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L'Allemagne s'impose à Lummen

Reportages lundi 1 mai 2017
CSIO***** Lummen 2017
Coupe des nations

Pour la première fois, la responsabilité de chef de piste de la coupe des nations du CSIO***** de Lummen est revenue à Eugène Mathy qui aura réussi à construire un parcours subtil, rempli d'options, qui sans être très gros s'est révélé très fautif sur l'ensemble du tour. Mais il n'aura pas été le seul à être félicité car les cavaliers auront pu prendre beaucoup de plaisir sur une piste dans un état impeccable, que tous auront salué. « On ne dira pas assez fort à quel point la piste était parfaite aujourd'hui » expliquera Pieter Devos alors que Jérôme Guery n'hésitera pas à dire qu' « il s'agit de la meilleure piste d'Europe. Même La Baule ou Aix la Chapelle ne peuvent pas se targuer d'avoir une piste de cette qualité et c'est vraiment très agréable. »

Après le premier tour, la messe était déjà dite pour beaucoup car une nouvelle fois, il fallait pouvoir aligner des zéros !

Le double 1 de Bruno Chimirri avec Tower Mouche (Diamant de Sémilly) ne servira à rien pour les Italiens qui se contenteront de la 4 ème place après avoir décroché lors du second tour.

La Suisse sera 5 ème malgré le magnifique sans faute de Nadja Steiner et sa très remarquée Saura de Fondcombe (Balou du Rouet) lors du premier tour alors que lors du second, c'est le revenant Walter Gabathuler qui réalise le sans-faute avec Fine Fleur du Marais (Toulon), un joli retour au premier plan pour le Suisse qui s'était fait oublier pendant près de 20 ans. Devant, trois pays ont eu bien du mal à se départager. Après la première manche, la France est seule devant affichant fièrement un beau zéro mais cela se complique vite car après son beau sans-faute en première manche, Cédric Angot écope d'une faute sur l'oxer 5 avec Saxo de la Cour (Tlaloc La Silla) Mais derrière, on montre qu'on est là car si Pieter Devos voit son score porté à 4 points à cause du boulet de Dream of India Greenfield (Gem of India) qui est venu marquer la latte de la rivière, côté allemand, André Thieme claque le sans-faute après son 4 points du premier tour sur Conthendrix (Contendro I). La Belgique ne lâche pas l'affaire pour autant car Olivier Philippaerts jubile en signant le premier double sans-faute de l'épreuve avec son revenant Cabrio vd Heffinck (Cassini I). « C'est évidemment fantastique pour Cabrio. Il a été blessé et a été écarté pendant un an et demi alors revenir de cette manière, ici, avec un double sans faute, cela fait vraiment plaisir. » glissera le jeune homme. Pour sa première coupe des nations à ce niveau, Maurice Tebbel répond aussi présent. Après avoir fait toutes ses classes dans les équipes de jeunes, le fils de René Tebbel est lâché dans le grand bain mais après son sans-faute dans la première manche, il ne peut cette fois éviter la faute sur l'oxer 8 qui suit la rivière avec son très impressionnant Chacco's Son (Chacco Blue). Côté français, après un premier tour sans-faute, la nouvelle star Maelle Martin et son étalon Giovanni de la Pomme (Shindler de Muze) s'éteignent et sortent de piste avec 12 points. Son entourage évoquait un manque de condition dû à un retour du prélèvement plus tardif que prévu, avant qu'un rhume ne vienne perturber une préparation au timing un peu juste. Mais du coup, le joker français est passé. D'autant que les Belges ne lâchent rien. Les champions de Belgique en titre sont bien là, Karel Cox sort le sans-faute avec Cor vd Wateringhoeve (Thunder vd Zuuthoeve). Holger Wulshner a complètement raté son premier tour avec 12 points mais il donne le meilleur avec BSC Skipper (Stolzenberg) pour sortir cette fois avec 4 points. L'Allemagne n'a plus de droit à l'erreur pour rester au contact de la tête. La pression est également énorme sur les épaules du rookie français, Bernard Briand Chevalier qui avait effectué une première manche somptueuse malgré un 4 points dans le milieu du triple placé en avant dernier. Cette fois, il réalise le parcours parfait … sauf que le boulet de Quadillac du Heup (Helios de la Cour II), propre s?ur de l'étalon Selle Français bien connu en Belgique Pommeau du Heup, marque la latte de la rivière : 4 points ! Dommage car le jeune homme est sans conteste la révélation de cette coupe. « C'est une très belle expérience. J'ai commis une petite faute au premier tour que j'ai bien corrigée au second. C'est vraiment dommage ce 4 points sur la rivière où je ne pensais pas avoir fait faute puisque c'est juste le boulet qui a marqué la plasticine. C'est certain que quand on a acheté Quadillac il y a trois ans, on ne pensait pas arriver