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Kamel Boudra à la découverte des hommes de chevaux. (1/2)

Interviews vendredi 21 décembre 2012
Kamel Boudra à la découverte des hommes de chevaux.

Présentateur vedette de la chaine française Equidia, Kamel Boudra est avant tout un passionné de chevaux. Eleveur amateur sous l'affixe « Villa Rose », il connaîtra rapidement le succès avec Ramsa Villa Rose, le 5 ème produit qu'il fera naître, sacré champion de France des 6 ans en 2011. A 45 ans, tout va pour le mieux pour cet homme toujours pressé, toujours occupé qui en plus de ses commentaires lors des retransmissions sportives sur Equidia voit aujourd'hui sortir un coffret de l'émission à succès qu'il anime : « Profession cavalier ».

Comment est venue l'idée de faire cette émission ?

Kamel Boudra : « Depuis longtemps, avec les patrons d'Equidia, mon producteur Jean-Marc Labrousse et moi avions envie de faire ce genre d'émission mais on ne savait pas trop comment le faire, ni si c'était possible de le faire car trouver du temps avec les cavaliers, ce n'est jamais trop simple puis techniquement comment le faire … mais finalement l'idée, elle vient en fait du public car d'un seul coup, il y a eu beaucoup de demandes de la part des téléspectateurs qui avaient besoin de voir l'intérieur et les coulisses. Modestement, je voulais également apporter quelque chose à ce programme. Je voulais bien montrer les coulisses mais moi, dans le sport, ce qui m'émeut, c'est l'homme ou la femme qui se cache derrière ces champions car si c'est pour tout le temps dire que oui, il monte bien et que oui, le cheval est formidable, ce n'est pas aussi simple. Ce qui m'intéressait, c'était de revenir à ce qui fait que ces gens-là ne sont pas comme les autres. J'avais vraiment envie de ça. Après, sans rentrer dans les problèmes de la télévision, on avait un vrai problème technique. Il fallait réussir à faire une émission de 26 minutes en « one-shot » car je ne voulais rien refaire, sauf problème technique de dernière minute. Je ne voulais pas que les cavaliers, comme moi d'ailleurs, aient la possibilité de faire ou dire ce qu'ils n'avaient pas dit lors d'un premier essai. Je voulais vraiment faire ça en live, d'abord pour créer une atmosphère qui soit un peu sympathique. Suite à cette demande, Jean-Marc Labrousse, le producteur, était confronté à des vrais problèmes techniques car il y a deux caméras, un ingénieur du son … il y a un vrai problème de timing car 26 minutes en une journée ça ne se fait vraiment jamais, ça n'existe jamais en télévision. On n'avait donc de toute façon pas le temps de refaire quoi que ce soit.

Il faut commencer tôt le matin avec une énergie incroyable des techniciens et modestement de moi-même. C'est la seule solution qu'on ait trouvée et que j'aie souhaitée pour que tout soit sincère et je dois dire que les moments les plus forts, ce sont des émotions incroyables comme Philippe Le Jeune, champion du monde, qui pleure. Puis il y a une chose à laquelle je tenais et qui n'est pas si simple lorsqu'on fait de la télévision, c'est de m'oublier complètement. Il faut faire abstraction des moments où on peut se trouver moche sur les images car pour moi, c'est hors propos. Avant les images, je voulais le son. J'avais envie que les gens aient le sentiment d'écouter de la radio pour avoir des vrais souvenirs et ensuite, le rôle du producteur est de faire de belles images. J'ai juste demandé au cameraman qu'avant de penser à leurs images, ils écoutent la conversation que je pouvais avoir avec le cavalier et, même si le plan n'est pas bon, même si l'ingénieur du son me dit que là, ce n'était pas très confortable : je ne veux pas le refaire ! Car quelqu'un qui se confie, quelqu'un qui sourit, quelqu'un qui pleure ou plus banalement qui explique son parcours de vie, s'il le refait, il va se dire : « ah ben, oui, mais il faut que je dise ci ou ça ».

