CSIO**** Lummen
Coupe des Nations

10 nations s'étaient données rendez-vous en terre lumenoise pour la manche belge de Coupe des Nations comptant pour les FEI Nation's Cup Series dont la finale se disputera à Barcelone. La dotation n'avait rien pour attirer les têtes d'affiches avec seulement un petit 40.000 euros de dotation … pour une épreuve pourtant éprouvante et passionnante.
Une Coupe des Nations qui s'annonçait ouverte avec la participation d'équipe belge, française et Irlandaise digne de la Super League alors que la Norvège alignait son équipe Olympique et que l'Allemagne pouvait compter sur Holger Wulshner mais surtout Marcus Ehning ! Bref, un plateau somptueux pour un endroit qui l'est tout autant … surtout avec le soleil honorait de sa présence les installations de Peter Postelmans.
Dès le premier partant, les italiens se mettront à la traîne avec deux fautes Guiseppe D'Onofrio.
Stein Endresen se fera quant à lui piéger sur le milieu du triple avec un Le Beau qui ne semble pas encore à son meilleur niveau.
Bien plus dramatique pour l'Irlande, Cian O'Connor essuiera deux refus de Splandor sur l'entrée du triple de manière tellement brutale qu'il s'ouvrira le menton. C'est un coup dur pour les Irish qui ont remporté les deux dernières éditions.


Lorsque le triple semble poser problème, c'est le double placé en avant dernière position qui fait des siennes avec une faute sur l'entrée pour Guy Williams (Torinto vd Middelstede), Jeanne Friederikke Meyer (Cellagon Lambraco) mais également pour Pénéloppe Leprévost et Jubilée d'Ouilly qui s'étaient promenées jusque là.
Il faudra attendre le dernier partant de ce premier tour pour voir le premier tour sans faute grâce à un Vigo d'Arsouilles très impressionnant qui permet à la Belgique de mener la danse.
Les italiens décrochent avec un nouveau parcours à 8 points. Le sans faute n'est pas loin mais aucun n'y parviendra et larguée, l'Italie ne repartira pas. Pas plus que la Finlande qui pour la première fois alignait 4 cavaliers en laissant son cavalier numéro un, Mikael Forsten, sur la touche mais malgré le très beau parcours de Maiju Mallut, les catastrophes de Noora Forsten et Nina Fagerstrom auront pesés lourd dans la balance.





Côté belge, les cavaliers semblent heureux de voir leur public si nombreux à Lummen et le récompense avec un somptueux tour d'Aluna et Niels Bruynseels qui signent le deuxième sans faute de l'équipe alors que Jos Lansink et un Spender S complètement ressuscité : c'est également sans faute ! Peter Postelmans n'aura même pas à partir, la Belgique mène la danse toujours sans aucune pénalité.
Mais si la France et la Belgique semble survolé l'édition 2009, le règlement peut très vite redistribué les cartes car si Lummen avait jusqu'à présent toujours privilégié le système de la Super League de 8 équipes complètes qui repartent en deuxième manche, ce ne sera plus la cas car même si la Finlande et l'Italie préfèrent en rester là, toutes les équipes sont autorisées à repartir mais à trois, il n'y a plus de joker !


A ce petit jeu, ce sont les allemands qui vont perdre des plumes avec 9 points pour Janne-Friederikke Meyer puis 12 points pour Holger Wulshner qui explosera littéralement. Marcus Ehning rééditant son sans faute toujours sans pression glanant quelques points précieux pour le Rolex Ranking au passage.
Au contraire, l'Espagne aura bien réagit avec un nouveau très bon parcours de Pilar Cordon et Herald qui boucle leur tour avec 4 points de pénalité.
Côté Norvégien, on pense pouvoir revenir dans la course avec le sans faute de Stein Endresen et Le Beau mais ses compatriotes ne suivront pas le mouvement avec 8 points de Geir Gulliksen et 4 pour Tony André Hansen.
La Suède ne réitèrera pas son enchaînement de 4 points puisque Svante Johansson écopera de 8 points de pénalité alors que le jeune Alexander Zetterman réussira le parcours sans faute avec l'ancienne monture de son père, Isaac. Malheureusement, comme au premier tour, H&M Artic Aurora Borealis ne commettra aucune faute sur les barres mais Peder Fredericson se fera de nouveau piéger sur la rivière.


L'Irlande lâche prise avec deux fautes de Cruise with me … mais devant, le suspens reste entier : Jubilée d'Ouilly signe un sans faute irréprochable alors que Philippe Lejeune, auteur d'un magnifique tour tutoie la dernière barres qui tombent avec quelques instants d'hésitation. « Je suis très content. Ce n'est que le deuxième concours de Vigo cette saison. Il n'était d'ailleurs pas prévu que Vigo fasse la Coupe ici mais la Fédération me l'a demandé et on voit que le cheval est prêt pour La Baule. Je trouve qu'il sautait encore mieux lors du second tour montrant que la condition est là. Cette faute est rageante, j'ai voulu avancer un peu pour le temps alors qu'il aurait fallut que j'attende un peu plus mais quand on regarde, il a juste un antérieur qui effleure la barre qui ne tombe qu'une foulée plus tard ! C'est dommage. J'attends le double sans faute depuis un bout de temps, je sens que je suis juste tout près … mais je ne doute pas qu'il va arriver. J'avais dit à Bruxelles que le cheval pouvait encore s'améliorer de 40% et on va y arriver, je suis sûr et certain que le cheval va être au top cette année. » expliquera Philippe Lejeune

