La Tour du Rouet, Kill Bill du Mesnil et Jericho de Hus sont les grands gagnants des Masters du salon des étalons de Saint-Lô édition 2025. Le fils de Dollar du Rouet et les deux descendants d’Emerald van’t Ruytershof, respectivement nés chez Yannick Fardin, Jean-Luc Lebourgeois et pour le compte du haras de Hus, ont remporté leurs classes d’âge respectives sous les selles de Léo Nerzic, Guillaume Batillat et Leah Stack.
Comme chaque année, la première journée du salon des étalons de sport de Saint-Lô s’est achevée par le Masters. Cette épreuve de démonstration, où chaque mâle a été noté - avec bienveillance - sur différents critères, était divisée en trois classes d’âge. Chez les cadets, Latour du Rouet a propulsé son père, Dollar du Rouet, en tête d’affiche, tandis que deux fils d’Emerald van’t Ruytershof, Kill Bill du Mesnil et Jericho de Hus, se sont distingués chez les cinq et six ans.
Jericho de Hus, élève modèle
Avant de prendre la route pour l’Espagne et ses pistes internationales, la sympathique Leah Stack ne pouvait rêver meilleure mise en bouche. Présente pour la première fois à Saint-Lô, la jeune Irlandaise, cavalière depuis quatre ans pour Greg Broderick, qu’elle a rejoint si tôt ses études terminées, a mené le très plaisant Jericho de Hus à la victoire. Le bel étalon à la robe noire, disponible auprès d'Ibreed Agency, est né au haras de Hus, du croisement entre Emerald van’t Ruytershof et Babouchka de Hus (Levistan), une sœur utérine de… Chacco-Blue himself! Bon sang ne saurait donc mentir pour celui qui a obtenu un total de 90,5/100, avec un excellent 19/20 pour son comportement. D’ailleurs, son tempérament semble être l’une de ses principales qualités.
“Greg Broderick et Joris de Brabander sont propriétaires de Jericho et l’exploitent en collaboration. Je suis venue le monter pour cette épreuve réservée aux étalons. Je le monte périodiquement depuis ses quatre ans, en fonction de la saison de monte. Il est très facile pour tout. Il a un caractère formidable et peut aller en concours après avoir fait la monte sans problème. Sa mentalité, son respect, sa puissance et son look font partie de ses principaux atouts. Il a passé la majeure partie de l’année dernière en Irlande, où il a concouru et fait la monte, et est venu en Europe pour être prélevé. J’adore le monter !”, s’est réjouie Leah Stack, au départ de son premier parcours international à 1,45m en septembre dernier.
L'excellent Jericho de Hus n'est autre qu'un petit-fils de Contara, mère du très prisé Chacco-Blue. © Mélina Massias
Tout aussi séduisant par son aisance sur l’étroite piste en sable du pôle hippique de Saint-Lô, Black Jack DK, protégé du Groupe France Elevage, s’est classé deuxième avec Corentin Derouet. Le couple a achevé son parcours avec quatre-vingt-huit points sur les cent possibles. Black Jack DK, fils de Black Cera DK et petit-fils de Clearway et né chez Richard Dick, provient de la même lignée que Charaktervoll, un des étalons montants du stud-book Holstein.
Le tiercé gagnant est complété par l’excellent Jacadi du Paradis. Dans la Manche, le gris, pépite de l’élevage de Stéphan Marty, a croisé son illustre père, Clarimo, en virée normande avec Casall et Uriko, né Clooney. Sous la selle de Léo Thomazo, le petit-fils d’Erco van’t Roosakker a encore fait parler ses moyens. L’an dernier, à cinq ans, le Selle Français, arrière-petit-fils de Narcotique de Muze, s’était imposé avec 93,5/100. Cette année, il a été crédité de 87,5/100, de quoi satisfaire France Etalons.
Kill Bill du Mesnil, dans les traces de Rokfeller de Pléville*Bois Margot ?
Peu avant la victoire de Jericho de Hus, un autre fils d’Emerald van’t Ruytershof a fait parler de lui. Vainqueur du testage en 2023 sur cette même piste, Kill Bill du Mesnil a impressionné les juges, qui lui ont accordé 94/100 ! Dans le détail, l’alezan a obtenu… quatre fois la note de 19/20 ! Distribué par le haras du Reverdy, Kill Bill du Mesnil descend d’une très bonne lignée maternelle étrangère. Sa mère, Vinca Major v Vlieringen, une fille du méconnu Dominard, a évolué à haut niveau avec Pauline Guignery et donné, sur douze produits enregistrés sur la base de données Horsetelex… six montures ayant concouru à 1,40m et plus. Et son plus jeune produit, élevé par Jean-Luc Lebourgeois, semble bien parti pour faire aussi bien… voire mieux ? Guillaume Batillat, qui n’avait plus participé au Master des étalons depuis… 2011, avec un certain Rokfeller de Pleville*Bois Margot, n’en pense pas moins !
