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L’élevage perd une grande dame, un retour majeur dans le piquet de Marcus Ehning et d’autres infos

Très bonne compétitrice et excellente poulinière, Walloon de Muze nous a quittés.
Sport vendredi 7 novembre 2025 Mélina Massias

Si le haras du Val Henry a dû laisser partir la reine mère Walloon de Muze, et que Philippe Rozier a disputé le dernier Grand Prix 5* de sa carrière à Lyon, Marcus Ehning s’est réjoui d’une bonne nouvelle. Son crack Stargold, vainqueur du Grand Prix Rolex d’Aix-la-Chapelle en 2023 est enfin de retour aux affaires ! De leur côté, Nicolas Delmotte, Grégory Cottard et Inès Larocca ont accueilli de nouvelles montures. Nicolas Sers, lui, a dit au revoir à l’un de ses meilleurs atouts, tandis que Conor Swail a officialisé la retraite de son fidèle et excellent Count Me In. On fait le point sur ces infos.

Walloon de Muze a rejoint les étoiles fin septembre, dans sa vingt-sixième année. L’élevage du Val Henry, chez qui elle coulait une heureuse et paisible retraite après avoir donné un dernier poulain en 2021, a annoncé la nouvelle le 18 octobre sur ses réseaux sociaux. “C’est avec un cœur profondément lourd que nous vous annonçons que la grande dame Walloon de Muze s’est éteinte. Elle aura marqué toutes les personnes qui ont eu le privilège de croiser sa route. Toute l’équipe du haras du Val Henry la regrette profondément. Elle est désormais l’âme de cet endroit”, peut-on lire dans un hommage. “Walloon aura marqué les esprits par sa personnalité forte et attachante, sa carrière sportive ainsi que sa production exceptionnelle. En plus de la fantastique Toupie de la Roque, Walloon aura laissé pour héritage de son talent à Fedora Val Henry, I’m the Boss Val Henry ainsi que Laraby Val Henry. Un grand merci à toutes les personnes qui sont restées auprès d’elle jusqu’à ses derniers instants. Walloon, nous ne t’oublierons jamais, merci pour tout. Nous espérons avoir réussi à t’offrir la deuxième tranche de vie que tu méritais. Adieu Grande Dame.”

Walloon de Muze a connu de belles heures en compétition, notamment sous la selle de Michel Hécart. © Sportfot

Née chez l’immense éleveur belge Joris de Brabander, Walloon de Muze était une fille directe de la matrone Qerly Chin et du plus français des BWP : Nabab de Rêve. Tante d’I’m Special de Muze, Querlybet Hero, Giovanni de la Pomme, ou encore Denzel et Jenson van’t Meulenhof, Walloon de Muze débute sa carrière avec Walter Lelie à cinq ans, puis passe aux rênes de Kurt de Clerq et Stefan Vandewalle la saison suivante, avant de rejoindre l’Hexagone en 2006. Guidée par François-Xavier Boudant et Michel Hécart, elle poursuit sa progression jusqu’au printemps 2008, où elle intègre l’effectif d’André Roguet, puis retrouve le deuxième cité. Les deux complices se classent jusqu’à 1,50m. La bai brune terminera sa carrière sportive aux côtés de Cédric Bellanger puis Ronan Lerat, se montrant particulièrement compétitive à 1,45m. Si son œuvre de compétitrice est plus qu’honorable, Walloon s’est encore davantage distinguée à l’élevage. Elle est ainsi la mère de la géniale Toupie de la Roque, gagnante en Grands Prix 5* avec Julien Epaillard et Pieter Devos. Absente des pistes internationales depuis fin février, la jument de dix-huit ans, fille de Kannan, a repris le chemin de la compétition début octobre, toujours aux côtés de son cavalier belge. Walloon est aussi à l’origine de Centa et Daytona de Muze, qui ont toutes deux très bien produit, mais aussi du prometteur et très plaisant sept ans I’m The Boss Val Henry, complice d’Edward Levy. Assurément, l’élevage a perdu une grande dame, dont l’héritage ne devrait toutefois pas s’éteindre de sitôt. 

