Pour son passage en 4*, le jumping international de Mâcon-Chainté a réuni un plateau de rêve avec plusieurs stars habituées des plus grands rendez-vous. Le final en témoigne, avec une victoire dans le Grand Prix pour Julien Epaillard et son Donatello d’Auge, qui ont devancé le couple multimédaillé formé par Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus.
L’équipe de Mâcon-Chaintré a franchi avec brio une nouvelle étape pour son jumping international créé en 2010 en label 2*, avant d’être triplement étoilé pendant dix ans. Sa quatrième étoile, fruit de la volonté et du travail de toute l’équipe bien soutenue par la municipalité de Mâcon, ville très engagée dans le sport, entre la dotation et la qualité des infrastructures, a attiré un très beau plateau, aussi bien côté étranger que français.
Pour le meilleur représentant du classement mondial Longines présent sur place, Julien Epaillard, numéro quatre mondial, ce concours sur le site bourguignon, dont il a apprécié les infrastructures, n’a été que du bonheur ! Dès le premier jour, il s’imposait dans la qualificative pour le Grand Prix avec Cancun Torrel (Cosinhus), née chez François-Xavier Guyard, à la barbe de Scott Brash, en selle sur Hello Vittoria (Kannan), née Entre Nous chez Henriette Evain et issue de la même souche que le champion d’Europe Kraque Boom (Olisco). Tandis que Dubaï du Cèdre (Baloubet du Rouet) se contentait de deux tours de travail, empochant un classement au passage, sa camarade d’écurie remontait au créneau pour la victoire dans l’épreuve majeure de samedi.
Mais le meilleur restait à venir, dimanche 26 mai, avec le Grand Prix concocté par Cédric Longis. Le chef de piste francilien a opté pour un parcours technique, mettant les cavaliers face à des choix sur la plupart des enchaînements. Le premier délicat à négocier était le vertical numéro cinq, en virant à gauche après le triple vertical-vertical-oxer. Mais c’est surtout la fin du parcours qui a occasionné des déboires, particulièrement le vertical de palanques blanches en neuf, sans oublier le chronomètre, qui a écarté du barrage cinq couples parfaits sur les obstacles, mais en dessous du bon tempo. Dans un dernier acte à sept protagonistes, Julien Epaillard a su tirer le meilleur de son partenaire né dans l’élevage de son épouse Susana, Donatello d’Auge. Le fils de Jarnac, qui n’avait fait qu’un tour de travail dans l’épreuve à 1,40m du premier jour a été parfait dans ce barrage, rassurant pleinement son cavalier. "À Fontainebleau et Windsor, j’ai trouvé qu’il n’avait pas très bien sauté. Ce n’était rien de grave - des tours à quatre points - mais je ne le sentais pas bien. En rentrant de Windsor, je l’ai mis au champ avec ses copains pendant quinze jours, et là, je le retrouve en pleine forme ! Il ira à Ramatuelle et Dubaï à Cannes, puis les deux se rendront à Rotterdam."
Son dauphin du jour n’est autre que le vice-champion du monde Jérôme Guéry, auteur d’une démonstration avec son étalon Quel Homme de Hus (Quidam de Revel), né Quempas. Pour le Belge aussi, le concours au cœur de vignes restera un bon cru. Classé dès le premier jour, il s’adjuge ensuite le Grand Prix réservé aux chevaux de huit ans avec Quito de Mariposa (Comme Il Faut 5), né chez Koen de Brabander, avec qui il travaille en étroite collaboration, comme avec le prometteur Romulus de Mariposa (Lector van den Bisschop), privé du barrage dans le Grand Prix des sept ans pour dépassement de temps. Le dimanche matin Jérôme Guéry faisait à nouveau retentir la Brabançonne, cette fois grâce à Great Britain V (Nabab de Rêve). "Il a été opéré de graves coliques et il revient très en forme. Je vais faire Ramatuelle avec lui", glissait Jérôme Guéry au sujet de son gris qui a conquis le cœur de toute son équipe. Mais sa plus grande satisfaction reste la belle forme affichée par Quel Homme de Hus, déjà auteur d’un tour parfait sans forcer son talent dans la première qualificative et impeccable dans le Grand Prix. "J’ai hésité à partir au barrage, et puis je me suis dit que cela faisait partie de sa remise en route. Je savais que Julien était très rapide, je n’ai pas cherché à faire mieux. Je suis vraiment très content du comportement de Quel Homme", a ajouté le Diable Rouge, bien lancé pour accomplir son objectif avec son étalon de dix-huit ans, de retour en compétition depuis le début d’année.
La troisième place revient à Pia Reich, associée à son hanovrien PB*Loewenherz (Levisto). Dernière à partir, l’Allemande n’a pas cherché à jouer les trouble fête dans le duel au sommet, d’autant plus que son joli bai foncé avait manqué de réussite dans le barrage du Grand Prix de Mannheim, où il avait terminé dixième. Mark Mcauley reste à la porte du podium, pénalisé par une faute sur Destinée de Vains, mais il peut être satisfait des progrès de sa fille d’Untouchable 27 et petite-fille de la bonne Kissmi des Nauves (Chenu du Plessis) née chez la famille Bihl.
Avec une faute sur l’ultime obstacle pour le grand Bracadabra (Pacific des Essarts), né chez le regretté Hubert Bourdy, Mégane Moissonnier occupe le cinquième rang pour clore, elle aussi, un bon concours. Avec son fidèle Cor-Leon vd Vlierbeek, la Britannique Lily Attwood vient s’intercaler devant une autre cavalière basée dans l’Ain, Marie Pellegrin associée pour l’occasion, au puissant fils de Vico Cécé, Deuxcatsix d’Eglefin, né chez Claudine Digard et Luc Patey. À Bourg-en-Bresse, le couple avait été écarté de la seconde manche par un lourd dépassement de temps, bien rectifié ici et une prestation de bon augure pour sa prochaine Coupe des nations, prévue lors du CSIO 3* de Roeser début juin.
Photo à la Une : Julien Epaillard et Donatello d’Auge ont empoché une nouvelle victoire et ouvert le palmarès du CSI 4* de Mâcon-Chaintré. © Jean-Louis Perrier