La France domine la première manche de la finale du circuit des Coupes des nations Longines à Barcelone
Au terme d’un bel après-midi de sport, dans l’enceinte du Real Polo Club de Barcelone, la France a allègrement dominé la première manche de la finale du circuit des Coupes des nations Longines. En alignant quatre sans-faute sur quatre, les Bleus ont envoyé un message fort avant la finale, qui se jouera dimanche. Toutefois, inutile de se réjouir trop vite, l’essai n’est pas encore transformé. Et les autres nations qualifiées pour la finale dominicale ont bien l’intention de jouer leur va-tout, à commencer par l’Irlande, deuxième aujourd’hui, ou encore la Suisse et la Belgique, qui se battront pour décrocher leur qualification olympique.
“C’est peut-être un peu arrogant, mais le parcours était presque une promenade pour nos quatre cavaliers.” Les mots de Henk Nooren, sélectionneur de l’équipe de France de saut d’obstacles, ne peuvent pas mieux résumer l’après-midi vécue par les Bleus, jeudi 29 septembre, du côté de Barcelone. Sur un parcours construit à la perfection par le local Santiago Varela, qui a été salué unanimement pour son excellent travail, Simon Delestre, Grégory Cottard, Julien Epaillard et Kevin Staut ont, tour à tour, effacé les difficultés dressées face à eux, grâce à leurs partenaires des derniers championnats du monde : Caymann Jolly Jumper, Bibici, Caracole de la Roque et Scuderia 1918*Viking d’la Rousserie.
“C’était beau, bien fait, bien monté. Aujourd’hui, je n’ai presque aucun commentaire à faire. Je suis très, très content des cavaliers et bien sûr de nos chevaux. Après Herning, seule Caracole a fait deux concours. Les autres n’en ont fait qu’un. Notre seul doute était de savoir si cela serait suffisant ou non. J’ai vu nos cinq cavaliers ces dernières semaines et jusqu’à lundi, nous étions encore au travail avec eux. Le résultat est positif”, reprend Henk Nooren. “Le parcours a encore prouvé la qualité de ce chef de piste. Il a réussi à avoir seulement seize sans-faute (sur cinquante-six départs, ndlr). Cela souligne sa qualité et la finesse de la technique qu’il met dans ses parcours. Nous allons recommencer à zéro dimanche et nous aurons sept concurrents redoutables.”
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Si la route est encore longue avant d’entendre résonner la Marseillaise, l’heure était aux grands sourires du côté du clan français, déjà auteur d’une remarquable saison sur le circuit des Coupes des nations. “Je crois que ce parcours fait partie des meilleurs que nous ayons déroulé avec Bibici, dans l’entente, le feeling, etc. Elle a bien sauté, j’étais en confiance : tout a été super. C’était déjà un bon parcours, assez technique. Les autres équipes ont rencontré des difficultés, mais nous, on a l’impression que nous nous sommes promenés ! Maintenant, il reste encore beaucoup de travail à fournir. Nous n’en sommes qu’à la moitié”, analyse avec lucidité Grégory Cottard. “Mes camarades ont été excellents, comme à leur habitude. Cela paraissait tellement facile, tellement normal. Je crois que nous avons engrangé beaucoup d’expérience avec les Mondiaux : les couples, les chevaux, ou moi en tant que cavalier. Cela nous a fait beaucoup de bien, et nous sommes récompensés aujourd’hui. Nous avons vécu une journée grandiose. C’était impossible de faire mieux. La façon de sauter des chevaux, l’équitation ; tout était en place. Maintenant, affaire à suivre.”
Huit sérieux prétendants à la victoire finale
Alors que les vaillantes vestes bleues tenteront leur chance dans le Grand Prix demain soir avec leur seconde monture - à l’exception de Grégory Cottard, qui n’a emmené que Bibici en Espagne et ne s’alignera pas au départ -, le grand match final se jouera dimanche. À cette occasion, les huit meilleures équipes du jour - la France donc, l’Irlande, l’Espagne, la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas, tenants du titre, et la Grande-Bretagne - s’affronteront sur un nouveau parcours. Et la bataille s’annonce rude.