Côté irlandais même si la victoire semble s'éloigner, Denis Lynch ne loupera pas la première participation d'Abbervail vh Dingeshof en Coupe des Nations au plus grand plaisir de Jos Lansink, son ancien cavalier. Avec son style particulier, le fils de Non Stop sera une nouvelle fois sans faute même s'il écopera de nouveau d'un point de pénalité pour temps dépassé.
Malheureusement, comme Philippe Lejeune, le dernier irlandais Billy Twomey se fera piéger sur le dernier obstacle avec son fantastique Je T'aime Flamenco. « Je suis très content de lui car il n'est pas encore très expérimenté à ce niveau. C'était sa première Coupe des Nations, la première fois qu'il rencontre une grande rivière comme ici sans qu'il ne regarde quoi que ce soit. Il a été importé en Angleterre à 3 ans et je l'y ai acheté lorsqu'il en avait 5 car il semblait vraiment être hors du commun déjà à cet âge là. Il est très respectueux avec de la force en étant très talentueux. Il est agréé en Angleterre où il saillit assez bien mais nous avons aujourd'hui assez bien de demande à l'étranger pour lui. Il y a un an, j'ai perdu Pikap lors d'un accident à Grobbendonck. Cela a été très difficile à vivre pour moi. Il m'a fallut 6 mois pour me remettre de l'accident car en plus du choc que cela fait de perdre un cheval dans ses conditions, j'ai perdu l'un de mes meilleurs chevaux. Heureusement, j'ai des propriétaires fantastiques avec moi et me revoici aujourd'hui de nouveau avec un top cheval et je suis très content pour cela. »


Bien qu'un peu à la traîne, l'Espagne se replace grâce à une belle réponse collective car même si Jesus Garmendia ne réitèrera pas son parcours sans faute, sortant de piste avec 4 points pour Maddock, Sergio Alvarez Moya prendra la relève avec un superbe parcours de Madame Pompadour qui s'utilisera comme jamais pour sortir sans faute.
Devant, la lutte reste très serrée puisque Lamm de Fétan et Kraque Boom sortiront de piste sans encombre mettant la pression sur les belges.
Il en fallait plus pour impressionner Niels Bruynseels qui effectuait pourtant sa première coupe avec Aluna qui fut tout simplement impériale. « C'était sa première Coupe des Nations, mais la jument a été égale à elle-même. Elle est respectueuse et très intelligente. Tout est si simple pour elle, je pense qu'aujourd'hui, elle a prouvé que j'avais désormais deux chevaux pour faire les plus gros concours. Elle a été très bonne durant le Spring Tour alors qu'Item n'était pas encore à son meilleur niveau alors la fédération préférait que l'on voir Aluna et mon feeling était très bon, alors nous avons essayé… et le résultat est plutôt concluant en étant parmi les 4 couples double sans faute. »
Tout repose dès lors sur les épaules de Jos Lansink. Un parcours sans faute donnera droit à un barrage alors qu'un point de dépassement serait suffisant pour offrir la victoire à la France… Après plusieurs prestations décevante, Spender S semble être de nouveau dans le coup … mais Jos ne peut éviter une faute juste après la rivière, la France empoche sa première victoire en Coupe des Nations sous l'ère Elias.


Laurent Elias, nouveau sélectionneur de l'équipe de France, était très loin d'être triomphaliste pour autant juste content de pouvoir apaisé quelque peu les esprits français autour de leur fédération. « Je pense que tout le monde a la même volonté de faire du sport et d'arriver au haut niveau ... maintenant, il y a eu quelques petits problèmes de communication mais, en travaillant au sein de cette fédération depuis 5 ans et demi, je peux dire que l'on a jamais fait autant qu'aujourd'hui. Peut-être que l'on a parfois été un peu maladroit dans la communication, peut-être que l'on a été un peu vite pour annoncer l'entourage que l'on désirait mais néanmoins lorsqu'on discute du fond du projet avec les cavaliers de référence : tous me disent unanimement que les idées annoncées sont de bonnes idées même si évidemment, il reste à les aménager. Je me sens bien aujourd'hui au sein de cette équipe là et cette victoire va mettre en confiance toute l'équipe que ce soit les cavaliers ou le sélectionneur. J'ai toujours aimé l'ombre avec les jeunes cavaliers puis les seniors et je n'avais pas souhaité en sortir. Je m'entendais très bien avec Gilles Bertrand de Balanda, nous n'avons jamais eu un mot entre nous pendant nos deux ans de collaboration. J'aurais souhaité que cela puisse continuer ainsi … Maintenant, la vie continue et je me sens bien avec les gens que j'ai autour de moi.
Ici, j'avais pris la décision de ne pas emmener des cavaliers confirmés comme Michel Robert, Roger Yves Bost ou Julien Epaillard car j'avais à c?ur de mettre ma jeune génération en route avant le CSIO de La Baule. Je trouvais que c'était une très bonne répétition. Le CSIO de Lummen n'est pas un concours de série comme un autre d'autant plus que cette année, il y avait un bon lot de chevaux et je trouvais important que cette équipe de France jeune puisse démarrer à Lummen une épreuve par équipe sur laquelle on avait mis de l'enjeux.