jusque-là même si on travaille toujours pour aller le plus loin possible. On a gravi les échelons petit à petit elle et moi. On espère évidemment saisir d'autres opportunités pour pouvoir prendre de l'expérience, même si on est conscient que les portes peuvent aussi se fermer très rapidement. Tout se joue ici sur une faute, il faut donc vraiment pouvoir donner le meilleur. Ce n'est que mon second cinq étoiles alors participer à un tel CSIO cela donne beaucoup d'expérience en un seul week-end et cela permet de continuer à s'améliorer. Les coupes, c'est un format intéressant car on reconnaît le parcours, on le fait une première fois avant de pouvoir le refaire en essayant d'améliorer les erreurs du premier tour, je trouve cela très instructif. C'est vraiment intéressant. Maintenant, l'objectif c'est de participer au CSIO de La Baule. J'avais déjà participé à la tournée de Vejer de la Frontera ce qui fait que la jument est prête pour les pistes en herbe et on savait qu'elle était en forme mais elle confirme. » glissera le cavalier breton. Il ne reste plus qu'un cavalier et les trois nations sont toujours au coude à coude. La Belgique a une petite longueur d'avance sur ses poursuivants. Un parcours sans faute de Jérôme Guery avec Garfield de Tiji (Quasimodo Z) offrirait la victoire à ses couleurs devant son public pour la première sortie de l'équipe avec son nouvel entraineur Peter Weinberg. Malheureusement au premier tour, le gris avait mis le pied dans l'eau et son cavalier, bien décidé à éviter cette faute, mit un peu trop d'entrain et se retrouva en difficulté cette fois sur l'oxer qui suivait : 4 points ! « On sait qu'à Lummen la rivière est difficile car elle est large avec un tout petit bac ce qui ne donne pas beaucoup d'appel. Avec Garfield, je n'ai pas encore beaucoup de recul puisque c'est ma première grande rivière que je saute avec lui … mais j'ai compris après le premier tour que ça allait me poser problème, je l'ai donc vraiment attaquée lors du second tour pour la franchir mais du coup, je faute sur le suivant. Je pensais avoir bien monté lors du premier tour mais c'est un cheval qui, je pense, ne saute pas à merveille les rivières. Il y a encore des petits réglages à faire mais pour le reste du parcours, le cheval était très bien. » glissera le Brabançon. Mario Stevens ne tremblera pas. Il réalise le deuxième double sans-faute de l'épreuve avec Baloubet (Balou du Rouet) offrant à son équipe un barrage contre le pays hôte. « Baloubet a passé quelques saisons derrière mes autres chevaux mais il a passé un cap et j'ai demandé à Otto Becker pour pouvoir participer à la coupe des nations de Lummen. »glissera Mario Stevens. La France a encore la possibilité de faire également partie du barrage mais pour cela, Pénélope Leprévost est obligée de sortir le grand jeu. Les gagnants de la finale du Z-Tour sont bien en jambes : Ratina d'la Rousserie (Quaprice Bois Margot) est la troisième à réaliser le double sans-faute et permet aux troupes de Philippe Guerdat de rester dans la course. Chacune des trois nations va désormais choisir un cavalier pour un barrage à trois. Pieter Devos est le premier à s'élancer. Malheureusement, les espoirs seront de courte durée : Dream of India s'arrête sur l'entrée de la combinaison, c'est foutu. « Je ne m'attendais pas à ce refus. Le soleil était très bas et j'avais pris des risques en enlevant une foulée… c'est le sport. » glissera le Belge un peu déçu mais à la fois optimiste pour la suite. « On a vu une véritable équipe belge aujourd'hui. Cela n'a pas toujours été le cas mais on a vraiment fonctionné en équipe aujourd'hui et cela fait plaisir. » Derrière, c'est André Thieme qui foule la piste de Lummen à une heure déjà tardive mais l'Allemand est décidé et concentré. Conthendrix utilise les grands espaces de la piste pour couvrir le terrain avec un sans-faute très rapide 39''75. Pénélope Leprévost est prévenue mais la Française a l'habitude d'être rapide … même si l'action de Ratina ne semble pas aussi extensible que celle du grand gris allemand. La jument fait de son mieux pour réaliser le seul triple sans-faute de l'épreuve … mais en 40''47. Malgré l'absence de ses ténors … c'est l'Allemagne qui gagne avec ses jeunes pousses. « Nous ne sommes pas connus ? » s'amusait André Thieme avant, plus tard de répondre, à une question sur son barrage face à Pénélope … « Pénélope qui ? Elle est connue ? Avant de partir, Otto Becker m'a dit de ne pas tout donner mais je n'étais pas d'accord, je sortais de plusieurs barrages très rapides, j'avais confiance alors j'ai vraiment voulu mettre la pression. Elle ne me connaissait peut-être pas mais maintenant si !