Si l’Irlande de Michael Blake a accroché une honorable deuxième place aujourd’hui, le sympathique chef d’équipe espère faire encore mieux dans trois jours. “Je suis ravi de l’équipe aujourd’hui. Andrew (Bourns, ndlr) a commis une petite erreur sur le premier obstacle. Cela m’a vraiment surpris, car il forme un bon couple avec son cheval (Sea Top Blue, ndlr). Ensuite Trevor (Breen, ndlr) est entré en piste. Son cheval (Highland President, ndlr) est encore un peu vert, et un ou deux moments auraient pu être meilleurs, mais il a là une excellente monture et a signé un bon sans-faute. Ensuite, j’ai trouvé que Jack (Ryan, qui montait BBS McGregor, ndlr) avait été phénoménal. Enfin, Mark (McAuley, ndlr) va sans doute être déçu par son parcours (conclu avec deux fautes, dont une à la rivière, ndlr). Mais Mark est un très bon cavalier et Jasco (vd Bisschop, ndlr), un super cheval. Je suis super heureux que nous ayons terminé deuxième, parce qu’il y avait beaucoup d’équipes fortes. Et même si les cavaliers présents ici ont tous de l’expérience, ils ne sont pas forcément ceux que les gens s’attendent à voir représenter l’Irlande à Barcelone. Pour moi, ces cinq pilotes ont envie d’être là. Alors, je suis vraiment content pour eux qu’ils aient si bien performé et qu’ils m’aient ainsi rendu la confiance que je leur ai accordée. Aujourd’hui était aujourd’hui, et dimanche sera un autre jour. Nous devrons être meilleurs si nous voulons performer. Mais je crois que nous pouvons faire encore mieux”, affirme le chef d’orchestre des Vestes Vertes. “J’ai trouvé le parcours excellent aujourd’hui. C’était difficile, mais pas impossible. Il y avait quatorze équipes et le chef de piste devait en faire émerger huit, sans causer de tort ni aux chevaux, ni aux cavaliers. Certains ont connu quelques difficultés, mais il a fait un super travail. Je l’admire grandement dans son rôle de chef de piste.”
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Pour un petit point de temps supplémentaire, l’Espagne, surmotivée sur ses terres, et la Belgique ont terminé troisièmes, avec un total de cinq points, contre quatre pour l’Irlande. Notons les bons parcours de Manuel Fernandez Saro sur Jarlin de Torres (1) et Eduardo Alvarez Aznar, juché sur Full Option van’t Zand (0), pour les hispaniques, et les deux démonstrations de Koen Vereecke et Jérôme Guéry pour le Plat-Pays, en compagnie de leurs étalons Kasanova de la Pomme et Quel Homme de Hus.
Cinquièmes ex-aequo à huit unités, la Suisse, l’Allemagne et la Hollande ont enregistré chacune un clear round, signé Pius Schwizer, sur Vancouver de Lanlore, André Thieme, aux rênes de sa brillante Chakaria, sacrée championne d’Europe il y a un peu plus d’un an, et Harrie Smolders, qui avait sellé son génial Monaco. Un poil plus à la peine, la Grande-Bretagne a pris le meilleur sur le Brésil au tout dernier instant, grâce à son chronomètre cumulé. Le quatuor de Di Lampard, qui misait une nouvelle fois sur la jeunesse, a trouvé un peu d’air grâce à Joseph Stockdale et sa complice Equine America Cacharel.
Dimanche, Suisse et Belgique auront, en plus, un ticket olympique à décrocher. Ces deux grandes nations avaient manqué le coche au Danemark, cet été. Nul doute qu’elles auront toutes deux à cœur de saisir cette occasion.
Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Grégory Cottard et sa sublime Bibici.
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