Outre Toupie de la Roque, Walloon de Muze a aussi donné le charismatique I'm The Boss Val Henry. © Mélina Massias

Un grand retour pour Marcus Ehning

Ce retour s’est fait attendre de longs, très longs mois pour Marcus Ehning. Mais l’heure de reprendre la compétition est enfin venue pour le génial Stargold ! Vainqueur du mythique Grand Prix Rolex d’Aix-la-Chapelle en 2023, le fils de Stakkato Gold était engagé au CSI 2* de Riesenbeck pour le premier week-end de novembre, et poursuit sa montée en puissance cette semaine au CSI 4* de Maastricht. Une première depuis mai 2024 ! Médaillé d’argent par équipe aux Européens de 2021, puis cinquième en individuel lors des Mondiaux de Herning en 2022, l’étalon bai était devenu un véritable atout de la Mannschaft. En 2023, il avait ainsi été sélectionné pour une nouvelle échéance continentale, cette fois à Milan. Malheureusement, l’étalon Oldenbourg n’avait pas pu aller au bout de son rendez-vous, après s’être blessé au box. De retour deux semaines plus tard, Stargold a pris part à quelques belles échéances jusqu’au printemps 2024, avant qu’un problème à un antérieur ne vienne interrompre sa carrière. Après de longs mois de convalescence, le complice de Marcus Ehning semble enfin voir le bout du tunnel. Une nouvelle qui devrait ravir son cavalier, qui pense le plus grand bien de son bai. Associés depuis début 2019, tous deux ont remporté neuf épreuves internationales, dont deux Grands Prix 5* à Doha, en plus de leur plus beau triomphe, au cœur du stade équestre de la Soers. Dans les installations de Ludger Beerbaum, Stargold a disputé deux épreuves, à 1,35m et 1,40m et signé un clear round plein de fraîcheur dans la seconde. Pour son entrée en matière à Maastricht, il s’est classé sixième à la même hauteur sur le label 4*.

Après une longue convalescence, le génial Stargold a enfin repris la compétition, fin octobre à Riesenbeck. © Mélina Massias

Bonne retraite, Count Me In

Conor Swail le décrivait comme le meilleur cheval qu’il ait jamais monté. Count Me In, dix-huit ans, est officiellement retraité. Le bai, fruit du croisement entre Count Grannus et une fille de Sherlock Holmes 6, a achevé sa riche carrière internationale à la fin du printemps, au Canada. S’il a encore gagné une épreuve à 1,40m en mai, et obtenu deux podiums à 1,45m, ses deux dernières sorties se sont soldées par une élimination et un abandon. Cela étant, rien n’occulte les réussites du hongre qui a permis à Conor Swail d’intégrer le Top 5 mondial il y a quelques années. Né chez Firedrich Lüssmann outre-Rhin, Count Me In a entamé sa carrière internationale avec la Canadienne Beth Underhill. Le duo a évolué ensemble durant six ans, allant jusqu’à remporter un Grand Prix 5* à Crete, dans l'Illinois. Durant l’été 2017, le représentant du stud-book hanovrien a rejoint la bannière irlandaise et écrit les plus belles lignes de son palmarès. Très vite, le néo-duo a fait une razzia à 1,50m, avant de confirmer au plus haut niveau. Les deux complices ont remporté les Grands Prix Coupe du monde de Fort Worth, Washington et Las Vegas, ont remporté les épreuves reines de CSI 4* organisés à Wellington et Thermal ainsi que celle d’un CSI 5* à Calgary et se sont classés huitièmes du Grand Prix d’Aix-la-Chapelle ainsi que de leur seul championnat, la finale de la Coupe du monde Longines de Leipzig, en 2022. Au total, Count Me In a amassé plus de deux millions d’euros de gains. “Être ton cavalier ces trois dernières années et demies a été un immense privilège et honneur. Nous avons vécu un nombre extraordinaire de succès ensemble, et je te souhaite la meilleure retraite”, a salué Conor Swail, rappelant plusieurs réussites accomplies aux côtés de son hongre, dont leur triple sans-faute ayant offert la victoire à l’Irlande dans la Coupe des nations du CSIO 5* de Dublin. “J’aimerais remercier toutes les personnes qui se sont impliqués dans la carrière de Crosby, permettant de le garder en bonne santé, même à dix-huit ans. Je suis très heureux d’annoncer qu’il prendra sa retraite dans ma ville d’origine, chez Darragh Cross, au sein de Mannon Farms. Personne ne mérite plus que lui une joyeuse et longue retraite. On se voit bientôt, mon ami.”