Il faut féliciter le chef de piste car au premier abord, ce n'était pas très gros mais c'est quelqu'un qui savait parfaitement ce qu'il faisait car la difficulté débutait dès la première ligne entre le 1 et le 2 où on avait un choix de distance en avançant ou en attendant. On avait plusieurs options de ce type dans le parcours et il fallait prendre beaucoup de décisions alors que le parcours était très respectueux pour les chevaux, c'était très bien.  »

« C'est vrai que ce sont des pilotes moins connus mais maintenant qu'ils ont gagné, ils vont le devenir. C'est certain que ce week-end, il y avait de la concurrence que ce soit avec le Global Tour mais aussi avec le Riders Tour qui est très important en Allemagne mais il ne faut pas non plus oublier que nous avons eu beaucoup de changement par rapport à nos chevaux de championnats. Ludger Beerbaum ne montera plus pour l'équipe, les chevaux de Christian Ahlmann : Codex One et Taloubet Z ne disputeront plus de championnats alors que Fibonacci a été vendu ! Cela laisse de la place à de nouvelles têtes et cette équipe a vraiment travaillé ensemble » glissera Otto Becker en ayant pris la peine avant cela de remercier les organisateurs pour les magnifiques facilités mises en place pour ce concours.

Deuxième, Philippe Guerdat se montrait très satisfait de ses troupes : «C'est une année où nous pouvons faire des essais puisque les championnats d'Europe ne sont pas qualificatifs pour les Jeux Olympiques, ni pour quoi que ce soit ! Sur six coupes des nations, cinq entrent en concurrence avec le Global Tour sans compter Dinard qui est en concurrence avec le CSIO d'Hickstead et l'étape du Global de Berlin, j'aurai donc besoin de tout le monde pour pouvoir répartir mes troupes. On voit aujourd'hui qu'on a construit un groupe qui était aux portes des coupes des nations cinq étoiles. Ils ont besoin de s'affirmer et pour cela, il n'y a rien de tel que les coupes des nations où la pression est différente et aujourd'hui, je suis content dans l'ensemble de tout ce qui s'est passé. J'entends que les vedettes ne sont pas là, mais c'est bien aussi dans ce sport de voir de nouvelles têtes et qui sait si la vedette de demain n'est pas présente aujourd'hui ici et j'ai encore d'autres couples qui vont participer à d'autres concours. Il y aura probablement deux ou trois cavaliers d'ici qui seront dans l'équipe de La Baule et même à la maison, nous ne mettrons pas les quatre des Jeux. J'espère que cela motive les gens, on essaie de faire quelque chose et j'ai le président, comme la directrice, derrière moi et qui sont contents quand je fais bouger un peu les choses et c'est le bon moment pour le faire. » Un autre homme était heureux, l'organisateur : Peter Postelman qui avec son frère se sont retroussés les manches pour réussir à rester dans cette super ligue et reviennent un an plus tard avec les louanges de l'ensemble des cavaliers. « Je pense qu'on avait pas besoin de récompense cette année. L'an dernier, la situation que l'on a connue avec la pluie était vraiment extraordinaire. Il fallait absolument oublier. C'est déjà la 25 ème édition du concours international mais avec mon frère, nous avons toujours organisé des événements durant toute notre vie avec de nombreux complets également. Cela fait 50 ans que nous organisons mais jamais nous n'avions connu une situation comme l'an dernier et peu importe où le concours aurait eu lieu avec la situation de l'an dernier, cela n'aurait été nulle part. Cette année, les compliments que nous recevons nous donnent le courage de continuer encore. C'est certain que cette année, cela va être une année un peu plus dure financièrement. Nous allons faire les comptes à la fin du Spring Tour même si évidemment après le CSIO, c'est normal que cela marche un peu moins puisque d'habitude les cavaliers viennent se préparer en vue du CSIO et du championnat de Belgique des 7 ans qui aura lieu cette fois la dernière semaine de cette édition 2017. Ici, dans ces conditions, on aurait pu faire le Spring Tour avant, la piste aurait tenue. »