Longines Hong-Kong Masters 2016
Alors qu'il avait été la grande star de la première édition avec 4 victoires et une seconde place en cinq épreuves concourues, Patrice Delaveau revient à Hong-Kong avec le bonus des 500.000 euros promis au vainqueur de deux étapes consécutives après sa victoire dans les Longines Masters de Paris début décembre en selle sur Lacrimoso … vainqueur en Asie de trois épreuves sur trois dont le Grand Prix en 2013. Le défi est difficile mais en aucun cas impossible pour ce couple ! D'autant que le week-end passé à Bordeaux, ultime concours avant l'aventure asiatique, le cavalier du team HDC s'est une nouvelle fois distingué en remportant trois épreuves tout en assurant sa qualification pour la finale de la coupe du monde au passage.
Lacrimoso est en route vers un nouveau défi en Asie ... Votre dernier concours avant Hong-Kong s'est très bien déroulé, comment abordez-vous ces 4 ème Longines Hong-Kong Masters vous qui avez été le héros de la première édition ? Patrice Delaveau : « Pour l'instant, je ne me prends pas trop la tête avec cette possibilité de jackpot. Je sais qu'il est là, c'est indéniable, mais je vais avant tout tenter de faire le meilleur concours possible et c'est surtout le dimanche où il va falloir être bon et monter au mieux. Je pense qu'il faut prendre cela comme un championnat, une grande finale. Je vais essayer de monter le mieux possible mais je ne vais pas me mettre la pression dès aujourd'hui. Je sais que c'est quelque chose de très difficile à faire. Les deux cavaliers qui avaient l'occasion de le faire avant moi, John Whitaker et Marco Kutscher qui sont de très grands cavaliers, n'ont pas réussi. Je ne pars pas perdant pour la cause, je viens bien évidemment essayer mais j'aurai bien le temps de m'occuper de mon cheval pour qu'il soit prêt pour le dimanche une fois arrivé à Hong-Kong. » Vous vous amusiez à Paris de ce poste d'homme à abattre, comment voyez-vous cette possibilité de jackpot ? P.D. : « C'était évidemment une boutade d'autant que cela reste très sport mais je comprends que c'est délicat pour un organisateur de voir entrer un cavalier en piste qui peut faire « sauter la banque ». Ce serait évidemment extraordinaire pour moi et mes propriétaires, plus difficile à vivre pour un organisateur. » Ornella Mail avait participé aux succès de son cavalier lors de la première édition. Vous êtes reconnu depuis quelques années pour sortir peu en concours … mais bien avec souvent des objectifs très souvent atteints. Le planning a été adapté pour vos chevaux par rapport à ces masters ? P.D. : « Oui. Après Paris, nous en avons parlé avec mes propriétaires car j'étais très en retard au niveau de la coupe du monde et j'avais ce challenge là également à jouer. Nous avons donc regardé ensemble si nous décidions de laisser tomber ce challenge pour mettre le plus de chance possible de se qualifier pour la coupe du monde ou si nous allégions le programme de coupe du monde même si cela me laissait très peu de chance de me qualifier pour la finale. 64 chevaux ont embarqué de l'aéroport de Liège à Bierset vers Hong-Kong ce dimanche. Mes propriétaires m'ont dit qu'on privilégiait le défi des Masters le plus possible. J'ai donc décidé de ne pas sauter ni à Malines, ni à Zurich pour alléger le programme du cheval. C'était un risque et la preuve, c'est passé au ras de la moustache. C'était important pour moi d'ôter une étape de coupe du monde pour me permettre d'aller à Hong-Kong et de pouvoir jouer sur tous les tableaux sans fatiguer le cheval pour autant. A Leipzig, j'ai néanmoins fait un mauvais concours surtout le Grand Prix où je n'ai pas très bien monté et où je suis sorti avec 8 points ce qui me réduisait mes chances de participer à la finale. J'ai néanmoins reçu la possibilité de me rendre à Zurich mais j'ai préféré en rester au plan initialement prévu. J'ai eu la chance de faire un très bon Grand Prix à Bordeaux et d'obtenir cette qualification ce qui est quand même très important pour nous. » Cette qualification enlève un poids des épaules ? P.D. : « Oui car si je n'étais pas qualifié pour la finale de Goteborg, je serais parti avec un petit coup au moral quand même. Là, nous avons réussi notre coup et moralement, c'est mieux pour moi. » Le projet un peu fou de ces Masters à Hong-Kong avait débuté par un week-end d'apothéose pour vous et nous en sommes déjà à la quatrième édition aujourd'hui. Comment vivez-vous ça ? P.D. : « C'est sûr que le voyage est toujours aussi long. L'an dernier, j'avais été obligé de faire l'impasse. Il y a de plus en plus de beaux concours et c'est quelque chose de fantastique mais ce sont souvent des concours très loin ce qui oblige les chevaux à prendre de plus en plus souvent l'avion. Moi, personnellement, je commence à réfléchir avec cela pour réduire quelque peu ces très longs voyages pour eux qui sont quand même très fatigants car si on se laisse aller, on les mettrait dans l'avion tous les 15 jours, trois semaines. Je pense que c'est un petit peu beaucoup. Maintenant, nous avons tous aussi plusieurs chevaux dans notre piquet et plusieurs cavaliers réussissent à faire tous les concours grâce à plusieurs chevaux différents. Nous avons pris la décision de laisser quelque peu souffler nos chevaux car cela peut devenir dangereux pour eux si à un moment, on ne leur laisse pas la possibilité de se reposer. On pourrait les user beaucoup plus vite que par le passé. Par contre, ce nombre de concours permet aussi et surtout à un plus grand nombre de cavaliers de faire partie du haut niveau. Avant l'élite était réservée à vingt-trente cavaliers quand aujourd'hui soixante cavaliers peuvent prétendre à tous ces concours-là. » Vainqueur de l'édition 2015, Argento est également du voyage Sandria du Coty Embassy II Chesall Gagnant à Los Angeles, Van Gogh jouera sa dernière cartouche pour un bonus de 250.000 euros. photos Tiffany van Halle/ Longines Masters