Grâce au sang-froid et à la maîtrise de Kevin Staut, Homme d’équipe par excellence, les Bleus ont triomphé sur la place de Sienne. Dans la Coupe des nations de Rome, Pénélope Leprevost, Roger-Yves Bost, Simon Delestre et Kevin Staut ont pris leur revanche sur les Belges, qui leur avaient volé la vedette, il y a trois semaines, à La Baule. Livrant une copie parfaite, les quatre mousquetaires de Henk Nooren et Sophie Dubourg n’ont laissé aucune chance aux Diables Rouges, vainqueurs l’an passé et deuxièmes cette fois, ni aux Pays-Bas, troisièmes.
Le scénario était rêvé pour le clan français, vendredi 27 mai à Rome ! Vaincue par les Belges dans leur Coupe des nations, à La Baule, il y a trois semaines, la troupe d’Henk Nooren et Sophie Dubourg a pris sa revanche avec maestria sur la sublime place de Sienne, toute de vert vêtue, dans son habituel écrin très romain. Si la majorité de la compétition n’a pas été la plus palpitante, le duel final, opposant presque en face à face Grégory Wathelet et Kevin Staut s’est révélé particulièrement intéressant. Le premier pouvait, au mieux, boucler le score de son escouade à un total cumulé de quatre points. Lors de son premier passage, aux rênes de son brillant Nevados S, déjà salvateur dans le stade François André de La Baule, troisième du Grand Prix associé puis vainqueur en suivant du temps fort de Windsor, le Diable Rouge, également médaillé de bronze collectivement aux derniers Jeux olympiques de Tokyo, avait abandonné après deux fautes inhabituelles et inattendues en début de parcours. Cette fois, l’erreur n’était pas permise. En grand pilote qu’il est, Grégory Wathelet a largement relevé la barre, survolant chaque effort comme si de rien n’était. Contrat rempli, donc, pour le pilier de Peter Weinberg. Pour autant, la Belgique n’avait plus son destin entre ses mains…
Face à Kevin Staut, dernier à entrer en piste pour le clan tricolore, deux scénarios possibles : le sans-faute, synonyme de victoire, ou un parcours à quatre points ou plus, équivalent à un barrage. Dans son costume de numéro quatre, qu’il connaît si bien, et avec la rage et l’envie des grands champions qui le caractérise, le Normand n’a pas tremblé, conduisant de mains de maître sa vaillante Visconti du Telman vers un nouveau clear round, son deuxième de la journée et son troisième en quatre parcours de Coupe des nations depuis le début de l’année, malgré deux franches touchettes sur la palanque numéro 5 et le second plan de l’oxer 11a, défendant l’entrée du dernier double du parcours. Avec la joie d’un Junior, le champion olympique par équipe de 2016 a levé son casque dans le ciel italien et s’est offert un tour d’honneur anticipé pour célébrer ce succès collectif fort encourageant.
Outre la performance de Kevin Staut, qui semble enfin avoir trouver les clefs pour retrouver son costume de meneur du clan français, bien aidé par le retour sur le devant de la scène de son Viking d’la Rousserie et sa Cheppetta, l’arrivée du prometteur Bond Jamesbond de Hay et le cap franchi par Visconti du Telman, sans parler de la généreuse Tolède de Mescam*Harcour, toujours au rendez-vous, les trois autres Tricolores n’ont pas démérité. Comme à La Baule, le staff avait aligné Pénélope Leprevost sur Excalibur de la Tour Vidal*GFE ainsi que Simon Delestre et son bondissant Cayman Jolly Jumper. Si la championne de France en titre a concédé une faute dans chacune des deux manches, d’abord sur l’oxer numéro 3 puis sur le vertical numéro 10, son coéquipier n’a rien laissé au hasard. Parvenant à canaliser l’envie débordante de son fils du légendaire Hickstead, le Lorrain est sorti avec l’un des sept double clear round du jour, tout comme un certain… Roger-Yves Bost ! Plus vu en équipe de France depuis 2019 et une épreuve collective jouée à Sopot, le sympathique pilote est toujours dans le coup. Aux rênes de Cassius Clay VDV Z, toujours aussi démonstratif, le Tricolore est rentré sans encombre de ses deux parcours.
Derrière la Belgique, les Pays-Bas et les Etats-Unis prennent deux longueurs d’avance sur le Canada
Côté Belge, le solide double sans-faute de Nicola Philippaerts, juché sur Katanga v/d Dingeshof, n’auront pas suffi pour prétendre à la victoire. Plus précisément, une faute de trop aura empêché les Diables Rouges de se hisser sur la plus haute marche du podium. Bien parti en première manche en déroulant un parcours sans fausse note sur Akarad Hero Z, Pieter Clemens a ensuite laissé échapper huit points lors de son retour en piste. Pas de quoi changer le score de son équipe, puisque Jérôme Guéry, piégé sur l’ultime oxer de l’acte initial avec Quel Homme de Hus, a ensuite déroulé un parcours parfait, imité par Grégory Wathelet. En revanche, cette faute aura coûté cher, puisque l’abandon du cavalier de Nevados S en première manche n’a pas permis au clan de Peter Weinberg de bénéficier d’un drop score. Après sa victoire à La Baule, le collectif belge prouve une nouvelle fois toute sa qualité et envoie un signal fort, à quelques semaines des championnats du monde de Herning.
Troisième, les Pays-Bas ont devancé les Etats-Unis grâce au cumul de leurs chronomètres. Si Jur Vrieling a connu quelques difficultés avec son démonstratif Long John Silver 3, encore tendre à ce niveau d’épreuve, accusant cinq puis neuf points, ses coéquipiers Bart Bles, Willem Greve et Marc Houtzager sont parvenus à signer au moins un sans-faute avec Kriskras DV, Grandorado TN et Sterrehof’s Dante NOP. Avec son fils de Eldorado vd Zeshoek, Willem Greve a même signé un double sans-faute, tout comme l’amazone américaine Laura Kraut, aux anges après avoir coupé une dernière fois la ligne d’arrivée du tracé d’Uliano Vezzani sur Confu, qu’elle a longtemps cru ne pas retrouver à ce niveau. En deuxième manche, Bryan Moggre a corrigé ses deux fautes du premier tour avec Balou du Reventon (ex Cornet’s Balou), tandis que Lilie Keenan a été impeccable dans l’acte initial sur Argan de Béliard. Les choses ont été plus délicates pour Chloe Reid et Souper Shuttle (4+8).
Enfin, le Canada, troisième à La Baule, a accusé trop de petites fautes en cours de route. Yann Candele a tout d’abord signé deux parcours à huit points sur Farezzo, qu’il continue de découvrir, tandis que Tiffany Foster sur Foster et Amy Millar aux rênes de Truman ont concédé une faute. En seconde manche, Beth Underhill n’est pas parvenue à réitérer son sans-faute, laissant se faire piéger par le temps sur l’excellent Dieu Merci van T&L, tout comme Amy Millar. Seule Tiffany Foster est parvenue à rendre une copie parfaite dans le second acte. Derrière, suivent la Grande Bretagne, pour laquelle Ellen Whitaker a signé un double zéro avec Equine America Space Cake, l’Allemagne, dont la performance de Jana Wargers n’est pas sans rappeler celle de son homologue Kendra Claricia Brinkop l’an dernier, l’Irlande, réduite à trois après l’élimination de Bertram Allen et Pacino Amiro, l’Italie et l’Espagne, cette dernière n'ayant pas eu le droit de revenir en seconde manche.
Crédit photo : © Sportfot. Photo à la Une : Kevin Staut et Visconti du Telman.