Retour sur dix moments de l'année 2021 !
À l’occasion de cette fin d’année, la rédaction de Studforlife a décidé de mettre en avant les talents de photographe de son équipe. Léa Tchilinguirian, journaliste à la rédaction, arpente régulièrement les concours son appareil à la main. Loin de l’agitation sportive de la piste, ce qu’elle préfère c’est l’émotion des coulisses. Elle a sélectionné dix photos faites cette année et vous explique pourquoi celles-ci en particulier l’ont marquée.
1 – Ioli Mytilineou et Levis de Muze
« Le duo de l’année ! Cet été, la cavalière grecque avait déjà brillé dans le Grand Prix 3* de Deauville avec son autre monture La Perla vd Heffinck (Cooper van de Heffinck). Son nom ne m’était donc pas inconnu mais je ne l’avais jamais vu en piste avec Levis ! En septembre, lors des championnats d’Europe de Riesenbeck, Ioli Mytilineou a sûrement été l’une des cavalières les plus expressives en piste, entre détermination et remerciement envers son cheval. Chaque jour, la jeune femme a offert des prestations plus que remarquables, conquérant le coeur de tous ! Je me souviens qu’à chacune de ses entrées en piste, j’entendais : « Elle va terminer sur le podium en battant les grands noms, on ne va pas s’y attendre ! ». Avant sa qualification pour l'ultime épreuve attribuant le titre européen, elle n'avait pas renversé la moindre barre jusqu'à ce qu'une mésentente sur l'entrée du triple du dernier parcours l'ait contrainte à abandonner. Par respect pour son cheval qui avait déjà tant donné tout au long de la semaine, la Grecque a levé la main, signe de retrait. Ce choix a grandement été apprécié et le public n’a pas manqué de la raccompagner vers la sortie sous les applaudissements. Cette prestation ne pouvait avoir encore plus de sens avec les mots d’un des maîtres de la discipline Ludger Beerbaum : “Elle nous a montré ce qu'était une belle relation entre un cavalier et son cheval. Même ces parcours difficiles ont paru faciles. Ce qui leur est arrivé n'est pas mérité mais c'est le sport. Elle a pris une très bonne décision.” »
2 – Bryan Balsiger et Martin Fuchs
« Toujours aux championnats d’Europe, cette fois-ci un peu plus tôt dans la semaine puisqu'à ce moment se jouait le titre européen par équipe : tout semblait déjà bien parti pour la Suisse. Initialement, j’avais quitté le bord de piste pour prendre des photos de l’équipe de Mark McAuley afin d’illustrer le carnet de bord de sa groom, Laura Vivière. C’est dans ces moments que j’aime être en coulisses, près de la détente : les plus belles émotions y défilent. Bryan Balsiger venait de réaliser un parcours sans-faute avec AK's Courage (Chepetto C), notons que ce championnat était le premier pour le benjamin suisse qui le courrait jusqu’ici chez les Jeunes, mais aussi le premier pour sa jument. Avant de se mettre à cheval, Martin Fuchs a tenu à féliciter son coéquipier. »
3 – Retour après quelques mois de repos pour Dominator 2000 Z
« Je ne voulais absolument pas rater ce parcours… en même temps qui n’apprécie pas ce cheval ? Après le Global Champions Tour de Valkenswaard en juin, Christian Ahlmann et Zangersheide ont pris la décision d'accorder du repos à l’étalon noir qui ne se montrait pas au meilleur de sa forme. Ce choix les a d’ailleurs écartés d’une sélection aux Jeux de Tokyo. À l’occasion du CSI 3* de Riesenbeck début septembre, Dominator est revenu fouler les terrains de compétition avec aisance pour repartir de plus belle ! »
4 – Le maître sourit !
