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Le seigneur Sandro Boy s’est endormi

Sandro Boy
mardi 9 juillet 2024 Mélina Massias

Il aurait facilement pu être honoré du titre de plus beau cheval de la scène internationale et a fait vibrer les passionnés pendant près d’une décennie au plus haut niveau. Sorti par la grande porte après une carrière bien remplie et notamment marquée par une victoire en finale de la Coupe du monde en 2003, puis heureux retraité treize ans durant, Sandro Boy a poussé son dernier souffle. Fidèle partenaire de Marcus Ehning, l’étalon, également à l’origine de quelques bons produits, a terminé ses jours auprès de ceux qui l’ont toujours choyé, à Borken, avec son compagnon de pré et de vie, le célèbre poney Max. 

Au printemps 2023, Sandro Boy se prêtait à une séance photo pour célébrer ses trente ans, entouré de celles et ceux qui ont pris soin de lui lors de sa retraite. Un an plus tard, l’annonce de son décès, lundi 8 juillet, est venue mettre un point final à l’histoire du sublime étalon, qui a fait tourner tant de têtes sur les terrains de compétition puis à l’élevage.

Sandro Boy en pleine forme en 2018, aux côtés de son fidèle ami, Max. © Tiffany Van Halle / Hippo Foto



Poulain, Sandro Boy intègre les écuries du marchand et éleveur Paul Schockemöhle à l’occasion des ventes aux enchères de Vechta. Deux ans plus tard, Josef Estendorfer devient le nouveau propriétaire de l’étalon, alors fraîchement approuvé. Manfred Herzog assure alors sa formation et accompagne Sandro Boy dans ses premiers succès. Arrivé en 2003 dans les écuries de Marcus Ehning, le fils de Sandro et Wiadora (Grannus) ne mettra pas longtemps à conquérir le haut niveau et le cœur des fans. Sa tête arabisée et expressive au possible, sa prestance, son modèle parfait et son talent sur les barres, couplés au style impeccable de son cavalier, alors au sommet de son art, le propulse rapidement parmi les meilleurs de sa discipline. Après quelques réglages nécessaires pour appréhender au mieux ses moyens et sa sensibilité, le bai, né chez Rudolf Meyer, enchaîne les classements et victoires à haut niveau. Leur plus beau triomphe intervient finalement trois ans après leur rencontre, en 2006, en Malaisie. À Kuala Lumpur, hôte de la finale de la Coupe du monde, le couple se montre le plus régulier et décroche la première place. “Sandro Boy a sauté au-delà de tout ce que l’on pouvait imaginer. A chaque tour, il était fantastique à monter. Il sait simplement tout faire. C’est de la folie !”, s’était alors emballé Marcus Ehning, d’ordinaire si calme et mesuré. D’une grande longévité, Sandro Boy, comme nombre de ses voisins d’écuries, aura concouru jusqu’à l’âge honorable de dix-sept ans. Quelques semaines avant de saluer une dernière fois son public, au printemps 2011 à l’occasion de la finale de la Coupe du monde de Leipzig, Sandro Boy aura accroché un dernier Grand Prix, celui du CSI 4* de Münich, après avoir terminé deuxième de l’étape de la Coupe du monde de Bordeaux quelques mois plus tôt. Le bai au chic débordant aura cumulé plus d’1,2 million d’euros de gain tout au long de sa carrière. Acquis peu de temps avant sa retraite par Judith Göelkel, fidèle propriétaire des frères Ehning mais aussi de Grégory Wathelet, l’étalon aura profité de plus d’une décennie d’une douce retraite, passée en partie dans les écuries de son cavalier, à Borken. 

L'esthète Sandro Boy a brillé aux quatre coins du globe avec Marcus Ehning dans les années 2000, avant de prendre sa retraite sportive en avril 2011. © Dirk Caremans / Hippo Foto



“Merci Sandro Boy. À l’âge honorable de trente et un ans, dont vingt et un passés ensemble, inoubliables et couronnés de succès, nous t’avons laissé partir aujourd’hui. Tu vas beaucoup nous manquer, à ton pote Max et à nous”, ont fait savoir les écuries Ehning sur les réseaux sociaux. 

Après avoir fait la monte quelques mois en France, du côté de Béligneux Le Haras, le sublime Oldenbourg avait finalement mis un terme à ses activités d’étalon fin 2017, pour rejoindre définitivement son fidèle compagnon shetland, Max. Au cours de sa carrière sportive, Sandro Boy avait pu côtoyer sa fille, Sabrina, elle aussi montée par Marcus Ehning, sur les terrains de concours. Peut-être moins brillante qu’il ne le fût lui-même sur les pistes internationales, sa descendance compte tout de même plus d’une vingtaine de représentants ayant évolué à 1,60m. Parmi eux, le tout bon Fantomas de Muze, dont la production fait, à son tour, à faire parler d’elle. Le Selle Français Bandro Boy de Béthune se révèle également intéressant à l'élevage, tout comme les filles de Sandro Boy, qui ont laissé de bons fils et filles, à l’image de Chacco’s Girlstar, complice de l’Italien Emanuele Camilli et vue sous selle hongroise aux championnats d’Europe de Milan, Edo Sandra, née Esperance, ancienne bonne complice de Michael Jung en jumping, ou encore le fabuleux Milton, dont le potentiel sportif semble malheureusement trop peu exploité, faute à de nombreux changements de cavaliers. 

Avec la disparition du seigneur Sandro Boy, une page se tourne pour Marcus Ehning et toute son équipe, mais aussi pour les sports équestres, qui perdent l’un de leur plus charismatique représentant.

La mémoire et le charisme de Sandro Boy perdurera à travers sa production. © Scoopdyga

Photo à la Une : Sandro Boy aura marqué à jamais le cœur des passionnés de saut d'obstacles grâce à son talent et sa beauté. © Scoopdyga