Alors parfois, au montage c'est un peu compliqué car la technique me demande si on peut enlever ça et moi, je dis non car c'est ça que je veux.C'est ce moment-là que je veux même si ce n'est pas la couleur que vous voulez ou que la lumière n'est pas comme vous voulez. Après, c'est vrai que je peux réussir à faire ça car il y a une vraie qualité technique et l'exigence du producteur est très très forte là-dessus. Moi, modestement, j'estime que j'apporte le son, le terreau de l'émission mais s'il n'y avait que ce que je voulais du son, ce ne serait pas de la télévision donc coup de chapeau à mon producteur parce qu'il a une équipe formidable.

Pour ne rien vous cacher, j'aime tellement mon équipe que je décale ou j'annule parfois des rendez-vous avec des cavaliers, ou je ne tourne pas certaines semaines lorsque je sais que je n'ai pas le bon cadreur ou le bon ingénieur du son car on est en fusion complète et ça ne peut pas se faire autrement que ça. Puis c'est un programme, et j'en suis le premier étonné et heureux, qui rencontre un véritable succès sur la chaîne. C'en est d'ailleurs le programme numéro un. Ce que je voulais aussi, c'est que la fin soit un peu ludique.

Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'est que je serais la « raison »de cette fin et qu'ils allaient un peu se moquer de moi. Au début, je leur demandais de trouver un truc un peu sympa mais maintenant, les cavaliers se disent que ce serait bien de me mettre un peu en difficulté. Le dernier numéro qui vient de sortir avec Daniel Etter et Marie Pellegrin, ils m'ont joué un vrai sale coup mais le ridicule ne tue pas et cette dérision, dans un milieu où je trouve que l'on se regarde trop, où les cavaliers sont tous trop beaux, je pense que c'est bien et qu'ils aiment ça. Puis je n'oublie jamais, moi, ce qui m'a fait venir sur cette chaîne, c'est avant tout la passion du cheval. C'est aussi la raison pour laquelle je m'intéresse beaucoup aux grooms et à tous ceux qui sont autour : hommes, femmes, collaborateurs, propriétaires car si les cavaliers ont le talent, autour il y a toujours une équipe et je veux le montrer.

En cette fin d'année, Equidia a décidé de sortir un coffret avec notre émission ce qui est une grande première pour la chaîne et une nouvelle fois, c'est à la demande des téléspectateurs qui, même s'ils l'avaient déjà vu, voulaient le revoir. Il faut dire que ce sont des émissions très intemporelles où on ne parle pas du concours d'avant, pas de l'échéance d'après car c'est un rendez-vous de l'humain, il ne faut pas que les cavaliers se racontent. Il ne faut pas que ce soit du publi-reportage, il ne faut pas qu'ils me disent : « ah Kamel, ce serait bien qu'on montre ce cheval là parce que le propriétaire… . » Jamais je ne fais de concession là-dessus. De la manière dont on le fait, les cavaliers ne me le demandent pas non plus.

Il y a eu des vraies rencontres car je ne connais pas tous les cavaliers parfaitement. Des gens que je pensais être durs se sont au contraire montrés extrêmement sensibles. Un souvenir incroyable, cela a été la rencontre avec Jessica Michel, la cavalière de dressage française. Nous ne nous étions jamais vu. Elle a l'air germanique et dur bien que Française, et nos premiers mots n'ont pas été très agréables. Je me suis dit ça va être très compliqué car elle veut tout maîtriser. Ça m'a extrêmement motivé et je me suis dit chère jeune femme, je veux que tu arrives à te détendre et à montrer enfin qui tu es.

 

C'est venu très progressivement mais ça a été un moment très fort et cela s'est même terminé avec une partie de pêche. Il y avait plein de tendresse et j'étais presque sous le charme de cette jeune femme qui avait dû s'ouvrir. J'aime bien passer de la gravité, où j'aime bien parler de l'enfance, à des moments plus souriants.

la suite, c'est demain ...