Après son triomphe baulois, Kent Farrington est toujours en forme olympique. L’Américain s’est imposé dans le Grand Prix 4* d’Opglabbeek avec Myla, une jeune jument de neuf ans qu’il monte depuis l’été dernier. De l’autre côté de l’Atlantique, la Canadienne Tiffany Foster a pu compter sur Battlecry pour remporter la victoire dans un nouveau Grand Prix 5* joué à Calgary, tandis que le temps fort individuel du CSIO 4* de Sopot est revenu à la Danoise Zascha Nygaard Lill et son jeune Stanley.
Kent Farrington n’est pas venu en Europe pour faire de la figuration. En quête d’une place olympique au sein de son escouade nationale, l’Américain a envoyé un message des plus clairs à Robert Ridland, il y a une semaine, en s’imposant dans le temps fort individuel de l’Officiel de France avec sa brillante Greya, née Contina 47. Non content de cette victoire éclatante et pleine d’aisance, l’Etats-unien a réitéré, cette fois dans le Grand Prix 4* d’Opglabbeek, dimanche 16 juin, aux rênes de Myla, née Happy Hour, l’une des jeunes pépites de son écurie.
Associés depuis l’été dernier, l’actuel numéro sept mondial et sa petite-fille de Clarimo ont remporté leur premier Grand Prix ensemble, et leur deuxième épreuve internationale, après un premier succès obtenu à 1,50m en mai dernier, à Eindhoven. Lancée sur la scène internationale par la Suissesse Annina Züger - Hächler, la Holsteiner de neuf ans défendait la bannière espagnole, sous les selles d’Ismael Garcia Roque et Sergio Alvarez Moya, avant de rejoindre le Stars and Stripes.
Grâce à un chronomètre de 37’’46, la paire s’est imposé dans un barrage de niveau 5*, ou presque. Deuxième, Piergiorgio Bucci a coupé les cellules d’arrivée en 38’’14 avec Hantano, qui a enregistré le meilleur résultat de sa carrière. Troisièmes, Sanne Thijssen, qui compte une nouvelle recrue de taille dans son piquet, et son redoutable Con Quidam RB n’ont pu rivaliser avec leurs 39’’37. Avec une quatrième position au classement final, Michael Duffy a été le meilleur du clan irlandais avec son Selle Français Claptonn Mouche, lauréat de l’étape du Longines Global Champions Tour de Miami il y a quelques semaines. Aux rangs six et sept, Bertram Allen et Cian O’Connor, qui feront tous deux partie du quatuor que Michael Blake enverra à Versailles cet été, se sont montrés impeccables sur Pacino Amiro et Fermoy, né Chacco’s Light. Aux rênes de sa Chacco’s Girlstar, l’Italien Emanuele Camili s’est intercalé à la cinquième place, tandis que le Mexicain Eugenio Garza Perez a été le dernier à trouver les clefs du double sans-faute aux côtés de son excellent Contago. Derrière, Abdel Saïd et Jana Wargers, respectivement juchés sur Figueras de Laume et Limbridge n’ont pas démérité, de même Jennifer Hochstadter qui, malgré une élimination au barrage, confirme sa bonne forme avec son olympique Golden Lady après leur troisième place commune dans le Grand Prix 5* de Fontainebleau.
Zascha Nygaard Lill venge le Danemark à Sopot
Battu par les Pays-Bas pour un maigre point de différence dans la Coupe des nations jouée vendredi en Pologne, le Danemark s’est vengé dimanche 16 juin dans le Grand Prix du CSIO 4* de Sopot par l’intermédiaire de Zascha Nygaard Lill et Stanley, neuf ans. Très remarquée en début de saison avec Primavera, absente des terrains de compétition durant trois mois après sa victoire dans le Grand Prix 4* d’Opglabbeek du 18 février dernier, la jeune trentenaire a cette fois brillé avec un fils de Stakkato et petit-fils du regretté Calido I. Sous la selle de Zascha Nygaard Lill depuis pratiquement deux ans, le Westphalien a réalisé un coup de maître. Jamais engagé à ce niveau auparavant, Stanley a décroché sa quatrième victoire internationale, pour le plus grand bonheur de sa cavalière, mais aussi du clan danois. Alors qu’il s’étoffe à mesure que les saisons passent, ce dernier pourra donc désormais compter sur ce jeune hongre de neuf ans, en plus des Andreas Schou, Rikke Belinda Barker et leurs montures respectives.
La deuxième place du Grand Prix de ce CSIO rétrogradé au niveau 4* cette année après la création du nouveau circuit de la Ligue des nations Longines de la Fédération équestre internationale (FEI) est revenue à Damian Ancic et Santa Rosa Chabacon, un fils de Chacco-Blue. Tous deux défendaient le drapeau argentin et ont accusé plus de quatre secondes de retard sur le chronomètre signé par les lauréates du jour. Le trio de tête a été complété par le local Tomasz Miskiewicz. En selle sur Velvet Lazar, une fille de Verdi, il a été le troisième et dernier cavalier à réussir à boucler deux parcours parfaits dans cette épreuve plutôt relevée malgré un plateau hétéroclite.
Tiffany Foster barre la route d’Erynn Ballard à Calgary
Entre Erynn Ballard et Nikka vd Bisschop, l’alchimie a rapidement fait son chemin. Trois semaines après sa première victoire en Grand Prix 5*, le néo-duo, formé depuis deux mois seulement, a failli défiler en tête d’un nouveau tour d’honneur, samedi 15 juin. Mais c’était sans compter sur Tiffany Foster, elle aussi en grande forme, et son pétillant Battlecry, né Olympus van de Molenberg. Après son tour d’honneur, la Canadienne n’a d’ailleurs pas hésité à mettre sa victoire au crédit de son complice à quatre jambes. “Je n’étais pas au mieux aujourd’hui. J’ai parlé à Battlecry et lui ai demandé d’être là pour moi. Et il l’a été”, a commenté la volubile amazone. “Je ne peux pas décrire le sentiment que procure un cheval lorsqu’il nous donne tout ce qu’il peut. Battlecry est très rapide. Il est encore vert et cette année est sa première au niveau 1,60m. J’ai toujours cru qu’il serait capable de faire ce qu’il fait aujourd’hui.”
Tiffany Foster a coupé la ligne d’arrivée en 42’’23, chronomètre lui ayant permis de dominer un barrage à quatre. Derrière elle, Erynn Ballard n’a pas trainé en route avec sa puissante fille d’Emerald van’t Ruytershof, parfaitement à l’aise dans l’écrin de verdure de Spruce Meadows. Les deux complices ont ainsi enregistré 42’’71, soit moins d’une demie seconde de la victoire. Tout proches eux aussi, Jos Verlooy et Origi, un fils du puissant Vigo d’Arsouilles, se sont classés troisièmes. Le Belge et son BWP de dix ans ont arrêté le temps en 42’’77 contre… 42’’83 pour les derniers barragistes : Matthew Sampson et Daniel. Décidément, ce barrage s’est joué à un rien et l’amplitude gigantesque de Battlecry lui a donné un coup d’avance sur ses rivaux.
Photo à la Une : Kent Farrington et Myla en action (photo d’archives). © Sportfot