Cette troisième journée à Rotterdam annonçait une nouvelle journée de grand sport avec un parcours plus gros et plus massif que la veille.
Le premier enjeu, la qualification olympique ne réservera pas beaucoup de surprises. L'Italie se montrera incapable, sans son chef de file, d’aligner un seul sans-faute dans cette seconde manche. Impossible dans ce cas de continuer sa remontée.
L'Irlande, elle, aura fait planer un doute lorsque Cian O'Connor lance ses couleurs avec un sans-faute avec PSG Future (Toulon). Peter Moloney fera de même avec Chianti's Champion (Champion du Lys), mais ce sera insuffisant car devant personne ne craque.
Si Paul Estermann préfère abandonner avec un Lord Pepsi (Lord Pezi) pas en grande forme, Niklaus Rutschi, lui, réagit avec un point pour Cardano CH (Charmeur) et lance ainsi son équipe. Martin Fuchs réussit à garder l'équipe sur les rails avec un nouveau sans-faute de Clooney 51 (Cornet Obolensky) et même si Steve Guerdat ne peut éviter une faute avec sa princesse Bianca (Balou du Rouet), cela ne change pas grand chose pour la Suisse qui termine à la 6e place.
Juste devant, la Suède n'aura pas réussi à réagir. Seul Henrik von Eckermann réussit le sans-faute pour lancer son équipe avec Tovek Mary Lou (Montendro) mais derrière, la réaction n'est pas là. Frederik Jonsson améliore sensiblement sa performance de la veille avec juste une faute du très beau Cold Play (Contendro) mais c'est insuffisant car étonnamment, Malin Bayard sur Indiana et Peder Fredericson sur All In (tous deux par Kashmir van't Schuttershof) sont en dessous de leur quota habituel et avec 5 et 4 points ajoutés au compteur, et ne peuvent plus de permettre d'espérer un podium.
Même combat pour les Français qui n'auront pas démérité... sans savoir pour autant se transcender. Lancés à merveille par Pénélope Leprévost qui aura rectifié le tir et retrouvé un Vancouver de Lanlore (Toulon) en forme pour signer le premier sans-faute de l'équipe... les autres vestes bleues se montrent incapables de l'imiter et les 4 points s'accumulent. L'essentiel est là, la qualification olympique est en poche, mais impossible de mettre la pression sur la Grande Bretagne.
Le podium reste donc inchangé et la Grande Bretagne, elle-aussi, n'aura pu compter que sur le seul sans-faute d'un Ben Maher impérial avec son Explosion W (Chacco Blue). Derrière, les deux jeunes pousses de l'équipe répondent présentes avec une faute chacune. Holly Smith ne se laissera pas déconcentrer par la perte d'un fer au paddock avec Hearts Destiny (Heart Throb) alors qu'Amanda Derbyshire rectifie le tir par rapport à la veille et apporte sa pièce à l'édifice pour remporter le bronze ! Les 8 points de Scott Brash avec Hello M'Lady (Indoctro) n'y changeront rien... et la qualification olympique est également acquise !
Une qualification olympique également dans la poche pour l'équipe belge mais qui veut bien plus que cela et se livre à la seule véritable bataille du jour : celle pour la victoire ! Face à la Mannschaft !
Les choses n'avaient pas bien débuté pour les deux équipes : Simone Blum faute dans le triple avec DSP Alice (Askari)... tandis que Pieter Devos sort avec 5 points avec Claire Z (Clearway).
Derrière, Christian Ahlmann et Clintrexo (Clintissimo Z) tutoient quelques barres mais cette fois, la chance est de leur côté et le couple sort le sans-faute. Jos Verlooy est sous pression, mais il résiste et sort un nouveau parcours sans-faute avec un Igor (Emerald van't Ruytershof) en grande forme : la course au titre est lancée.
Marcus Ehning aussi doit faire mieux que la veille. Son crack Comme Il Faut (Cornet Obolensky) est l'une des attractions de ce championnat... et signe un magnifique sans-faute à la mode. Jérôme Guery a la pression, il veut aussi se racheter de la veille... et effectue un très beau tour avec Quel Homme de Hus (Quidam de Revel), pénalisé juste d'un point de temps ! Un point de temps qui met une pression énorme sur les deux derniers concurrents. La Belgique pointe désormais à 12.07 points de pénalité, alors que l'Allemagne est à 12.22.
Si Daniel Deusser veut maintenir le suspens avec Tobago Z (Tangelo vd Zuuthoeve), il doit réaliser le sans-faute, mais la barre de la sortie du très fautif double numéro 10 tombe.
Grégory Wathelet ne respire pas confortablement pour autant mais sa marche de manoeuvre s'est un peu élargie : il a droit à une barre ou du temps mais rien de plus. Le maestro belge aime la pression et encore une fois, il sort le grand jeu. Le parcours est somptueux, magistral : MJT Nevados (Calvados) est sans-faute ; la Belgique est en or pour la première fois de son histoire !
Une fois de plus, c'est lorsqu'elle est dos au mur que la Belgique surprend. Avec les forfaits de Nicola Philippaerts puis de Niels Bruynseels, l'équipe semblait avoir perdu deux de ces plus grosses pièces maîtresses mais finalement, une fois de plus, c'est la volonté qui aura fait la différence. Une belle leçon de sport comme on aime en vivre.
"Je suis plus que content avec cette médaille ! Nous avons construit une équipe jeune ces dernières années et on est souvent passé à côté de nos championnats mais nous avons pris de l'expérience et cette fois, nous avons concrétisé. Cette victoire, c'est la cerise sur le gâteau... mais on doit aussi la dédier à toutes les personnes qui sont derrière l'équipe. Aujourd'hui, on a pu voir des gens comme Olivier Philippaerts qui était notre 5è homme mais aussi Niels Bruynseels, qui auront été présents, montrant que nous avons avant tout un groupe qui s'entend bien et qui va dans le même sens", réagira Pieter Devos.
"Je savais que j'avais le droit à une faute ou du temps mais j'aime la pression, je sais la gérer. Je suis resté concentré jusqu'au bout même si j'ai eu un très bon feeling avec Nevados dès le début du parcours. Je pense que cela fait plusieurs années que tout va dans le bon sens. Bien sûr, on doit remercier Peter Weinberg, mais les chefs d'équipe précédents ont aussi fait du très bon boulot, dont nous récoltons les fruits aujourd'hui", expliquera Grégory Wathelet.
"Je dois bien avouer qu'hier, j'étais content du travail de mes équipiers, mais j'étais déçu de mon propre résultat. Le parcours me convenait moins et on l'a vu dans les résultats. Je devais faire un résultat et je suis très heureux, mais ce qui est encore plus formidable, c'est que c'est vraiment une victoire d'équipe. C'est formidable", expliquera Jérôme Guery.
"Je suis très content. Je pense vraiment qu'on méritait cette médaille. Mon cheval est vraiment dans une forme fantastique et tout va pour le mieux. J'attends dimanche avec impatience. Je pense que quand on a la chance d'avoir un cheval dans une telle forme, on doit y croire. Il faut rester concentré et faire de son mieux", glissera Jos Verlooy.