sur les nations qui la devance ! Il ne reste plus qu'à attendre. Le canada avait débuté de la plus belle des manières avec le sans faute de John Pearce avec son cheval danois Chianto. Mais derrière, les choses se sont gâtées avec Yann Candele et Pitareusa qui commettront trois fautes. Jonathan Millar n'avait dès lors plus de joker mais Contino se fera piéger coup sur coup sur le vertical FEI et sur l'oxer suivant ! Résultat, malgré le sans faute du champion Olympique Eric Lamaze avec son fidèle Hickstead, le Canada dégringole à la 5 ème place. La France quant à elle espérait bien débuter avec Pénéloppe Leprévost mais la remontée s'annonce mal lorsque Mylord Carthago se fait piéger sur l'ultime obstacle. Patrice Delaveau semblait également très bien parti avec une Katchina Mail incroyable depuis le premier jour … mais qui se fera une nouvelle fois piéger sur la sortie du double de verticaux en toute fin de parcours. Ca commence à sentir le roussi. Pourtant Olivier Guillon envoûtera le stade de Lexington e selle sur Lord de Theize avec son équitation très styliste pour sortir son premier sans faute, le point rageur ! Il n'en fallait pas moins pour relancer la rage de vaincre du numéro un mondial qui bouclera un tour somptueux sur Silvana de Hus mettant la pression sur le brésil ! « J'étais vraiment très fâché sur moi-même après le premier jour où j'ai pensé qu'en faisant un bon tour, j'aiderais mon équipe par la même occasion et je me suis planté. Dès lors, j'ai absolument voulu me battre à 100% pour mon équipe car je savais que les autres cavaliers étaient merveilleux et je me suis battu durant tout le parcours pour mon équipe. Aujourd'hui, on m'a demandé de porter mon brassard de numéro un mondial alors je l'ai mis mais pour moi, c'est avant tout une compétition par équipe et pas une compétition personnelle, raison pour laquelle je ne voulais pas le porter. » Le brésil a désormais la pression ! Rodrigo Pessoa a boosté ses troupes en signant de nouveau le sans faute. Derrière lui, Pedro Veniss se fera piéger sur le mur mais sans se faire piéger par le chronomètre comme en première manche. Doda est tout proche de rééditer son sans faute mais Ashleigh Drossel Dan faute sur la sortir de ce satané double de verticaux ! Il ne reste dès lors plus qu'à Bernardo Alves de passer ! Pénalisé de 12 points la veille, il doit signer le sans faute et a juste droit à un point de temps pour avoir l'argent alors que la moindre barre leur coûtera le podium ! Vancouver d'Auvray s'emploie du mieux qu'il peut mais en toute fin de tour la sortie du double de verticaux s'écroule : la France est en argent, la Belgique en bronze ! « Nous ne sommes pas déçu ! Personne n'attendait le brésil à ce niveau et de plus, Vancouver est un peu gêné depuis le début de la compétition alors je suis très content ainsi » dira très sportivement Bernardo Alves. La Belgique explose quant à elle ! Philippe Guerdat aura réussi bien plus que son pari et même bien que tous les rêves que l'on aura pu avoir. « Je suis vraiment fier de mon équipe. Ils sont restés soudé tout au long de ce championnat. Pieter Devos a été un co-équipier modèle tout au long du concours. Cela ne fait aucun doute que c'est quelqu'un qui sera dans l'équipe prochainement et qui fera un championnat bientôt. Il méritait une médaille autant que les quatre autres mais c'est le malheur de notre sport … Ensuite chacun a amené sa pierre à l'édifice. Si Dirk n'avait pas été là le premier jour pour pallier le jour sans de Jos, rien n'aurait été possible. On s'est battu tout du long. Je suis heureux que la fédération ait accepté d'emmener un réserviste, cela nous a bien servi et malgré le coût que cela avait, cela a servi. Pour moi, la qualification pour les JO, c'était un petit rêve caché dans ma tête et je n'en parlais pas beaucoup … même si je sentais bien que l'envie des cavaliers y était mais hier lorsque nous avions les nations exotiques devant nous et que nous avions le couteau sous la gorge, on savait que ça aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre ! Au final, nous sommes la seule équipe avec les allemands à ne pas avoir fait de faute entre hier et aujourd'hui mais on avait pris trop de retard à la chasse pour envisager mieux. Maintenant, je savais qu'on n'avait pas de chevaux rapides. Personnellement, ça fait chaud au c?ur de voir la reconnaissance des belges à mon égard. Les problèmes que j'ai eu en Belgique en une année, c'est le centième de ce que j'ai eu avant malgré qu'il ait fallu reconstruire beaucoup de choses et aujourd'hui cette médaille, c'est certain qu'il y a 4 cavaliers qui l'ont autour du coup mais il y en a 25 qui la méritent avec tous ceux qui ont participé aux coupes des nations cette année et ce sont eux qui ont fait que l'équipe belge est redevenue une équipe.Patrick Spits et Ludo Philippaerts sont venus jusqu'ici pour nous encourager, tous les autres n'arrêtent pas de me téléphoner et d'envoyer des messages. Je ne pense pas qu'il y en ait un seul qui a monté en Coupe des Nations qui ne m'a pas téléphoné ou envoyé un message ! On est un peu redevenu une famille et c'est ce que j'aime. »
Une semaine après la médaille d'or de Pieter Devos dans le championnat du monde des 7 ans à Lanaken et celle d'argent pour le reining belge, l'équipe de CSO engrange une deuxième médaille à Lexington ... 8 ans après celle de Jerez !