Conor Swail a officialisé la retraite de son meilleur complice. © Sportfot



Eden Leprevost-Blin-Lebreton perd un atout

Eden Leprevost-Blin-Lebreton a vécu son premier CSI 5* la semaine dernière, à Lyon. Alors que tout semble aller pour le mieux sur le plan sportif pour la jeune femme, notamment grâce à sa vice-championne d’Europe Jeunes Cavaliers Fantasy de la Roque, alias Barbie de la Roque, ses résultats attirent forcément les regards. Et ceux obtenus avec le sérieux Darkhorse Brimbelles n’ont pas échappé à la famille Larocca, qui en est la nouvelle propriétaire, comme le confirme la base de données de la Fédération équestre internationale (FEI). L’étalon de douze ans a intégré le piquet de la cadette de la fratrie, Inès Larocca, et défend désormais les couleurs suisses. La paire nouvellement formée a fait ses débuts à 1,10m le 26 octobre, à l’occasion d’un concours national à Yverdon-les-Bains. Classé en Grands Prix 4* avec Axel van Colen, son plus fidèle cavalier, après avoir effectué sa formation auprès de Laurent Lacourt et Séverin Sigaud à quatre, cinq et six ans, l’étalon noir avait rejoint Eden Leprevost Blin-Lebreton en septembre 2024. Ensemble, la paire a continué à évoluer jusqu’à 1,55m sur la scène internationale. À l’élevage, Darkhorse Brimbelles a produit quelques chevaux très prometteurs malgré une descendance encore confidentielle, dont la première génération est née en 2020.

Darkhorse Brimbelles défend désormais la bannière suisse. © Agence Ecary

Nicolas Sers vend son deuxième meilleur cheval

Alors qu’ils venaient de s’offrir le Grand Prix 4* de Gassin fin septembre, Nicolas Sers et Espoir de la Chesnee ont vu leurs chemins se séparer. Le gris a en effet été vendu en Espagne et évolue désormais sous la selle d’Alex Codina Leria. Le nouveau couple a fait des débuts prometteurs à Vejer de la Frontera, fin octobre, en signant de bons parcours jusqu’à 1,45m. Outre sa victoire dans le temps fort du CSI 4* de Gassin, le hongre de onze ans, fils de President et petit-fils de Looping d’Elle, s’était classé troisième d’un autre Grand Prix 4*, cette fois à Ascona. Associé à Nicolas Sers, figure montante du clan tricolore, depuis le début de l’année, Espoir de la Chesnee a connu une progression fulgurante cette saison, après être passé sous les selles de Gabrielle Doiteau, Franck Curti et Grégory Berna. Avant de rejoindre son cavalier Corrézien, le Selle Français n’avait jamais évolué au-delà d’1,45m, une hauteur qu’il n’avait affrontée qu’à trois reprises ! Il devrait désormais pouvoir accompagner sereinement l’Espagnol Alex Codina Leria, vingt-trois ans et habitué à sauter jusqu’à 1,55m, dans sa progression. Nul doute que Nicolas Sers, de son côté, parviendra à faire émerger d’autres talents pour épauler son puissant et généreux Eleven de Riverland. 

Auteur d'une progression fulgurante cette saison, Espoir de la Chesnee a quitté les écuries de Nicolas Sers. © Agence Ecary

Nouvelle recrue pour Nicolas Delmotte

Très compétitif avec Arthur Le Vot, Horacio du Paradis, prometteur Selle Français de huit ans, a rejoint Nicolas Delmotte. Le Breton a annoncé la nouvelle le 21 octobre. “Il est temps de dire au revoir à Horacio du Paradis, sous ma selle depuis novembre 2023. Direction les Hauts-de-France, où il retrouvera ses terres natales et son nouveau cavalier : Nicolas Delmotte. Un immense merci au Haras du Paradis, naisseur et propriétaire, pour la confiance accordée tout au long de cette belle aventure. Toute l’équipe se joint à moi pour souhaiter à Horacio, cheval aussi talentueux qu’attachant, le meilleur pour la suite de son parcours”, a-t-il écrit. Ensemble, le duo s’est distingué sur le circuit Jeunes Chevaux, puis en remportant son premier Grand Prix 2*, à Tours, mi-juin. Tous deux ont ensuite foulé les très belles pistes en herbe des CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle et Hickstead et affronté leurs premiers parcours à 1,50m. Fruit du croisement entre For Pleasure et une fille de Nabab de Rêve, Horacio du Paradis est surtout un petit-fils de la matrone Fragance de Chalus. De quoi le destiner à un bel avenir sportif !