“Kill Bill est arrivé à la maison il y a trois mois. Son évolution est géniale ! Arthur Le Vot, son ancien cavalier, avait déjà fait un bon travail avec lui. Il continue de progresser et va devenir un super cheval. La note qu’il a obtenue ce soir est exceptionnelle pour un cheval de cinq ans. Il a l’intelligence de la barre, le respect, le dressage : il est génial. S’ils étaient tous comme lui à cinq ans, ce serait formidable !”, s’est enthousiasmé Guillaume Batillat, qui a une vision à long terme pour sa jeune pépite. “On va prendre notre temps avec lui. Je n’avais plus participé à cette épreuve, que j’aime bien, depuis ma victoire avec Rokfeller. Battre Rokfeller est difficile, encore aujourd'hui, mais je pense que Kill Bill peut faire mieux ! En tout cas, je l’espère. Rokfeller est un crack et j’espère que lui en deviendra un aussi.”
Kill Bill du Mesnil en action. © Mélina Massias
La deuxième place est revenue à Karaganda Semilly, champion de France des quatre ans en septembre et présenté par Clément Fortin. Le gris, fils de Mylord Carthago, petit-fils de Diamant Semilly et neveu d’Away Semilly, a obtenu 92/100. Très sérieux sur les barres, le jeune mâle confirme ses qualités.
Aux côtés de Thomas Carlile, Keros Laumaie, né chez Stéphanie Blondin-Roulier, dans le Maine-et-Loire, obtient 89/100. Le gris est un produit d’Untouchable 27 avec une mère par Burggraaf. Il devance deux fils de Windows vh Costersveld, alias Cornet Obolensky, le remarquable Kornet San Isidro et Ksar de Rêve Semilly. Fort à son avantage, Kilbill du Brêche, seul fils de Brantzau de la soirée, est sixième et devrait faire parler de lui cette saison et celles à venir.
La Tour du Rouet prend le contrôle des quatre ans
Grand, puissant et manquant peut-être un peu de sang, le bien nommé La Tour du Rouet a ouvert la soirée et remporté sa classe d’âge. Le bai brun est un fils de Dollar du Rouet et Chossette de la Roque, par Zandor, et est issu de la même souche qu’Usual Suspect d’Auge ou encore… Rokfeller de Pleville ! Pour son cavalier, Léo Nerzic, le Selle Français a toutes les cartes en main pour franchir tous les paliers.
“Je monte La Tour du Rouet depuis plus ou moins six mois. Nous avons d’abord préparé le concours étalons puis le testage, dont il termine quatrième après une très bonne prestation. Nous avons continué le travail jusqu’à cet événement, où il s’est vraiment très bien présenté, comme à son habitude. C’est un gros sauteur. Je pense qu’il a des qualités hors norme, pour sauter vraiment très haut. L’épreuve était assez bien construite, facile, ce qui a permis de bien les présenter”, a salué le Léo Nerzic. Le duo a quitté la piste avec 86,5/100.
L'immense La Tour du Rouet a démontré toute sa puissance dans l'épreuve réservée aux mâles de quatre ans. © Mélina Massias
Plutôt homogène, la génération des quatre ans a donné du fil à retordre aux juges pour établir un classement. Crédité de 86/100, Lamborghini de Riverland, fils de Catoki et petit-fils de Calvaro, est deuxième aux côtés de Léo Thomazo et supplante Lumigny de Vincy et Latino Gos, ex aequo avec 85,5/100. Le premier, qui a vu le jour chez Cynthia et Vincent Hervagault est un fils de By Cera d’Ick avec une mère par Contendro, monté par son co-naisseur, tandis que le second réunit les sangs de Comme Il Faut et Untouchable 27 et n’est autre que le neveu du tout bon Hardrock, entre autres. Né chez Alejandro Gutierrez Cortina, il était présenté par Léo Nerzic.
Photo à la Une : Guillaume Batillat prédit un brillant avenir à Kill Bill du Mesnil. © Mélina Massias
Le salon des étalons de sport de Saint-Lô est à suivre en direct et gratuitement sur GRANDPRIX.tv.