« Marcus Ehning fait partie des pionniers du saut d’obstacles ! Au premier abord, l’Allemand laisse peu paraître ses émotions. En parallèle du championnat d’Europe, il en a profité pour officialiser la retraite de son tempétueux Comme Il Faut. Le cavalier n’avait pas choisi Riesenbeck au hasard pour cette cérémonie : son bai est né ici, dans le fief de Ludger Beerbaum ! Si la célébration paraissait plutôt protocolaire avec une vidéo, un plateau de carottes et un dernier tour de piste, une fois les pieds au sol, Marcus Ehning a laissé ses émotions s’exprimer. Il a partagé ce moment avec sa groom, sa famille et des amis-cavaliers. Martin Fuchs était venu près de l’étalon lui adresser une dernière caresse. »
5 - Brian Moggre et Balou du Reventon
« En septembre, Charlotte Marichal et moi nous sommes rendues aux Pays-Bas dans les écuries “Travers Horse Facility” à la rencontre de Brian Moggre pour le tournage de notre vidéo “Rising Star”. À notre arrivée, il était à cheval, en selle sur un certain Balou du Reventon. Comme à son habitude, toujours très soigné, Brian nous a accueillies avec sympathie et s’est simplement prêté au jeu. Lors de ce cliché, je lui avais demandé s’il pouvait dérouler l’allée de pavés avec son roi. Voir de tels cracks chez eux, dans leur quotidien, rend le moment si différent. Ils peuvent s’exprimer plus facilement. D’ailleurs, il paraissait presque épuisé de sa séance en baillant le long de sa balade, nous tirant la langue à mainte reprise. Balou sait qui il est : un charmeur doté d’une personnalité aussi calme que tonifiante… comme son cavalier (rire !) ! »
6 - Killer Queen VDM et Sean Lynch
« Killer Queen VDM est l’une des juments les plus impressionnantes du circuit mondial ! Du haut de ses onze ans, elle n’a cessé de montrer toute sa détermination et sa force pour accompagner Daniel Deusser en haut des podiums ! En 2021, cette fille d’Eldorado vd Zeshoek a remporté deux Grands Prix, celui de Wellington et d’Aix-la-Chapelle, et a aligné le double zéro dans la Coupe des nations d’Allemagne ! Son cavalier est devenu pour la troisième fois de sa carrière le numéro un mondial pendant quatre mois consécutifs et c’est sans compter sur l’aide précieuse de Killer Queen ainsi que ses autres chevaux ! Je trouve que cette photo reflète beaucoup de tendresse et de calme avec son groom Sean Lynch avant un moment de sport : elle s'apprêtait à s’élancer dans la finale Coupe des nations de Barcelone. »
7 – Olivier Robert victorieux avec Vivaldi à Madrid
« “Merci Jérôme (Guéry)!”, ce sont les premiers mots d’Olivier Robert lorsqu’il est sorti de la piste madrilène. Je dois dire qu’on a vécu une après-midi de sport digne de ce nom ! À l’occasion du Global Champions Tour de Madrid, le public a pu admirer les meilleurs cavaliers mondiaux, privés de rassemblements depuis des mois suite à la pandémie du Covid-19. Du spectacle, ils en ont eu ! Le chef de piste Santiago Varela avait préparé un parcours très technique et éprouvant, seuls deux cavaliers ont réussi à se qualifier pour le barrage. Pendant qu’Olivier Robert refaisait quelques sauts sous les yeux de son ami Jérôme Guéry avant d’entrer à nouveau en piste, Kevin Staut me disait : “C’était dur à regarder ? Tu n’imagines pas à monter !”. Au barrage, Scott Brash (présent avec Hello Jefferson) est connu pour être l’un des plus rapides. Pourtant, Olivier Robert ne s’est pas laissé démonter ! Après sa victoire, il confiait même pour Studforlife : “Je ne gagne jamais mais aujourd’hui j’ai réussi, il m’a fallu des années de CSI 5* !”. Autant dire que le Tricolore ne s’attendait pas à vivre la saison de folie qu’il vient de clôturer avec notamment une autre victoire dans le Grand Prix de Rome cette fois-ci avec Vangog du Mas Garnier ! »
8 – Mickael Baillieux et Valdocco des Caps
« À vrai dire, il n’y a pas vraiment d’histoire derrière cette photo si ce n’est qu’elle renvoie de bonnes ondes. Valcoddo (vendu en Arabie Saoudite depuis) et son groom profitent d’une journée ensoleillée de mai à leur écurie chez Sergio Alvarez Moya, basée près de Madrid. Ils se dirigeaient vers la carrière pour effectuer un travail sur le plat. Les performances en piste sont le fruit des moments simples du quotidien. »
9 – Un style à la Maikel van der Vleuten
« Cette photo à Saint-Tropez m'impressionne toujours autant ! Certains cavaliers marquent leur temps par leurs performances, d’autres y ajoutent une touche de style ! Bosty est sûrement un indétrônable en la matière mais Maikel van der Vleuten pourrait bien le concurrencer. Si leurs envolées peuvent paraître spectaculaires, à se demander comment ils tiennent là-haut, ça ne les empêche pas de boucler leur parcours avec brio ! »
10 – À deux pieds de la Dame de Fer
« Pour illustrer le Paris Eiffel Jumping, j’ai choisi une photo qui, je l’avoue, est prise à l’Iphone. À chaque fois que je la regarde, je me dis “waouw, quel cadre de la compétition !” Dans le fond, les concours en ville sont loin d’être mes préférés, à chacun son avis, mais la Dame de fer y ajoute un vrai charme. Si le soleil n’était pas au rendez-vous pour cette édition, la Tour Eiffel était indéniablement sur toutes les photos ! Cette année, les installations ont été déplacées de quelques mètres sur le Champs de Mars, sur la place Jacques-Rueff. Pour les non-connaisseurs des lieux, cette piste a été construite sur une fontaine ! »
Prochainement, Cécile Sabrayrolles proposera cinq autres photos marquantes prises au cours de l’année !