Horacio du Paradis, ici en photo à Aix-la-Chapelle avec Arthur Le Vot, a d'ores et déjà fait ses débuts avec Nicolas Delmotte. © Sportfot

Grégory Cottard s’équipe chez Gilles Thomas

S’il continue de promouvoir une équitation saine et respectueuse des chevaux, Grégory Cottard n’en oublie pas ses ambitions sportives. Alors qu’il peut toujours compter sur Cocaïne du Val et Poppemieke JW van de Moerhoeve, entre autres, pour affronter le plus haut niveau, le Tricolore, dont la chère Bibici n’a plus concouru depuis juin et le CSI 5* de Cannes, a accueilli une nouvelle complice : Lavanoche T&L. Cette jument de neuf ans par Lavallino Ter Klomp et une mère par Bentley vd Heffinck était jusqu’à présent montée par Gilles Thomas. Pour sa dernière apparition ensemble, le duo s’était imposé dans une épreuve à 1,50m au CSIO 4* d’Avenches, en Suisse. À cette hauteur, la représentante du stud-book Zangersheide compte d’ailleurs plusieurs victoires, notamment acquises au printemps. Après avoir découvert la compétition en 2020 sous la selle de Wouter Heyvaert, Lavanoche T&L a débuté les choses sérieuses deux ans plus tard, aux côtés de Hendrik Denutte et Oscar van den Berghe, avant de rejoindre Gilles Thomas à l’été 2023. Compétitive, la jument de neuf ans devrait être un atout intéressant pour Grégory Cottard dans les années à venir.

Titulaire de plusieurs victoires à 1,50m avec Gilles Thomas, Lavanoche T&L évoluera désormais aux rênes de Grégory Cottard. © Sportfot

Philippe Rozier a tiré sa révérence

Philippe Rozier l’a annoncé il y a déjà plusieurs semaines : sa carrière prend un nouveau tournant. Le CSI 5*-W de Lyon a été le théâtre de son ultime apparition à ce niveau de compétition. Ovationné comme il se doit par le public d’Eurexpo au lendemain d’une cérémonie tout en sobriété, Philippe Rozier a bouclé son dernier Grand Prix 5* avec une seule faute. Après plus de quatre décennies de succès, marquées par le Graal olympique, décroché avec l’équipe de France à Rio en 2016 au terme d’un scénario inoubliable, le Tricolore va donc faire un pas en arrière. “Je participerai à mon dernier CSI 5* à Equita Lyon. C’est une décision mûrement réfléchie, et je suis très heureux que cela se fasse devant le public français, là où tout a commencé et où j’ai vécu tant de moments forts. Grâce aux chevaux, et à tout mon entourage qui m’a toujours soutenu, j’ai eu la chance incroyable de parcourir le monde, de partager des émotions uniques et de vivre des aventures humaines inoubliables. Aujourd’hui, j’ai envie de laisser la place aux jeunes générations, tout en continuant à monter, à transmettre et à vivre pleinement cette passion qui m’anime depuis toujours. Je ne range donc pas la selle mais une nouvelle page s’ouvre, avec la même envie et le même amour des chevaux. Merci à tous ceux qui m’ont accompagné, soutenu et encouragé tout au long de ce chemin exceptionnel”, a écrit Philippe Rozier sur ses réseaux sociaux, en légende d’une vidéo dans laquelle il se livre plus longuement quant à son choix. Alors qu’il avait déjà confié plusieurs de ses chevaux à d’autres cavaliers, dont Titouan Schumacher et Eden Leprevost Blin-Lebreton, le jeune sexagénaire va aussi céder les rênes de son cheval de tête, l’étalon Le Coultre de Muze. Selon les informations de GRANDPRIX.infol’étalon gris de quatorze ans devrait rejoindre Julien Epaillard, en accord avec son propriétaire, Christian Baillet. Le Francilien aux innombrables victoires ne restera toutefois pas bien loin du monde du saut d’obstacles, qui a toujours été le sien. L’ancien cavalier d’Idéal de Roy, de Barbarian, Lauterbach, Unpulsion de la Hart, Oscar Minotière, Jiva, ou encore Jadis et Rahotep de Toscane pour ne citer qu’eux, va s’investir encore davantage dans son rôle de directeur sportif au CSIO 5* de Gassin, mais aussi dans celui de chef de l’équipe monégasque de saut d’obstacles. 

S'il ne devrait plus évoluer en Grands Prix 5*, Philippe Rozier ne s'éloigne pas tant que ça de la compétition et des chevaux. © Mélina Massias

Photo à la Une : Très bonne compétitrice et excellente poulinière, Walloon de Muze nous a quittés. © Sportfot