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L’extraordinaire Foxy de la Roque va s'envoler pour les Etats-Unis, où elle retrouvera la non moins brillante Caracole de la Roque

Foxy de la Roque
jeudi 28 novembre 2024 Mélina Massias

Karl Cook est un homme heureux. Le week-end dernier, l’Américain était comblé, tant en tant que cavalier, grâce à sa victoire dans l’étape de la Coupe du monde Longines de Santa Anita avec Caracole de la Roque, qu’en tant que propriétaire d’une certaine Foxy de la Roque, brillante lauréate du Super Grand Prix de Riyad, doté d’1,25 million d’euros, sous la selle de Victor Bettendorf ! Révélation de ces derniers mois, la fille d’Armitages Boy, née chez Alexandrine Bonnet Dian et Michel Hécart, qui en était toujours propriétaire, va filer outre-Atlantique à l’issue du CHI de Genève, mi-décembre. Excellent aux Jeux olympiques de Paris, Karl Cook fait une nouvelle fois confiance à l’élevage français et normand et investit pour l’avenir dans une recrue de choix.

En quelques mois, Foxy de la Roque a endossé un costume de star parfaitement à sa taille. Complice de Victor Bettendorf depuis trois ans, la Selle Français de neuf ans a pris la mesure du très haut niveau dès ses premiers pas dans la cour des grands. Dotée d’un coup de saut remarquable, d’un talent indéniable et d’un sens de la vitesse impressionnant, la belle a remporté cinq des six épreuves à 1,60m et plus qu’elle a disputées dans sa carrière ! Et son cavalier s’attribue volontiers la faute de son seul et unique parcours à huit points à ce niveau. Forcément, autant de qualités et de réussite suscitent l’attention. Karl Cook ne s’y est pas trompé et a fait l’acquisition de cette jeune pépite, comme l’a annoncé So Horse mercredi 27 novembre.

Comme pour Caracole de la Roque, acquise fin 2022 par Karl Cook, l’opération s’est faite via le marchand belge François Mathy. “Karl Cook a essayé Foxy il y a quelques semaines en sautant quelques obstacles à 1,35, 1,40m. C’est une jument incroyable, montée en simple filet par Victor. Ce qui sautait aux yeux lors de l’essai, c’est à quel point tout est facile pour elle”, a-t-il ainsi expliqué à notre confrère.

Les excellentes performances de Foxy de la Roque ont séduit Karl Cook, qui est le nouveau propriétaire et le futur cavalier de cette perle de neuf ans. © Mélina Massias



Une éclosion supersonique

Née chez Alexandrine Bonnet Dian et Michel Hécart, Foxy de la Roque est le fruit du mariage entre Armitages Boy et Samba de la Roque, une fille de Kannan et Océane de Nantuel, propre sœur d’une certaine Thara de Nantuel, à l’origine, entre autres, de Candy et Folie de Nantuel. “Il y avait assez peu de produits d’Armitages Boy à cette époque. J’avais souvent vu sauter cet étalon avec Aymeric de Ponnat, et j’aimais beaucoup sa souplesse. Il avait peu de références, mais je pensais qu’il avait pas mal de choses à transmettre, et que cela pouvait très bien matcher avec Samba de la Roque”, retraçait Alexandrine Bonnet Dian dans un portrait consacré à Foxy de la Roque en septembre

Politique de la maison oblige, Foxy est particulièrement préservée dans ses jeunes années. La baie entame le travail monté à quatre sous la selle du Monégasque Wenceslas Thomel, et ne débute la compétition qu’à six ans, sur des épreuves Préparatoire sous la selle de Philippe Vanderlynden, sans pression. Début octobre 2021, après six sans-faute sur les huit premiers parcours en compétition de sa carrière, la fille d’Armitages Boy passe sous la selle de Victor Bettendorf. Dès ses premiers pas internationaux avec son pilote luxembourgeois, elle enchaîne les prestations parfaites à 1,35, 1,40, 1,45m, avant d’entrer dans la cour des très grands en 2024.

