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Le conseil des pros - Gudrun Patteet

Gudrun Patteet
Sport lundi 6 avril 2020 .

On continue notre tour d'horizon des différentes techniques pour garder des chevaux en forme durant cette période spéciale. Cette fois-ci, c'est à la rencontre de Gudrun Patteet que nous partons...

En cette période incertaine due à la pandémie de Covid-19, Studforlife vous propose de faire un tour d’horizon des différentes méthodes et techniques des cavaliers pour garder leurs chevaux en forme.

Pour ce 5e rendez-vous, nous allons chercher des réponses auprès de Gudrun Patteet. La cavalière belge explique que la situation lui permet notamment de faire des transferts d’embryons sur ses juments de tête.

Sea Coast Pebbles Z (Picasso Zx Flamenco de Sémilly x Féo), est un frère utérin du grand gagnant de Ben Maher : Aristo Z, fils d'Andiamo Z comme le père de Pebbles.

En début d’année, Gudrun Patteet a enchaîné les belles performances, remportant plusieurs Grands Prix lors du Sunshine Tour. Certains de ses chevaux étaient donc déjà très compétitifs : « Les chevaux qui ont sauté en Espagne travaillent un peu plus tranquille en cette période et les autres, qui devraient normalement être en concours maintenant, je les entraîne normalement. J’essaie de sauter une fois par semaine une ligne de gymnastique ou un parcours. S’ils sont bien, ils ne sautent qu’une fois et si je sens que c’est nécessaire, je fais une deuxième séance. »

Comme pour de nombreux cavaliers, la clé de cette période particulière est de varier au maximum le programme des chevaux : « Ils vont au pré et j’essaie d’alterner le plus possible le travail. J’ai la chance de pouvoir profiter d’installations très pratiques qui m’offrent beaucoup de possibilités. Dès qu’il fait beau je fais énormément d’extérieur. Je profite de la piste en herbe et de la piste de galop. Je peux changer tout le temps, c’est bien pour le moral. »

En juin dernier, Gudrun Patteet s’était brillamment imposée dans le Grand Prix des Longines Masters de Lausanne, mais cette année, de nombreux 5* sont annulés : « Je comprends que les concours annulent, car cela représente beaucoup de risques pour eux. Pour nous, cavaliers, on ne sait même pas si on va pouvoir faire des concours. Lorsque cela va recommencer, on ne peut pas tout de suite sauter du 5* car aussi bien les chevaux que nous-mêmes avons besoin d’une certaine routine. On va débuter avec des concours nationaux puis des 2* avant de refaire de gros parcours. J’espère qu’il y aura tout de même de beaux concours cette saison, parce que ce n’est pas évident pour les organisateurs de mettre en place des concours de ce niveau. »

Qui dit absence de concours dit également aucune rentrée financière, une situation délicate à gérer : « Les frais restent les mêmes alors que nous n’avons plus d’entrées. Les ventes de chevaux sont aussi à l’arrêt. Cela va être compliqué pour les gens si la situation dure plus longtemps. Sans oublier qu’on ne peut pas donner de leçons. Si tu n’as pas un gros sponsor derrière toi, cela ne doit pas être facile. »

Et quand les concours reprendront, quel sera le programme ? « Pour l’instant, je ne saute pas gros à la maison, mais si la situation se prolonge, je vais peut-être quand même sauter plus haut avec mes chevaux de tête, car ils doivent rester dans le coup. Une pause d’un mois, cela ne pose pas de problème, mais si c’est plus long, il faudra qu’on avise. »

Sea Coast Valdelamadre Clooney (Centauer Z x Quatum x Nimmerdor)

Dans cette situation exceptionnelle, quelques points positifs sont toutefois mis en avant par la cavalière : « Il y a aussi des avantages, comme par exemple le fait d’avoir plus de temps pour travailler les jeunes et évaluer leur potentiel pour le haut niveau. Je peux leur consacrer plus de temps. » Mais ce n’est pas tout, cette pause change aussi la donne quant à l’élevage : « Si cette situation se prolonge, on va faire du transfert d’embryon avec nos juments de haut niveau. D’habitude, on ne le fait pas, car dès qu’elles ont 7 ou 8 ans et qu’elles font du haut niveau, je ne veux pas perturber leur cycle. Actuellement, si elles sont à la maison, pourquoi ne pas tenter l’expérience ? Ce serait sympa d’avoir un embryon de ces juments. Normalement le sport est prioritaire, mais la situation actuelle le permettrait. On a aussi nous-mêmes des étalons donc c’est intéressant. »

Pour ceux qui ont la chance de pouvoir toujours monter et entraîner leurs chevaux, Gudrun Patteet a partagé un des exercices qu’elle aime faire (vidéo ci-dessous) : « Ce sont plusieurs petits exercices que nous avons mis ensemble afin d’en faire un petit parcours. J’aime bien les gymnastiques, mais pour que cela ne soit pas trop répétitif pour les chevaux, il faut les varier. En en mettant plusieurs différents à la suite, cela permet aux chevaux de rester concentrés. »