La progression de Foxy de la Roque a été supersonique ces derniers mois. © Mélina Massias

Après avoir glané ses premières victoires à 1,50m, et affronté ses premiers Grands Prix 3*, Foxy de la Roque découvre le niveau 5* à Fontainebleau en avril, faisant forte impression dans les épreuves intermédiaires. S’en suivent deux Coupes des nations CSIO 3* pour la perle de Victor Bettendorf, chacune conclues avec un parcours parfait, puis un premier Grand Prix 4*... qu’elle remporte, à La Corogne, mi-juillet, puis une première épreuve à 1,60m… qu’elle remporte, et un premier Grand Prix 5*... qu’elle remporte, à Rome, fin août ! La série est lancée et la Selle Français offre à son cavalier un ticket pour le Super Grand Prix de Riyad, fin novembre. Avant cela, la paire fait étape à Lyon, où elle s’impose dans le Grand Prix Longines au terme d’un barrage remarquable, avant de récidiver à Riyad, face à une très belle concurrence et un enjeu conséquent

À Riyad, Foxy de la Roque et Victor Bettendorf n'ont fait qu'une bouchée de leurs concurrents. © Stefano Grasso / LGCT

“Foxy était déjà vendue lorsque je suis entré en piste pour le Super Grand Prix à Riyad”, a détaillé Victor Bettendorf dans les colonnes de So Horse. “Je suis très fier d’avoir pu former Foxy pour l’emmener jusqu’à ce niveau. Je suis vraiment heureux de savoir qu’elle va rejoindre Karl Cook quand je vois ce qu’il a fait avec Caracole. Je ne pouvais pas rêver qu’elle aille à un meilleur endroit.” Le couple aura encore une occasion de briller au plus haut niveau, dans deux semaines, au cœur du superbe CHI de Genève, l’un, si ce n’est le plus bel indoor du monde. Et nul doute que les deux complices sauront profiter au maximum de leur ultime tour de piste ensemble.



“Quand on voit Foxy à la maison, on dirait une ponette du club. Elle a une corpulence impressionnante, assez ronde, avec beaucoup de force. On a du mal à s’imaginer qu’elle est capable de gagner des Grands Prix 5*”, s’amusait le Luxembourgeois au sujet de sa crack en septembre. “Ce qui est assez étonnant avec cette jument, c’est que, en piste, on a l’impression d’être assis sur une bombe à retardement tellement elle a d’envie et d’énergie, alors qu’à la maison, elle est plutôt très faignante. Quand elle rentre en piste, elle se transcende.” Désormais, Victor Bettendorf va s’atteler à continuer à former la relève. Compte tenu de son talent, l’émergence d’une nouvelle star ne devrait pas tarder !

La bombe Foxy de la Roque avait bien failli désarçonner son cavalier à Rome, lors de leur premier Grand Prix 5* ! © Sportfot

L’histoire continue

Pour Karl Cook, cette nouvelle arrivée est une aubaine et semble parfaitement coller avec le type de chevaux qu’il apprécie monter. Foxy de la Roque pourra épauler une certaine Caracole de la Roque, brillante aux Jeux olympiques de Paris et très en phase avec son cavalier, en atteste leur récente victoire dans le Grand Prix Coupe du monde de Santa Anita, en Californie. Le sympathique touche-à-tout, qui se donne les moyens de progresser sportivement et mène une perpétuelle réflexion sur ses choix et ses pratiques, étoffe ainsi un piquet de chevaux assez réduit. Alors que le puissant Cashpaid J&F évolue désormais avec João Victor Castro Aguiar Gomes de Lima et avec la convalescence de sa chère Kalinka van’t Zorgvliet, première jument avec laquelle il s’est imposé en Grand Prix 5*, il ne pouvait, en effet, compter que sur Caracole pour affronter les plus belles épreuves du monde, ses autres montures étant soit en formation, sous sa selle ou sous celle d’autres cavaliers, ou bien davantage à l’aise sur des épreuves intermédiaires.

Karl Cook a des ambitions, les assume et se donne les moyens, notamment humains, de les accomplir. L'Américain a notamment beaucoup progressé aux côtés du Français Eric Navet. © Mélina Massias 

Du côté de haras de la Roque, la suite est assurée pour Foxy de la Roque. Tandis que sa mère a donné trois produits entre 2019 et 2023, dont Niagara de la Roque, sa propre sœur, la belle a déjà une fille, Madison de la Roque, une descendante de Cornet du Lys née en 2022. L’histoire continuera donc de s’écrire, désormais entre la Normandie et les Etats-Unis.

Les chemins de Victor Bettendorf et Foxy de la Roque vont bientôt se séparer, mais l'histoire de la baie est loin d'être terminée. © Mélina Massias 

Photo à la Une : Victor Bettendorf et Foxy de la Roque lors de leur première apparition au niveau 5*. © Mélina Massias